L'église où je vais se trouve en face d'une grande école secondaire fréquentée par des élèves de onze à quatorze ans.
Il y a quelques années nous avons constaté des actes de vandalisme sur la propriété de l'église et trouvé des détritus dans le jardin. Des jeunes avaient fait du roller et du skateboard sur les escaliers et les rampes. On leur a demandé de cesser, mais ils ont continué quand même.
J'avais remarqué dans le journal local quelques « Lettres à la rédaction » écrites par des jeunes qui demandaient où il était possible de faire du roller et du skateboard. On les chassait de tous les lieux publics de la ville. J'en ai conclu que si nous les chassions aussi, cela ne ferait qu'amplifier le problème et non le résoudre.
Je me suis mise à prier. On parlait tant du manque de discipline des enfants que j'ai cherché le mot « discipliner » dans le dictionnaire; en voici une définition: « ... former par l'instruction et par la pratique. »
J'ai vu que ces jeunes avaient besoin d'une éducation pleine d'amour, et que moi j'avais besoin de discipline pour prier au sujet de la façon de les aider. D'autres membres de l'église priaient aussi.
Chaque jour avant l'école, j'engageais la conversation avec les jeunes près de l'église. Ils étaient environ une dizaine de garçons. L'un d'eux a dit une fois: « Qu'est-ce que ça peut bien Lui faire à Dieu ? » Un matin je les ai donc tous invités dans l'église. Ce même garçon s'est mis devant les autres et a lu à haute voix ce qui était inscrit sur le mur: « DIEU EST AMOUR. »
« Dieu est amour sans condition, leur ai-je dit, et nous nous efforçons de vivre cette vérité. » Quelques jours plus tard, un autre membre de l'église a parlé à ces jeunes et leur a demandé ce qu'ils savaient de Dieu. Tous ensemble, ils ont répondu: « Dieu est Amour ! » Une autre fois, un des garçons a aidé un membre de l'église à ramasser les détritus.
Pendant ce temps-là, il s'est produit des changements positifs dans la ville elle-même. Les responsables du service des parcs et des loisirs pensaient que la pratique du roller et du skateboard était une mode passagère et ils ne voulaient pas faire l'effort d'aménager un roller skate parc. Je leur ai montré un article de journal décrivant ce que d'autres villes avaient fait dans ce domaine.
Les membres du conseil municipal ont reconnu qu'ils ne savaient pas ce qu'était un roller skate parc. Une démonstration de ces sports a alors été organisée. Des membres du conseil et des policiers y sont allés, et ils ont été très impressionnés par la discipline dont faisaient preuve ceux qui pratiquaient ce sport. En fin de compte, les responsables du service des parcs et des loisirs en sont venus à appuyer pleinement l'idée d'aménager un roller skate parc, lequel s'est ouvert au public il y a deux ans environ.
Nous avons maintenant devant l'église un panneau reproduisant une citation de Mary Baker Eddy qui commence par ces mots: « Enfants bien-aimés, le monde a besoin de vous — davantage en qualité d'enfants qu'en qualité d'hommes et de femmes: il a besoin de votre innocence, de votre désintéressement, de votre fidèle affection, de votre vie sans souillure. » (Écrits divers, p. 110)
Les jeunes qui faisaient du skateboard autour de l'église sont maintenant au lycée. Nous espérons qu'ils se sentent un peu plus proches de l'Amour divin, comme c'est le cas aussi pour nous.
