Au cours de l'été 1998, j'ai été invitée à participer à un colloque sur le leadership religieux des femmes aux États-Unis. Ce colloque avait lieu dans le cadre d'une manifestation « Celebrate 98 » qui commémorait le 150e anniversaire de la première convention sur les droits de la femme qui s'était tenue à Seneca Falls, dans l'État de New York.
A la fin de mon exposé, qui traitait de Mary Baker Eddy et de l'héritage extraordinaire qu'elle a laissé, une femme pasteur de l'Église presbytérienne a fait une remarque qui avait de quoi faire réfléchir. Elle se demandait comment il était possible que, parvenue à ce stade de sa carrière, après avoir étudié au séminaire et avoir été ministre du culte depuis un bon nombre d'années, elle n'ait jamais entendu parler de Mary Baker Eddy. Elle désirait savoir pourquoi une telle femme, leader religieux remarquable, avait été ainsi « marginalisée ».
C'était une question particulièrement poignante quand on sait à quel point Mary Baker Eddy était bien connue du grand public à la fin de sa vie. En 1907, Human Life, un magazine à grand tirage, la décrivait ainsi: « ... la femme la plus célèbre, la plus intéressante et la plus puissante d'Amérique, si ce n'est du monde, aujourd'hui. » Human Life Magazine, mars 1907. A cette époque, elle était citée par de nombreux journaux et très connue pour son travail d'auteur, d'éditeur, de professeur, de fondatrice et leader d'un mouvement religieux. Or, au cours des décennies qui ont suivi son décès en 1910, Mary Baker Eddy a fini par être de moins en moins connue du public. Des milliers de gens lisaient ses œuvres, jour après jour, ils voyaient leur existence transformée par la Science du Christ qu'elle avait découverte et à laquelle elle consacra sa vie. Cependant, le grand public ne la connaissait pas.
A ce colloque, nous avions donc cette femme pasteur qui, à n'en pas douter, s'intéressait profondément aux idées religieuses et qui pourtant n'avait jamais entendu parler de la femme qui fut l'une des premières à décrire Dieu en tant que Père-Mère, qui avait fondé un mouvement religieux à l'échelle mondiale s'appuyant sur des lois spirituelles et auquel les hommes et les femmes avaient la possibilité de participer à égalité, de façon pleine et entière, dans tous les domaines.
Mary Baker Eddy, à de nombreuses reprises, souligna qu'elle travaillait pour toute l'humanité, pour toutes les époques à venir. Dans un article publié en 1889, elle écrivit: « Je désire le même progrès et la même prospérité pour tous les scientistes chrétiens et le monde en général; il est donné à chacun des occasions égales de bénéficier de mes pensées et de mes écrits. » (Écrits divers, p. 291) Et lors d'une allocution prononcée en 1895, elle déclara: « Il est déjà évident que l'acceptation de la Science Chrétienne par le monde et la force d'impulsion de celle-ci augmentent rapidement à mesure que s'écoulent les années. » (ibid., p. 110)
Tant au XXe qu'au XXIe siècle, les preuves de l'impact que les idées de Mary Baker Eddy ont eu sur la société ne manquent pas. Leur action, semblable à celle du levain sur la farine, a beau se faire sentir dans de très nombreuses entreprises et recherches humaines, il se trouve apparemment que leur auteur a été dissocié de ses idées. Ces idées pourtant guérissent et élèvent profondément la pensée du monde. Elles incitent à repenser la façon dont est pratiquée la médecine et poussent les professionnels de la santé à examiner les effets concrets de la spiritualité sur la santé. Elles transforment la théologie, en ravivant la pratique de la guérison spirituelle et en favorisant une plus grande prise de conscience du caractère maternel de Dieu. Elles transforment la science quand des physiciens éminents envisagent et explorent le fait qu'il soit possible que le temps, l'espace et la substance ne soient pas ce qu'on croit.
Le monde commence à s'ouvrir aux idées que Mary Baker Eddy a données à l'humanité, à les accepter, à en ressentir l'effet transformateur, à les mettre en pratique et à les vivre. Pourtant, ces idées ont souvent été présentées comme si elles n'avaient pas d'auteur, elles n'ont pas été attribuées à Mary Baker Eddy.
