S’il est relativement aisé de repérer les conquêtes de la technologie et les améliorations survenues dans les conditions de vie matérielle des hommes, à mesure que la civilisation poursuit sa progression, il y a cependant un élément de progrès encore plus important qu’il n’est pas si facile de mesurer par la seule observation de la quantité de « choses » qui nous entourent et de leur sophistication. Cet élément, c’est la qualité de la pensée humaine et ce qu’il en résulte sur l’idée que les gens se font de leur but dans la vie, de leur propre mérite et de ce qui peut leur procurer de vraies satisfactions.
Plutôt que d’accepter d’emblée l’idée que le progrès consiste essentiellement à disposer d’un téléphone sans fil ou à pouvoir franchir l’Atlantique dans des avions supersoniques, pour aussi utile que soit tout cela, peut-être vaudrait-il mieux se poser différemment la question de la nature réelle du progrès. Nous pourrions nous demander, par exemple, si dans le monde d’aujourd’hui, il s’exprime substantiellement plus de joie véritable. S’il y a progrès, ce devrait être là un fait largement reconnu. Y a-t-il plus d’intégrité, de sagesse, de sainteté, de pureté, de bonté, davantage de paix, d’amour ? S’il y a vraiment progrès, ces qualités devraient être largement en évidence, leur manifestation et leur influence sur l’existence humaine allant en s’amplifiant de concert.
Il s’agit là en vérité de qualités spirituelles. Et toute mesure de la progression de l’humanité, pour être significative, doit les prendre en compte, car sans un concept toujours plus large de ce qui constitue réellement le bien, le genre humain n’est en réalité pas plus avancé qu’avant. Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science ChrétienneChristian Science ('kristienn 'saïennce), résume d’une phrase ce que le progrès devrait faire ressortir. Elle écrit: « Chaque période successive de progrès est une période plus riche en humanité et en spiritualité. » Écrits divers, p. 26. On est en droit d’en conclure que si cette « humanité » et cette « spiritualité » ne semblent pas tant en évidence, c’est qu’il y a donc absence de progrès réel.
Mais qu’est-il en notre pouvoir de faire à titre individuel ? En fait, notre réponse à cette question, telle qu’elle apparaît à travers notre propre façon de vivre, est un facteur-clé pour qu’advienne en faveur du genre humain tout entier une telle « période plus riche en humanité et en spiritualité ». N’est-ce pas la joie, la paix, l’amour présents dans un cœur et une vie, s’ajoutant à ceux d’un autre, puis d’un autre encore, exerçant leur effet sur l’un puis sur l’autre, qui constituent le progrès de l’humanité dans son ensemble ? Qui plus est, notre démonstration individuelle de développement moral et spirituel apporte la preuve formelle que notre époque est bien le témoin d’une « période successive de progrès ».
Ceux qui étudient la Science Chrétienne se tournent naturellement vers la Bible, au fur et à mesure de leur croissance individuelle, pour y trouver leur nourriture spirituelle et un guide pour leurs pas. Et le livre d’étude, Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, éclaire pour le Scientiste Chrétien la signification spirituelle de passages bibliques et illumine dans sa conscience la nature réelle de Dieu et de Sa création. Il nous révèle que Dieu est l’Esprit divin, omniprésent, l’Entendement infini, omnipotent, l’Amour éternel, omniscient. L’homme y est perçu comme le reflet pur et parfait de Dieu, l’idée spirituelle de l’Entendement, la manifestation intelligente de l’Amour.
Grâce à la prière sincère, la pleine compréhension de la vérité spirituelle transforme la conscience individuelle. L’action du Christ a sur nous un effet rédempteur et régénérateur et nous progressons dans la démonstration de la vérité de l’être.
Mais d’un autre côté, c’est aussi dans la mesure où nous faisons preuve de véritable humanité — où nous sommes véritablement bons, humbles, compatissants, honnêtes et aimants — que notre cœur et notre conscience se trouvent prêts pour plus de spiritualité. Et à mesure que nous croissons en compréhension spirituelle, nous voyons se produire une chose merveilleuse: notre aptitude à manifester de l’humanité se développe continuellement. La générosité d’un cœur qui est assez vaste pour englober les autres et assez compréhensif pour voir en chacun ce qu’il a de réellement bon finit par inclure l’humanité entière dans ses affections et dans son action charitable.
Si nous pensons croître en spiritualité, alors que nous ne nous comportons pas avec une humanité croissante envers autrui, il n’est pas vrai que nous progressions ! L’approfondissement de la spiritualité doit obligatoirement se manifester à travers une tendresse et une humanité grandissantes. Dans la Bible, la Première épître de Jean nous rappelle que « celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour... celui qui n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas ? » I Jean 4:8, 20.
La profondeur sans pareille de la spiritualité de Christ Jésus fit en même temps de lui l’homme le plus humain qui fût. Le Maître connaissait la vérité de l’être spirituel, et grâce à ce qu’il savait, il se trouvait libre et doté d’un grand pouvoir. Mais il ne gardait pas ce pouvoir pour lui. Il partageait avec les autres ce qu’il savait, les enseignant, les guérissant, les menant au salut. Avec la venue du Messie, quelle période de progrès s’est ouverte pour les hommes !
De nos jours, le Consolateur promis par Jésus à ceux qui le suivraient est là pour bénir l’humanité entière. C’est la Science du christianisme, qui enseigne toute la vérité à notre époque en guérissant les malades à l’aide de moyens uniquement spirituels et en rachetant les pécheurs par le baptême de l’Amour divin. Et quelle période de progrès, « riche en humanité et en spiritualité », s’est ouverte avec la venue du Consolateur !
Individuellement, la tâche qui nous revient consiste à nous assurer que la période de progrès en cours dans notre propre vie se conforme, d’aussi près que nous sommes aptes à le démontrer, à une « période de progrès » finale déjà établie par le Consolateur. La joie, l’amour, la pureté, l’intégrité qui sont les nôtres doivent être ressenties, et ce par les autres. Il faut que nous fassions toujours preuve d’humanité et de compassion et que nous soyons toujours spirituellement prêts à guérir. Le monde a un besoin urgent à la fois de notre spiritualité plus profonde et de notre humanité plus tendre.
Petits enfants,
n’aimons pas en paroles
et avec la langue,
mais en actions et avec vérité.
I Jean 3:18