Note de : On nous pose souvent des questions concernant la vie sentimentale, les relations entre hommes et femmes, et le mariage. C’est un sujet difficile à notre époque. Pour répondre aux questions soulevées par nos lecteurs, nous nous sommes récemment entretenus avec et , un couple marié. (La première partie de cet entretien a paru dans le Héraut de juin 1993.)
Julie, comment avez-vous découvert qu’une relation avec une autre personne vous serait très bénéfique ?
Julie: Je ne me suis pas mise « en quête d’un mari », pas plus que je n’ai demandé à Dieu de m’en donner un ! J’étais sûre que la prière me montrerait si je pouvais donner du bonheur et être heureuse grâce au mariage. J’étais minée, cependant, depuis plusieurs années par un sentiment de solitude, qui m’a poussée à faire des choses stupides. Il est important de surveiller ses mobiles, afin de ne pas agir par égoïsme ou pour s’attirer l’admiration d’une autre personne. Il se peut qu’à un moment donné on ait deux flirts à la fois, ou qu’on se trouve empêtré dans une relation qui ne mène nulle part mais qu’on poursuit par habitude, ou encore qu’on sente qu’il serait bon de rompre, mais qu’on craigne trop de se retrouver tout seul. On peut aussi se lancer dans une aventure uniquement pour fuir la solitude, sans suivre l’intuition qui conseille de ne pas s’engager. Ou bien, se sentant attiré pour des raisons peu valables, on se dit: « Bof ! c’est toujours mieux que rien. » J’ai constaté que tous ces motifs avaient besoin d’être revus et sublimés. J’ai découvert que l’égoïsme est puni. Ce n’est pas Dieu qui le punit, il se punit lui-même. On n’en est en général pas conscient sur le moment. On souffre de certaines choses, pas nécessairement de choses importantes, mais c’est un vague sentiment d’insatisfaction, ou bien on se bagarre sans succès avec telle ou telle vétille, sans se rendre compte que...
Sans se rendre compte que ce qui se passe est déterminé par des mobiles égoïstes ?
Julie: C’est ça. L’égoïsme colore de façon uniforme tout ce qu’on fait; il limite le point de vue, entrave le sens spirituel. Je pense que la pureté morale n’est pas le seul élément essentiel dans le mariage, il faut aussi du désintéressement. On met parfois un certain temps à se réveiller. Au lycée, je fréquentais un garçon très bien. Au bout de deux ans, je me suis un jour rendu compte que cette relation était dépassée. Je savais que nous devions rompre, mais j’en avais peur. J’étais très préoccupée pour mon ami, en fait j’étais paniquée. Il était si malheureux à l’idée de nous séparer que je pensais: « Comment va-t-il s’en sortir sans moi ? Il n’a personne d’autre, il ne croit même pas en Dieu ! » J’avais l’impression d’être responsable de son bonheur. Puis une pensée me vint très nettement de Dieu: « Tu Me fais confiance pour prendre soin de toi; maintenant, fais-Moi confiance pour ton ami. » Je fus soulagée et je réussis à obéir. Mais, quelques mois plus tard, nous avons renoué. Nous n’étions pas vraiment heureux, ni en harmonie l’un avec l’autre. Je reçus alors une lettre de ma grand-mère, qui ne savait rien de la situation, et une phrase de sa lettre disait: « Reste près de Dieu. » De tout mon cœur, je répondis: « Oh oui ! » Et cela brisa le lien qui semblait m’enchaîner. Je pus alors rompre de manière définitive.
Avant que nous ayons recommencé de nous voir, mon ami s’était déjà senti poussé à reprendre contact avec une ancienne connaissance. Peu après notre rupture définitive, il est tombé amoureux d’elle et l’a épousée. Il y a plusieurs années qu’ils sont mariés et heureux. Je me réjouis de ce déroulement de tout mon cœur. Comme vous le voyez, Dieu avait déjà accompli une partie de Sa promesse en S’occupant des besoins de mon ami. Et Il prenait aussi soin de moi. Des activités inattendues, de nouvelles amitiés se présentèrent, des portes s’ouvrirent. Ma vie devint plus intéressante. Je pense que ma prise de position pour ce qui était juste avait ouvert la porte à des activités plus riches et plus variées. J’appris en outre que l’on peut faire confiance à Dieu, qui prend soin de toutes les personnes concernées et leur donne ce qui va vraiment les bénir et leur faire mieux comprendre leur identité et leur individualité véritables.