L'humanité a le droit de connaître Mary Baker Eddy
A ceux qui connaissent la découverte de Mary Baker Eddy – les membres de son Église, ses lecteurs, les spécialistes qui ont étudié sa vie et tous ceux qui participent aux nombreuses activités qu'elle a créées – revient la responsabilité, en ce début de XXIe siècle, de dire au monde que ces idées ont pour auteur Mary Baker Eddy, qu'on les trouve dans Science et Santé avec la Clef des Écritures et qu'elles sont destinées à tous. L'humanité a le droit de savoir que celle qui a consigné dans un livre ces concepts qui guérissent, les a aussi découverts, mis en pratique et enseignés. L'humanité a le droit de savoir qu'en 1866, à la suite d'un accident grave, cette femme consulta sa Bible et saisit une nouvelle vision radicale de la nature de Dieu et de l'homme, vision qui allait non seulement changer sa vie mais aussi remettre en question les hypothèses matérielles dans tous les modes de la pensée et de l'entreprise humaines. Cette nouvelle vision radicale allait apporter au genre humain la connaissance du salut, car il s'agissait du Consolateur, celui qui avait été promis par Jésus-Christ.
Faire connaître les idées de Mary Baker Eddy, les voir à l'œuvre dans le monde et ne pas parler de leur auteur, ce serait comme faire connaître les Dix Commandements sans mentionner que Moïse les a donnés à l'humanité !
"... pour le bien de la race humaine"
Mary Baker Eddy était un penseur, elle guérissait, réformait, publiait, donnait des conférences, enseignait, elle était une femme d'affaires, une amie, un auteur. Elle est aussi Découvreuse, Leader, Fondatrice, Pasteur émérite et scientiste chrétienne. C'est quelqu'un dont les idées s'avèrent d'un intérêt pratique, actuel, à toutes sortes de niveaux, pour des personnes qui aiment réfléchir. Mary Baker Eddy n'avait aucun doute sur sa vie ni sur le sens qu'elle prendrait pour le monde. Vers la fin de sa carrière, en 1910, elle écrivit:
Je déclare brièvement que rien ne s'est produit au cours de mon existence qui, relaté correctement et bien compris, puisse me nuire; d'ailleurs beaucoup a déjà été dit sur le bien accompli, le sacrifice de soi, etc., qui ont caractérisé toutes mes années de travail. (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 298)
En 1907, un élève lui exprimait ses regrets de voir qu' « on agresse chaque période de votre vie ». Voici ce qu'elle lui répondit: « J'aimerais pouvoir exposer au grand jour toutes les périodes de ma vie sur terre pour le bien de la race humaine. » L04920, lettre à L. Emogene Moore, 13 mars 1907.
Elle considérait qu'elle vivait entièrement pour le « bien de la race humaine ». Et aujourd'hui, des gens d'horizons divers entendent parler d'elle et veulent en savoir davantage sur la découverte spirituelle si essentielle à sa raison d'être. Il se crée un lien entre eux et elle et ses idées, un lien bénéfique pour ces premiers. Voici certaines remarques de personnes qui ont entendu parler de Mary Baker Eddy pour la première fois: « Ce qu'elle a vécu, cela ressemble à ce que j'ai vécu. » « Je voudrais en savoir plus sur elle. » « C'est incroyable ce qu'elle a accompli; cela me donne envie de lire son livre. »
Pourquoi des gens du XXIe siècle se sentent-ils si proches d'une femme du XIXe siècle ? Ne serait-ce pas dû au fait que sa vie leur apparaît si vraie: elle a rencontré les difficultés que les gens rencontrent aujourd'hui, et elle a saisi de puissantes idées spirituelles qui ont transformé et résolu ces difficultés ?
Une femme de son temps... et de tous les temps
Mary Baker Eddy était bien de son époque, c'est pourquoi elle dut faire face aux nombreuses restrictions imposées aux femmes du XIXe siècle. Celles-ci n'avaient pas le droit de voter, d'accéder à la propriété ni d'avoir la garde légale de leurs propres enfants, leurs choix de carrières professionnelles étaient extrêmement réduits, elles n'avaient pas accès aux études supérieures, ne pouvaient pas faire partie de la hiérarchie des églises. Pourtant, le pouvoir de la révélation divine, que Mary Baker Eddy appela les « lois divines de la Vie, de la Vérité et de l'Amour » (voir Science et Santé, p. 107), lui permit non seulement de triompher de ces nombreuses contraintes, mais permit aussi à sa vie et à ses idées de porter des fruits sans précédent. Sa vie, comme la Science qu'elle découvrit, transcende le XIXe siècle, parce qu'elle ne fit rien d'autre que de vivre la Science qu'elle avait découverte.
