Chaque fois que je lis la splendide histoire de Noël dans l'Évangile de Matthieu, quel que soit le moment de l'année, j'éprouve un élan de gratitude pour cet homme humble et pieux, ce héros méconnu de l'histoire, le doux, le paisible Joseph. Lorsqu'il apparut que sa fiancée attendait un enfant — enfant dont il ne pouvait être le père — il fit taire tout sentiment personnel et manifesta une grande compassion envers Marie, sa jeune fiancée tant aimée. Au lieu de divorcer publiquement et de la livrer au ridicule, il voulut rompre secrètement, jusqu'au moment où l'ange du Seigneur lui apprit l'origine de l'enfant.
Comme Joseph devait être proche de Dieu, pour accepter ce message angélique qui lui venait par un rêve ! Quelle inébranlable confiance en Dieu ne devait-il pas posséder pour admettre aussitôt sans arguments que l'enfant était conçu du Saint-Esprit et deviendrait le Sauveur annoncé ! Joseph dut avoir une pensée très spiritualisée pour accepter la possibilité d'une telle naissance, pour soigner tendrement et protéger cet enfant qui n'était pas le sien, pour conserver son affection à sa chère Marie. Son obéissance s'exprima une nouvelle fois lorsqu'un ange lui dit, dans un autre rêve, d'emmener Marie et son enfant en Égypte, et que, par la suite, on lui dit à quel moment revenir, et finalement où s'installer.
Quel exemple de réceptivité spirituelle ! Et la Bible ne foisonne-t-elle pas d'histoires émouvantes démontrant qu'une foi totale en Dieu permet d'entendre Ses messages — Ses anges — et que l'humble obéissance à ces messages apporte d'immenses bénédictions ? Christ Jésus, bien sûr, nous a donné le parfait exemple de cette manière d'écouter Dieu avec humilité et obéissance. Et l'on peut aussi en trouver d'autres, en particulier parmi les personnages de la Bible qui se montrèrent spirituellement proches de Dieu, comme Noé, Moïse, Débora, Élie, Ésaïe, Néhémie, Élisabeth et Zacharie, les disciples ou Paul.
Comment pouvons-nous devenir si proches de Dieu que nous manifestions aussi cette réceptivité constante à l'inspiration divine ? La Science Chrétienne nous l'indique: c'est par la prière, prière associée à une vie chrétienne et illuminée par l'étude régulière de la Bible et du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy. Quoique la Clef des Écritures soit seulement le titre de la section finale, spécifiquement consacrée à l'interprétation des Écritures, le livre tout entier est effectivement une « clef » grâce à laquelle les vérités qui sont exposées dans la Bible s'ouvrent et revêtent des significations plus profondes. Lorsque nous lisons cet ouvrage, les enseignements et les événements bibliques, sans rien perdre de leur valeur littérale, s'élèvent à un sens plus spirituel.
On acquiert, par exemple, une meilleure compréhension d'énoncés tels que ce commandement de Paul: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ. » Phil. 2:5. Comprendre que nous pouvons revendiquer cet Entendement divin que Jésus exprimait si parfaitement nous permet d'accepter les intuitions et les conseils que nous en recevons. Cela nous aide à nous détourner des manifestations matérielles pour aller vers les faits spirituels. C'est ce qui remplit notre conscience de pensées chrétiennes intelligentes. Joseph aurait-il obéi à l'ordre d'accepter Marie et son enfant s'il avait admis, ne fût-ce qu'un instant, l'évidence matérielle plutôt que le message angélique ?
Parvenir à maîtriser des sentiments vils tels que la colère, le ressentiment, la haine, le pharisaïsme et bien d'autres encore, en rejetant les pensées ou les impulsions mauvaises et égocentriques, cela augmente notre réceptivité à ces messages angéliques qui viennent constamment à nous. Mary Baker Eddy décrit ainsi les anges: « Pensées de Dieu se communiquant à l'homme; intuitions spirituelles, pures et parfaites; l'inspiration de la bonté, de la pureté et de l'immortalité, neutralisant tout mal, toute sensualité et toute mortalité. » Science et Santé, p. 581.
Quand nous sommes réceptifs aux pensées angéliques, la bataille n'est pourtant qu'à moitié gagnée; il faut encore absolument spiritualiser la pensée. Se croiser les bras en disant qu'on laisse agir Dieu n'est pas la Science Chrétienne ! Après avoir reçu cette intuition, il est capital d'entreprendre les démarches humaines nécessaires, puis, ayant de nouveau écouté, de passer à l'étape suivante. La première démarche de Joseph fut d'accepter Marie et l'enfant. Il continua ensuite d'écouter les messages angéliques et d'y obéir. Il faut se montrer prêt à entreprendre toute l'action nécessaire et à la mener à son terme. Nous ne pouvons permettre aux pensées négatives ou à l'apathie de nous faire abandonner en cours de route. Dans un article intitulé « Obéissance », Mary Baker Eddy écrit: « Assurez-vous que Dieu vous indique le chemin; puis, hâtez-vous de le suivre en toute circonstance. » Dans le même paragraphe, elle dit aussi: « Dieu est la source de la lumière, et Il illumine notre chemin lorsque nous sommes obéissants. » Écrits divers, p. 117.
Le monde doit beaucoup à Joseph. Il avait été préparé spirituellement à la mission qu'il remplit si bien: protéger et soigner tendrement l'enfant Jésus, afin que puisse s'accomplir la mission du Messie. Même si le rôle de chacun ne doit jamais revêtir l'importance historique de celui de Joseph, nous ne devons pas manquer de remplir la fonction que Dieu nous a attribuée; nous ne devons pas permettre aux priorités du monde de nous empêcher de recevoir l'inspiration et les intuitions divines. En priant, en écoutant et en agissant avec promptitude et obéissance, nous aussi, nous pouvons accomplir notre mission avec assurance.
