Ce que nous voyons dépend moins de l'endroit où nous nous trouvons, que de l'élévation de notre pensée. En d'autres termes, notre vision ne dépend pas des circonstances de notre existence humaine, mais de notre point de vue. Lorsque nous regardons des sommets de l'inspiration spirituelle, nous voyons un monde différent.
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne
Christian Science ('kristienn 'saïennce), donne une illustration de la différence énorme que peut faire le point de vue. Comparant plusieurs passages des Psaumes, elle écrit: « Le barde hébreu, sous l'influence des pensées mortelles, fit vibrer sa lyre aux accents plaintifs de son chant sur l'existence humaine:
L'homme ! ses jours sont comme l'herbe,
Il fleurit comme la fleur des champs.
Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus,
Et le lieu qu'elle occupait ne la reconnaît plus.
Lorsque l'espoir s'éleva plus haut dans le cœur humain, il chanta:
Pour moi, dans mon innocence, je verrai Ta face ;
Dès le réveil, je me rassasierai de Ton image.
Car auprès de Toi est la source de la vie ;
Par Ta lumière nous voyons la lumière. » Science et Santé, p. 190.
L'entendement humain soutient habituellement que ce qu'il ressent est simplement le résultat de ce qu'il voit en dehors de lui dans l'existence humaine. Mais la Science Chrétienne montre que c'est en fait le contraire. La Science explique que nous voyons ce que nous pensons.
C'est là le point souligné dans le passage de Science et Santé ci-dessus, à savoir que le Psalmiste était « sous l'influence des pensées mortelles ». Si nous avons les pensées qui accompagnent un sens mortel de vie — les pensées qui constituent ce qui est appelé l'entendement mortel — nous sommes nous aussi sous cette influence. Il se peut que nous éprouvions un sentiment de tristesse et de perte, un sentiment de vivre plutôt dans le passé que dans le présent. Mais si par l'humilité, la régénération et l'amour de Dieu, le bien, nous rejetons l'idée que cet « entendement mortel » est le nôtre, et absorbons alors un peu de la lumière de l'être qui est donnée par Dieu, nous voyons une scène bien différente. Nous apercevons la création de Dieu.
Les gens ont parfois le sentiment que plus l'existence va, plus elle devient fastidieuse, moins elle est spontanée. Ils supposent qu'ils en sont arrivés plus ou moins à la fin de la fraîcheur de la vie, comme si c'était une denrée qui pouvait s'épuiser.
N'est-ce pas là réellement une image mentale faussée — comme si l'on pouvait imaginer qu'un panneau d'énergie solaire épuise le soleil ? Le fait est que la fonction fondamentale de l'existence humaine est de nous amener constamment à un nouveau début. « Le progrès naît de l'expérience » Ibid., p. 296., écrit Mary Baker Eddy.
Tôt ou tard, notre existence nous amène au point où nous discernons que la vie n'est pas limitée d'une part par la naissance et de l'autre par la mort, qu'elle ne réside finalement pas dans la matière, mais en Dieu, l'Esprit. L'erreur de penser en termes de limitation, voilà ce qui est fini; et c'est là l'erreur qui a donné la fausse impression d'épuisement ou de fin. Mais la vérité de l'être, de par sa nature, est infinie. Lorsque nous découvrons cette vérité pour nous-mêmes, nous en arrivons à un nouveau commencement si important qu'il rend surannée toute autre manière supposée de mesurer par les ans ou par l'âge.
Christ Jésus décrivit tout ceci dans une métaphore qui est extrêmement puissante, surtout quand nous la replaçons dans son contexte original. Jésus dit qu'il faut naître de nouveau pour entrer dans le royaume de Dieu. Cela exige que nous naissions de l'Esprit et non de la chair. Voir Jean 3:1–5.
Les auteurs du Nouveau Testament se sont efforcés de trouver un langage qui exprime avec suffisamment de pouvoir la merveille de ce nouveau commencement. Ils ont parlé de recevoir un « nom nouveau ». Ils ont dit qu'il fallait revêtir le « nouvel homme » en Christ. Et ils ont décrit « un nouveau ciel et une nouvelle terre ».
Ainsi, ce nouveau commencement est un point de vue spirituel d'où nous ne pouvons manquer de voir le monde de Dieu. C'est le point de vue qui corrige en nous, par exemple, l'impression d'être un mortel prenant de l'âge et devant s'attendre à un déclin dans ses perspectives ou dans ses capacités. Ce n'est pas dans la nature de l'homme de vieillir; le Christ a révélé que l'homme, dans sa vraie nature, se caractérise le mieux par le fait qu'il est nouveau, semblable à un enfant, issu uniquement de l'Esprit, Dieu.
La Science Chrétienne nous aide à voir que l'homme n'est pas usé, à bout, ni éreinté par des années d'existence mortelle. L'homme est l'expression spirituelle de l'Ame, et cette expression ne connaît aucun âge, elle reste toujours riche de merveilleuses possibilités. Percevant l'homme spirituel dans une certaine mesure, nous ne pouvons manquer de ressentir qu'il est, en un sens, toujours à un « début ». A quelque point que nous le découvrions, déjà existant au sein du bien infini, il a de tous côtés le bien inépuisable à refléter ou à exprimer.
Même des personnes n'embrassant pas nécessairement la Science de l'être qui se trouve à la base de cette vision ont parfois saisi certains aspects de cela. Par exemple, Pablo Casals, le grand violoncelliste, avait constamment un sentiment de découverte et de joie dans la vie. A l'approche de sa centième année, il était encore fort apprécié comme professeur de musique, concertiste et chef d'orchestre occasionnel à la demande de plusieurs ensembles philarmoniques.
« A mon dernier anniversaire, j'avais quatre-vingt-treize ans », écrivit-il dans son autobiographie. « Mais l'âge est une notion relative. Si vous continuez à travailler et à absorber la beauté du monde autour de vous, vous vous apercevez que l'âge ne signifie pas nécessairement devenir vieux... Chaque jour je renais. Chaque jour je dois commencer à nouveau. » Joys and Sorrows, raconté à Albert E. Kahn (New York: Simon & Schuster, 1970), p. 15, 17.
Mary Baker Eddy aurait bien été d'accord, elle qui se consacra à cette Science Chrétienne qui donne l'explication chrétienne scientifique que la vie de l'homme est dans l'Esprit, et non dans la matière. Elle dirait encore plus. Qu'ajouterait-elle par exemple ? Peut-être ce qu'elle écrit dans le chapitre « Les pas de la Vérité » dans Science et Santé: « Les jours de notre pèlerinage se multiplieront au lieu de diminuer, lorsque le royaume de Dieu viendra sur la terre; car le vrai chemin mène à la Vie non à la mort, et l'expérience terrestre dévoile le caractère fini de l'erreur et les capacités infinies de la Vérité, dans laquelle Dieu donne à l'homme la domination sur toute la terre. » Science et Santé, p. 202.
