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Ce qu’on peut faire quand on est traité injustement

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 1990


« Je t’aurai ! » Cette menace est bien souvent suivie de violence. De violentes représailles n’ont pourtant jamais donné pleine satisfaction, elles ont plutôt entraîné peine et souffrance.

La Bible nous parle d’un jeune homme qui, jaloux des réalisations de son frère, cherche à se venger sur lui d’une injustice imaginée. Lorsqu’il rencontre son frère dans les champs, il le tue. Les deux frères, ce sont bien sûr Caïn et Abel, dont on peut lire l’histoire au chapitre 4 de la Genèse.

A la lecture de cette histoire, nous apprenons que les deux frères avaient chacun apporté une offrande à l’Éternel. Comme Caïn était laboureur, il avait fait une offrande « des fruits de la terre ». Abel, lui, étant berger, avait apporté un agneau. La Bible nous dit que « l’Éternel porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn et sur son offrande. »

Nous sommes beaucoup à avoir trouvé, un jour ou l’autre, comme Caïn, que nos efforts n’avaient pas été reconnus. Nous nous sommes par exemple donné beaucoup de peine dans un travail, et voilà qu’un autre est choisi ou promu ! Comment réagissons-nous ? Par la colère, le ressentiment ou même peut-être par la haine de la personne que l'on a fait passer devant nous ?

Nous avons sûrement beaucoup à apprendre ici. Il est à supposer que ce n’était pas la première fois que Caïn éprouvait du ressentiment et de l’envie. Mais au lieu de tirer les conséquences du rejet, en s’élevant à un niveau supérieur de pensée, d’action et d’intention, il est tombé plus bas encore dans l’amertume qu’il s’était lui-même imposée. Les émotions incontrôlées le conduisirent à un acte irréfléchi. La jalousie de Caïn occulta toute pensée rationnelle et il tua son frère. Était-ce une solution ? Certainement pas ! Caïn n’y gagnait rien, bien au contraire, car il a dû, toute sa vie, porter les stigmates d’un proscrit et d’un meurtrier. En fait, la faute ne venait ni d’Abel ni des réalisations supérieures de ce jeune frère, elle était imputable à l’état de pensée de Caïn.

Il est possible de se demander pourquoi les fruits de la terre apportés par Caïn n’avaient pas été agréés. Dans son commentaire biblique, Dummelow fait une remarque très intéressante à propos de l’offrande de Caïn: « De nombreux passages indiquent que le facteur décisif dans l’acceptation ou le rejet d’un adorateur était la disposition d’esprit dans laquelle celui-ci approchait de l’autel. » J. R. Dummelow, The One-Volume Bible Commentary (Commentaire biblique en un volume) [New York: The Macmillan Co., 1936], p. 11.

On voit donc que ce n’est pas l’objet de l’offrande qui compte, mais l’état de pensée dans lequel se fait le don. Apparemment, la pensée de Caïn était moins spirituelle que celle de son frère. Mais, au lieu de tirer parti de la réprimande, Caïn s’irrite, se trouble et se montre incapable, en conséquence, d’écouter comme il convient le message divin. (Pour écouter la voix de Dieu, il faut avoir une pensée calme et réceptive.) Si Caïn avait écouté, il ne l’aurait pas regretté, car Dieu lui avait dit: « Pourquoi es-tu irrité, et pourquoi ton visage est-il abattu ? Certainement, si tu agis bien, tu relèveras ton visage. »

Nous formons des projets personnels, mais il y a peut-être mieux pour nous. En effet, si nous laissons l’Entendement divin qui sait tout diriger nos pas, il se présentera des possibilités auxquelles nous n’avions peut-être même pas pensé, et il s’ensuivra des bénédictions mieux adaptées à nos besoins personnels.

De nombreuses erreurs peuvent se commettre quand on met en avant la volonté, les opinions humaines et la personnalité, au lieu de se soumettre humblement, par la prière, à la volonté divine. La colère ne nous donne jamais raison. Ce qu’il faut, c’est une guérison dans la pensée au sujet de la personne et de la situation.

