Le psaume 23 offre le réconfort et de claires directives à tous ceux qui y aspirent.
Depuis qu'il a été chanté pour la première fois, il y a 3000 ans, le message de ce psaume très apprécié, qui transcende le temps et les idéologies, a régénéré, réconforté et guéri. Des soldats, des dirigeants, des athlètes, des pères, des mères et des enfants ont ressenti son charme et son effet apaisant.
Il n'en existe aucune source authentifiée, pourtant le psaume 23 est généralement attribué à David qui, après avoir gardé des moutons, a été appelé à jouer de la lyre pour réconforter le roi Saül, et ensuite a gouverné avec succès la nation des Hébreux. Parmi toutes les Écritures judéo-chrétiennes les plus largement reconnues, le psaume 23 est écrit du point de vue d'un berger qui s'occupe tendrement de ses moutons. Avec lui, ceux-ci ne risquent pas de manquer d'amour, de moyens de subsistance, de directives, ni de santé.
Le psaume 23 illustre la sollicitude fiable de Dieu pour tous ses enfants, sollicitude comparable à celle du berger. Quel message intemporel ! L'humanité, soumise à l'ascension puis au déclin des rois et des empires, a soif de sages directives. La Bible raconte l'histoire de la libération de l'esclavage de l'humanité entière, qui culmine avec le ministère de Jésus, des siècles après le règne de David. Jésus a reconnu que ceux qui écoutaient ses enseignements et qu'il guérissait étaient comme des brebis ayant besion d'un berger. Il est possible que ce psaume plaise tant à cause du sens de sécurité qu'il procure quand on reconnaît que Dieu est le Berger, qui pourvoit et protège.
De nos jours, aux États-Unis, on entend beaucoup ce psaume pendant les obsèques. Pourtant, c'est la vie qui en est l'essence. D'autres messages annonçant la sollicitude et la protection de Dieu se trouvent dans la Bible, alors pourquoi se tournet-on toujours vers ce psaume en période de détresse ? Tout d'abord, les images employées sont inégalées: de verts pâturages, des eaux paisibles, le fait d'étre servi et oint d'un amour « débordant» et éternel.
Les idylliques peintes par le psalmiste apportent un sens intrinsèque de paix avec son message d'inspiration simple et universel. Des quantités de livres ont été écrits à ce sujet. L'un d'eux, Psalm Twenty-Three (African American Family Press, 1993), est illustré par Tim Ladwig et se passe dans les rues d'une ville, et non au milieu des prés et des ruisseaux. On y voit deux jeunes enfants qui vont à l'école en sécurité car Dieu les surveille et les garde. Cette réprésentation révèle qu'il n'est pas nécessaire de vivre près d'un troupeau ou d'une prairie pour ressentir la sécurité et la paix que les mots inspirent. Le message reste constant.
On pourrait dire tant de choses à propos de ce psaume ! En voici seulement quelque aspects. J'aime scinder le psaume en deux parties: les quatre premiers versets décrivent Dieu comme le Berger qui mène et guide, et dans les versets cinq et six, Il est notre hôte prévenant.
Dieu, le Berger
L'Éternel est mon berger: je ne manquerai de rien. Il méfait reposer dans de verts paturâges, il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton me rassurent. (versets 1-4)
La priorité absolue d'un berger est de trouver une pâture sûre pour son troupeau. Là, il commande à ses moutons de paître et de se reposer, et il ne les laisse pas errer tout seuls n'importe où. Il est significatif de noter que les moutons n'essaient pas de deviner ce que va faire le berger. Ils font confiance, simplement. Pour moi, l'idée d'étre environnée d'herbe fraîche et luxuriante, de baigner dans l'amour maternel de Dieu, fait fondre tout mon stress et m'aide à avancer.
L'idée de trouver des « eaux paisibles» est plus qu'une image apaisante. Les puits étant éloignés et les ruisseaux se trouvant souvent à sec, trouver de l'eau était important pour le berger. D'autre part, il fallait que l'eau soit calme car les moutons ont peur d'un torrent et ils ne veulent pas y boire. Le berger doit faire reposer ses brebis pendant qu'il tire de l'eau du puits et qu'il les abreuve, ou bien il doit construire un barrage dans le torrent pour former une nappe d'eau calme.
