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Article de couverture

Le lien entre la vie et le message de Mary Baker Eddy

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 2000


Gillian Gill est l'auteur de Mary Baker Eddy, une biographie complète de celle qui découvrit et fonda la Christian Science. Récemment, lors d'un congrès, elle s'est exprimée sur la nécessité de mieux comprendre la vie et le message de Mary Baker Eddy. Dr. Gill a obtenu son doctorat à l'Université de Cambridge. Elle a enseigné à Wellesley College et aux Universités de Yale et d'Harvard. (Dr. Gill n'est pas Scientiste Chrétienne.) Ce qui suit est tiré d'une séance de questions et réponses dans le cadre de ce congrès. Puisque Dr. Gill s'adressait à un auditoire, d'une manière improvisée, elle a légèrement modifié le texte de la transcription à l'intention du lecteur.

Pourquoi est-il important de parler de la vie de Mary Baker Eddy ? N'est-il pas plutôt essentiel de communiquer son message ?

Il est certain qu'elle-même ne dit pas autre chose. Dans Rétrospection et introspection, Mary Baker Eddy trace les grandes lignes de sa vie. Puis, soudain, elle prend du recul et dit en substance: Ce qui est important, ce ne sont pas les faits qui constituent mon existence. Ce dont nous avons besoin, c'est de parler de la Christian Science. Il nous faut dépasser la personne, l'aspect physique, les détails banals de ma vie. Je veux parler de mon message.

Mary Baker Eddy s'est trouvée sur le devant de la scène nationale relativement tard dans sa vie. Elle est alors devenue l'objet de toutes les attentions. Bien entendu, d'une certaine façon, c'était ce qu'elle cherchait à atteindre, car elle voulait que son message soit diffusé, cependant c'était également sa vie qui suscitait beaucoup d'intérêt. Elle ne voulait pas de cela, mais elle ne pouvait l'éviter. Et donc quand elle écrit Rétrospection et introspection, elle essaie de répondre à ce besoin d'information concernant ce qu'elle estimait être le moins important. Mais elle ne pouvait pas y échapper.

J'ai commencé mes recherches en lisant tout ce qui avait été écrit sur Mary Baker Eddy dont une grande partie est extrêmement critique, souvent même remplie de haine. J'ai constaté que la Christian Science était surtout attaquée à travers la personnalité de son Leader.

On empêchait son message de passer, et je dirais que c'est toujours vrai. A moins d'avoir une vision claire de qui elle était réellement et de ce qu'elle accomplit réellement, nous devrons sans cesse faire face à des conceptions incomplètes, à des conceptions erronées, aux « faits » présentés par d'autres personnes.

La Christian Science fut immédiatement perçue par les contemporains de Mary Baker Eddy comme un défi lancé à l'ordre établi. L'idée que les gens se faisaient de la sainteté, de l'autorité religieuse était associée à la croyance que les femmes ne devaient pas occuper de postes importants. Bien entendu, des femmes étaient les leaders de quelques groupes protestants chez les quakers par exemple et même encore davantage chez les shakers. Mais celles-ci constituaient une infime minorité. Les religions prédominantes avaient une congrégation féminine et une hiérarchie masculine, et Mary Baker Eddy renversa cette tendance dans son Église.

C'était un défi que la plupart des gens considérèrent révolutionnaire et radical, alors ils l'attaquèrent. Tout cela se passait en dehors du monde médical établi qu'elle défiait aussi. En bravant ainsi les autorités religieuses, qui étaient dominées par les hommes, elle soulevait toute une série de problèmes par le simple fait qu'elle était une femme. Puis en attirant les fidèles, elle les éloignait d'autres religions.

Elle faisait bouger les choses de toutes sortes de manières qui suscitaient l'opposition, et comme je l'ai déjà dit, l'opposition se cristallisait sur sa personne plutôt que sur ce qu'elle disait qui, en général, n'était pas lu, était mal compris ou délibérément dénaturé.