Lorsqu’il fut clair pour vous que vous deviez mettre fin à cette relation, il semble que la principale difficulté venait de ce que ce garçon vous attirait toujours, bien que vos prières vous aient montré qu’il valait mieux vous en détacher. Pouvez-vous nous préciser la façon dont vous vous y êtes prise ?
Julie: Eh bien, il m’a fallu longtemps pour me rendre compte que c’était l’habitude qui me retenait, ainsi que la crainte de la solitude ! Je m’accrochais aussi au léger bonheur que cela m’apportait, parce que je ne voyais pas comment je pourrais en trouver un autre plus grand. Mais un poing fermé ne peut recevoir ! Je ne me rendais pas non plus compte que je personnalisais les qualités de mon ami au lieu de reconnaître qu’elles venaient de Dieu et que c’est Dieu qui les fait se développer. Mais quand mon désir de me rapprocher de Dieu a grandi, j’ai été libérée de l’impression que cette habitude était plus forte que moi. L’ardent désir de s’approcher de Dieu ou de mieux exprimer Sa nature est un formidable catalyseur.
Il y a aussi une chose qui pousse parfois à maintenir une relation qui n’est pas la meilleure pour soi. On pense: « Ma foi, cette personne n’est pas tout à fait ce qu’il me faut, mais elle changera grâce à mon influence. » Ou l’on veut empêcher que les qualités d’une personne attirante ne se dégradent. Mais c’est toujours l’influence de Dieu qui délivre et protège. La prise de conscience de cette vérité fait beaucoup pour soutenir le bien qu’exprime l’autre personne. Mais il n’est pas toujours sage de maintenir un lien, même si l’on voit le bien qui s’exprime. C’est parfois comme si on se trouvait dans un immeuble en flammes. On ne va pas rester là à affirmer d’une voix douce: « Dieu est toujours présent, je ne vais donc par bouger. » Non, si l’on comprend l’omniprésence de Dieu, cette compréhension indique le chemin de la sécurité. Dieu sait ce qui est juste pour nos progrès, et Il nous le fait connaître.
Cela nous ramène au passage de Science et Santé que nous citions dans la première partie de notre entretien. Mary Baker Eddy écrit: « L’Esprit, Dieu, rassemble les pensées non encore formées dans les canaux qui leur conviennent... » Science et Santé, p. 506. L’impression erronée que nous sommes seuls responsables des progrès de quelqu’un d’autre est une conception personnalisée et altérée de l’activité réelle de Dieu. C’est Lui qui « rassemble les pensées non encore formées dans les canaux qui leur conviennent ». C’est l’activité de Dieu, non la nôtre.
Julie: Cependant, nous avons toujours la responsabilité de suivre les directives divines. Il faut faire preuve de force morale. Cela consiste à obéir au code moral des Dix Commandements qui interdit les relations sexuelles en dehors du mariage. Il faut du courage quand la société dans laquelle on vit n’encourage pas dans cette voie ! La moralité est l’expression de la loi spirituelle qui gouverne la vie humaine. C’est le roc sur lequel reposent nos pieds. La force morale est requise pour suivre Dieu dans d’autres domaines encore. Je pense que le seul désir d’exprimer davantage de pureté, d’obéissance et de joie laisse notre pensée subir l’influence divine qui transforme notre vie et nos amitiés.
Aen croire ce que nous présentent le plus souvent cinéma, télévision et journaux, les avantages que l’on retire en enfreignant les Dix Commandements sont bien plus importants que la force morale et les bénéfices spirituels que l’on acquiert en les suivant.
Michael: Lorsqu’on désobéit aux commandements, on a souvent pour motif d’améliorer son bien-être physique ou émotif, et cela n’aide pas à se voir comme un être spirituel, comme l’image de Dieu. Une multitude de problèmes sont liés aux défaillances morales. La recherche du bien-être dans la matière ne peut jamais nous donner la satisfaction que nous connaissons quand nous obtenons une guérison spirituelle, que nous gagnons une nouvelle perspective des choses et voyons au-delà de ce que nous percevons au moyen des sens physiques. Nous devons utiliser notre sens spirituel.