Par conséquent, Mary Baker Eddy ne peut pas être définie comme une femme du XIXe siècle à l'esprit victorien ni confinée dans le moule américain ni reléguée dans une catégorie religieuse particulière. Elle ne peut être limitée par aucune description, parce que le pouvoir des idées qu'elle vécut lui permit de transcender toutes les époques.
Quels que soient les contraintes ou les obstacles jetés sur sa route, Mary Baker Eddy resta toujours profondément convaincue qu'une mission lui avait été assignée par Dieu. A propos de sa découverte de la Christian Science Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck, Mary Baker Eddy: Christian Healer (Boston: La Société d'édition de la Christian Science, 1998), p. 164., elle écrivit:
Dieu, par Sa grâce, m'avait préparée pendant de nombreuses années à recevoir cette révélation
finale du divin Principe absolu de la guérison mentale scientifique. (ibid.)
Plus tard, elle devait ajouter avec assurance: « Selon les paroles de saint Jean: "Il vous donnera un autre consolateur, afin qu'il demeure éternellement avec vous." Je comprends que ce Consolateur est la Science Divine. » (ibid., p. 55)
Aucun de nous ne saura jamais ce qu'elle a pu ressentir. Elle savait que Dieu lui avait révélé le Consolateur promis par Jésus et lui avait ordonné d'écrire un livre et de le donner au monde. Toutefois, dans le même temps, elle devait faire face à sa condition de femme du XIXe siècle, qui avait perdu la garde de son enfant, qui fut forcée de déménager à de nombreuses reprises pendant qu'elle écrivait son ouvrage le plus important, qui n'avait pratiquement pas d'argent et ne pouvait compter sur le soutien de sa famille.
Peut-être laissait-elle au monde une indication de ce qu'elle avait vécu, quand elle observa:
Sous le nom de Mary Baker Eddy, je suis la plus faible des mortelles, mais en tant que Découvreuse et Fondatrice de la Christian Science, je suis la moëlle épinière du monde. Extrait de la causerie donnée par Gillian Gill aux employés de The First church of Christ, Scientist, 1999.
"Sous mon vrai jour et dans ma vraie vie"
Qu'est-ce qui a permis à la « plus faible des mortelles » de transcender les contraintes et les luttes de son époque ainsi que la résistance qu'opposait le monde à ce qu'elle écrivait ? Ce ne pouvait être que le pouvoir et l'autorité de Dieu, la pureté, la spiritualité et l'intemporalité des idées qui lui étaient révélées. Ce ne pouvait être que le fait que sa vie était – et est – l'explication de sa découverte. Sa vie apportait la preuve des idées qu'elle découvrit.
La biographe Gillian Gill, qui a passé sept ans à faire des recherches sur Mary Baker Eddy, a déclaré un jour: « Mary ne s'appelait pas Mrs. Eddy quand elle est née. Elle s'appelait Mary Baker et a dû devenir Mary Baker Eddy. La célèbre Mrs. Eddy. » V00838, lettre à Mme A. J. Swarts, 30 septembre 1884.
Mary Baker Eddy devait démontrer chaque jour la Science du Christ qu'elle avait découverte. C'est l'évidence des idées spirituelles, des idées rendues utilisables sur un plan pratique et qu'on voit s'appliquer aux circonstances les plus graves, et les transformer, qui parle si directement au cœur de ceux qui sont à la recherche de la spiritualité aujourd'hui. D'ailleurs, voici ce qu'elle écrit à propos de Science et Santé: « Cet ouvrage est le résultat de toute ma vie... » L07433, lettre à Edward A. Kimball, 15 octobre 1893.
Mary Baker Eddy fit un certain nombre de remarques importantes au sujet de deux aspects distincts mais inséparables de son existence. Dans un nota bene, à la fin d'une lettre adressée en 1893 à Edward Kimball, l'un de ses élèves, elle écrivit:
N.B. Si le monde me comprenait sous mon vrai jour et dans ma vraie vie, cela ferait avancer notre Cause plus que toute autre chose. J'ai appris cela en observant que l'ennemi essaie bien plus de cacher ces deux choses au monde que de l'emporter sur tout autre point. La vie et le caractère de Jésus, quand ils apparurent pour la première fois, furent traités de la même manière. Et j'ai le regret de constater que des élèves fidèles ne sont pas plus conscients de cette grande exigence dans les méthodes qu'ils utilisent pour faire face aux tactiques de l'ennemi. L13046, lettre à William P. McKenzie, 13 janvier 1899.
