Les Questions De Santé constituent un souci majeur à notre époque. La recherche de ce qu'il faut faire pour être en meilleure forme semble souvent beaucoup absorber les hommes. Les médecins accordent une grande importance à la chimie du corps. Celui-ci est perçu comme un composé de propriétés chimiques qu'il faut équilibrer pour obtenir la santé. Seule la matière est prise en considération. Très peu d'attention est accordée aux pensées du malade.
Dans la Science Chrétienne, on aborde la santé d'un point de vue diamétralement opposé. L'homme est perçu comme l'expression même de Dieu, l'Esprit. Il est pur et sans péché. Il n'est pas un composé d'éléments physiques ni de propriétés chimiques, mais d'idées justes: la force, la santé, la pureté, la liberté et la joie. Dans la Science de l'Esprit, la matière n'entre pas en ligne de compte. Les Scientistes Chrétiens travaillent seulement avec la pensée: ils spiritualisent et purifient la conscience par la prière. L'action de l'Esprit opère un changement moral et spirituel dans la pensée humaine, qui cesse alors de dépendre des manifestations que lui présente la matière pour reconnaître la totalité de l'Esprit. Ce changement constitue le seul remède universel contre la maladie.
Tandis que le médecin cherche à équilibrer la chimie du corps au moyen de cachets et autres médicaments, le métaphysicien communique un bon équilibre à l'entendement humain grâce à l'activité du Christ, la Vérité. La compréhension des vérités spirituelles, fermement appliquée à la situation, déracine et détruit les éléments impurs de la pensée humaine: l'impatience, la crainte, l'esprit de critique, la haine. Lorsque la pensée se spiritualise et qu'une perception de la nature véritable de l'homme l'emporte sur les pensées impures, c'est-à-dire les pensées fondées sur la matière, le corps humain est rendu à la santé.
Mary Baker Eddy l'explique ainsi dans le livre d'étude de la Science Chrétienne: « De même que le mélange d'un acide et d'un alcali produit un troisième corps ayant des propriétés nouvelles, ainsi la chimie mentale et morale change la base matérielle de la pensée, donnant à la conscience plus de spiritualité et la rendant moins tributaire du témoignage matériel. Ces transformations qui s'opèrent dans l'entendement mortel servent à reconstituer le corps. Ainsi la Science Chrétienne détruit le péché et la mort par l'alchimie de l'Esprit. » Science et Santé, p. 422.
Grâce au contact guérisseur de l'influence divine, ou le Christ, la pensée humaine est transformée: elle se rend compte que tout être réel a son origine en Dieu et demeure en Lui, que l'homme est Son enfant pur et sans péché. Si celui qui cherche à être guéri de l'esclavage de la croyance que la vie n'est rien d'autre que ce qu'il perçoit par les sens physiques entre la naissance et la mort saisit le fait qu'il vit dans l'Esprit, il est libéré. Il entrevoit le domaine de la pensée véritable, où la vie se trouve en Dieu, qui est la Vie même.
Dans la Science divine, les faits spirituels ne rencontrent aucun obstacle. La Vie est l'épanouissement du bien. La pure individualité de l'homme est complète, parfaite. Quand elles sont assimilées, ces vérités spirituelles font bouger la pensée, elles la bouleversent, jusqu'à ce que se dissipe la croyance au pouvoir supposé du mal et que soit comprise la nature spirituelle de la réalité. Ce levain spirituel, à l'œuvre dans la pensée humaine, produit des résultats concrets et permanents.
Le traitement par la Science Chrétienne apporte toujours un changement dans la pensée humaine, même si le patient n'est pas toujours conscient des éléments précis qui sont à corriger. Il peut entretenir à son insu une croyance que tout le monde accepte, qui s'impose à sa pensée et qui apparaît sous forme de symptômes de maladie. Dans ce cas, nous devons nous dissocier consciemment de ce que croient la plupart des hommes pour nous tourner avec ferveur vers Dieu, notre unique Entendement véritable, qui embrasse toute la création. Ainsi, le poids est placé du bon côté de la balance mentale, ce qui permet à la Vérité, Dieu, de l'emporter sur la croyance à la maladie, et donc, de la détruire.
Il me revient un cas qui illustre ces points. Une dame avait appelé une praticienne de la Science Chrétienne pour lui demander de l'aide. Un ami, qui souffrait d'une crise cardiaque soudaine, avait besoin d'une aide immédiate. Il ne pouvait ni bouger ni approcher d'un téléphone. Cette amie et sa famille s'occupaient de cet homme et lui lisaient la Bible et Science et Santé, mais, de toute évidence, il lui fallait l'aide professionnelle d'un praticien de la Science Chrétienne.
La praticienne se tourna vers Dieu. Elle était tout à fait consciente de la nécessité de mettre tout le poids de sa pensée du côté de l'Esprit, Dieu. Elle savait que, dans le monde médical actuel, une des façons de traiter le cœur humain consiste à pratiquer une opération portant le nom de pontage. Elle se rappelait certaines paroles de Christ Jésus: « Accorde-toi promptement avec ton adversaire, pendant que tu es en chemin avec lui, de peur qu'il ne te livre au juge... et que tu ne sois mis en prison. » Matth. 5:25. Elle comprit que ce message spirituel lui venait de Dieu. Dans ce cas, l'adversaire était la croyance que les moyens matériels fournissaient le seul remède efficace et reconnu pour une crise cardiaque aussi grave. Mais les paroles de Jésus ne lui conseillaient certes pas d'abandonner les moyens spirituels de guérison. Ce qu'il fallait, c'était, dirons-nous, un « pontage » spirituel, un contournement ou une réfutation complète de tous les arguments négatifs entourant ce cas. Elle se servit de cette idée pour le traiter par la prière, comme l'enseigne la Science Chrétienne.
