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Saint Augustin: défenseur de la guérison chrétienne

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1999


Un grand nombre d’érudits considèrent qu'Augustin est le troisième leader le plus influent de l’histoire de l’Église chrétienne. Ils affirment que le rôle qu'il joua dans la formulation des enseignements chrétiens est seulement surpassé par celui de Jésus et de Paul.

Pendant plus de mille ans, du Moyen Age à la Réforme, ses écrits eurent une grande influence sur le clergé et le monde laïque. Aujourd'hui, de nombreuses dénominations chrétiennes se servent de certains éléments de sa doctrine.

La vie d'Augustin fut complexe et variée, à l’image de sa théologie. Il est né en Afrique du Nord, en 342, et s’est converti au christianisme à plus de trente ans. Sa jeunesse fut marquée par la promiscuité et la débauche, ce qui influença ses vues sur le péché originel. Il adopta aussi la théorie de la prédestination qui prévoyait qu'une petite élite ecclésiastique dominerait sur une société corrompue et dégénérée, destinée à être damnée. L’amour et la grâce de Dieu, écrivit-il, ne sont à la portée que de quelques élus.

Pourtant, à de nombreux endroits dans son œuvre immense, Augustin montra une foi et une compréhension spirituelle d'un haut niveau. Après s’être joint à l’Église, il fut finalement élevé au rang d’Évêque d’Hippone. Et vers la fin de sa vie, ses vues sur Dieu et l’homme changèrent de manière considérable, après qu'il eut été témoin de nombreuses guérisons, en Italie et en Afrique du Nord.

Il en appelle à une plus grande prise de conscience du pouvoir qu'a Dieu de guérir dans La cité de Dieu, son œuvre majeure, où il défend l'Église chrétienne contre les attaques des païens. Il conclut cette œuvre classique en défendant avec ferveur la guérison chrétienne, partie intégrante des enseignements et du ministère de Jésus-Christ. Un historien éminent déclara qu’ « Augustin considérait les miracles indispensables pour asseoir l’autorité de l’Église, confirmer la vérité et confondre les hérétiques » E. G. Weltin, Athens and Jerusalem: An Interpretative Essay on Christianity and Classical Culture (Atlanta, Ga.: Scholars Press, 1987), p. 111..

L'une des grandes difficultés que rencontra Augustin, au IVe et au Ve siècle, consista à vaincre les doutes et le manque de foi d'un nombre croissant de sceptiques, à propos de la guérison spirituelle. Il aborda cette question avec honnêteté et conviction. Comme de nombreux écrivains de l’Église chrétienne primitive, il appela souvent ces guérisons des « miracles ». Il écrivit: « On objecte parfois que les miracles, dont les chrétiens prétendent qu'ils eurent lieu, ne se produisent plus. On pourrait répondre à cela qu'ils ne sont plus aussi nécessaires qu'à l’époque où ils permettaient de convaincre un monde incrédule. [...] Dans les deux cas, nos amis n’ont rien qui puisse justifier leur scepticisme obstiné. Il est tout simplement indéniable qu'il s’est produit un certain nombre de miracles attestant le miracle unique, sublime et rédempteur de l'Ascension du Christ. [...] Les ouvrages qui relatent ces miracles sont absolument dignes de foi et, en outre, ils ne portent pas seulement témoignage, mais ils rendent aussi compte du but ultime de notre foi que les miracles sont destinés à confirmer. » La cité de Dieu, Livre XXII, chap. 8, paragr. 1, 2.

Dans les dernières pages de son œuvre majeure, Augustin relate un certain nombre de guérisons dont il fut témoin en Afrique du Nord. Ces récits font partie des descriptions de l’anéantissement de maladies les plus émouvantes et les plus compatissantes jamais faites par un auteur du Moyen Age.

L'un des témoignages les plus détaillés concerne la guérison d’Innocent, un fonctionnaire du gouvernement qui vivait dans la ville de Carthage. Cet homme avait déjà subi une opération chirurgicale délicate qui ne l’avait pas guéri. Il souffrait beaucoup et les médecins l’informèrent qu'il devrait passer par une nouvelle intervention pour que le problème physique disparaisse.

Très inquiet, Innocent accepta de subir une autre opération seulement après avoir été examiné par un spécialiste de renommée mondiale, installé dans la ville lointaine d'Alexandrie. Ce spécialiste se rendit à Carthage et confirma le diagnostic des docteurs locaux: une nouvelle intervention s’avérait nécessaire.

La veille de l’opération, de nombreux amis et ecclésiastiques tentèrent de réconforter Innocent, et ils acceptèrent de prier pour son rétablissement. Ils consentirent aussi à assister à l’opération. Augustin faisait partie des personnes qui essayaient de rassurer leur ami accablé. Il relata ainsi les événements du lendemain matin:

A de nombreux endroits dans son œuvre immense, Augustin montra une foi et une compréhension spirituelle d'un haut niveau.

