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Quand un adolescent parle de suicide

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1990


Je me faisais du souci pour notre fils. Son comportement était tout à fait anormal. Il vivait dans l’angoisse la plupart du temps, et il était sujet à des crises de larmes ou à des accès de colère. Il ne rendait pas la tâche facile à ses professeurs et, à la maison, il suscitait bien des frictions.

Voulant l’aider, j’ai essayé de lui parler de nombreuses fois, mais il était apparemment impossible de raisonner avec lui. Lorsque je lui demandais ce qui n’allait pas, il me répondait invariablement: « Je ne sais pas. » Lorsque je lui suggérais de prier, il affirmait sur un ton agressif et arrogant qu’il ne croyait pas en Dieu. De colère ou de désespoir, il avait parlé de suicide à plusieurs reprises.

Étant Scientiste Chrétienne, j’ai prié tout au long de cette période difficile. Je me sentais parfois épuisée, physiquement et spirituellement. Dans ces cas-là, je me faisais aider par un praticien de la Science Chrétienne, ce qui me fortifiait considérablement. Au bout d’un certain temps, mon mari, qui n’est pas Scientiste Chrétien, a exigé que notre fils soit suivi par un psychologue. Malgré sa réticence (il pensait qu’il n’avait besoin d’aucune aide), le garçon s’est rendu à ces entretiens pendant quelques mois. Il y a eu des signes de progrès à certains moments, mais ces périodes étaient suivies de nouveaux désordres. Finalement, les visites ont été interrompues.

Le comportement de notre fils suscitait parfois chez moi des réactions de colère et je disais des choses que je regrettais par la suite. J’éprouvais alors des sentiments d’insatisfaction, de culpabilité et de peur. Mais j’ai continué à prier chaque jour pour lui et pour moi-même.

Un après-midi, à la maison, nous avons eu une scène terrible. Il semblait hors de lui et rempli de haine. Cette fois-là, j’ai senti monter en moi une grande force spirituelle. C’était un sentiment que l’on pourrait décrire comme une élévation: un équilibre dû à l’inspiration spirituelle, une sensation de maîtrise et le desserrement de l’étau émotionnel dont j’étais si souvent prisonnière dans ces situations.

Je me suis éloignée pour prier. Ma paix revenait à mesure que je m’attachais de toutes mes forces à la réalité spirituelle: l’homme, expression de l’être de Dieu, ne peut être conscient que du bien; la mort ou la discorde ne sauraient exercer aucune attraction sur lui, puisqu’il n’existe aucun pouvoir susceptible d’annuler l’amour et le bien que Dieu exprime en l’homme. Contrastant avec l’évidence d’inharmonie, il m’est apparu que « les croyances à la souffrance, au péché et à la mort sont irréelles » Science et Santé, p. 76., comme le dit Mary Baker Eddy dans Science et Santé.

Le sens matériel qui conçoit l’homme sous forme d’une personnalité physique et mentale, produite et influencée par des hormones et des gènes, par l’émotion et les pressions sociales, ne représente pas la réalité, car l’homme est l’enfant de Dieu. Le récit spirituel de la création, décrit dans le premier chapitre de la Bible, indique que Dieu est seul Créateur de l’homme, l’origine de toute individualité, et que tout ce qu’Il crée est bon et le demeure.

On nous avertit souvent des dangers de l’adolescence: rébellion, réactions violentes et sautes d’humeur. On dit que l’instabilité émotionnelle est « normale » à cet âge. Mais en commençant à comprendre que la véritable nature de mon fils était celle de l’homme spirituel, sans péché, parfait, harmonieux, en bonne santé et gouverné par Dieu, j’ai refusé d’accepter que l’instabilité soit normale ou qu’il faille la supporter.

Maintes fois dans la Bible, nous lisons que Christ Jésus a prouvé le pouvoir de l’innocence et de la bonté véritables sur le péché, de la santé sur la maladie et de la vie sur la mort, en détruisant « les œuvres du diable » chaque fois que le mal semblait avoir une emprise sur les hommes. De plus, Jésus a enseigné aux autres à faire de même.

Au cours des mois, mon étude de la Bible et des œuvres de Mary Baker Eddy m’a inspiré la conviction que la nature réelle de l’homme est créée par Dieu, l’Esprit. Science et Santé nous le rappelle en ces termes: « L’Esprit, le synonyme d’Entendement, d’Ame, ou de Dieu, est la seule substance véritable. L’univers spirituel, y compris l’homme individuel, est une idée composée, reflétant la substance divine de l’Esprit. » Ibid., p. 468.

L’homme est l’idée merveilleuse de Dieu. L’Esprit est la substance de son individualité. L’homme reflète la conscience divine, manifestant une activité constructive et noble. Il n’existe en réalité aucun désir de mort. Faisant allusion à l’homme, Science et Santé dit: « L’Esprit est la source primitive et ultime de son être; Dieu est son Père, et la Vie est la loi de son être. » Ibid., p. 63.

Pendant tout ce temps, je savais qu’il était absolument essentiel pour moi d’aimer profondément mon fils. A certains moments, j’étais loin de le faire. Souvent, dans ces cas-là, je me retirais du lieu de la discorde et je priais pour voir en ce garçon la ressemblance spirituelle de Dieu. Après avoir prié, je redécouvrais immanquablement mon amour pour lui.