Elle réfuta la croyance que le cœur donne de la vie au corps en percevant que la Vie est Dieu, un Dieu toujours présent pour donner la vie et l'activité à Son expression, l'homme. Elle comprit que ce pouvoir de l'Esprit, qui donne la vie, règle le fonctionnement du cœur humain aussi directement qu'il gouverne les marées. Elle rejeta la croyance que le patient était un mortel susceptible d'être privé d'une activité normale, et elle s'attacha au fait spirituel que toute activité légitime exprime, sans effort, l'Esprit, Dieu. Elle vit que l'homme est l'image de Dieu, jamais dans la matière ni gouverné par elle, mais reflète la substance de l'Esprit. Elle chassa la croyance que l'homme est composé de cerveau, de sang, de cœur et d'os en comprenant que l'homme, créé à l'image de Dieu, est un composé d'idées justes. Par conséquent, la conscience de son patient était, à l'instant même, l'émanation de l'Ame, débordante de force, de santé et de liberté.
Elle pria pour éliminer la crainte qui prétendait que l'homme est mortel, séparé de Dieu, et qu'il faut avoir recours à des moyens matériels pour guérir le corps. Elle affirma que la crainte n'est rien d'autre que l'ignorance de la tendre présence et du pouvoir de Dieu, et qu'elle n'est pas personnelle. Elle déclara à haute voix: « Tu n'es pas ma pensée. Je n'ai pas peur. L'amour que Dieu a pour moi et pour mon patient, ainsi que l'amour que nous avons pour Dieu, annulent tes suggestions. Arrière de moi, Satan ! » Elle se rendit compte que la crainte n'avait rien de réel à dire et n'avait aucun entendement à qui le dire, puisque Dieu est l'unique Entendement.
Elle poursuivit sa communion avec Dieu par cette prière autoritaire scientifique en vidant la pensée mortelle de sa crainte et de ses croyances à la maladie pour les remplacer par le calme et le rythme de l'Ame. Elle évoqua cette déclaration de Science et Santé: « Toute fonction de l'homme réel est gouvernée par l'Entendement divin. » Science et Santé, p. 151., et aussi celle-ci: « L'exterminateur de l'erreur est la grande vérité que Dieu, le bien, est l'unique Entendement, et que le contraire supposé de l'Entendement infini — appelé diable ou mal — n'est pas l'Entendement, n'est pas la Vérité, mais l'erreur, sans intelligence ni réalité. » Ibid., p. 469.
Des progrès réguliers se sont manifestés chez le patient. Il n'a pas tardé à se lever, à marcher et, en très peu de temps, il a pu retourner chez lui et au travail sans éprouver aucune difficulté. L' « alchimie de l'Esprit » avait opéré une transformation dans la pensée humaine et, en même temps, rendu la santé au corps.
Ayant découvert l'unicité et la totalité de Dieu, Mary Baker Eddy conclut que, dans la vérité absolue de l'être, il n'y a pas de matière. Il ne reste en effet aucune place à la matière si Dieu, l'Esprit, est partout et s'Il est le seul pouvoir et la seule substance véritables. La Science Chrétienne enseigne que Dieu n'a pas créé la matière et ne la connaît pas. La matière n'est que la manifestation de l'entendement mortel. C'est une erreur de pensée, une façon erronée de voir les choses.
Ce que nous voyons étant un produit de la pensée, des images créées par la pensée, nous avons la domination sur ces images grâce à une pensée éclairée par la Vérité. Quand nous spiritualisons notre conscience, la matière, ou le sens matériel des choses, nous apparaît moins substantielle, tandis que la conception spirituelle de la réalité devient plus tangible. C'est ce qui produit la guérison, car, alors, nous ne sommes plus impressionnés ni gouvernés par les fausses images de la maladie, et ces images disparaissent naturellement.
L'existence humaine est notre banc d'essai. Il est toujours possible de l'améliorer grâce à une pensée éclairée par la Vérité. La santé s'obtient par la beauté mentale, par un état de pensée pur, spiritualisé. Si nous essayons de parvenir à la santé par la matière, nous échouons radicalement. Comme Christ Jésus l'a enseigné et prouvé, Dieu et l'homme sont indissociables. Dieu aime Ses enfants, Il les protège et les gouverne. Nous démontrons l'existence de ces liens en vivant en accord avec ce que nous connaissons de la nature divine. La présence de Dieu est ressentie grâce à Ses qualités. L'amour, la tendresse, le calme, l'équilibre, l'intelligence, la patience et la pureté expriment l'énergie divine qui fait apparaître l'homme et la femme véritables.
La santé est l'effet de l'action de l'Esprit sur la pensée humaine. Voilà ce que recherche le monde entier, voilà le remède universel contre la maladie.