Quelques minutes de conversation avec Colleen Douglass, praticienne et professeur de Science Chrétienne, suffisent pour comprendre ce qui motive sa vie: son dévouement à la Science Chrétienne et son amour pour sa famille.
Belle-mère de trois enfants, Mme Douglass a eu de nombreuses occasions de mettre en pratique ses connaissances dans ces deux domaines de prédilection. Elle vit avec son mari à Los Angeles, en Californie. « Notre foyer est très ouvert, dit-elle. Amis et parents séjournent souvent chez nous. Nous avons également accueilli un certain nombre de jeunes venus de France. » Et d'ajouter: « L'un d'entre eux a passé cinq étés avec nous. » Dix enfants navajos, qui l'appellent Grandma, font également partie de cette famille si chaleureuse. « Ils se savent toujours les bienvenus, aussi viennent-ils souvent passer du temps avec nous, dans "leur" maison californienne. »
Avant de devenir praticienne de la Science Chrétienne à plein temps, il y a vingt ans, Mme Douglass se consacrait au monde des affaires. Elle développait des programmes de marketing et de communication pour des clients sur le marché américain et international, essentiellement dans le secteur du tourisme. Quand elle était étudiante, elle avait organisé un programme d'été de loisirs et d'éducation sur la réserve des Indiens navajos, en Arizona. Elle explique que ces expériences au contact de différentes ethnies, aux États-Unis et à l'étranger, lui ont donné « un sens plus fort de l'universalité des vérités révélées par la Science Chrétienne ».
Mme Douglass écrit de nombreux articles sur la Science Chrétienne, pour le Christian Science Journal, le Christian Science Sentinel, le Christian Science Monitor et elle a déjà été publiée dans ce magazine. Fidèle à sa passion pour l'enseignement (elle a enseigné l'anglais dans le secondaire), elle est devenue professeur de Science Chrétienne en 1997.
Voici quelques extraits de la conversation passionnante que j'ai eue avec Mme Douglass il y a quelques mois.
Avant la trentaine, vous avez cherché à comprendre la nature de votre existence et de la réalité. Vous avez trouvé dans la Science Chrétienne quelque chose qui avait du sens à vos yeux. Qu'est-ce qui vous a paru si intéressant et si rationnel à ce sujet ?
Le fait que cela soit une Science. Mary Baker Eddy écrit dans son ouvrage fondamental: « Il a été dit, et avec raison, que le christianisme est forcément la Science et que la Science est forcément le christianisme; s'il en était autrement, l'un ou l'autre serait faux et inutile; mais ni l'un ni l'autre ne sont inutiles ni faux, et ils sont une seule et même chose dans la démonstration. » (Science et Santé, p.135) Cela m'a parlé. Le christianisme devait être une Science pour être vrai. Et comme la Science Chrétienne est la Science du Christ, la Science de la méthode divine grâce à laquelle Jésus guérit les malades et démontra sa domination sur les circonstances matérielles, j'ai cherché à mieux comprendre la Science Chrétienne de ce point de vue, à la considérer comme une Science, et à la démontrer en tant que telle.
Le mot Science, bien sûr, a un double sens. La Science avec un S majuscule signifie l'opération de la vérité spirituelle qui est à la base de la réalité ultime. La Science Chrétienne est également conforme à la définition générale de la science avec un s minuscule: « Un système de connaissance recouvrant des vérités générales ou l'opération de lois générales pouvant être observées et testées grâce à une méthode scientifique »; et « un système ou une méthode conciliant des objectifs pratiques avec la loi scientifique. » Merriam-Webster Dictionary (dictionnaire américain). Pour moi, l'aspect scientifique de la Science Chrétienne est ce qui rend son étude et sa pratique si enthousiasmantes, surtout quand on voit comment, ainsi que le suggèrent ces définitions, il est possible d'atteindre des objectifs pratiques grâce à une loi scientifique. Pour ma part, je ne suis pas une scientifique avec un s minuscule. Je ne suis ni chimiste, ni physicienne, ni astronome. Mais je me considère avant tout comme une scientifique qui embrasse la religion, pour peu que ce terme soit correctement défini. Et la religion est correctement définie par la Science Chrétienne.
