Quand est sorti le film Laurence d'Arabie, dans lequel joue l'acteur Peter O'Toole et qui se passe essentiellement dans le désert, on a constaté que les spectateurs se précipitaient à l'entr'acte pour acheter des boissons — même si les salles de cinéma étaient climatisées ou que la température extérieure était fraîche. En fait, les spectateurs étaient comme frappés d'une épidémie de soif pour avoir suivi à l'écran une histoire qui se déroule dans le sable et la chaleur du désert.
La leçon que nous pouvons en tirer c'est que ce qui influence notre vie, et parfois d'une façon profonde, n'est pas nécessairement quelque chose de tangible. Dans le cas de ce film, par exemple, les spectateurs n'étaient pas vraiment privés d'eau, mais ils étaient tellement impressionnés par l'absence d'eau dépeinte sur l'écran que leur corps était « convaincu » qu'il se trouvait dans les dunes d'Arabie. Résultat: une sensation irrésistible de soif.
La recherche médicale et scientifique démontre toujours plus clairement que les choses que nous pouvons toucher, manger ou mesurer sont en fait moins importantes que notre perception de ce qui est réel. Ce qui compte, c'est la façon dont nous interprétons la réalité ou la façon dont notre corps « voit » le monde concret autour de nous. En d'autres termes, notre capacité personnelle ou notre potentiel de bien-être sont déterminés par la façon positive ou négative dont nous pensons. Le philosophe romain Épictète (Ier siècle de notre ère) l'a reconnu dans ces paroles qui lui sont attribuées: « L'homme n'est pas dérangé par les choses mais par l'opinion qu'il s'en fait. » Dans le même ordre d'idées, on lit dans la Bible (Proverbes 23:7) à propos de l'homme dont le regard est malveillant: « Car il est tel que sont les pensées dans son âme. »
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