Une nuit, j'étais dans un avion qui survolait une grande ville. Tandis que j'admirais les lumières qui clignotaient en dessous de moi, la réflexion suivante m'a traversé l'esprit: « Tu as sous les yeux une ville sans crime ! »
J'étais stupéfait, et me demandais comment cette ville grouillante, remplie de gens aux croyances et aux mœurs les plus variées, pouvait être sans crime. Toutes sortes de méfaits étaient sans doute perpétrés à cet instant précis. Néanmoins, cette pensée ne me quittait pas, et je me suis mis à prier pour en comprendre le sens.
Quelques jours plus tard, j'ai pris conscience du pouvoir et de l'autorité que renfermait cette réflexion. J'ai vu qu'il s'agissait de l'affirmation d'une vérité spirituelle – une affirmation concernant le fait indiscutable du gouvernement absolu qu'exerce Dieu sur l'univers, notamment sur l'homme.
A mesure que nous nous élevons au-dessus de la matérialité en spiritualisant notre pensée – en la purifiant, en la débarrassant de concepts matérialistes grâce à la prière et à mise en pratique quotidienne – souvent, nous prenons conscience de ce qui se passe réellement, de l'univers totalement gouverné par Dieu. Nous sommes à même de saisir la perfection spirituelle de la création divine. Le passage suivant tiré de Science et Santé fait ressortir l'importance de voir les choses d'un point de vue élevé: « Le fait que l'Entendement est réel montre d'une manière concluante comment il se fait que la matière paraît être, et cependant n'est pas. La Science divine, s'élevant au-dessus des théories physiques, exclut la matière, résout les choses en pensées, et remplace les objets du sens matériel par les idées spirituelles. » Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 123.
Une ville sans crime, cela paraît impossible, mais l'est-ce réellement ? Chacun de nous a un rôle à jouer pour que cela devienne une réalité. Nous pouvons transformer notre pensée au sujet des difficultés qui assaillent le monde: la criminalité, la malhonnêteté, la déchéance morale. En comprenant qu'elles ne font pas partie de la création divine, qu'elles ne constituent pas la vérité concernant l'homme, la ressemblance de Dieu, nous contribuons à la résolution des problèmes de la société. C'est une forme de repentance, autrement dit une transformation de la pensée, qui passe de la croyance dans ce qui est faux à une compréhension de ce qui est vrai.
Chacun de nous à un rôle à jouer pour que l'idée d'une ville sans crime devienne une réalité.
Prier en partant de ce point de vue, ce n'est pas fermer les yeux sur le mal. Au contraire, cette prière élève notre pensée au-dessus du tableau erroné que présente toute activité criminelle afin de discerner le véritable « état » sans crime qui existe maintenant — et qui a toujours existé — dans le royaume de Dieu. Cette perception spirituelle permet de créer un environnement mental ayant le pouvoir de faire diminuer la criminalité et d'ouvrir la voie à des solutions qui n'auraient peut-être pas été trouvées dans une atmosphère dominée par la peur du crime et de son apparente insolubilité. En outre, elle aura sans doute pour résultat de nous protéger d'actes criminels. Il nous faut avoir la ferme conviction que toute bonne pensée doit forcément avoir un effet en nous aidant à démontrer l'omnipotence toute aimante de Dieu.
Nous sommes capables d'apprendre à nous débarrasser de la peur concernant des problèmes soi-disant inévitables, comme la criminalité, dont les médias parlent avec force détails. Admettre que l'homme est intègre, et par conséquent n'est pas porté à commettre des actes criminels, est un bon moyen de commencer. Il est important de ne pas s'arrêter à l'évaluation erronée qui fait d'un homme un criminel afin de discerner la vérité spirituelle de son être.
A chaque fois qu'on entend parler d'un crime, il est toujours possible de prendre le contrepied de cette affirmation en reconnaissant que Dieu gouverne et qu'Il a créé l'homme à Son image. Nous sommes à même de comprendre que l'homme n'est pas un criminel; que Dieu ne l'a pas créé pour qu'il vole, corrompe, tue ni ne l'en a rendu capable. Chaque enfant de Dieu est – selon la Science de l'être – innocent, pur et il possède l'intégrité donnée par Dieu. En affirmant ces vérités avec conviction, nous obéissons, de façon significative, à une disposition statutaire du Manuel de L'Église Mére de Mary Baker Eddy intitulée « Vigilance face au devoir ». Elle enjoint aux membres de se protéger chaque jour contre la « suggestion mentale agressive » Voir Manuel, Art. VIII, sect. 6.. Les suggestions agressives ralentissent nos progrès spirituels quand nous les écoutons. Ce sont des concepts erronés qui cherchent à obséder notre pensée. Si nous ne sommes pas vigilants, nous nous mettons à faire nôtre ces faux concepts. Nous penserons même peut-être qu'ils viennent de Dieu ! En priant pour être éclairés spirituellement, nous détectons les suggestions agressives, nous les chassons et les remplaçons par de bons concepts qui proviennent de Dieu, le Principe divin.
Science et Santé met l'accent sur l'importance de se battre contre le crime sur le plan spirituel. En faisant allusion à la fermentation mentale au cours de laquelle la compréhension spirituelle finit par détruire toute croyance matérielle, il déclare: « Pendant ce conflit final, les esprits pervers s'efforceront de trouver la possibilité d'accomplir plus de mal; mais ceux qui discernent la Science Chrétienne mettront un frein au crime. Ils aideront à expulser l'erreur. Ils maintiendront la loi et l'ordre et attendront joyeusement la certitude de la perfection ultime. » Science et Santé, p. 96.