L'aspect scientifique de la Science Chrétienne est ce qui rend son étude si enthousiasmante et sa pratique effective.
L'aspect religieux de la Science Chrétienne, le christianisme, est essentiel parce qu'il en représente la partie éthique, qui nous apprend à aimer notre prochain comme nous-mêmes, y compris nos ennemis. Les Béatitudes et le Sermon sur la Montagne dans son ensemble (voir Matthieu, chapitres 5-7) nous donnent la base morale du christianisme. Mais pour moi, c'est la Science qui couronne parfaitement la religion ou christianisme.
Vous mettez en avant un concept fondamental de la Science Chrétienne: la religion et la science vont de pair. En fin de compte, on ne peut séparer science et religion.
Très tôt, j'ai été sensible à cette intuition spécifique et elle ne m'a plus quittée. De nombreuses balises ont jalonné mon chemin, notamment lorsque j'ai aidé mon mari à élever ses enfants. Il y a quelques années, j'ai écrit un témoignage concernant le plus jeune, Kevin, que je considère comme mon propre fils. Voir « Belle-mère Or Beautiful Mother » Christian Science Sentinel, 25 août 1997, p. 11. Lorsqu'il est venu vivre avec nous, il manquait de discipline et de certaines des qualités sociales qu'on souhaiterait voir chez un enfant. Il nous donnait du fil à retordre. La première année de mon mariage, Kevin a cassé pratiquement tout ce à quoi je tenais dans la maison. Quoi que mon mari et moi puissions faire, l'enfant était insupportable. Cela ne pouvait plus durer.
À l'époque où il vivait chez sa mère, les médecins avaient dit qu'il était hyperactif, et il suivait un traitement. Lorsqu'il est venu vivre à la maison, nous avons cessé ce traitement. Le punir pour sa mauvaise conduite ne servait à rien. Une idée m'est alors venue: « Je dois faire parler le Christ en lui. Cet espirit-Christ, ou conscience de sa nature divine véritable, fait partie intégrante de l'identité spirituelle de Kevin. Il me faut juste faire ressortir en lui cet esprit-Christ. »
Je me suis donc mise à prier, à prier sans arrêt. Mais je continuais de réagir aux bêtises de Kevin, perdant de vue mon intention de « faire ressortir le Christ en lui ». Je priais puis réagissais et ainsi de suite. Cela ne donnait pas de meilleurs résultats. J'ai fini par comprendre qu'il me fallait faire face à certains aspects de la situation que j'avais fuis. En réalité, je n'avais pas vraiment souhaité être mère. Le fait de me retrouver avec un enfant me posait d'énormes problèmes qui n'avaient rien à voir avec le comportement de Kevin. J'aimais être dans la vie active. Or les uns après les autres, les enfants de mon mari sont venus vivre avec nous de façon définitive. J'avais accepté à contrecœur la présence de Kevin à la maison, sachant qu'il pouvait être infernal. Ces craintes furent confirmées quand il vint s'installer. J'avais vraiment besoin d'approfondir ma compréhension de la Science du Christ dont nous avons parlé. Finalement, j'ai pu progresser, m'épanouir et changer tout autant que Kevin.
On manifeste parfois de l'impatience ou de la colère à cause du comportement d'une personne au lieu de comprendre, le plus sincèrement possible, qu'elle a le droit de connaître sa nature semblable au Christ. Chacun a le droit de ressentir l'unité scientifique qu'il forme avec la Vie immortelle, l'Entendement incorporel et l'Amour divin, et de connaître la paix qui accompagne cette connaissance. C'est ainsi que j'ai prié au fil des années.
Au lycée, Kevin a connu une véritable transformation. L'hyperactivité a été canalisée en une belle énergie propice à un travail fructueux. Nous avons pu juger du chemin parcouru quand, à la fin de ses années de lycée, on lui a demandé de revenir à l'école moyenne pour y donner un cours d'éducation civique. Quelques années plus tôt, il avait été renvoyé provisoirement de cette même école pour mauvaise conduite ! À mes yeux, le fait de lui proposer de revenir pour donner ce cours était une merveilleuse preuve de son évolution. C'est aujourd'hui un excellent père de deux garçons.
