Nous avons le plaisir de présenter ci-dessous une interview du Héraut avec M. Sandy Vance, qui a été joueur de baseball professionnel et qui a notamment fait partie de l'èquipe des Los Angeles Dodgers, une célèbre équipe américaine.
Aujourd'hui, M. Vance enseigne le baseball à de jeunes joueurs, pendant ses heures de loisir.
Nous nous sommes entretenus avec lui des progrès qui ont résulté, dans sa vie, d'un concept plus élevé de ce qu'est la compétition.
Vous êtes un ancien joueur de baseball professionnel; pourriez-vous nous dire ce qui vous a amené à faire du sport et ce que cela a signifié pour vous ?
C'est après avoir terminé mes études universitaires que je suis devenu joueur de baseball professionnel. Je suis passé par une longue période d'apprentissage au cours de laquelle j'ai appris dans quelle mesure le sport était lié à mes progrès spirituels. Pour moi, le baseball, et le sport en général, était une sorte de point de repère par rapport à d'autres domaines de mon existence. C'est bien plus qu'un événement sportif ou qu'un sport athlétique. C'est en réalité un moyen grâce auquel j'ai appris ce qu'est la vie. C'était une arène dans laquelle mes meilleures performances étaient testées. Dans certains cas, les efforts que je faisais se terminaient régulièrement par un échec, dans d'autres cas, par une victoire, mais j'ai alors découvert ce qu'était une vision plus élevée de mon occupation. En outre, le sport m'a fourni l'occasion de faire connaissance avec la Christian Science Science Chrétienne.
Pourriez-vous nous expliquer comment ?
Ceux qui ont assisté à un match de baseball ou qui connaissent un peu les règles savent que le lancé de la balle tient une place importante dans le jeu. Il y a des années, quand j'étais joueur professionnel, j'ai eu un problème avec mon bras qui était devenu très douloureux et j'étais alors incapable de lancer. Depuis que j'étais enfant, j'avais souffert de blessures et de difficultés physiques, et je savais que ce problème était grave et qu'il m'empêcherait peut-être de terminer la saison. Et c'est à cette époque que j'ai demandé à ma femme, qui avait été élevée dans la Christian Science, s'il serait possible de parler à un praticien de la Christian Science afin de voir s'il serait peut-être en mesure de me venir en aide. Je savais que les médecins et les entraîneurs de l'équipe ne pouvaient rien pour moi. Je me suis donc entretenu régulièrement avec un praticien qui priait pour moi. Il m'a aidé à acquérir une vision plus élevée du sport et des exploits sportifs. Il m'a expliqué que Dieu, l'Entendement divin, était à l'origine de tout mouvement et que j'étais l'expression de cet unique Entendement. De plus, la source de la grâce, de la puissance et de la force dont j'avais besoin était Dieu. C'était le pouvoir de Dieu, non le mien, et la compréhension du lien m'unissant à Dieu qui me permettaient de jouer et d'éprouver la joie de pratiquer un sport. Au bout de quelques jours, je disputais de nouveau des matches de baseball en compagnie des autres joueurs de l'équipe et j'y trouvais encore plus de plaisir qu'avant. Dès lors, j'apprenais, à partir d'un point de vue complètement différent, ce qu'était une activité que j'avais crue très physique. Je commençais à la voir comme une activité non seulement mentale, mais aussi spirituelle. Et c'est ce qui m'a incité à devenir Scientiste Chrétien et à étudier plus profondément la Christian Science.
Ce point de vue spirituel et vos prières ont-ils permis d'augmenter le niveau de coopération entre les différents joueurs et entre les différents joueurs et entre les joueurs et l'entraîneur ? Pourriezvous nous parler de la façon dont chacun collaborait ?
Oui, je pense que la coopération entre des joueurs qui se rassemblent pour ne faire plus qu'un est l'une des plus belles choses qui soit dans les sports d'équipe. Et plus ils jouent en restant unis, plus ils obtiendront de bons résultats dans une compétition, qu'il s'agisse de football, de baseball, de basketball, etc. Et c'est la même chose pour un orchestre, pour toute activité qui nécessite l'harmonie entre les participants. Percevoir la beauté de la réunion de plusieurs qui ne font plus qu'un pour pratiquer un sport est un merveilleux moyen de mieux comprendre qu'il n'existe réellement qu'un seul Entendement nous gouvernant tous. Ce que nous apprenons dans la vie sur la façon de bien s'entendre avec les autres devient essentiel dans un sport d'équipe, parce que les joueurs travaillent ensemble chaque jour. Ils sont obligés de travailler ensemble pour réussir.