Se pourrait-il que ce « vrai jour » soit la révélation des idées – sa découverte ? Et serait-il possible que cette « vie » soit la démonstration ou la preuve vivante de ces idées donnée par leur Découvreuse ? La découverte et la preuve. Il est intéressant de noter qu'elle décrit ces deux points quand elle définit la Christian Science dans Science et Santé:
Le terme Christian Science fut introduit par l'auteur pour désigner le systèmescientifique de la guérison divine.
La révélation se compose de deux parties:
La découverte de cette Science divine de la guérison-Entendement, grâce à un sens spirituel des Écritures et aux enseignements du Consolateur promis par le Maître.
La preuve, par la démonstration actuelle, que les prétendus miracles de Jésus n'étaient pas exclusivement le propre d'une dispensation qui n'existe plus aujourd'hui, mais qu'ils illustraient un Principe divin agissant éternellement. L'opération de ce Principe indique la nature éternelle de l'ordre scientifique de l'être et de sa continuité. (p. 123)
Sa vie devint l'expression de ces deux aspects: la découverte, les idées, autrement dit le « vrai jour », et la preuve, l'exemple, autrement dit la vie qu'elle mena. Les idées et la démonstration. On ne peut pas séparer la découverte de la Découvreuse ni la Découvreuse de la découverte. L'une mène naturellement et inévitablement à l'autre.
La lettre de 1893 à M. Kimball citée plus haut n'est pas le seul endroit où elle mentionne l'importance de connaître la véritable signification de sa vie et la nécessité de refuser de céder à tout ce qui essaierait de s'y opposer ou de la cacher. C'est un message qui revient sans cesse dans ses écrits publiés ou inédits. Par exemple, six ans plus tard, en 1899, elle devait écrire à un autre élève, William McKenzie: « ... Tout ce qui manque aux gens pour aimer et adopter la Christian Science, c'est de connaître sa fondatrice telle qu'elle est. Dans la mesure où cela se fera, notre Cause avancera. C'est pourquoi ceux qui sont mal intentionnés se donnent tant de peine pour me calomnier et masquer ainsi la destruction de tous ceux qui s'opposent au mal. » L05294, lettre au juge Hanna et à Mme Hanna, 13 octobre 1902.
Trois années après avoir écrit cela, elle adressa une lettre à deux autres élèves, le juge Septimus Hanna et sa femme, en octobre 1902:
... Préserver la vérité sur le vrai caractère de [Mrs. Eddy] aux yeux du public aidera les élèves et profitera beaucoup plus à la Cause que toute autre chose. [...] La vérité concernant votre Leader guérit les malades et sauve les pécheurs. Le mensonge produit juste l'effet opposé et le « malin » qui mène toutes les mauvaises actions dans ce domaine sait cela mieux que les scientistes chrétiens en général. L. lvimy Gwalter, "A Friend Forever", Christian Science Sentinel (13 juillet 1968), p. 1192.
Mary Baker Eddy savait que ses disciples auraient besoin de se montrer vigilants face à tout ce qui tenterait d'obscurcir sa « vraie vie ». Elle fut mal comprise, calomniée et haïe au long des années et elle était bien consciente du fait que ces mensonges n'étaient rien d'autre que des tentatives de faire obstacle à la Science du Christ qu'elle avait découverte. A un moment particulièrement difficile de sa vie, tandis qu'un procès fondé sur des mobiles malveillants lui était intenté, Mary Baker Eddy inséra un nouvel article dans son Manuel de l'Église, demandant à ses disciples d'être vigilants face au devoir qui leur incombe de combattre ces formes du mal et de prendre conscience de la place qu'elle occupe en qualité de Découvreuse et Fondatrice de la Christian Science:
Vigilance face au devoir. Sect. 6. Il sera du devoir de chaque membre de cette Église de se défendre journellement contre la suggestion mentale agressive, et de ne pas se laisser entraîner à oublier ou à négliger son devoir envers Dieu, envers son Leader et envers l'humanité. Par ses œuvres, il sera jugé – et justifié ou condamné. (p. 42)
Ceux qui critiquent Mary Baker Eddy et ceux qui l'ont mal comprise ont souvent un trait en commun: ils disent que sa découverte et ses idées n'étaient pas vraiment les siennes et que quelqu'un d'autre en est l'auteur. D'autres, par ailleurs, lui ont emprunté ses idées sans les lui attribuer. Les uns et les autres ont en fait essayé de séparer la découverte de la Découvreuse. Mary Baker Eddy s'est rendu compte qu'une bonne façon pour elle de s'assurer que le public associe ses idées à leur auteur consistait à obtenir le copyright de son œuvre. Elle travailla donc avec ardeur pour obtenir la protection légale de ses écrits. Par exemple, en 1882, elle passa six semaines à Washington, D.C., avec son mari, pour se mettre au courant des lois concernant le copyright, et, tout au long de sa vie, elle resta très attentive aux questions légales ayant trait à tout ce qu'elle établissait et fondait.