J'ai lu dans votre témoignage [n.d.r: voir note 2 à la page 23] qu'à un moment, vous avez eu une image encore plus claire du véritable Père-Mère de Kevin. Bien sûr, je fais allusion à Dieu, dont Mary Baker Eddy écrit qu'Il est notre « seule source intelligente. » (Science et Santé, p.276)
Absolument. J'ai dû beaucoup travailler pour le comprendre. Mais vous savez, c'est merveilleux de prier à partir de cette nature transformatrice du Christ (un concept central en Science Chrétienne), car nous acceptons trop souvent des fausses croyances à notre sujet ou au sujet des autres. Par exemple, en réagissant au téléphone à quelqu'un qui nous parle de façon incorrecte. Mais je me suis rendu compte que parce que je suis praticienne et que j'étudie cette Science, c'est mon travail de voir par la prière, à travers cette apparence mortelle, la nature Christ qui est à l'œuvre dans la conscience humaine. Chaque fois que j'y suis parvenue, j'ai vu une transformation: la résolution d'un problème, la paix, une guérison.
Pourriez-vous donner un exemple?
Un jour, j'ai reçu l'appel d'un homme qui était gêné par une grosseur à l'aine. Il priait à ce sujet depuis plusieurs semaines, mais sans résultat, et il avait fini par avoir peur. Comme je l'ai dit, le travail du praticien consiste à reconnaître cette nature semblable au Christ que les gens ne voient pas toujours en eux-mêmes. Et c'est exactement ce que j'ai fait. Deux heures après son appel, la grosseur a suppuré et le corps a retrouvé son état normal. Cela s'est passé il y a plusieurs années, et le problème n'est jamais revenu.
Quelle belle guérison ! J'aimerais qu'on s'arrête un instant sur ce qui s'est passé. En affirmant l'identité véritable, divine, semblable au Christ de cet homme, vous affirmiez par conséquent que son identité ne comprenait ni imperfection ni trouble, n'est-ce pas?
C'est exactement cela. Mais revenons un peu en arrière, quand nous parlions de la Science. Comme je l'ai déjà évoqué, entre vingt et trente ans, j'ai décidé de baser mes pensées non plus sur la matière mais sur l'Esprit. Au cours des années suivantes, je me suis donc intéressée à ce que signifie le fait d'être spirituel. J'ai compris notamment qu'une idée spirituelle ne peut pas être traversée par une balle. Je mentionne cela parce que, il y a quelques années, dans l’émission de radio du Sentinel, j’ai relaté le cas d’un homme qui avait reçu une balle de revolver. Comme je le disais alors, une idée spirituelle ne peut être écrasée, brûlée ou déchirée; elle ne peut être envahie par un virus ni avoir une vilaine grosseur. Pour démontrer ces faits immuables, il est indispensable de changer de modèle de pensée, de passer d’un modèle basé sur la matière à un mode de vie entièrement basé sur l’Esprit. Ce changement mental ouvre des perspectives de transformation et de guérison, comme nous l’avons expliqué aupavarant. Aussi quand une personne m’appelle, comme dans l’exemple de cet homme, je m’assure que j’obéis bien à ce modèle supérieur, que je n’essaye pas de donner un traitement par la prière en me plaçant au niveau du problème, mais que jélève vraiment mes pensées au-dessus de la difficulté pour comprendre ce qu’est réellement la Vie, c’est-à-dire qu’elle est basée sur l’Esprit et par conséquent à l’abri des problèmes, saine et harmonieuse. En fait, la Science Chrétienne est métaphysique, c’est-à-dire au-dessus et audelà de la physique. Pour être efficace, le traitement doit donc se faire au-dessus et au-delà du domaine physique. C’est pourquoi il est si important de concevoir l’être sur une base spirituelle. Dans le cas de cet homme qui m’avait appelée, je suis revenue à la vraie nature de la Vie et par conséquent à l’être véritable de cet homme en tant qu’expression de la Vie: un être entièrement spirituel, une idée spirituelle qui ne pouvait jamais être tachée, souillée ou malade. Et le fait que je m’attache à voir la nature spirituelle de cet homme a eu comme conséquence indirecte la guérison du corps humain, qui est l’expression visible d’une construction mentale. En d’autres termes, lorsque j’ai cessé de voir cette personne à travers la lentille de la matière pour voir en elle l’expression pure de Dieu, l’Esprit, alors la guérison s’est produite.
