Nous reproduisons ci-dessous des extraits d'une émission du Christian Science Sentinel. Il s'agit d'un entretien entre Russ Gerber et Pamela Lishin Jones. Depuis l'interview, cette dernière, qui s'appelait alors Pamela Lishin, s'est mariée et a eu un enfant.
Russ Gerber: Aujourd'hui, nous avons avec nous dans les studios, Pamela Lishin, de Lincoln, dans le Massachusetts. Dans cette émission, nous parlons de l'homme et de la femme, et les idées qui sont énoncées sont des idées qui continuent d'évoluer dans notre conscience aujourd'hui. Et ces concepts sont importants, parce qu'ils définissent qui nous sommes et ce que nous sommes capables d'accomplir en tant qu'hommes et femmes. Comment décririez-vous le concept que vous avez de la femme ?
Pamela Lishin (Jones): Il a beaucoup évolué au cours des années. Je me souviens de m'être toujours un peu rebellée, rebellée en silence, contre ces stéréotypes définissant ce que les hommes et les femmes doivent faire, et j'en suis arrivée à un point, dans ma vie, où j'ai dû démontrer ce concept plus libre de l'homme et de la femme. J'avais une vingtaine d'années, et j'étais déjà divorcée. Je n'avais pas d'enfants. Je n'étais pas propriétaire, je n'avais ni travail ni voiture. Je n'avais pas terminé mes études universitaires, et je doutais beaucoup de ma valeur. Ce fut vraiment une période où il m'a fallu prouver et comprendre mon identité spirituelle, où il me fallait mieux définir le concept que j'avais de la femme et le démontrer d'une nouvelle façon.
R. G.: Vous parlez de votre identité spirituelle. Quand en avez-vous conclu que vous en aviez une? Comment cela vous est-il venu?
P. L.: C'est une excellente question! Je crois que nous avons tous le sentiment de posséder une nature spirituelle, mais très honnêtement, pour moi, cela a commencé en lisant Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy. C'est comme si ce livre tenait un miroir pour nous montrer qui est Dieu. Nous y voyons donc toutes les qualités divines, la nature paternelle et maternelle de Dieu, et nous percevons ainsi l'homme et la femme de Sa création. Cela a donc commencé ainsi, avec une étude sérieuse de la Bible, et certaines choses que m'a appris la Bible ont mis en question l'ancien concept que j'avais de la femme, c'est-à-dire, bien sûr, celui qui est exposé dans le deuxième chapitre de la Genèse, où l'homme fut créé de la poussière et la femme de sa côte, et cela semble si tragique. Je ne voulais pas être une descendante d'Ève ! Cela ne me semblait ni juste ni satisfaisant. Heureusement, il existe un autre récit de la création qu'on trouve au premier chapitre de la Genèse, et en le lisant à la lumière des enseignements de la Science Chrétienne, j'ai vu que Dieu a créé l'homme à Son image et à Sa ressemblance: «Il créa l'homme et la femme». Et c'était l'homme et la femme, non pas l'homme ou la femme. Cela m'a fait beaucoup réfléchir. Cela m'a assuré que je pouvais exprimer toutes les qualités divines, que ces qualités incluaient les qualités masculines et féminines. Cela a non seulement transformé la façon dont je me voyais, mais aussi la façon dont je voyais toute personne que je rencontrais.
R. G.: Il me semble que ce premier chapitre indique aussi que le deuxième chapitre, celui vers lequel vous vous étiez d'abord tournée, part d'une mauvaise base.
P. L.: Absolument.
R. G.: Qu'avez-vous appris d'autre dans la Bible au sujet de la femme?
P. L.: J'ai vraiment beaucoup aimé ce qu'enseigne Jésus sur la femme. Comme dans l'histoire de Marie et Marthe, par exemple, au chapitre 10, versets 38-42, de l'Évangile selon Luc. Marthe se plaint que Marie ne l'aide pas à servir Jésus et ses disciples. Il est intéressant, d'ailleurs, de constater que ce ne sont pas les disciples, tous des hommes, qui se plaignent de la présence de Marie parmi eux, mais Marthe. Et j'aime beaucoup ce que fit Jésus. Il mit en question le raisonnement fondé sur la différence des sexes. Il ne tint absolument pas compte des rôles traditionnels attribués à la femme dans la maison, et dit en fait que Marie avait choisi «la bonne part, qui ne lui sera point ôtée». Cela m'a rassurée de ne pas devoir m'enfermer dans un rôle lié à mon sexe. C'était vraiment libérateur.
R. G.: De quelle façon cela a-t-il transformé votre vie sur le plan pratique?
P. L.: Sur le plan pratique, j'ai été capable d'éviter les nombreux écueils dans lesquels tombent les divorcés et je ne me suis pas immédiatement lancée dans une nouvelle relation, mais j'ai pris le temps de cultiver les qualités masculines et féminines. J'ai trouvé un emploi formidable, difficile mais très satisfaisant, et j'entretiens des relations solides et saines avec des hommes et des femmes. Je pense que cette nouvelle façon de voir les choses a beaucoup amélioré mon existence.
R. G.: Diriez-vous que cette vision spirituelle de la femme est aussi une aide alors qu'on nous parle à longueur de journée des dangers et des maladies associés à la condition féminine?
P. L.: Oui, certainement. A de nombreuses occasions, j'ai constaté que ne pas me voir comme une femme blanche célibataire, mais comme une idée spirituelle de Dieu, m'a empêchée de me sentir susceptible d'attraper une maladie considérée propre aux femmes.
R. G.: J'ai beaucoup aimé ce que vous avez dit au sujet de la Bible et du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, qui rétablissent le concept véritable de la femme. Cela nous libère de tous les pièges tendus par la façon traditionnelle, et très ancienne, de voir les hommes et les femmes. Merci infiniment de nous avoir fait part de vos réflexions à ce sujet.
P. L.: Je vous en prie.
