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Apprendre que ce n’est pas la drogue qui gouverne, mais Dieu

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’avril 1990


Avant de prendre sa retraite, tout dernièrement, Mme était conseillère au service de la lutte contre l’alcoolisme et la drogue à Washington. Pendant dix-sept ans, elle a travaillé avec des gens qui se droguaient depuis des périodes allant de cinq à trente ans. Au moment où elle nous a parlé, outre ses autres tâches, elle dirigeait un groupe œcuménique d’étude biblique qui faisait partie des activités du centre de désintoxication. Nous avons demandé à Mme Long de nous parler des leçons qu’on peut en tirer. Elle serait la dernière à prétendre que le groupe d’étude biblique a rencontré un succès fracassant, mais ses remarques prouvent en tous cas que les enseignements de la Bible, toujours valables aujourd’hui, peuvent rendre la dignité et la raison d’être à ceux dont la drogue avait ruiné l’existence.

D’où est venue l’idée de ce groupe d’étude biblique ?

Parmi les hommes avec lesquels je travaille, beaucoup se considèrent comme des toxicomanes endurcis et sans espoir. Au cours d’une de nos séances, j’ai décidé de leur demander ce qu’ils pensaient de Dieu. J’ai fait un tour de table en posant à chacun la question: « Croyez-vous en Dieu ? » Ils répondaient par l’affirmative, mais leur manière d’agir les démentait. Leur dieu était la drogue. C’était elle qui dominait leur vie. J’ai essayé de leur montrer qu’ils disaient une chose et qu’ils en faisaient une autre.

L’un d’eux était si enthousiaste qu’il revenait même après les séances de discussion. Finalement, il a demandé si on ne pourrait pas créer un groupe où on parlerait uniquement de Dieu et de religion. Il est revenu deux fois à la charge, mais j’ai dit non. La dernière fois, je lui ai promis que s’il trouvait deux autres personnes intéressées par ce genre de réunion, j’irais faire la demande au directeur du centre. Il les a trouvées. Alors, je suis allée voir le directeur, qui a accepté.

Au départ, nous avons tracé ensemble quelques grandes lignes. Nous avons décidé de ne pas placer d’affiches dans le centre pour attirer les gens. Nous avons demandé à Dieu de nous guider. Nous ne forçons personne à venir. Mais de trois participants, le groupe est passé à une vingtaine. Cela fait maintenant deux ans qu’il fonctionne.

Comment expliquez-vous ce succès ?

Je l’explique par le fait que le groupe est fondé sur le concept d’un Dieu qui est l’Amour et qui aime chacun de nous sans exception. C’est cela la base du groupe, et c’est aussi la prière à laquelle je me livre avant chaque séance. Je m’aperçois que si je fais un bon travail, le groupe fonctionne bien.

Quand vous dites « un bon travail », vous voulez dire que vous priez avant ces rencontres ?

Oui. Je n’arrive pas avec un ordre du jour planifié. Les idées viennent spontanément de la prière. Les participants lancent quelquefois des questions très difficiles, ce qui m’oblige à beaucoup prier pendant que la discussion se poursuit. Je sais que Dieu m’éclairera et m’aidera. Et c’est ce qui se produit.

Par exemple, nombre de ces hommes ont commis des actes dont ils ne sont pas très fiers. Nous prenons alors l’histoire de Moïse: voilà quelqu’un qui tue un homme en voulant en défendre un autre. Mais quarante ans plus tard, Dieu se sert de Moïse pour amener toute une nation à L’adorer et pour libérer le peuple de son esclavage. C’est une histoire qui les touche, parce qu’à certaines périodes, ils se sont sentis eux aussi exclus de la sphère d’influence de Dieu, à cause de ce qu’ils avaient fait.

Un membre du groupe a dit qu’avant de venir à ces discussions (et depuis deux ans qu’il vient, il n’en a pas manqué une), il n’avait jamais pensé qu’il pouvait faire partie des enfants de Dieu. Mais quand il s’est rendu compte que sa vie était précieuse, parce que Dieu l’avait créé, il a compris que la vie d’autrui était précieuse aussi. Il a cessé de penser: « Ce type a fait ci ou ça, il faut le “buter”. »

Quels autres sujets abordez-vous ?

Nous parlons beaucoup de la famille. Nous parlons aussi des possessions, du vol; nous parlons du racisme. Nous abordons presque tous les sujets, mais dans l’optique de la Bible. Nous disons que l’homme doit suivre les ordres de Dieu.