Une phrase de Science et Santé me vient à l’esprit: « Une idée spirituelle ne renferme pas un seul élément d’erreur, et cette vérité enlève convenablement tout ce qui est nuisible. » (p.463)
Exactement! Je m’inspire très souvent de cette phrase car elle est au cœur de la Science de la guérison spirituelle. C’est un principe qui a des résultats sûrs et démontrables dans l’existence humaine. J’essaye de toujours garder à l’esprit ce que l’on démontre en Science Chrétienne; il est important d‘être clair à ce sujet. On démontre les vérités de notre être. En s’efforçant de démontrer ce qui est vrai, on démontre par là même l’irréalité de la matière. Le mot « démonstration » est souvent utilisé improprement pour parler d’une guérison physique, d’un nouveau travail ou de relations renouées; or, quand on regarde la façon dont Mary Baker Eddy utilise ce terme, on s’aperçoit qu’il s’agit souvent sous sa plume de démontrer le Christ ou la Science de la Vie. Là est la vraie démonstration. La guérison n’est qu’un dérivé ou le fruit de cette démonstration. On prie trop souvent pour se défaire de quelque chose. Quand on prie ainsi, on ne voit pas encore ce qu’est la Vie, ce qui est pourtant essentiel pour guérir de façon efficace. La guérison exige ce changement de base mental dont nous avons parlé précédemment. Cela exige qu’en progressant dans notre pensée, I’on parvienne par la prière, à la lumière de ce qui est vrai. Ce changement, cette élévation dans la lumière, nous permet de démontrer la Science de la Vie avec une confiance totale.
On a l’habitude d’appliquer la science dans la vie quotidienne. Par exemple, on met tous les jours en pratique la science des mathématiques. On pourrait même dire qu’on applique sans arrêt les lois de la gravité; ou encore la science de la chimie quand, par exemple, on fait un gâteau ou qu’on utilise une recette pour préparer de succulents desserts.
On peut donc pratiquer la Science Chrétienne en tant que Science, de façon tout aussi naturelle. Comme toutes les sciences, la Science Chrétienne exige de la persévérance et de la discipline, mais elle n’est pas difficile à démontrer car c’est la Science de l’Amour, la Science de la Vie.
Quand j’étais jeune, un praticien m’affirma que la Science Chrétienne était très simple. J’ai appris par la suite que, pour l’essentiel, elle se résume à deux points, que Mary Baker Eddy appelle « les deux points cardinaux »: « ... le néant de la vie et de l’intelligence matérielles, et la puissante réalité de Dieu, le bien, qui renferme tout en Lui. » (Science et Santé, p.52) C’est là que se rencontrent la Science de la Science Chrétienne, ou Science du Christ, et la guérison. Lorsqu’on revient à ces deux points cardinaux, on obtient la guérison, quel que soit le problème. En feuilletant les pages des anciens Héraut, on trouve des guérisons qui remontent à près d’un siècle et qui partent de ces deux points.
Chacun a le droit de ressentir l’unité scientifique qu’il forme avec la Vie immortelle, l’Entendement incorporel et l’Amour divin.
Au cours de notre entretien, vous avez parlé plusieurs fois de la vraie nature de la Vie. Qu’avez-vous appris d’autre à ce sujet, qui vous a aidée à percer cette apparence mortelle à larquelle vous avez fait allusion, et par conséquent à accomplir des guérisons rapides et efficaces?
Je suis devenue amie avec une hypnothérapeute dont le cabinet est en face de mon bureau, à Beverly Hills. Je l’ai invitée à déjeuner, il y a peu, pour lui demander comment opère l’hypnotisme, sans vouloir pour autant apprendre cette pratique. Nous avons eu une conversation passionnante. Elle m’a dit, entre autres, que les scientifiques ont découvert que le subconscient est incapable de faire la différence entre la réalité et l’imaginaire. À bien y réfléchir, c’est comme cela qu’opère l’hypnotisme. Quand une personne veut cesser de fumer, l’hypnose change sa réalité. Après avoir connu l’envie irrésistible de fumer, elle trouve cela répugnant. Cela dit, un praticien de la Science Chrétienne ne pénétrerait jamais l’entendement humain pour provoquer ce résultat; ce n’est pas son travail. Il ferait plutôt appel à l’Entendement divin et s’adresserait à la conscience qui émane de cet Entendement.
