Cela T'est-il Deja Arrive de te trouver dans une situation désagrégrable, voire angoissante, dont tu ne vois pas comment te sortir ? Moi oui. Je venais de quitter la maison, pour habiter sur un campus universitaire. J'étais ravie de pouvoir pratiquer le football féminin dans l'équipe de la faculté. Mais lors d'un déplacement dans un autre État, je me suis vite aperçue que mes coéquipières étaient très différentes des amies que je m'étais faites au lycée. Elles avaient emporté une glacière remplie de canettes de bière et se sont toutes mises à boire pendant le voyage, y compris celle qui conduisait. Puis elles ont passé à la ronde des joints de haschisch. Refusant de boire et de fumer, j'ai proposé de remplacer la conductrice au volant, ce à quoi on m'a répondu que les étudiants de première année n'avaient pas le droit de conduire.
Me sentant impuissante, j'aurais donné n'importe quoi pour ne plus me trouver dans cette voiture. Plus mes camarades insistaient pour que je me joigne à elles, plus je me sentais malheureuse. J'ai baissé la vitre pour respirer l'air frais, et j'ai fermé les yeux, tâchant de m'abstraire de la situation. Puis, cette pensée m'est venue: « Tu pourrais prier », suivie par celle-ci: « Ah oui, et qu'est-ce que cela va changer ? » Je me suis dit que j'avais tout simplement fait le mauvais choix en m'inscrivant dans cette équipe, et qu'à notre retour, je la quitterais. Mais comme j'avais encore un certain temps à passer dans ce groupe, je me suis reprise et j'ai demandé à Dieu comment faire pour me sortir de cette situation.
C'était comme si un ange, une pensée de Dieu, était là à attendre que je sois disposée à écouter, car, aussitôt, ces paroles d'un cantique me sont venues à l'esprit: « Amour, en Toi nous respirons / Nous sommes, nous vivons... »
J'allais à l'école du dimanche depuis que j'étais toute petite, et j'avais toujours trouvé du réconfort dans les cantiques. « Si seulement je pouvais être dans l'atmosphère de l'Amour, au lieu de respirer la fumée dans cette voiture, avec ces filles ! » ai-je alors pensé. Mais je me suis souvenue de l'autre moitié du couplet: « Mais les sens, prompts à décevoir / Ne le savent pas voir. »Hymnaire de la Science Chrétienne, cantique nº 144.
J'avais appris à la maison comme à l'école du dimanche à ne pas croire le témoignage des sens matériels. Les seules informations exactes, dignes de confiance, à mon sujet venaient de l'Esprit, Dieu, par le sens spirituel. Si Dieu, l'Amour, était Tout et s'Il était toujours présent, il était impossible que l'atmosphère de l'Amour apparaisse et disparaisse tour à tour, et que je sois moi-même tantôt incluse dans l'étreinte de cet Amour, et tantôt exclue. Mes veux et mon nez avaient beau dire que Dieu, le bien toujours présent, était absent, en fait, j'étais dès maintenant dans l'atmosphère de l'Amour divin, en compagnie des idées mêmes de l'Amour.
Me sentant impuissante, j'aurais donné n'importe quoi pour ne plus me trouver dans cette voiture.
Je me suis rendu compte que j'avais exclu toutes les autres de ma prière. Je ne pensais qu'à fuir mes coéquipières, alors qu'elles étaient tout autant que moi les enfants de Dieu. Soudain, je n'avais plus peur qu'il nous arrive un accident.
Cette phrase de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy m'est venue à l'esprit: « Ne respirez jamais une atmosphère immorale à moins que ce ne soit dans le dessein de la purifier. » Science et Santé, p. 452.