Répondre à l'intérêt grandissant que suscite Mary Baker Eddy aujourd'hui
Au cours des années 1990, Le Conseil des Directeurs de la Christian Science a lu les milliers de pages que comptent les écrits inédits de Mary Baker Eddy. La qualité et la quantité de ces pages, ainsi que la portée, l'ampleur et la variété des sujets abordés sont extraordinaires. Tout en poursuivant notre lecture de cette collection remarquable, nous nous sommes rendu compte du haut intérêt qu'il y a à rendre ces documents publics. Nous avons constaté qu'au sein de son Église, comme dans le monde, très peu d'informations circulaient sur Mary Baker Eddy, que ce soit dans les salles de lecture de la Christian Science, les bibliothèques, parmi les spécialistes ou dans les discours publics.
Par conséquent, en 1991, le Conseil des Directeurs et les fidéicommissaires de La Société d'édition de la Christian Science ont créé la « Série des biographes du XXe siècle » [Twentieth-Century Biographers Series] afin de republier d'anciennes biographies de Mary Baker Eddy et d'en publier de nouvelles.
Peu à peu, tout au long des années 90, la demande de renseignements sur Mary Baker Eddy et sur ce qu'elle a accompli s'est accrue. C'était le résultat naturel de ce qui commençait à se faire sentir dans la société: un intérêt grandissant pour la spiritualité. La recherche spirituelle de l'humanité devenait plus évidente, plus insistante et l'intérêt pour l'œuvre majeure de Mary Baker Eddy, Science et Santé, grandissait de jour en jour. Plus d'un million d'exemplaires de Science et Santé ont été vendus au cours des six dernières années et plus de dix millions en cent vingt-cinq ans d'existence. A mesure que les gens se familiarisaient avec les concepts spirituels qu'elle expose dans Science et Santé, il était naturel qu'ils posent des questions comme celles-ci: « Qui a formulé ces idées ? » « Pourquoi l'a-t-elle fait ? » « D'où tirait-elle l'autorité pour écrire ? » « Qui était-elle ? »
La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain
La prière, l'écoute spirituelle et l'étude d'autres paroles de Mary Baker Eddy, ainsi que la recherche croissante de la guérison et de solutions spirituelles, l'augmentation de l'intérêt pour Science et Santé, le nombre toujours plus grand de gens qui posent des questions sur Mary Baker Eddy et l'augmentation du nombre de conférences demandées par des professeurs d'université qui donnent des cours sur le rôle de la femme dans la société, tout cela nous a conduits à la fondation de La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain. C'était une réponse nécessaire à la demande pressante de connaître davantage Mary Baker Eddy « sous son vrai jour et dans sa vraie vie ».
En créant la Bibliothèque, Le Conseil des Directeurs de la Christian Science a conscience qu'il s'agit d'un des plus beaux cadeaux que nous ayons le privilège d'offrir à l'humanité, à l'aube du XXIe siècle. Nous sommes reconnaissants du fait que l'Église en ait les moyens et que les membres aient dans leur cœur l'amour nécessaire pour rendre ce cadeau possible. L'humanité va en retirer de merveilleux bienfaits.
La raison d'être de la Bibliothèque est en accord avec le but de la vie même de Mary Baker Eddy: le progrès du genre humain. La Bibliothèque a été fondée dans le même esprit que celui qui gouvernait l'existence de Mary Baker Eddy, à savoir le pouvoir de ses idées et leur effet sur l'humanité. Elle devrait élever et guérir la pensée de tous les visiteurs qui en franchiront le seuil, autrement dit elle devrait leur permettre de mieux s'apprécier et de mieux apprécier les autres et de les encourager quant aux possibilités de faire le bien de l'individu et de la collectivité. Que le visiteur soit un écolier ou un savant, nous espérons que l'atmosphère, l'environnement de la Bibliothèque, les messages et les idées qu'elle présente exhaleront à ses yeux l'esprit de l'existence généreuse de Mary Baker Eddy. Le monde la comprendra bien et totalement lorsqu'il la découvrira à travers ses propres mots et dans le contexte de sa vie, de son parcours, de ses luttes et de ses triomphes.