Mon intuition me disait que s’il avait l’impression de ne pas être aimé ni de mériter de l’être, il risquait de penser qu’il n’avait aucune raison de vivre. Finalement, j’ai réussi à conserver mon amour pour lui, même pendant les attaques les plus violentes, en reconnaissant que je reflétais l’amour de Dieu et que l’Amour divin, Dieu, connaissait mon fils dans toute son innocence et sa bonté spirituelles.

Après cet après-midi éprouvant au cours duquel je m’étais sentie libérée pour la première fois de l’étau émotionnel, notre fils n’a plus jamais parlé de suicide. Au bout de quelque temps, ses relations avec ses professeurs sont devenues bonnes et constructives et la situation a fini par s’améliorer à la maison. Maintenant, trois ans après ces événements, il s’intéresse à ses études, il a de très bons résultats scolaires, il participe à de nombreuses activités en dehors de l’école avec ses amis et il est heureux. Les membres de la famille qui l’avaient trouvé difficile à supporter lui reconnaissent à l’heure actuelle un caractère charmant.

Il y a un an environ, ce même garçon a été témoin d’un suicide: un homme s’est jeté devant lui sous les roues d’un train. Cet accident l’a amené à avoir avec moi une longue conversation au sujet de la mort. Il avait maintenant envie de connaître mon opinion, et je lui ai montré ce passage profondément inspiré de Science et Santé, au sujet de la mort et du salut: « Quand nous apprendrons que la maladie ne peut détruire la vie et que la mort ne rachète pas les mortels du péché ou de la maladie, cette compréhension nous éveillera à une vie nouvelle. Elle vaincra tant le désir de mourir que la terreur de la tombe, et détruira ainsi la grande crainte qui obsède l’existence mortelle. » Ibid., p. 426. Cette année justement, notre fils a pu aider une adolescente, que la séparation de ses parents avait plongée dans le chagrin, à surmonter la tentation de mettre fin à ses jours.

Dieu veut que Ses enfants L’expriment. Nous rencontrons le bonheur, le succès et nous pouvons faire beaucoup pour le bien-être de ceux qui nous entourent lorsque nous nous efforçons de faire Sa volonté. Je vois cela se démontrer petit à petit dans la vie de mon fils, et quand j’entends des personnes me faire des compliments sur lui et dire combien elles apprécient sa gentillesse, cela me réchauffe le cœur.

Les idées qui m’ont aidée dans cette épreuve correspondaient à nos besoins du moment, et ce que j’ai été amenée à dire, à diverses reprises, à mon fils m’était inspiré par mes prières et mes affirmations de la Vérité. L’essentiel, ce ne sont pas les paroles ni les détails humains, mais la vérité. L’important aussi, c’est que même si un problème de ce genre dure depuis très longtemps, même si la personne semble complètement inaccessible, et quelles que soient les erreurs qui aient pu être commises, l’esprit-Christ que vivait Jésus est ici avec nous, nous instruisant, nous guidant et nous révélant constamment que c’est Dieu qui dirige, que Son amour réel et tout-puissant gouverne Ses enfants dans tous les domaines. Comme l’exprime la Bible de façon si réconfortante: « Ainsi parle maintenant l’Éternel, qui t’a créé, ô Jacob ! Celui qui t’a formé, ô Israël ! Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom: tu es à moi ! » Ésaïe 43:1.

Remarque du fils:

C’est moi qui ai été guéri. Tout ce que ma mère a rapporté est exact.

Il y a un an environ, j’étais sur le quai de la gare en revenant de l’école, lorsque j’ai été témoin d’un suicide. Un homme, à côté de moi, s’est jeté devant un train. Cela m’a fait un choc. Ce soir-là, j’en ai parlé avec ma mère. Elle m’a aidé à comprendre que le suicide ne résout pas les choses et que nous devons chercher la solution de nos problèmes.

Trois mois après, une de mes amies m’a confié qu’elle pensait à se suicider. Je lui ai dit que cela ne résoudrait rien en fait. Plus tard, elle a parlé avec une conseillère à l’école et elle a changé d’avis. Maintenant, elle envisage la vie de façon plus positive.

Remarque du mari:

Il y a plus de trois ans, notre fils a souffert de troubles émotionnels qui nous ont inquiétés, ma femme et moi. La plupart du temps, il était tantôt replié sur lui-même, tantôt animé par la colère, la rébellion et la haine. Il parlait de violence et a fait plusieurs fois allusion au suicide. Cela a duré un certain temps et il m’a semblé que des visites chez un psychologue seraient indiquées. Des rendez-vous ont été pris, mais notre fils suivait ces séances à contrecœur.

Pendant cette période, il y a eu des progrès. Il était visible qu’il faisait des efforts pour se montrer plus coopératif. Mais au bout d’un moment, les troubles et les accès de colère ont repris.

Je ne peux pas dire exactement à quel moment les choses ont commencé à bouger, mais il est devenu graduellement plus heureux. (On ne l’avait pratiquement jamais vu sourire pendant la période difficile.) Des rapports affectueux ont fini par s’établir entre lui et moi, rapports qui continuent de se développer.

Je n’irais pas jusqu’à dire que nous n’avons jamais à reprendre notre fils, mais les sautes d’humeur extrêmes, les crises de larmes incontrôlables, la haine intense et les idées de suicide ont disparu et ce, depuis trois ans. Il mène une vie sociale très active, il réussit bien à l’école. On observe aussi chez lui un excellent sens de l’humour.

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