En l'occurrence, je n'avais pas vraiment le choix. Comment allais-je m'y prendre pour purifier cette atmosphère ? J'ai compris que j'avais déjà commencé à le faire en prenant position, en refusant de boire et de fumer et en reconnaissant que mes compagnes de voyage et moi-même étions créées à l'image de l'Amour. Ma confiance en la protection de l'Amour s'est renforcée de plus en plus. La situation ne semblait pas devoir changer, mais j'ai cessé de me sentir malheureuse. J'ai cherché au contraire à discerner quelque chose de bien en chacune de mes camarades, l'une après l'autre. Cela n'allait pas de soi, mais j'ai persisté à déceler les signes de la toute présence de Dieu, tandis que nous poursuivions notre route. J'ai perçu en elles le désir de partager, la joie, l'amitié, la loyauté, la compassion, l'intelligence, etc.
Mes coéquipières sont devenues mes amies, et elle n'ont plus insisté pour que je boive de l'alcool et fume du haschisch avec elles.
A la halte suivante, on m'a tendu les clés de la voiture et proposé de conduire. Tout en pensant « merci Père », je me suis installée au volant et j'ai conduit pendant plusieurs heures sans éprouver la moindre fatigue ni avoir besoin de boire de café pour rester éveillée, contrairement aux suggestions répétées de mes camarades. Je leur ai assuré que j'étais toujours bien éveillée, et j'ai affirmé en moi-même que l'énergie inépuisable de l'Esprit était constante et qu'elle me soutenait sans cesse.
Bien que le retour se soit passé sans problème, le voyage dans son ensemble n'avait pas été particulièrement plaisant. Je me sentais toujours mal à l'aise dans cette équipe et souhaitais la quitter. Alors que je réfléchissais à la décision que j'allais prendre, j'ai lu ceci dans la Bible: « L'Éternel gardera ton départ et ton arrivée, dès maintenant et à jamais. » Ps. 121:8. Le message était des plus opportuns. J'aimais beaucoup pratiquer le football, et je ne pouvais être privée de ce moyen d'exprimer des qualités divines comme la créativité, l'endurance, l'agilité, la force, la maîtrise. J'ai donc décidé de terminer la saison dans cette équipe.
Il s'est alors passé une chose merveilleuse ! La situation s'est transformée peu à peu. Mes coéquipières sont devenues mes amies, et elle n'ont plus insisté pour que je boive de l'alcool et fume du haschisch avec elles. Je n'étais pas simplement acceptée dans le groupe, j'étais respectée. J'ai compris qu'il ne m'appartenait pas de les changer ni de changer leur comportement, mais que je devais les aimer dès maintenant, telles qu'elles étaient en réalité — des idées de Dieu — au lieu d'attendre le jour où elles cesseraient de s'adonner à des pratiques que je désapprouvais. Je me suis aperçue que nous avions beaucoup de bonnes choses à partager et que les mauvaises ne pouvaient gêner ces échanges ni me convaincer qu'il n'est pas juste de suivre Dieu.
Au moment de l'inscription en deuxième année de faculté, trois de mes coéquipières m'ont proposé de partager un appartement avec elles. Mes projets précédents venaient justement de tomber à l'eau. J'ai accepté sans réserve. La cohabitation s'est avérée très joyeuse; aucun des problèmes que j'avais connus auparavant n'ont reparu.
Je n' étais pas simplement acceptée dans le groupe, j'étais respectée.
Quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve, il existe toujours une issue à condition qu'on soit disposé à prendre position en faveur de ce qui est juste. En se tournant vers Dieu, l'Esprit toujours présent et tout-puissant, on est en mesure de vaincre les prétendus obstacles à la paix et à l'harmonie. En disant « non » à la tentation de céder ou d'abandonner face à des situations difficiles, on se donne les moyens de mieux comprendre l'Amour toujours présent, et on apprend à reconnaître l'action immédiate de la sollicitude de Dieu. Même dans des circonstances difficiles, tu peux trouver la force d'être toi-même, en étant influencé uniquement par Dieu. Aussi, n'abandonne jamais avant d'avoir d'abord écouté Dieu. Il te montrera ce qu'il faut faire.