C’est le principe de ces discussions: leur faire voir que c’est Dieu qui dirige. La Bible n’est pas un livre qu’on range sur une étagère pour le ressortir le dimanche ou à Noël, ou encore à l’occasion d’un décès ou d’un mariage. Il faut la vivre tous les jours. Je leur dis que si on tombe, il faut se relever et essayer à nouveau. Dieu est Tout, et il n’y a rien de plus formidable que de Le mettre en premier et d’aimer son prochain comme soi-même. C’est alors que nous observons le commandement, comme l’a dit Christ Jésus. Notre vie se transforme et tout va mieux.

Je les encourage à parler ouvertement de leurs problèmes. Un jour, par exemple, un gars est arrivé très perturbé. Il disait vouloir arroser son ami d’essence et le détruire par le feu. Tout le monde dans le groupe l’a aidé à voir son erreur. Non seulement il est venu à notre réunion la fois suivante, mais il nous a amené l’ami qu’il avait voulu tuer.

Un autre participant, qui luttait encore pour surmonter sa dépendance, a dit un jour: « Vous savez, c’est la première fois de ma vie que je n’ai rien pris depuis plus d’un an. » Dès son plus jeune âge, il avait fait périodiquement des séjours en maison de redressement. Il a expliqué que s’il ne se droguait pas depuis un an, c’était grâce au groupe biblique. Il s’efforçait de mettre en pratique ce dont nous venons de parler.

Nous avons eu un autre homme encore qui vivait sur la voie ferrée et qui volait. On lui a dit de lire la Bible, de prier Dieu et de Lui demander de l’aide. Il a trouvé travail et logement. Il était un peu triste de ne plus pouvoir assister aux réunions du groupe à cause de son travail. Mais je lui ai fait remarquer qu’il avait toujours sa Bible dans sa poche et qu’il pouvait l’utiliser pour résoudre bien des problèmes.

Certains viennent demander qu’on prie pour eux. Nous avons eu un homme dont le fils était né avec des lésions cérébrales. L’enfant était à l’hôpital depuis si longtemps que ses chances de survie semblaient minces. Le père nous demandait sans cesse de prier.

Nous observons des moments de prière silencieuse, à la suite de quoi, nous récitons la Prière du Seigneur. Nous avons fait cela, parce que beaucoup d’entre eux ne se sentaient pas dignes de prier, ou qu’ils ne savaient pas. Je leur ai donc dit que nous ferions une prière silencieuse; ils devaient simplement penser à Dieu et à eux-mêmes avant de réciter, tous ensemble, la Prière du Seigneur. Et maintenant, le petit garçon peut bouger et marcher. Le père est très heureux.

La raison pour laquelle, à mon avis, ce groupe fonctionne bien, c’est qu’il est fondé sur Dieu, et sur l’homme créé à Son image.

Parlez-nous de la façon dont vous vous préparez aux réunions.

J’étudie la Leçon biblique indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne, puis le poème de Mary Baker Eddy qui commence par ces mots: « Montre-moi comment, Berger, / Te suivre aujourd’hui. » Écrits divers, p. 397. Je m’y reporte souvent.

Le découragement ne vous guette-t-il pas parfois ?

Cela fait bien des années que je travaille ici. J’ai assisté à des progrès et à des changements de pensée. Mais je n’ai vu en tout que deux personnes se passer complètement de médicaments de substitution et quitter le centre. Je continue à prier et à savoir que, s’ils ont la foi, c’est comme un grain de sénevé. Il faut fonder son travail làdessus, prier pour être guidé par Dieu.

Comment garder la joie dans ce travail, et l’assurance que les efforts servent à quelque chose ?

Ce qui m’aide, je crois, c’est de connaître l’irréalité fondamentale du mal. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce), écrit au sujet de ce qu’elle appelle « la fin de l’erreur »: « Ce monde matériel devient dès à présent l’arène où luttent des forces en conflit. D’un côté il y aura la discorde et l’effroi; de l’autre il y aura la Science et la paix. La désagrégation des croyances matérielles peut sembler être la famine et la peste, la misère et le malheur, le péché, la maladie et la mort, qui passent par de nouvelles phases jusqu’à ce que leur néant se révèle. Ces troubles continueront jusqu’à la fin de l’erreur, lorsque toute discordance sera engloutie dans la Vérité spirituelle. » Science et Santé, p. 96. Ce sont des pensées comme celles-là qui me donnent la force de continuer.

Dernièrement, un ancien membre du groupe est revenu me dire que depuis six mois, il était libéré de la drogue. C’est formidable quand cela arrive. Mais c’est très difficile d’obtenir qu’ils arrêtent de se droguer et qu’ils n’y retournent pas. Apparemment, il y a au départ de nombreux facteurs d’incitation. Dès qu’on en élimine un, il en survient un autre.