«Être conduit dans les sentiers de la justice » se réfère principalement à l'efficacité et à la grâce du berger. Un bon berger connaît le meilleur chemin à prendre, chemin qui n'est peut-être pas le plus court ni le plus facile mais certainement le plus sûr. Voici la version de la « New Living Translation » de la Bible: « Il me conduit le long des bons chemins et cela lui fait honneur.» Le berger qui guide toujours ses brebis sur le bon chemin établit une bonne réputation de fiabilité. Comme le dit un autre psaume à propos de Dieu: « Il les sauva à cause de son nom pour manifester sa puissance.» (Psaume 106:8) La vallée dont parle le psaume existe vraiment. Elle s'appelle l'« Ombre de la Mort ». Le public à qui s'adressait ce psaume devait savoir que le chemin y était obscur et dangereux. Des prédateurs, des voleurs et des meurtriers se cachaient dans les endroits sombres. Mais le psaume affirme que, non seulement le voyageur sera en sécurité en traversant la vallée mais qu'il y ressentira aussi un réconfort sans crainte, parce que Dieu se trouve à cet endroit même. Le bon berger guide parce que c'est son métier. Et Dieu nous conduit parce que tel est Son rôle. Le psaume apporte l'assurance que Dieu donne tout ce dont nous avons besoin pour atteindre la satiété dans une ambiance où nous pouvons nous reposer en confiance. Il apparaît que David a mis cette approche en pratique et a gouverné fermement, conscient du soutien divin.
Il peut sembler difficile de se sentir réconforté face à « la houlette et au bâton ». Pourtant, chacun de ces outils réconforte et protège d'une manière unique. Le bâton était court et fort pour repousser les attaques, mais il servait aussi à compter les moutons et à examiner leur toison pour déceler d'éventuels parasites. La houlette était longue et mince avec souvent un crochet à son extrémité: elle servait à guider, à empêcher les brebis de tomber ou à relever un mouton qui était tombé. La houlette offre du réconfort et le contrôle de l'amour, l'amour de Dieu. Reconnaître que la houlette appartient au Berger, à Dieu, enlève le poids d'un sens de responsabilité personnelle (ou de dépendance à l'égard d'une organisation humaine) au sujet de notre salut. On peut s'appuyer fermement sur cette houlette.
Dieu, notre hôte prévenant
Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires; tu oins d'huile ma tête, et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie, et j'habiterai dans la maison de l'Éternel jusqu'à la fin de mes jours. (versets 5, 6)
Ces versets nous rappellent que dans la présence de Dieu, nous sommes aimés, réconfortés, hors d'atteinte de nos ennemis, sous quelque forme qu'ils se présentent. Et comme il est intéressant d'avoir une table préparée « en face de ses adversaires ! Selon la New Interpreter's Bible, un homme pouvait jadis se mettre en sécurité en touchant simplement la tente d'un de ses alliés: son adversaire pouvait le surveiller mais non s'approcher. Dans ces conditions de totale sécurité, un festin lui était servi. L'hôte honorait son invité en lui versant sur la tête un mélange d'huile d'olive et de myrrhe: en plus de l'effet apaisant après un voyage difficile dans la chaleur, une odeur agréable embaumait l'air. Et la coupe d'huile restait pleine et débordait.
Le mot hébreu original qui a été traduit par « m'accompagneront» dans le dernier verset a pour racine un verbe qui signifie « courir après ». La New Interpreter's Bible dit que « le verbe hébreu "radap" a le sens plus actif de "poursuivre". Dieu poursuit activement le psalmiste !... Ici, les ennemis sont présents mais ont été neutralisés, alors que Dieu est activement à la poursuite» (Vol. 4, p.768). Un certain nombre de traductions emploient le mot « poursuivre ». La promesse est la suivante: au lieu d'être poursuivi par des ennemis, c'est le bien qui poursuit le psalmiste (et chacun d'entre nous), fournissant tout ce dont nous avons besoin.
Lors de la conclusion du psaume, nous restons dans la maison de Dieu. Mary Baker Eddy a décrit cette « maison » dans Science et Santé comme étant « [la conscience] de [l'amour]» (p. 578). Nous séjournons éternellement dans cette conscience, car nous sommes les hôtes de Dieu.
    