La vision dépend de la lumière, c’est un fait. Dans le noir absolu, l’œil humain ne voit rien. Mais lorsque la moindre parcelle de lumière dissipe les ténèbres, ombres et formes apparaissent. Une augmentation de lumière améliore la visibilité; ce qui semblait caché se révèle. Lorsque la lumière est totale, non seulement les moindres détails apparaissent à la vue normale, mais on a bien plus encore: la couleur resplendit !
Il est clair que, pour la plupart des gens, la vision se définit par ce qu’embrasse l’œil humain. La vue offre un système de référence à partir duquel nous observons le monde qui nous entoure et répondons à ce qu’il exige de nous.
Il existe pourtant une autre façon de voir, — « voir vraiment » pourrait-on dire — qui est encore plus importante pour l’humanité. Pareille déclaration peut sembler bien surprenante à la pensée humaine qui, d’ordinaire, n’attache pas grand intérêt à ce qui sort du cercle immédiat du monde physique. Et pourtant, seule notre vision spirituelle peut nous permettre de discerner ce qui constitue véritablement la réalité.
C’est au moyen de la vision spirituelle que nous pouvons plonger le regard dans la réalité de Dieu et de la création. Nous apprenons qui nous sommes vraiment, idée de l’Entendement divin, image et ressemblance spirituelle de Dieu, et nous saisissons alors la nature du but que Dieu donne à notre vie.
De plus, l’exercice de cette « vue véritable » a un pouvoir guérisseur qui peut, dans l’existence humaine, rendre sa fonction normale à notre vue, quand bien même celle-ci semblerait diminuée du fait de l’âge, d’un accident, de la maladie ou de l’hérédité. A mesure que, grâce au discernement spirituel, nous découvrons la réalité divine, nous voyons notre vie s’élever au-dessus des limitations inhérentes au modèle humain de mortalité et de conditions physiques variables. Nous discernons la voie du progrès spirituel et prenons les mesures mentales et morales nécessaires à la régénération.
Ayant acquis une image claire de la réalité divine, la création spirituelle, infinie, entièrement bonne de Dieu, nous acquérons aussi dès maintenant une plus grande capacité de discerner tout ce qu’il est nécessaire de voir. Rien de ce qui a besoin d’être connu ne peut rester à jamais caché si nous portons régulièrement les regards vers la Vérité divine dans nos efforts pour travailler à notre salut et consacrer notre vie au service de Dieu. Le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, affirme: « Lorsque nous trouverons le chemin en Science Chrétienne et que nous reconnaîtrons l’être spirituel de l’homme, nous verrons et comprendrons la création de Dieu — toutes les splendeurs de la terre et des cieux et de l’homme. » Science et Santé, p. 264.
La vision spirituelle est avant tout une fonction de la conscience spirituelle. Elle ne nécessite ni organe physique, ni cristallin, ni rétine. La vision spirituelle est entièrement indépendante de l’état matériel. Elle a des possibilités illimitées, une portée infinie. Son image est toujours distincte et précise, jamais déformée.
De même que la vue humaine dépend de l’illumination, de même la vision spirituelle nécessite la lumière. Mais cette lumière, tout comme la vision véritable qu’elle procure, n’est pas physique. Elle est divine. Pour pouvoir comprendre la nature illimitée et la clarté incroyable de la vision spirituelle de l’homme, il nous faut saisir quelque peu la nature de la lumière qui permet à une telle vision de fonctionner.
La source de cette lumière, c’est Dieu, qui est l’Entendement omniscient et omnipotent. L’intelligence de l’Entendement étant partout présente, la lumière de l’Entendement est aussi présente en tous lieux. Rien ne peut voiler l’expression de l’intelligence infinie.
L’intelligence divine est entièrement spirituelle. Elle n’est ni limitée, ni contenue, ni transmise par la matière. Les limites de la matière ne peuvent restreindre l’intelligence divine. Aucun nuage ne peut la dissimuler, aucun mur ne peut l’exclure, aucune action ne peut l’amoindrir. Ce qui est vrai de l’intelligence de Dieu l’est aussi de la lumière de Dieu.