Mais ce qui pèse le plus lourd, c’est qu’ils ne pensent pas pouvoir vraiment fonctionner sans l’influence d’un produit chimique, héroïne, cocaïne, alcool ou toute autre substance, dont ils croient avoir besoin pour se sentir en forme. C’est toute l’idée du groupe biblique: les aider à voir qu’ils sont déjà en forme, parce que Dieu les a créés parfaits. Il ne les a pas créés pour dépendre de substances chimiques.

Vous avez donné plusieurs exemples de changements de comportement. Est-ce l’un de vos objectifs principaux ?

Il y a eu des transformations, c’est un fait, mais le plus important, c’est de leur montrer l’unité de l’homme et de Dieu, c’est de leur faire comprendre que c’est Dieu qui dirige, et non les produits auxquels ils croient que leur vie est soumise. Nous devons beaucoup parler de la question du milieu. J’essaie de leur faire voir qu’ils créent leur propre milieu. Ils le portent en eux. Ils pensent parfois que, s’ils pouvaient changer de quartier, les choses iraient mieux. Mais ce n’est pas uniquement une question de quartier, parce que l’atmosphère se crée au-dedans de soi. Lorsqu’ils perçoivent mieux leur véritable nature, quand ils comprennent Dieu davantage, leur vie se transforme. Il se produit un changement fondamental: au lieu de dépendre de produits chimiques, ils dépendent de Dieu et de Son idée. Ils progressent alors, leur comportement change et toute leur situation aussi.

Avez-vous l’impression que votre travail soit dangereux ?

J’ai rarement peur. D’ailleurs, c’est grâce à la Science Chrétienne, grâce à l’unicité de Dieu et à la certitude qu’on ne peut à aucun moment être séparé de Lui. C’est ce qui m’empêche d’avoir peur. Il arrive de temps à autre qu’une inquiétude surgisse: par exemple, si je marche seule dans la rue et que j’entende des pas derrière moi. Mais j’essaie alors de revenir à ce que nous apprend la Science Chrétienne, de savoir que nous sommes inséparables de Dieu, et cela m’empêche d’avoir peur. C’est la seule explication possible. Car si je n’étudiais pas la Science Chrétienne, j’aurais peur.

Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à la Science Chrétienne ?

Je passais par une période de dépression; tout semblait aller de travers. Je me suis souvenue qu’à l’université notre professeur nous avait parlé du Christian Science Monitor. Quand je prenais un autre journal, il me semblait que les nouvelles ne faisaient état que de mort et d’agonie. Je me suis donc abonnée au Monitor. En le parcourant, je lisais aussi les articles religieux. Sous l’article religieux, il y avait une petite annonce pour commander Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy.

Je me suis fait envoyer un exemplaire de Science et Santé. Et j’ai commencé à le lire. C’était absolument révolutionnaire. Je me suis demandé qui pouvait être cette femme, sûrement une contemporaine. J’ai regardé à quelle date elle avait découvert la Science Chrétienne, et c’était en 1866 ! Les idées étaient pourtant si modernes ! J’ai continué à lire. Quand j’en suis arrivée à l’idée de compter sur Dieu pour les questions de santé, je me suis dit que c’était très beau, mais qu’à mon avis, ça ne marcherait pas. J’ai poursuivi quand même ma lecture et j’ai remarqué alors que certaines choses changeaient. J’ai cessé de fumer. Ensuite, j’ai arrêté de boire. Un jour où j’étais tombée malade, j’ai pensé appeler un praticien de la Science Chrétienne, mais je suis finalement retournée voir le docteur. J’ai continué tout de même à lire, sans désemparer. Quand je suis tombée malade la fois suivante, j’ai appelé un praticien et j’ai été guérie.

J’ai alors décidé d’aller à l’église et d’y emmener mon fils. L’église et l’école du dimanche lui ont beaucoup plu et il m’a suppliée d’aller voir sa monitrice de l’école du dimanche; j’ai fini par la rencontrer. C’était la seule personne de ma connaissance avec qui je pouvais parler de la Science. Une chose en a entraîné une autre, je me suis accrochée et cela a complètement transformé ma vie. J’en suis venue à m’appuyer vraiment sur Dieu.

Pearl, pourquoi faites-vous tout cela ?

L’essentiel au fond, c’est d’aimer les gens, et de savoir que si seulement ils se réveillaient, s’ils ouvraient les yeux, ils seraient libérés. Je sais que s’ils peuvent mieux comprendre Dieu et Son idée, l’homme, s’ils comprennent que l’homme est Sa ressemblance spirituelle, ils peuvent se libérer de l’emprise de la drogue et se retrouver normaux, comme tout le monde. Ils peuvent être entièrement libres. Parce que c’est un mensonge. C’est comme ça que je vois les choses. C’est une évidence pour moi.

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