Aujourd'hui, ces premières images négatives de Mary Baker Eddy sont parfois encore acceptées. Certaines personnes qui écrivent des livres ne font pas les recherches préliminaires, mais consultent les biographies qui existent déjà et se servent souvent de celles qui sont négatives.

Quel était le niveau d'instruction de Mary Baker Eddy ?

Dans sa biographie négative et inexacte, Georgine Milmine prétend que Mary Baker Eddy n'était pas instruite. Elle tourne en ridicule le fait que Mary Baker Eddy affirmait avoir fréquenté Sanbornton Academy et avoir été instruite par son frère, élève de Dartmouth, quand il rentrait à la maison pendant les congés scolaires. Fondamentalement, Milmine déclare que Mary Baker Eddy ment.

C'est la nature des attaques de Milmine qui prétend avoir interviewé des « dizaines » de personnes qui connaissaient Mary Baker Eddy lorsqu'elle était enfant. En réalité, Milmine avait recueilli le témoignage d'une, peut-être deux, camarades de classe qui habitaient dans le même village, des femmes qui spontanément s'étaient mises à critiquer la Christian Science. De plus, leurs récits furent déformés et nous en avons des preuves par la manière dont les questions avaient été posées dans le but de les rendre encore plus préjudiciables.

Il est un fait admis que Willa Cather est l'auteur de la biographie par Milmine, mais son silence sur ce sujet, ses déclarations publiques où elle prétend n'avoir été que la secrétaire de rédaction, m'indiquent que ce n'est pas une œuvre à laquelle elle souhaite que son nom soit attaché. Dans le même temps, il est extrêmement important de savoir qu'une femme écrivain reconnue, Willa Cather, a écrit ce livre parce que nous avons là quelqu'un qui sait avec talent faire vivre des personnages et raconter une histoire. S'il s'agissait d'une œuvre de fiction, le livre passerait très bien, mais ce qui est terrible, c'est qu'il y est question d'une femme qui a réellement existé et que l'histoire racontée n'est pas vraie.

Et puis vous avez toute la question de l'autorité des femmes en tant que leaders religieux. Jusqu'à quel point doit-on avoir un diplôme de théologie, être formé dans l'exercice de pratiques religieuses, être titulaire d'une license ou d'un doctorat en théologie afin de pouvoir s'exprimer en qualité de leader religieux ?

A certains égards, il est plus difficile aujourd'hui de comprendre l'impact de l'instruction de Mary Baker Eddy sur son autorité religieuse, parce que de nos jours il nous est à tous beaucoup plus facile d'obtenir des diplômes. Il ne faut pas oublier qu'à l'époque de Mary Baker Eddy, les écoles de théologie étaient essentiellement réservées aux hommes et si l'une des conditions-clé pour exprimer un point de vue théologique ou s'établir comme leader religieux consistait à avoir suivi une filière classique une license et peut-être même une maîtrise en théologie aucune Américaine n'en aurait eu la possibilité, d'ailleurs, cela ne lui était même pas permis.

Alors admettons-nous la prémisse selon laquelle, pour parler avec autorité, Mary Baker Eddy aurait dû passer par une filière classique ? Personnellement, je ne l'admets pas.

Il nous faut considérer le système éducatif des années 1830, 1840, à l'époque où elle serait allée à l'école. Mary Baker Eddy ne devient célèbre que vers 1900. Tout le système éducatif avait été transformé entre temps, par conséquent, les hypothèses de ses détracteurs quant à ce qu'une femme devait ou pouvait faire ne prenaient pas en considération le contexte historique. Ils avaient oublié comment les choses se passaient à l'époque.

Mary Baker Eddy était un penseur original. Son manque d'instruction classique lui a peut-être donné la liberté d'accomplir ce qu'elle a accompli. Elle dit en quelque sorte: je ne suis pas équipée pour cela par une éducation traditionnelle; je vais le faire malgré tout. C'est la seule façon dont je peux transmettre mon message, c'est ce qu'il faut que je fasse. Et c'est qu'elle a fait.

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