Lorsque nous luttons pour surmonter une déception ou le désir de vengeance, nous devons marquer une pause et examiner calmement nos mobiles. Nous laissons-nous animer par l’opinion humaine ou la colère ou bien avons-nous pris le temps de prier notre Père céleste, l’Amour divin, pour Lui demander de nous guider et de nous protéger ? Mary Baker Eddy résume en quelques mots l’erreur de l’acte de Caïn. Elle écrit dans Science et Santé, le livre d’étude de la Science Chrétienne: « Jaloux du présent de son frère, Caïn cherche à tuer Abel, au lieu de faire de sa propre offrande un tribut plus digne pour le Très-Haut. »

Pour que notre contribution soit plus valable, il nous faudra peut être tout recommencer et restructurer pensées et plans. Nous ne devrions pas considérer cela comme une charge, mais plutôt comme un mûrissement, comme l’occasion merveilleuse d’accentuer nos efforts et de développer plus parfaitement les capacités et les talents que Dieu a donnés à chacun en particulier. On ne peut rien perdre de vraiment bon en agissant ainsi.

Non seulement le recours à l’unique Entendement débarrasse la pensée des « détritus » accumulés par les faux raisonnements, mais cela ouvre aussi des canaux permettant la circulation de pensées saines et constructives. Au lieu de nous laisser aller à nous apitoyer sur notre sort, interrogeons-nous: Quelles sont les possibilités que Dieu me donne et comment les traduire dans la vie quotidienne ? Par une phrase merveilleuse, Science et Santé indique ces possibilités infinies: « Dieu exprime en l’homme l’idée infinie qui se développe à jamais, et qui, partant d'une base illimitée, s’élargit et s’élève de plus en plus. »

Cet homme, l’homme spirituel, c’est ce que nous sommes tous en réalité, comme chacun peut le prouver, pas à pas, grâce à la Science Chrétienne. Lorsque nous nous tournons vers notre Père-Mère Dieu pour être guidés et dirigés, nous mettons notre confiance dans le plus grand pouvoir qui soit, et nous pouvons être certains que ce qui apparaît sur le moment comme une perte humaine se transformera en un gain de compréhension spirituelle, gain qui entraîne toujours une amélioration sur le plan individuel. Caïn disposait autant qu’Abel de l’assistance et du pouvoir de Dieu, mais Caïn ne s’est pas prévalu de cette aide divine. Faire dépendre nos réalisations de nos aptitudes personnelles nous limite forcément, alors que le fait de nous percevoir comme l’enfant de Dieu, exprimant des qualités divines, développe en nous des talents et des possibilités dont nous n’avions peut être pas conscience jusque-là.

L’idée que la construction de l’identité doive parfois s’accompagner d’agressivité, voire de violence, est très répandue de nos jours. Il est juste, en toutes circonstances, de défendre ses droits. Cela peut demander beaucoup de courage face à l’intimidation et à la répression. Mais toute solution permanente devra se fonder sur l’amour et la compréhension. Nous trouvons notre identité véritable en prenant conscience de notre unité avec notre tendre Père-Mère Dieu, qui révèle la fraternité des hommes.

Ayant parcouru de nombreux pays du monde méditerranéen et rencontré des gens de races et d’éducations différentes, l’apôtre Paul discernait si nettement l’unité de l’homme avec Dieu qu’il fut à même d’écrire: « Car vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ... Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. » Comprendre cela nous donne un pouvoir bien plus considérable que tout accomplissement humain personnel.

Dans le royaume des cieux, il n’y a ni perdants ni élite privilégiée. Le succès d’un autre ne peut amoindrir ni éclipser nos qualités spirituelles individuelles, car chaque identité est unique et complète, puisqu’elle exprime le seul Entendement. En tant que reflet de l’Entendement infini, nous exprimons tous la beauté et l’intelligence sur un plan individuel illimité. Étant donné que le royaume des cieux est à notre portée dès maintenant, nous avons tous la possibilité de manifester ces qualités dans la vie courante. Chacun de nous peut affirmer avec confiance qu’il est l’enfant bien-aimé de Dieu. Nous possédons chacun notre identité particulière et personne ne peut nous la dérober ni nous empêcher d’exprimer les qualités que Dieu nous a accordées.

La présence et le pouvoir de Dieu, Son amour qui embrasse tout, sont à notre portée dès maintenant, à votre portée et à la mienne, sans exception possible: c’est une fontaine jaillissante, une source d’idées spirituelles à la libre disposition de tous, et qui apporte la libération et le progrès.

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