Dans la Bible, l'histoire de Zachée, le receveur des impôts, illustre la faculté qu'avait Jésus de « mettre un frein au crime » Voir Luc 19:1–10.. Dans ce récit, Jésus dit simplement à Zachée, qui avait grimpé sur un arbre pour voir passer le Maître: « Zachée, hâte-toi de descendre; car il faut que je demeure aujourd'hui dans ta maison. » N'était-il pas, peut-être, en train de dire à Zachée que le Christ était présent pour exercer une bonne influence sur sa conscience ? D'ailleurs, le Christ, le message divin s'adressant à la pensée humaine, est là pour nous combler de bienfaits, aujourd'hui aussi. La repentance de Zachée fut immédiate, car il déclara publiquement: « Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j'ai fait tort de quelque chose à quelqu'un, je lui rends le quadruple. »
Lors d'un voyage d'affaires, je suis retourné à mon hôtel en tramway après avoir assisté à la réunion de témoignage du mercredi soir d'une filiale de l'Église du Christ, Scientiste. J'étais le seul passager. A un arrêt, cinq jeunes gens vêtus de blousons de cuir sont montés. Deux d'entre eux se sont assis juste devant moi, deux se sont assis derrière et le cinquième s'est placé à côté de moi. Le tramway est alors entré dans un long tunnel. J'ai eu peur d'être attaqué. Et je me suis souvenu des témoignages que j'avais entendus ce soir-là relatant des cas de protection contre des actes criminels. Les personnes ont expliqué comment elles s'en sont sorties en exprimant l'amour. Elles ont vu qu'elles devaient aimer ceux qui semblaient vouloir leur nuire. Elles y sont parvenues quand elles ont compris qu'en réalité, ces personnes étaient, elles aussi, les fils et les filles de Dieu, et que Dieu a créé Ses enfants incapables de perpétrer un crime ou d'en être la victime. Je me suis mis à aimer ces jeunes gens en niant que l'homme créé par Dieu soit matériel ou susceptible d'avoir de mauvaises intentions. J'ai affirmé que Dieu, qui gouverne l'univers, ne voulait ni ne pouvait permettre à Ses enfants de dévier de leur perfection naturelle. J'ai compris que, sur le plan spirituel, rien n'avait le pouvoir d'aller à l'encontre de la loi divine qui nous protégeait tous, eux et moi. J'ai vu que, dans la totalité de Dieu, le bien, le crime ou la peur du crime n'a aucune réalité, et cela peut être démontré. Le pouvoir absolu et bénéfique de Dieu met un frein au crime. Sa totalité rend impossible toute inharmonie et toute satisfaction dans le crime. Je savais que les mauvaises croyances peuvent être remplacées par de bonnes idées venant de l'Entendement divin, Dieu. Ces idées sont à la portée de tous ceux qui les recherchent en priant, et elles guérissent.
Ma peur s'est évanouie. Les jeunes gens sont descendus à l'arrêt suivant. Je voyais mes semblables sous un nouveau jour: ils étaient sans défaut. J'avais suivi les instructions de Jésus: « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Luc 8:32. J'étais reconnaissant pour cet incident, parce qu'il m'a donné l'occasion de démontrer la fausseté de la croyance prétendant que l'entendement est dans la matière et peut être mauvais; il a mis en lumière la réalité du gouvernement divin.
La peur se développe dans la pensée qui n'est pas complètement en accord avec Dieu, le Créateur de l'homme. Nous sommes souvent tentés de traiter le résultat d'un état mental craintif au lieu de traiter l'état mental lui-même. La pensée craintive n'est rien d'autre qu'un rêve dans lequel l'homme est perçu comme matériel et manquant d'harmonie. Quand nous remplaçons ce rêve par une pensée claire et spiritualisée, la peur laisse la place à la confiance dans le gouvernement divin qui est plein de sagesse, et à la démonstration de ce fait.
Le défi consiste à remplir sa pensée de la vérité concernant Dieu et l'homme. En faisant cela, nous excluons les concepts erronés et terrestres, et nous leur ôtons le pouvoir qu'ils semblent posséder. Nous corrigeons une fausse croyance dans notre conscience, nous ne transformons pas une réalité désagréable en une bonne. Et nous rectifions cette croyance en cédant à l'Entendement divin et à l'influence transformatrice du Christ. Dieu, de par Sa totalité, rend le crime impossible; notre travail consiste à prendre conscience de cette activité divine en la comprenant – et donc à en rendre témoignage.
Le pouvoir absolu et bénéfique de Dieu met un frein au crime.
Comment dominer la situation dans le cas où vous avez été victime d'un crime ? Ce que vous pouvez faire – et c'est peut-être le plus difficile – c'est pardonner ! Chaque personne, dans son être véritable, est l'enfant de Dieu. Nous est-il permis de garder rancune à l'enfant de Dieu ? Lorsque nous percevons ceux qui ont commis un acte criminel tels qu'ils sont en réalité, c'est-à-dire les idées spirituelles et parfaites de Dieu, et non des mortels désobéissant à la loi, nous laissons l'Amour divin effectuer la guérison. Nous sommes en droit de nous attendre à ce que l'amour de Dieu pour l'homme s'exprime envers le criminel et l'apparente victime.
Nous ne savons pas toujours quel impact ont nos prières sur l'élimination du crime dans les familles, le villes, les nations – et même dans le monde – mais nous pouvons avoir la conviction que nos prières ont un effet.