Est-ce le fait de faire appel à l’Entendement divin dans vos prières qui vous amène, vous ou la personne pour qui vous priez, à sortir de l’imaginaire, du rêve de la vie mortelle pour vous réveiller à la réalité de la Vie immortelle ?
C’est exactement cela. On s’ éveille à la Vie telle qu’elle est réellement: non touchée par la dépendance, la tentation, mais pleinement harmonieuse et sans problèmes.
Le phénomène de l’hypnotisme révèle une vérité plus générale: notre expérience est façonnée par ce que nous croyons et ce que nous pensons, car nous vivons dans un univers mental.
Tout le monde le sait dans une certaine mesure, pas seulement les scientistes chrétiens. Asseyez-vous sur un banc public et regardez les passants, et vous devinerez probablement s’ils sont dans un bon ou un mauvais jour rien qu’à la façon dont ils marchent. C’est la conscience qui s’extériorise ainsi. Si vous demandez à quelqu’un ce qu’il aime chez une personne qui lui est proche, la plupart du temps il vous répondra sans mentionner une seule charactéristique physique. Vous ne pourrez jamais vous représenter visuellement cette personne sur sa seule description parce qu’il s’est attaché uniquement à des qualités. Ainsi, d’une certaine façon, nous savons tous que nous vivons dans un univers purement mental.
Mary Baker Eddy a inversé le rapport généralement admis entre la matière et l’esprit. Elle a découvert que l’esprit humain n’est pas un sous-produit de la matière, mais que, au contraire, la matière est un sous-produit de l’esprit humain.
Elle a également découvert que « l’entendement humain [...] n’est pas un facteur dans le Principe de la Science Chrétienne », comme elle l’écrit dans sa préface de Science et Santé (p.x). C’est l’Entendement divin, non l’entendement humain, qui guérit. L’Entendement divin élève la pensée au-delà de l’expérience humaine, au-dessus du soidisant entendement humain, et c’est ce qui produit la guérison.
Aussi quand on met en pratique « le système scientifique de la guérison divine » (ibid. p.123), on ne choisit pas une approche physique. On ne prie pas pour la matière. On adopte une approche métaphysique, une approche spirituelle. On cède mentalement à la présence et au pouvoir de l’Entendement divin.
Quand on procède ainsi, quand on comprend que Dieu est le seul Entendement et le Principe de l’être, tout s’harmonise au sein du vécu quotidien.
Nous parlions de démonstration et également du fait que les gens appliquent si naturellement la science des mathématiques au quotidien. Eh bien, chaque fois qu’on résout un problème de mathématiques, on démontre le principe des mathématiques. Il en va de même de la Science Chrétienne: on s’efforce de démontrer que le Principe existe, ce Principe que l’on appelle Dieu.
Ce que les scientifiques ont appris concernant l’hypnotisme s’avère ici utile. Si le subconscient ou entendement humain est incapable de faire la différence entre la réalité et l’imaginaire, est-il basé sur l’intelligence? est-il basé sur la réalité? La Science Chrétienne répond que l’entendement humain « n’est pas un facteur dans le Principe de la Science Chrétienne » (Science et Santé, p.x).
Le fait est que tout le monde sait que l’entendement humain n’est pas fiable, qu’il ne sait pas faire la différence entre la réalité et l’imaginaire. On le sait chaque fois que l’on croit voir le soleil se lever et se coucher, alors que c’est la terre qui tourne sur son axe, ou bien chaque fois que l’on voit des rails de chemin de fer se rejoindre à l’horizon. Et pourtant on continue de se fier à la matière alors qu’on a la preuve de son manque total de fiabilité. Au cours des cent dix dernières années, les sciences ont plus progressé que durant toutes les années antérieures. Pourquoi ? Parce que les sciences théoriques ont laissé parler l’intelligence, non les sens matériels. En s’appuyant sur des équations mathématiques, l’intelligence révèle la réalité, puis les scientifiques la démontrent. Ils sont capables de démontrer des choses qui seraient impossibles à démontrer en se basant uniquement sur des études et des observations empiriques. Il en va de même pour tout individu. Si l’on se fie à l’observation empirique pour savoir ce qui est vrai, on ne comprendra jamais ce qu’est la Vie. Il faut donc partir du Principe, Dieu, puis voir ce qui émane de ce Principe. Il faut partir de là, d’un plan plus élevé que les sens matériels.
