Noël, pour un grand nombre de gens, est synonyme de confort et de douceur, c'est le temps de goûter les plaisirs et les traditions qui reviennent chaque année. Et puis les choses changent. Des êtres chers disparaissent, les familles et les amis organisent leur existence autrement. La maison familiale est vendue; les enfants s'installent chez eux. Nous avons peut-être aussi le sentiment que nous avons assez «fait» de Noëls, et nous nous disons peut-être que nous méritons bien d'être un peu égoïstes en savourant seuls un bon livre et en nous isolant jusqu'à la fin de la période des fêtes!
Pour beaucoup d'autres personnes, Noël est bien différent; elles n'ont pas la possibilité de choisir ni aucune festivité à préparer. C'est juste un jour comme les autres avec pour tout repas un quignon de pain, les restes de la veille ou même rien du tout. Pas de jouets, de décorations ni de lumières. Aucun espoir de voir un jour se différencier d'un autre.
Nous pourrions nous demander quel est le dénominateur commun de ces deux extrêmes de la matérialité — les riches et les pauvres — qui pourrait transformer les existences en les rendant enrichissantes et dignes d'être vécues. La réponse pourrait bien être celle-ci: tout ce que nous avons besoin de faire, c'est d'avoir un concept plus clair du Noël que nous célébrons et d'étendre nos prières au monde au lieu de nous confiner dans notre univers familier. Nous pourrions peut-être innover, comme offrir un cadeau sans emballage: offrir une prière.
Le don d'une prière est comme un diamant. Les facettes réfléchissent la lumière dans toutes les directions, lumière qui touche la pensée et la transforme de façon à ce que divers aspects de la vie humaine soient touchés, transformés et guéris. N'est-ce pas le cadeau de Noël que nous souhaitons tous recevoir?
J'avais toujours pensé que ce serait vraiment merveilleux de recevoir une guérison spirituelle à l'époque de Noël. Ce serait le cadeau le plus précieux. Or, il y a trois ans environ, quelques jours avant Noël, j'ai commencé à manifester tous les symptômes de la grippe. En priant superficiellement à propos de mon identité spirituelle et de mon unité avec Dieu, sans cesser mes activités, je me suis rendu compte au bout de deux jours que je ne pouvais plus continuer comme ça. J'avais très envie d'aller me pelotonner dans mon lit, mais je ne voulais pas jeter l'éponge et donner ainsi la victoire à la maladie.
Il m'est venu à l'esprit que Noël, c'était le moment d'être tranquille et d'écouter, que je pouvais le célébrer maintenant même. J'avais besoin de ce calme dans ma pensée. J'avais besoin de silence et de calme. J'avais simplement besoin d'écouter. Je voulais entendre un message spirituel — une idée venant de Dieu. Je savais que cela serait l'apparition du Christ dans ma conscience. Je ne peux pas dire que ce fût facile, car un certain nombre de tâches exigeaient encore toute mon attention, mais avec fermeté j'ai décidé de rester tranquillement assise.
Au bout d'un moment, l'idée m'est venue de prier pour le monde au lieu de me tracasser intérieurement au sujet du «Noël personnel» que je préparais. J'ai compris que prendre conscience de la présence divine partout était une exigence divine à laquelle je devais obéir. Tout en entretenant cette idée, ma pensée s'élargit pour se tourner vers l'extérieur.
Des images déchirantes de gens vivant dans des tentes de fortune par un temps exécrable, de gens incarcérés pour diverses raisons, de gens sans domicile et sans espoir, affamés et seuls — toutes ces images me sont venues à l'esprit. Je me suis alors demandé ce que Noël signifiait pour eux. Y a-t-il un jour différent d'un autre ? A quoi puis-je penser, maintenant même, à l'endroit où je me trouve, qui contribuerait à changer leur vie ? Et je me suis alors rendu compte que, même si je ne me sentais pas très bien, je pouvais toujours me tourner vers l'extérieur, je pouvais prier pour eux, à cet instant précis !
Je me suis mise à penser à Noël et au Christ. Pour moi, le Christ était le bras protecteur d'un Père-Mère Dieu qui est partout. Il était le pouvoir inépuisable qui nourrit et comble.
Je me suis mise à penser à Noël et au Christ. Ce qu'est le Christ, ce qu'il fait. Pour moi, le Christ était le pouvoir le plus tendre, le plus chaleureux et le plus doux qui existe. Il était le bras protecteur d'un Père-Mère Dieu qui est partout. Il était le pouvoir inépuisable qui nourrit et comble. Et cela représentait déjà la vraie conscience de chacun, quelles que soient sa langue, sa religion, ses opinions politiques ou sa nationalité. Le Christ ne néglige personne, n'ignore personne, n'assujettit ni n'écrase personne. Il donne à l'homme la domination sur la terre. Les idées ont continué d'abonder et j'ai continué à me réjouir. J'ai commencé à ressentir l'amour que Dieu porte à l'homme.
Me sentant mieux, je suis sortie faire quelques achats, mais au fur et à mesure, je perdais conscience de ce que je venais de chérir concernant le Christ. Le matérialisme agressif était à l'œuvre: la ruée vers les étalages, le bruit, le tintement des clochettes, les lumières vives... et tant de décorations ! C'est alors qu'une pensée ange m'a secourue: «Tous ces symboles ne sont-ils pas là parce que c'est d'abord le Christ, la Vérité, frappant à la porte de la conscience humaine, qui est commémoré, et n'est-ce pas le même Christ que tu venais de reconnaître comme étant le seul pouvoir présent, ici et partout dans le monde? »
«Harmonie ultime», lit-on dans la marge d'un paragraphe de Science et Santé, et plus loin dans le même paragraphe: «La Vérité nous forcera tous finalement à échanger les plaisirs et les douleurs des sens contre les joies de l'Ame.» Science et Santé, p. 390. J'ai compris que je trouverais l'harmonie dont j'avais besoin en échangeant les images mentales que je voyais pour l'harmonie spirituelle qui constituait la nature divine. La précipitation et l'impatience étaient seulement la vitalité spirituelle de la Vie vue de façon limitée. Le bruit et les cris étaient en fait la mélodie et l'harmonie de l'Ame, mais désaccordées. Et même la démesure matérielle devait être vue comme un concept limité de l'abondance spirituelle. Les décorations prirent une autre allure. A présent, elles proclamaient l'exubérance du Christ. Cela ne me gênait plus d'en voir autant — et elles me plaisaient ! J'aimais l'idée spirituelle qui se cachait derrière tout ce qui m'entourait.
Le matin de Noël est arrivé, et je me suis réveillée complètement libérée de tous symptômes. J'avais reçu le cadeau de Noël que j'avais toujours désiré: le cadeau de la guérison-Christ.
