La compétition attire les gens, même s'ils ne sont pas athlètes. Le goût pour la compétitivité favorise le développement de nombreuses qualités, notamment l'autodiscipline, le courage, la créativité et la force.
Cependant, la compétition comporte aussi un aspect qui n'est pas constructif: la tendance à vouloir gagner à tout prix, au point que cela devienne plus important que l'activité elle-même. On pourrait citer de nombreux exemples de gens qui désiraient tant gagner qu'ils ont renié leurs valeurs pour remporter la victoire et ont utilisé tous les moyens possibles, y compris la malhonnêteté, l'immoralité ou l'illégalité, afin de parvenir à leurs fins.
Où cette nature double de la compétition mène-t-elle celui qui aime Dieu et les valeurs spirituelles, et qui aime aussi beaucoup participer à des activités où la compétition entre en jeu ? Nous devrons finalement nous poser la question suivante: « A quel moment et de quelle façon le christianisme et la compétition s'entrecroisent-ils ? » Chacun de nous y répond individuellement, mais voici quelques pensées qui m'ont aidé.
Il y a un certain nombre d'années, j'étais un basketteur ambitieux, à l'avenir prometteur. Cette époque aurait dû être l'une des plus heureuses de ma vie, mais ça n'a pas été le cas. J'étais obsédé par la nécessité de gagner et par la vanité, ce qui m'a rendu égocentrique. Il en a résulté une personnalité irritable; je me battais autant avec mes coéquipiers qu'avec mes adversaires. J'étais entraîné dans un tourbillon d'émotions, tourbillon que j'avais créé, où l'euphorie le disputait au découragement (selon la qualité de mon jeu), et j'avais même perdu tout plaisir à jouer.
Les années ont passé, et puisqu'alors je jouais rarement au basket-ball, je croyais ne plus avoir de problèmes avec la compétition. Or, ce même comportement perturbant réapparaissait dans d'autres domaines: sur mon lieu de travail, à la maison, lors de sorties entre amis, etc. Cela ressemblait presque à une maladie. Je souhaitais ardemment en sortir — et il était évident que je ne pouvais pas me contenter de fermer les yeux sur cette difficulté.
Si ce scénario vous rappelle quelque chose, vous aussi vous pouvez trouver le secours et la guérison que j'ai trouvés moi-même. Ils nous sont procurés par deux merveilleux livres — la Bible et Science et Santé — qui, étudiés ensemble, apportent une compréhension curative, rédemptrice et scientifique de Dieu et de l'homme.
Il me semble que la première lettre que Paul écrivit aux Corinthiens, dans le Nouveau Testament, constitue une base légitime à toute compétition ou à tout concours: « ... faites tout pour la gloire de Dieu. » I Cor. 10:31. Quand ce message divin devient notre mobile dans tout ce que nous entreprenons, nous trouvons encore plus de satisfaction à exprimer uniquement les facultés venant de Dieu.
Nous nous préoccupons alors beaucoup moins de l'estime imprévisible et subjective des autres. Quel exemple Jésus-Christ nous a donné dans ce domaine ! Si vous ou moi étions capables de marcher sur l'eau, de ressusciter les morts et de calmer les tempêtes aussi aisément que lui, nous serions peut-être tentés de simplement savourer l'adulation du public. Or, quand un admirateur a essayé de dire à Jésus combien il le trouvait personnellement bon et merveilleux, le Maître lui a répondu: « Pourquoi m'appelles-tu bon ? Il n'y a de bon que Dieu seul. » Luc 18:19. Ce n'était pas faire preuve de fausse modestie de la part de Jésus, mais c'était admettre que ce qu'il accomplissait n'était pas dû à des efforts personnels. Au contraire, ses actes prouvaient la présence même de Dieu. Comprendre ce fait est non seulement capital pour se libérer des limites, mais cela nous protège aussi du feu de la vanité qui nous trompe et nous consume.
Des vérités qui purifient et sont démontrables en ce qui concerne Dieu et l'homme se retrouvent dans tout Science et Santé et dans son explication des Écritures. En voici un exemple: « Si l'homme ne remporte pas la victoire sur ses passions, elles détruisent le bonheur, la santé et la dignité d'homme. » Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 407. Les émotions destructrices, telles que l'orgueil, la peur, la colère, l'égoïsme, sont les véritables adversaires, lors d'une compétition. L' « ennemi » n'est jamais une autre personne ou un autre groupe. Ce qui est passionnant dans la compétition ne vient pas de la victoire remportée sur quelqu'un d'autre, mais sur un concept erroné de nous-mêmes. Nous « gagnons » à chaque fois que nous persistons à dépasser ce que nous percevions comme étant une limite — qu'il s'agisse de courir plus vite, de mieux apprendre, de partager davantage ou de pardonner.
Une optique spirituelle de la compétition ne signifie jamais mener une existence sans accomplissement. La Bible, Science et Santé et ce magazine nous parlent de gens qui ont atteint un niveau de réussite dépassant de loin leurs efforts antérieurs, quand ils ont remplacé le concept restrictif et orgueilleux d'un accomplissement personnel par une reconnaissance illimitée et humble de la totalité divine.
Les récits de la vie de Moïse, de Joseph, de Daniel, de David, d'Élie, d'Élisée, de Paul, de Pierre et, bien entendu, de Jésus-Christ fournissent des preuves abondantes de la faculté qu'a l'homme — grâce au pouvoir que Dieu lui donne — de surmonter chaque obstacle, que ce soit un accident, l'âge, la pénurie, le temps, l'espace, la maladie, le péché ou même la mort. Et depuis plus d'un siècle, les Scientistes Chrétiens découvrent le pouvoir et la présence éternels de Dieu, la nature totalement spirituelle de toute existence et le moyen de démontrer cette vérité qui guérit. Quelle force humaine peut se comparer au pouvoir divin ? Quel concept mortel de l'intelligence égale Dieu, l'Entendement divin ? Quelles techniques terrestres destinées à surmonter le vieillissement ou la pénurie répondent à nos besoins de façon plus durable et plus abondante que le Dieu infini, l'Esprit ?
Celui qui comprend la spiritualité complète de l'existence aborde la compétition — et la vie dans son ensemble — dans une optique totalement nouvelle. Pour certaines personnes, comme saint Paul, la transformation est presque instantanée. Voir Actes 9:1–20. Dans d'autres cas, comme le mien, c'est une évolution progressive. Notre Père céleste comble notre aspiration sincère à progresser, de la manière qui convient le mieux pour nous mener jusqu'à Lui.
Notre Père céleste comble notre aspiration sincère à progresser, de la manière qui convient le mieux pour nous mener jusqu'à Lui.
Nous pouvons être assurés d'un fait, qui est magnifiquement exposé dans le livre de Jérémie: « Vous me chercherez, et vous me trouverez, si vous me cherchez de tout votre cœur. » Jér. 29:13. Lorsque nous désirons sincèrement acquérir une perception plus spirituelle de nos activités quotidiennes qui soutient notre compréhension de Dieu, au lieu de s'y opposer — et quand nous mettons en pratique ce nouveau point de vue — nous ressentons une joie de vivre continuelle que ni la perte ni l'échec ne viendra ternir et qui triomphe en Christ.