La Bibliothèque abritera la plus grande collection de documents écrits par une femme américaine et la concernant. Ce sera un réservoir où pourront puiser les membres de l'Église, les spécialistes et le grand public, tous ceux qui désirent explorer ses idées et ce que d'autres ont écrit à son sujet. Toute personne désireuse d'en apprendre davantage sur sa découverte spirituelle – la découverte qui apporte la guérison au cœur de chacun, à son quartier, au monde – en retirera des bienfaits. La Bibliothèque servira aussi de tremplin en permettant aux hommes, aux femmes et aux enfants de voir ensemble en quoi les écrits de Mary Baker Eddy influencent la médecine, l'économie, le journalisme, la condition féminine, la famille, les affaires locales, la théologie, les sciences, l'éducation.
Chaque personne qui entrera dans La Bibliothèque Mary Baker Eddy pour le progrès du genre humain vivra une expérience unique et trouvera quelque chose dans la vie et les idées extraodinaires de Mary Baker Eddy qui lui parlera. Plus on lit, plus on découvre les nombreuses facettes de sa vie et plus on s'en inspire. Pour un visiteur, elle sera une amie, un mentor, un professeur. Pour un autre elle sera peut-être avant tout quelqu'un qui écrit, qui guérit, une Découvreuse et une Fondatrice. Elle est tout cela à la fois et bien plus encore. Les possibilités ainsi que le potentiel de transformation et de guérison sont infinis.
Maintenant, à nous d'être vigilants
Tous ceux qui connaissent, apprécient, comprennent et aiment Mary Baker Eddy ont un rôle essentiel à jouer pour permettre à la Bibliothèque de réaliser son potentiel. Les idées que Mary Baker Eddy donna au monde auraient pu rester fossilisées dans le XIXe siècle si ses premiers disciples n'avaient pas été vigilants, s'ils n'avaient pas adopté ces idées, s'ils ne les avaient pas fait connaître, s'ils ne les avaient pas vécues, démontrées, enseignées et perpétuées pendant plus de 125 ans.
Maintenant, c'est à nous d'être vigilants. C'est à tous ceux qui aient Mary Baker Eddy de vivre, de faire connaître et de perpétuer le but de sa vie, ce qu'elle était « sous son vrai jour et dans sa vraie vie », en aidant le genre humain à trouver le christianisme pratique, le Consolateur, au XXIe siècle. Cela permettra alors à tout le monde de connaître, dans une certaine mesure, la liberté mentale, physique, morale et spirituelle que nous avons ressentie et que le Consolateur a promise.
Chacun de nous peut se poser ces questions: « Est-ce que je fais tout ce qui est en mon pouvoir pour aider le monde à comprendre Mary Baker Eddy "sous son vrai jour et dans sa vraie vie" ? » « Suis-je vigilant face à ce qui essaierait d'affaiblir cette lumière aux yeux du monde ? » « Que puis-je faire d'autre pour remplir mon devoir envers Mary Baker Eddy ? »
Un article de L. Ivimy Gwalter, publié il y a plus de trente ans, renvoie à certaines de ces idées. Voici ce qu'on y lit: « Le nom de Mary Baker Eddy ne peut jamais être séparé de la Christian Science. La révélation parle à travers elle. A mesure que la Christian Science sera mieux comprise et que la conscience humaine cédera au divin, l'amitié universelle de Mary Baker Eddy sera appréciée à sa juste valeur, la gloire de son œuvre sera reconnue et son nom sera honoré dans les annales de l'histoire. » 9
L'amour que Mary Baker Eddy portait à l'humanité était immense et profond, il imprégnait chaque mot qu'elle écrivait. Elle consacra sa vie à aider les autres à trouver la clé ultime du salut, ce qui, prédit-elle, amènerait réellement le millénium, millénium dont elle parle ainsi: « Son élan, accéléré par l'avènement de la Christian Science, s'accentue et grandira jusqu'à ce que tous les hommes Le connaissent (l'Amour divin) depuis le plus petit jusqu'au plus grand. et que, par toute la terre, on connaisse et reconnaisse un seul Dieu et la fraternité des hommes. » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 239)
Voilà une promesse de ce qui nous attend.