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Aimer suffisamment pour ne voir que la réalité

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de novembre 1987


Il y a quelques années, ma fillette jouait dans les bois entourant notre maison et je la surveillais par la fenêtre. Cela faisait un bon moment qu’elle était parfaitement immobile, dans une position recroquevillée, aussi décidai-je de sortir voir ce qui se passait.

En m’approchant, je pus me rendre compte qu’il ne s’agissait pas d’un jeu ! Elle était terrorisée — tremblante de peur — le devant de son tricot trempé de larmes.

Ce qu’elle regardait ressemblait à un serpent enroulé autour d’un arbre, et elle faisait exactement ce qu’un ami lui avait recommandé de faire dans une telle situation: elle s’efforçait de rester immobile.

De sa place, j’avais aussi l’impression que c’était un serpent. Mais en m’approchant, je vis que ce n’était qu’une sorte de lierre poussant sur l’arbre. Dans un grand élan d’amour et de compassion, je pris mon enfant dans mes bras en lui expliquant de quoi il s’agissait: ce n’était pas un serpent mais une plante grimpante, et même si cela avait été un serpent, son Père-Mère Dieu était toujours avec elle, la protégeant de tout danger. Puis doucement, je l’ai portée jusqu’à la plante pour qu’elle puisse se rendre compte par elle-même de son illusion.

Cet incident m’a tellement touchée que, depuis, je m’en sers comme point de comparaison pour juger ma position de « Scientiste Chrétienne qui prie pour guérir les maux de l’humantié ». Je ne cesse d’affirmer que nous ne devons pas nous contenter de savoir, d’un air suffisant, que la peur ou la souffrance d’une autre personne n’ont pas de base réelle dans l’infinité spirituelle et la bonté de la création de l’Amour divin. Ce qu’il faut au métaphysicien, c’est un amour si désintéressé, si débordant de tendre et inlassable sollicitude, que les victimes de l’illusion mortelle seront littéralement soulevées dans les bras du Christ pour y trouver réconfort et guérison. Cette idée-Christ exhale une compassion si profonde pour l’humanité que le guérisseur chrétien est prêt à abandonner avec joie le moi afin de servir autrui. Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Le médecin qui manque de sympathie à l’égard de son semblable est dépourvu d’affection humaine, et nous avons l’autorité apostolique pour demander: “Celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ?” Dépourvu de cette affection spirituelle, le médecin manque de foi en l’Entendement divin et il n’a pas cette récognition de l’Amour infini qui seule confère le pouvoir guérisseur. » Science et Santé, p. 366.

Il est évident que ma petite fille n’avait jamais été réellement en danger, et pourtant elle était bien terrorisée. Quelle mère aurais-je été si, indifférente, je n’avais pris soin de la libérer de son illusion ? Qu’une telle attitude puisse être considérée comme un sacrifice, voilà qui n’effleurera jamais la pensée de quiconque ressent l’amour maternel authentique. C’est là ce que la maman souhaite faire de tout son cœur. D’ailleurs, rien ne pourra l’empêcher d’agir ainsi. La mère exprime en fait la spontanéité de l’Amour divin.

Il en est de même du véritable guérisseur scientifique: il lui faut être si débordant de compassion chrétienne que prier pour son semblable, comprendre que chacun est en vérité la manifestation de l’Esprit, Dieu, donc affranchi de toutes prétendues lois et conditions matérielles, ne lui apparaît pas non plus comme un sacrifice. Le guérisseur sait, grâce aux enseignements et aux démonstrations de Christ Jésus, ainsi que par expérience, que la matérialité est une fausse croyance qui disparaît toujours, conformément à la loi divine, lorsqu’on devient conscient de la vérité spirituelle. Le métaphysicien ne peut donc faire autrement que d’en appeler au Christ, la Vérité, en faveur de l’humanité, tant qu’il reste dans la pensée mondiale la moindre suggestion de pauvreté, de péché, de maladie ou de mort. Le moi véritable de chacun de nous se trouve en Christ, la manifestation divine de Dieu, d’où il s’ensuit que l’amour universel, impartial, est inhérent de notre nature même.

Comme moi qui, aimant ma fille, ne pus feindre d’ignorer sa situation fâcheuse, ainsi le véritable guérisseur chrétien, qui a appris à aimer de l’amour désintéressé du Christ, ne peut absolument pas fermer les yeux sur l’erreur, tout en sachant que, dans la réalité spirituelle, l’erreur est irréelle. Il aime trop son prochain et son Père céleste pour permettre à un tel mensonge de se perpétuer, mensonge qui met en cause la bonté et l’honneur de la Divinité. Il sait que Dieu est la source unique du bien et ne produit que le bien.

Un vrai Scientiste Chrétien, feindre d’ « ignorer » la maladie et le péché ? Jamais ! Il y a un abîme entre l’attitude qui consiste à fermer les yeux sur un mensonge et celle qui conduit au contraire à déployer tous les efforts nécessaires pour l’annihiler, afin de pouvoir reconnaître et exercer l’autorité qui est conférée à l’image spirituelle incontestée de Dieu, ce que chacun de nous est en vérité.