Julie: Les sens matériels essaient toujours de plaider en leur faveur. Ils avancent toutes sortes d’arguments, s’attaquant à nos points faibles pour nous convaincre qu’ils sont véridiques, légitimes, et qu’ils ont quelque avantage à nous offrir. Bien entendu, on finit toujours par découvrir qu’ils n’offrent rien de bon. On se sent vide. Et, cherchant à combler ce vide par plus de matière ou plus de sensations, on ne fait que le creuser. C’est comme si on essayait d’aligner des zéros.
Qu’en est-il de ceux qui ont passé toute leur vie à chercher à se réaliser de cette façon-là ? Sont-ils encore dignes d’aller de l’avant en adoptant une autre méthode ?
Julie: Oh oui ! bien sûr, ils en ont toujours été dignes !
Michael: Tout le temps pendant lequel ils regardaient dans une autre direction, ils étaient en réalité spirituels et aimés de Dieu. Ils ne l’ont simplement pas vu, bien qu’ils puissent s’en rendre compte d’un instant à l’autre. Ils n’ont rien perdu en réalité.
Et qu’en est-il du passé lorsque quelqu’un prend conscience du fait que sa force se trouve dans le code moral dont nous venons de parler ? Cette personne est-elle prisonnière du passé ?
Julie: Absolument pas ! Dès qu’on entrevoit que l’Esprit, Dieu, est bien plus naturel et bien plus satisfaisant que ce qui est matériel, et dès qu’on désire exprimer cette vérité dans sa vie, on voit que tout ce qu’on a fait de dissemblable à la spiritualité par le passé, ce n’était en réalité pas soi, ce n’était pas réel.
Vous pensez donc que Dieu ne tient pas de comptes en vous pénalisant pour toujours.
Julie: Oui, bien sûr. De nombreux personnages bibliques ont commis des erreurs, mais ils ont réussi à modifier leur façon de penser, puis à entrevoir leur véritable nature spirituelle et à la vivre dans une certaine mesure, de sorte que leur expérience nous sert encore aujourd’hui.
Pour en revenir au mariage, diriez-vous qu’un des moyens d’évaluer la réussite d'un mariage consiste à voir s'il bénit d'autres personnes ?
Michael: Ma foi, après tout, Christ Jésus dit: « C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. » Matth. 7:20. Notre mariage nous a certes fortifiés, et nous pensons que cette force nous a aidés à améliorer notre environnement mental, moral et matériel.
Julie: Cela ne veut pas dire qu'un mariage ne rencontre pas parfois des oppositions ou des difficultés. On ne peut pas juger de la qualité d'une union sur le fait que ses parents la critiquent parce qu'ils voudraient que le conjoint ait plus d'argent, un emploi plus prestigieux ou une plus belle prestance. On ne peut en juger que si on sent que Dieu nous montre la voie à suivre. Le livre d'Ésaïe nous dit: « Voici le chemin, marchez-y ! » Ésaïe 30:21. Nous sentons-nous guidés par Dieu ?
Comment vous rendez-vous compte que c'est Dieu qui vous guide ?
Julie: Il nous faut sentir que ce lien favorise nos progrès. Quand nous avons commencé à nous fréquenter, nous avons remarqué combien il nous était facile de prier. Je sentais s'aiguiser mon sens spirituel. J'ai vraiment connu un grand élan spirituel. Je n’avais pas besoin de justifier cette relation en moi-même, ni d'y chercher des qualités plus élevées. Elle exprimait l’harmonie et les progrès spirituels. Elle glorifiait déjà Dieu.
Michael: Nous n’étions pas bouleversés intérieurement. Nos rencontres étaient toujours calmes et sereines. Calmes, mais jamais ennuyeuses ! C’était parfait.
Note de la rédaction: Il existe naturellement bien des façons différentes d’aborder le sujet des fréquentations et d’établir des relations heureuses qui favorisent les progrès individuels. Cependant, les Scientistes Chrétiens ont constaté que la base la plus solide est la prière, comme dans toutes les circonstances de la vie. C’est la prière qui donne une direction à notre existence et nous permet de nous épanouir, en nous rendant conscients de la relation essentielle qui nous unit à Dieu. Lorsque nous comprenons que nous ne faisons qu’un avec Dieu parce que nous sommes Son reflet, Son enfant bien-aimé, nous trouvons la plénitude et le sentiment de notre valeur, que nous fréquentions, que nous soyons mariés ou que nous soyons seuls. Dieu reste à jamais le compagnon de chacun de nous.
