« C'est la première chose qu'on perd ! » On excuse parfois un trou de mémoire par une remarque comme celle-ci. Même dite avec humour, elle révèle cependant l'acceptation d'une théorie courante qui affirme que prendre de l'âge implique que les facultés mentales diminuent. C'est l'admission universelle de ces croyances – non le vieillissement ni une cause matérielle quelconque – qui produit la perte de mémoire.
En réalité, la mémoire est une faculté de l'Entendement divin, Dieu, non de la matière. Elle ne dépend pas d'un cerveau matériel et elle n'y réside pas; elle n'est pas non plus capable de se détériorer.
Puisque nous sommes l'image et la ressemblance spirituelles de Dieu, en vérité nous reflétons Dieu, le bien, et c'est à travers cette réflexion que nous possédons la faculté que nous appelons la mémoire. Nous n'avons pas réellement un entendement ou une mémoire séparés de Dieu. En appliquant ces vérités spirituelles à l'existence humaine, nous constatons que Dieu, l'Entendement divin, nous permet de savoir ce que nous avons besoin de savoir, quand nous en avons besoin. Ni le vieillissement, ni la maladie, ni une blessure n'ont de rapport avec notre être réel, par conséquent ils sont incapables d'affecter nos facultés véritables.
La matière, inerte et sans intelligence, ne peut être une cause. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy écrit: « Rappelez-vous, le cerveau n'est pas entendement. » (p. 372) Puis à un autre endroit dans le livre elle demande: « Comment l'intelligence peut-elle résider dans la matière, alors que la matière est inintelligente et que les lobes du cerveau ne peuvent penser ? La matière ne peut remplir les fonctions de l'Entendement. » (p. 478)
Les croyances humaines concernant la prétendue intelligence matérielle et le processus du vieillissement ne peuvent avoir l'effet d'une loi sur nous n'ont pas le pouvoir d'altérer notre mémoire si nous comprenons que Dieu seul gouverne Son enfant par la loi divine. Dieu est la seule cause, et Sa création, l'effet de cette grande cause, est constamment préservée par Lui et demeure parfaite. Sous le gouvernement de l'Entendement divin, toutes les facultés, notamment celle de la mémoire, sont gardées pour toujours intactes. La compréhension de cette perfection donna à Jésus-Christ le pouvoir de rendre la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds et la raison à ceux qui l'avaient perdue.
Quelquefois, les maladies associées au vieillissement semblent provoquer des pertes de mémoire. En nous souvenant qu'un cerveau matériel n'est pas l'entendement et que Dieu est notre seul Entendement véritable, nous sommes en mesure de vaincre la peur que les facultés mentales ne soient à la merci des circonstances matérielles. Nous lisons dans Science et Santé: « Savoir que les lobes du cerveau ne peuvent tuer un homme ni affecter les fonctions de l'entendement empêcherait le cerveau de devenir malade, bien qu'une faute morale soit en vérité la pire des maladies. » (p. 395)
Il y a quelques années, ce magazine a publié le témoignage d'une femme âgée qui a dû faire face à de graves troubles mentaux et en a été guérie en s'appuyant sur les vérités de la Christian Science (voir Héraut, déc. 96, p. 62). Cette femme expliquait que malgré son état mental qui semblait sérieux, elle avait « gardé l'habitude... salutaire » de lire la Leçon biblique indiquée dans le Livret trimestriel de la Christian Science. Même si elle ne paraissait pas capable de se souvenir de ce qu'elle venait de lire, les idées qu'elle y trouvait constituaient sa prière quotidienne. Peu à peu, avec l'aide d'une praticienne de la Christian Science qui la traitait par la prière, elle a retrouvé son équilibre mental.
Si nous, ou quelqu'un que nous aimons, devons affronter le problème de la perte de mémoire, il peut être utile de comprendre que ce dont il faut surtout se souvenir, c'est de ce qu'est Dieu et ce qu'il fait. Nous avons la possibilité de nous rappeler constamment Sa totalité, Sa bonté immuable, Son amour omniprésent et omnipotent. Le psalmiste nous exhorte ainsi: « Souvenez-vous des prodiges qu'il a faits, de ses miracles et des jugements de sa bouche. » (Ps. 105:5)
Nous pouvons aussi affirmer la bonté de Dieu manifestée à travers la tendre sollicitude dont Il entoure constamment Sa création. Il est toujours revigorant et fortifiant de nous souvenir des guérisons que nous, ou d'autres personnes, avons eues par le passé en s'en remettant aux lois divines de la Vérité et de l'Amour.
Il est tout particulièrement réconfortant de comprendre, dans les moments difficiles, que Dieu se souvient toujours de nous, Ses fils et Ses filles bien-aimés. En parlant par la bouche d'Ésaïe, Dieu demande: « Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite ? N'a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l'oublierait, moi je ne t'oublierai point. Voici, je t'ai gravée sur mes mains... » (Ésaïe 49:15, 16)
Si des circonstances pénibles, comme la maladie, le chagrin, la pénurie, nous donnent le sentiment d'être séparés de l'Amour divin et d'avoir été abandonnés par lui, rappelons-nous que notre nom (notre identité) est gravé dans la conscience divine immortelle. Dieu ne cesse jamais de se souvenir de nous et de prendre soin de nous. Il n'oublie jamais, ne néglige jamais ni n'abandonne jamais Ses précieux enfants. Nous reflétons Ses facultés immuables.