A celui qui, au lieu de considérer la matière comme une croyance, la prend pour une réalité, la pratique de la Science Chrétienne peut, il est vrai, sembler friser le refus d’affronter des problèmes dont on ne peut nier qu’ils soient réels et objectifs. Mais c’est uniquement parce qu’il n’a pas encore été compris que ce que nous vivons est subjectif, jamais séparé de notre pensée.

Une étude inspirée de la Bible et des enseignements de la Science Chrétienne nous apprend que Dieu est l’Entendement — une conscience divine, infinie, unique, incluant tout — et que l’homme est l’image spirituelle ou idée de l’Entendement.

Quelle est la méthode de création de l’Entendement divin ? N’estce pas ceci: Dieu a conscience de quelque chose et cette conscience s’exprime en l’homme ? L’Entendement, Dieu, crée par le processus de la connaissance; par conséquent, ce qu’Il ne « connaît » pas n’est pas créé: cela n’existe pas.

Pour reprendre cette idée, on ne peut pas dire que Dieu, qui voit tout, perçoit quelque chose qui est déjà là, lui donnant ainsi validité ou réalité. C’est l’inverse qui se produit: Dieu « voit » de façon spirituellement mentale et cette perception cause l’existence. La Bible déclare: « Dieu vit que la lumière était bonne. » Gen. 1:4. Toute création est, en réalité, la manifestation de l’Entendement parfait qui est Dieu. Et Dieu fit tout ce qui fut fait et le « vit » bon.

Notre existence humaine est l’état subjectif, ou la manifestation, de ce que nous acceptons comme réalité; cette existence est harmonieuse dans la mesure où nous reconnaissons et démontrons que l’Amour divin est la source véritable de notre être, qu’il est notre Entendement, notre Ame même.

Ainsi, sur un plan humain, chacun vit dans un monde qui est essentiellement de sa fabrication. Ce qui nous arrive découle surtout de ce que nous entretenons dans notre conscience. Rien ne survient qui ne soit accepté dans la conscience, encore que certains effets puissent se produire parce que, sans le vouloir, nous permettons à diverses croyances, nourries par l’ensemble des hommes, de s’imposer à nous. Bien que nous ne nous en rendions pas toujours compte, c’est nous qui sommes « au volant ». Dans la mesure où nous suivons l’exemple de Christ Jésus et où nous n’identifions l’homme qu’à Dieu seul, dans cette mesure, l’erreur matérielle n’existe absolument pas nous, car elle n’est pas « créée » dans notre existence.

Il s’ensuit que le mal, la maladie, les anomalies n’existent pas, de façon objective, en dehors de notre pensée, avec la possibilité pour nous de les voir ou de feindre de les ignorer. Si nous tombons d’accord avec l’entendement charnel pour les voir, c’est ce qui les crée, apparemment, dans notre existence. Mais l’entendement charnel ou mortel, n’a pas d’entité réelle. Comme cet entendement est l’opposé supposé de la totalité de Dieu, il n’a pas d’intelligence qui lui permette de connaître quoi que ce soit.

Nous pouvons refuser de nous imaginer « créateur associé » de l’entendement mortel dans la vision illusoire, trompeuse (et par là, cause) de l’erreur dans la croyance humaine. Nous n’avons rien de commun avec les trois singes qui refusent de dire, de voir ou d’entendre le mal, ce mal que l’on croit être objectif et réellement présent. Science et Santé explique: « L’entendement mortel voit ce qu’il croit aussi certainement qu’il croit ce qu’il voit. » Science et Santé, p. 86. Et ailleurs, le livre d’étude donne ce conseil: « Effacez l’erreur de la pensée, et l’erreur ne se manifestera pas. » Ibid., p. 40.

Nous n’aimons ni notre prochain ni nous-mêmes lorsque nous sympathisons avec les fausses croyances relatives à l’homme et à la création, puis tombons d’accord avec elles. Celles-ci prétendent contredire les vérités spirituelles, et leur fausseté a déjà été prouvée maintes et maintes fois par les guérisons spirituelles effectuées par Christ Jésus, le chrétien par excellence, et ses disciples de jadis et d’aujour-d’hui. Ainsi le Scientiste Chrétien ne feint pas d’ignorer ce qu’il est nécessaire de corriger; mais il refuse certainement de « voir » comme réel ce qui n’est pas vraiment là !

Parlant de l’aptitude de ses disciples à percevoir la réalité par le sens spirituel et non par la vue matérielle, invertie et fausse, Jésus déclara: « Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. » Auparavant, il avait béni ses disciples ainsi: « Heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! » Matth. 13:17, 16.

Ma fillette fut effrayée de ce qu’elle voyait, bien que cela n’eût aucune base réelle. Puis, après éclaircissement, l’illusion fut dissipée de façon absolument irréversible. Jamais plus l’enfant ne prit cette plante grimpante pour un serpent. De la même façon, l’autorité du Christ, la Vérité, vient à la conscience humaine, dissipant les conceptions mesmériques erronées qui prétendent occasionner la souffrance, et alors la guérison s’accomplit.

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