« Le jour tant redouté s’était à peine levé que tous ces hommes de Dieu se présentaient à la porte pour tenir leur promesse. Les docteurs entrèrent. Les préparatifs nécessaires commencèrent immédiatement. Chaque fois qu'un des instruments était préparé et que le métal brillait, nous sursautions et retenions notre souffle. Puis, alors que le corps du patient était installé pour être laissé entre les mains du chirurgien, les amis proches d’Innoncent se tinrent près de lui en lui murmurant des paroles de réconfort afin de lui remonter le moral qui était au plus bas.

« Les pansements furent retirés. L’endroit affecté était exposé. Le chirurgien regarda. [...] Il épuisa toutes les méthodes d’examen médical. Mais on ne voyait rien d’autre qu'une peau parfaitement saine !

« Imaginez l’explosion de joie et le flot de larmes reconnaissantes, les louanges et les expressions de gratitude adressées au Dieu de miséricorde et de puissance par toutes les personnes présentes. Ce fut une scène qu’aucune plume est capable de décrire. Je ne peux que la laisser à la méditation de mes lecteurs. » Ibid., paragr. 5-13.

Augustin fit état d’autres guérisons impressionnantes dans son célèbre ouvrage. Une femme de la haute société de Carthage fut guérie d'un cancer du sein grâce à la prière et à sa foi profonde en Dieu. Un médecin tourna en dérision le récit de sa guérison, mais Augustin demanda qu'elle l’explique en détail à ses amis. Plus tard, il écrivit qu'ils « écoutèrent, remplis d'un étonnement profond, puis quand elle eut fini, ils rendirent gloire à Dieu » Ibid., paragr. 16..

Un homme d'une ville voisine fut aussi guéri de la paralysie et d'une hernie. Un jeune homme, à la campagne, fut délivré d'une attaque démoniaque et guéri d'une grave blessure à l’œil.Ibid., paragr. 18, 21, 22. Dans une autre ville, un évêque, qui participait à une procession, guérit une femme de la cécité.Ibid., paragr. 25. De nombreuses autres guérisons de graves maladies concernant des enfants et des personnes âgées y sont décrites.

A la fin de son livre, La cité de Dieu, Augustin parle en profondeur de la nécessité, pour l’Église chrétienne, de préserver et de faire connaître au public ses remarquables guérisons spirituelles. Plus qu’aucun autre porte-parole de son temps, il recommanda expressément que les œuvres de guérison spirituelle soient consignées par écrit et que la population locale en soit informée. Il affirma que préserver ainsi la mémoire de guérisons remarquables, les relater à maintes reprises, continuerait d’attirer les gens vers l’Église. Cela fortifierait la mission de guérison, qui est un élément central du christianisme tel que l’ont enseigné Jésus-Christ et ses apôtres.

Dans sa ville d’Hippone, et dans les villes voisines, Augustin expliqua de la façon suivante ce besoin urgent de conserver les récits de guérisons accomplies par l’Église:

« En fait, rendre compte et rendre témoignage, c'est ce que j’ai pris la peine de faire quand je me suis aperçu que de nombreux miracles s’accomplissaient de nos jours, si semblables à ceux d'autrefois, et qu'il serait erroné de permettre au souvenir de ces merveilles du pouvoir divin de disparaître de la mémoire de notre peuple. Les comptes rendus ont commencé il y a seulement deux ans, ici à Hippone, et déjà, à l'heure où j'écris, nous disposons de presque soixante-dix miracles attestés. Je suis au courant de beaucoup d'autres qui n'ont pas encore été officiellement enregistrés. Et bien entendu, à Calama, où les comptes rendus ont commencé il y a bien plus longtemps et où les miracles sont fréquents, le nombre de cas attestés est incomparablement plus grand.» Ibid., paragr. 35.

Augustin appela les églises à lire le récit de certaines guérisons pendant le culte afin que cet élément important du christianisme soit connu des fidèles. Il conseilla vivement aux chrétiens de ne pas oublier ce travail essentiel, conforme aux enseignements de la Bible. Il déclara: « Il est donc évident qu'il n'y a pas une pénurie de miracles, même de nos jours. Et le Dieu qui accomplit les miracles dont nous lisons le récit dans les Écritures choisit les moyens et les méthodes qu'Il souhaite utiliser. Le seul problème, c'est que ces miracles modernes ne sont pas aussi connus que les anciens et ne sont pas non plus suffisamment martelés dans la tête des gens par une lecture constante, afin qu'ils restent à la mémoire comme le gravier dans le ciment. » Ibid., paragr. 39.

La participation d'Augustin à la pratique de la guérison spirituelle est semblable, sous de nombreux aspects, à celle des autres grands leaders de la Bible et de l'Église chrétienne. Néanmoins, on connaît davantage le rôle qu'il joua, comme Moïse, Élie, Élisée, Jésus et Paul, dans les grands progrès accomplis par la théologie biblique et l'enseignement moral. Le soutien qu'ils apportèrent à la guérison spirituelle est souvent passé sous silence ou oublié.

A notre époque, si tout ce qu'accomplirent ces leaders spirituels dans ce domaine était connu, la cause de la guérison chrétienne en tirerait de grands avantages. Ce qu'ils comprirent et démontrèrent des facultés divines est un exemple à suivre et nous soutient dans notre propre travail de guérison des malades.

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