La grande question de la guérison chrétienne reste en suspens dans la pensée du public et dans les règlements officiels. Bien entendu, aucun autre débat de société ne touche autant les Scientistes Chrétiens dans leur vie même. Pour ceux qui connaissent cette méthode de guérison de longue date, ou qui l'ont même connue toute leur vie, il semble parfois presque impossible de comprendre la controverse qui entoure le traitement par la prière.
Sans nul doute, des facteurs d'ordre culturel, religieux, politique et personnel jouent un rôle dans la polémique. Mais ne pourrait-on ramener le débat à un point essentiel concernant le Fondateur même du christianisme ? Car, même pour des chrétiens sincères, l'image de Christ Jésus souffrant est souvent plus parlante que les récits évangéliques des guérisons et de la résurrection. Nous connaissons personnellement la souffrance, alors que la possibilité que l'Amour divin absolu l'emporte complètement semble... comment dire ? inimaginable ?
Avant d'avoir été témoin de guérisons par la Science ChrétienneChristian Science (´kristienn ´saïennce), il est possible qu'on ait déjà connaissance de l'existence de gens qui guérissent par la prière. Mais il peut sembler relever du domaine du vœu pieux, voire pire, que de s'attendre réellement à ce que des états physiques bien visibles, souvent effrayants, puissent être modifiés par un recours individuel et spirituel à un Dieu invisible.
Il est juste de dire que l'attitude générale à l'égard de la vie comporte une certaine dose de fatalisme. Qui ne connaît le dicton: « Nous mourrons tous un jour » ? Les considérations statistiques et les expressions du genre « son heure avait sonné » sont répandues partout. Par contre, le commandement de Jésus: « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait » Matth. 5:48., n'est pas fréquemment évoqué. Pour bien des gens, il semble étrange, voire inconcevable, d'entendre un Scientiste Chrétien de sa connaissance parler de la perfection spirituelle de l'homme, ou dire qu'il a « travaillé pour savoir » que l'homme est « l'enfant parfait de Dieu ».
Si l'on n'a encore jamais fait l'expérience de la guérison par la Science Chrétienne, il paraît plus sensé de cultiver une sorte de fermeté d'âme, de stoïcisme, qui permette d'espérer que tout aille pour le mieux, tout en se préparant au pire. C'est peut-être ainsi que nous autres, êtres humains, essayons souvent de nous tirer tant bien que mal des difficultés que la vie nous réserve.
Et pourtant, au milieu de ces sentiments si contradictoires, il existe des hommes et des femmes pour entrevoir une vérité si irrésistible, si pleine d'humanité et de compassion, qu'ils font don de leur existence à cette réalité morale et spirituelle qui transcende le fatalisme. Nous gardons la mémoire de ces personnages, certains profondément croyants, d'autres difficiles à classer: Abraham Lincoln, Florence Nightingale, Mère Teresa, Albert Schweitzer, Gandhi, Dag Hammarskjöld, Eleanor Roosevelt, Martin Luther King; chacun de nous peut dresser sa liste personnelle.
L'un des grand défis que pose la Science Chrétienne est analogue au problème que soulève l'exemple de ces personnages. Pour essayer de comprendre la grandeur de ces êtres, il faut être prêt à céder à une vision nouvelle, à un sentiment libéré de la destinée spirituelle de l'homme. De même, pour comprendre qu'une vie épousant la régénération spirituelle et la guérison chrétienne est chose normale, il faut céder à un nouvel ordre de pensée et d'espérance.
Comment s'y prendre pour découvrir la réalité spirituelle de la vie, une réalité susceptible d'élever hommes et femmes à la perception effective de la Vérité et de l'Amour divins, qui constitue le but ultime de l'existence ?
Quiconque entrevoit ce qu'est la Science Chrétienne centre sa recherche sur la guérison spirituelle. C'est la guérison qui révèle peu à peu la sainteté de l'homme, sainteté qui constitue le lien entre notre vie actuelle et la réalité de la nature de l'homme, expression de l'être de Dieu.
Une guérison par la Science Chrétienne peut être perçue, à tout moment, comme une affaire privée, extrêmement personnelle. C'est bien ce qu'elle est pour celui qui souffrait et qui se sent délivré du péché, de l'injustice ou de la maladie. Mais comme le premier reflet de lumière, encore timide, qui naît sous l'horizon et qui illumine le ciel du matin, cette guérison annonce une aube spirituelle qui finit par chasser l'obscurité de tout le pays.
Une fièvre qui tombe, des os fracturés qui se ressoudent à la perfection, des tissus qui reprennent leur forme et leur couleur naturelles, un coeur brisé qui trouve le réconfort, pour prendre ensuite son essor avec un renouveau d'espoir et de foi dans le pouvoir de l'Amour divin, tout cela nous annonce que la haine entre les nations, les races et les classes sera un jour complètement surmontée. Les œuvres de guérison du christianisme que présente le Nouveau Testament ont débuté par ces paroles: « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée ! » Luc 2:14. Bien que la guérison physique d'un homme ou d'une femme, accomplie par Jésus, fût très personnelle, cette forme de guérison n'en indiquait pas moins la révélation complète de notre véritable identité à l'image et à la ressemblance spirituelles de Dieu, affranchie du péché, libérée de la maladie, identité de ceux qui sont, en définitive, « cohéritiers de Christ » Voir Rom. 8:17..
Il se peut que la cause de la Science Chrétienne reste à jamais incomprise ou diffamée par ceux qui n'en ont pas vu les œuvres de guérison. Même après de longues années d'expérience de la Science Chrétienne, il demeure parfois difficile à l'intellect humain d'en saisir toute la beauté et la puissance. Mais pour ceux qui ont senti le pouvoir de guérison de cette Science et qui ont commencé à prendre conscience du vrai potentiel de la vie, il existe de nos jours de nouvelles possibilités de se consacrer au ministère de la guérison et de parler logiquement de la guérison chrétienne au genre humain.
Ce qui anime ce ministère, c'est une idée profondément réaliste. C'est ce que disait Mary Baker Eddy, Découvreur de la Science Chrétienne, en ces termes: « L'histoire se répète; demain procède d'aujourd'hui. Mais les grâces du Ciel sont formidables: elles nous appellent à des devoirs plus élevés mais ne nous libèrent pas de nos responsabilités...
« Dans notre égoïsme, nous avons demandé, avant de discuter avec le monde le grand sujet de la guérison chrétienne, de pouvoir attendre que ce siècle soit parvenu à une religion plus pratique et plus spirituelle, mais il nous fut répondu: “Il n'y aurait pas alors de croix à porter, et il serait moins nécessaire de publier la bonne nouvelle.” » La guérison chrétienne, p. 1.
Voilà une réponse qui s'adresse à notre résolution chrétienne et à notre sincère préoccupation du bien de l'humanité.