Il y a quelques années, j'ai cherché la définition du mot « compétition ». Et c'était très intéressant. Ce terme est un mot anglais qui vient du verbe latin competere signifiant « rechercher ensemble » ou « se rassembler ». Il n'est pas question de battre l'adversaire ni de gagner. Et je me suis demandé quel était le mobile qui anime la compétition, le mobile le plus élevé, le plus réel. Est-ce l'exercice de la domination sur une autre équipe ? Est-ce la vanité, l'orgueil ou l'ambition ? Est-ce le besoin de pouvoir ? Non. C'est peut-être ce que certains voient quand ils pensent au mot compétition: S'agit-il de battre l'adversaire, de se dépasser, d'être meilleur que l'autre ? Or, ce n'est pas ce qu'est la véritable compétition. Il s'agit plutôt de se rassembler. Pourquoi ? Par esprit de camaraderie, par amour du jeu, par amour les uns pour les autres, par désir de se rassembler pour exprimer l'excellence, un niveau d'excellence plus élevé, se rassembler pour franchir les limites — et les participants aux jeux olympiques en franchissent beaucoup ! On dit qu'un athlète humain est incapable d'accomplir tel exploit, parce que c'est trop difficile. Pourtant, des limites sont franchies chaque jour ! Et, en tant que groupe, les membres d'une équipe pourraient se demander combien de limites ils sont capables de franchir en travaillant ensemble plus étroitement, en se perfectionnant et en exprimant l'omnipotence de notre Créateur, Sa puissance, Son unicité, de façon plus complète. La compétition, c'est aussi la joie de participer à une activité, l'amour et la joie d'être capable d'accomplir quelque chose. Aujourd'hui, quand j'entraîne et quand j'instruis des jeunes, c'est la première chose que je les encourage à faire. Et en un sens, la compétition, c'est réellement deux équipes qui se réunissent en se disant l'une à l'autre: « Nous aimons tous cette activité. Rassemblons-nous et efforçons-nous ensemble d'atteindre de plus hauts sommets. Et dans le même temps, voyons si nous pouvons marquer plus de buts que vous ! Ça va être amusant, ça va rendre le match intéressant et ça va aussi nous forcer à nous améliorer. En plus, c'est le but du jeu ! »
Vous avez mentionné tout à l'heure que cette façon de concevoir la compétition et le sport pouvait aussi s'appliquer à la vie quotidienne. Que pouvez-vous nous dire à ce sujet ?
Il y a de nombreux exemples à prendre dans la vie quotidienne. La première chose qui me vient à l'esprit, c'est l'humilité. Quand nous faisons du sport, nous apprenons que nous ne sommes pas toujours capables de nous montrer aussi bons que nous l'aurions voulu, et parfois nous échouons, parfois nous réussissons. Et c'est lorsque nous ne sommes pas parvenus à jouer aussi bien que nous le pensions, que ce sentiment d'humilité est si important, car il nous permet de nous débarrasser d'un sens personnel, de l'abandonner pour obéir au seul Créateur, le seul Entendement, le seul Amour, le seul Dieu qui nous donne toutes les capacités dont nous disposons.
Qu'entendez-vous par « sens personnel » ?
C'est l'impression que, moi, personnellement, je suis capable d'être meilleur que l'autre. C'est le sentiment qu'il existe de nombreuses personnalités ou entendements qui sont en compétition les unes contre les autres dans le but d'avoir le dessus. Or, en réalité, il n'y a qu'un seul Entendement qui s'exprime de nombreuses manières différentes et à travers de nombreuses individualités différentes. Quand nous sommes conscients de ce fait, nous sommes heureux du succès obtenu par quelqu'un d'autre. Quand nous avons gagné, nous sommes capables, en faisant preuve d'humilité, d'être reconnaissants des qualités qui viennent de Dieu, le seul Entendement, et qui nous ont permis de réussir. A mesure que nous faisons cela, le concept erroné de la compétition, qui consiste à avoir le dessus sur l'adversaire ou inversement, le concept des gagnants et des perdants disparaît, et nous voyons alors que c'est réellement le seul Ego, ou Entendement, le seul Dieu, qui nous rend tous capables d'exprimer et de ressentir la joie et l'amour de la camaraderie et de l'excellence.