Du fait que la lumière qui a sa source en Dieu est éternelle, sans limites et sans voile, la vision spirituelle qui dépend uniquement de cette lumière ne saurait s’obscurcir. La vision spirituelle n’est pas affectée par l’âge, les accidents ou la maladie, car elle ne connaît ni âge, ni accidents, ni maladie. Ce sont des croyances mortelles qui n’ont pas leur place dans l’intelligence pure, infinie, intemporelle de Dieu, où on ne leur accorde aucune foi.
Les croyances auxquelles on n’accorde aucune foi sont des croyances sans pouvoir. Elle ne peuvent amoindrir la vérité, elles ne peuvent non plus diminuer les capacités de l’homme créé par Dieu, reflet de l’Entendement divin infini. Dans un paragraphe de Science et Santé où Mary Baker Eddy parle de la vision spirituelle, elle déclare: « Tout ce qui est gouverné par Dieu n’est jamais pour un instant dépourvu de la lumière et de la puissance de l’intelligence et de la Vie. » Ibid., p. 215.
Christ Jésus a démontré le pouvoir que possède la lumière divine de donner une vision intégrale. Le Maître pouvait non seulement scruter profondément la réalité spirituelle et maintenir la clarté de sa vision sans la moindre teinte de matérialisme, mais il pouvait aussi guérir les autres grâce à sa pureté et à son discernement parfait de la véritable création. Il guérit les boiteux, les sourds, les aveugles, y compris un aveugle de naissance. Nous lisons dans le Nouveau Testament que, lorsque Jésus vit cet homme qui était né aveugle, il dit que c’était là une occasion pour « que les œuvres de Dieu soient manifestées en lui » Jean 9:3.. Et Jésus rétablit la vue de cet homme. La lumière spirituelle de la Vérité divine, que rien ne saurait voiler, fut rendue manifeste.
Parlant de sa découverte de la Science Chrétienne et des lois de la guérison divine que pratiquait Jésus, Mary Baker Eddy signale la nécessité de purifier sa pensée. Elle écrit: « La confiance que nous accordons aux choses matérielles doit être remplacée par une perception des choses spirituelles sur lesquelles nous devons nous appuyer. » Rétrospection et introspection, p. 28. On peut assurément dire la même chose de ce qu’il faut faire pour comprendre la nature infinie de la lumière divine et pour démontrer la réalité de la vision intacte.
Il arrive cependant que nous ne nous sentions pas la capacité de prouver des vérités si grandes, ou que nous croyions connaître trop peu la réalité divine. Il est alors encourageant d’entendre décrire les premiers pas de notre Leader sur le chemin de la découverte spirituelle. Juste avant de dire qu’il faut remplacer la confiance que nous accordons à la matérialité par une spiritualité plus profonde, Mary Baker Eddy cite, à la page précédente, un poète du XIXe siècle: « Dans le langage de Longfellow: —
Mais les mains faibles et impuissantes,
Tâtonnant aveuglément dans l’obscurité,
Touchent la main droite de Dieu dans cette obscurité
Et sont relevées et fortifiées. »
Puis elle ajoute un peu plus loin: « La main divine me conduisit dans un nouveau monde de lumière et de Vie, un nouvel univers — ancien pour Dieu, mais nouveau pour Sa petite enfant. » Ibid., p. 27.
Dans ce « nouvel univers », nous découvrons qu’en fait il n’existe pas de ténèbres. Tout est lumière, pleine lumière, lumière radieuse. La vision de l’homme ne saurait s’affaiblir. Formes et contours sont à jamais distincts. Il est possible de contempler toutes les œuvres glorieuses de Dieu. Et la couleur ? Nous n’en avons sans doute qu’une vague idée dans cette vie humaine, mais dans le royaume de Dieu, elle doit être magnifique.