Cela me fait penser à cet autre passage de Science et Santé: « Bien commencer, c’est bien finir. » (p.262)
Exactement. D’abord et avant tout, je me suis aperçue que la guérison efficace exige que l’on parte de la bonne place, c’est-à-dire de ce qui est vrai, et non du problème. Il faut partir de l’Entendement divin, non de l’entendement humain. Les idées que nous avons échangées — l’opération du Principe divin, le rôle que l’entendement humain et l’Entendement divin jouent dans la guérison — sont en grande partie résumées ainsi dans Science et Santé: « La guérison physique par la Science Chrétienne résulte, aujourd’hui comme au temps de Jésus, de l’opération du Principe divin, devant laquelle le péché et la maladie perdent leur réalité dans la conscience humaine et disparaissent aussi naturellement et aussi nécessairement que les ténèbres font place à la lumière et le péché à la réforme. » (p.xi) En lisant « opération du Principe divin », je pense à « Science » parce que celle-ci est fondée sur un Principe. Tout cela nous ramène au début, à ce qui m’a attirée vers la Science Chrétienne et à ce qui fait que je ne l’ai plus quittée: c’est une Science, une Science pratique.
J’aimerais ajouter une dernière idée en lien avec cette règle qui demande de partir de la bonne place pour arriver à la bonne place. Mary Baker Eddy explique que si l’on atteint le patient par l’Amour, celui-ci sera guéri (voir Science et Santé, p.365). Il faut avoir assez d’amour pour l’idée de Dieu, c’est-à-dire pour le vrai concept de l’homme et de la femme, pour ne pas voir un mortel aux prises avec un problème. Il faut aimer l’idée de Dieu d’un amour pur et fort pour guérir comme Jésus, et voir la perfection de l’homme. En exprimant un amour de cette nature, on comprend l’impossibilité absolue pour le patient de succomber à ce que certaines religions appellent les sept péchés capitaux. On comprend l’inexistence absolue de la mauvaise pratique mentale, de la moindre résistance à la Vérité, à l’Amour. C’est là ma règle numéro un.
C’est grâce à cela que Kevin a pu changer. Vous avez d’abord été déroutée, au point de ne plus savoir que faire, puis vous l’avez simplement aimé, en voyant sa vraie nature, qui est bonne.
C’est exact. Et j’ai dû m’aimer moi aussi de la même façon. En y parvenant, j’ai cessé de rechercher mon intérêt personnel — qui me disait que je ne souhaitais pas élever des enfants — pour m’ouvrir aux besoins de ce garcon afin qu’il devienne plus tard une bonne personne.
L’histoire de Jacob et d’Ésaü, dans la Bible, m’a beaucoup inspirée. Vous vous rappelez que ces frères jumeaux s’étaient brouillés parce que Jacob, le plus jeune, avait volé le droit d’aînesse du second, le privant ainsi de la bénédiction de leur père. Ésaü projetait de tuer Jacob. Lorsque Jacob communia avec Dieu, il ne Lui demanda pas de changer Ésaü. Je crois qu’il pria pour que sa propre nature soit transformée, et lorsque cela fut le cas, Ésaü l’accueillit en l’embrassant (voir Genèse, chapitres 32-33). Ce récit biblique m’a montré ce que je dois faire dans mes relations. Ce n’est pas l’autre qui a besoin de changer: c’est mon propre concept de l’idée de Dieu. Dans la mesure où nous élevons ce concept vers Dieu, nos relations s’harmonisent, de même que notre situation financière ou professionnelle, et aussi ce que nous appelons notre corps physique. Notre existence – et celle d’autrui – s’harmonise sous tous ses aspects.