Le grave problème de la faim dans le monde incite beaucoup de gens de nos jours à donner de leur temps, de leur argent et à faire des efforts pour tenter de soulager les souffrances causées par la sécheresse et la famine dans de nombreux pays. Les savants des pays technologiquement développés offrent un espoir par le biais de la recherche agricole. Nombre de pays et d’organismes de charité à travers le monde se sont unis dans le but d’apporter de l’espérance et des vivres aux malheureux. Bien que nous puissions être reconnaissants pour toutes ces preuves d’amour fraternel, y a-t-il quelque chose de plus que nous puissions faire au niveau individuel ?
Tandis que je méditais sur cette question, je me suis rendu compte que ces tentatives humaines de solutions et l’afflux d’amour qui les motivait suggéraient des solutions spirituelles. Par la prière, j’ai commencé à percevoir plus clairement les idées complètes, compréhensibles et productives de l’Esprit, Dieu, qui sont véritablement nécessaires à la guérison.
Vous pourriez dire: « Comment est-ce que la prière et les idées spirituelles qui en résultent peuvent fournir une aide concrète aux gens affamés ? » Le premier chapitre de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy est consacré spécifiquement à la prière. Le Découvreur et Fondateur de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) y déclare: « Dieu est Amour. Pouvons-nous Lui demander d’être davantage ? Dieu est intelligence. Pouvons-nous informer l’Entendement infini de quelque chose qu’Il ne comprenne déjà ? ... Supplierons-nous la fontaine jaillissante, qui nous verse déjà plus que nous n’acceptons, de nous donner davantage ? » A la page suivante, le livre d’étude de la Science Chrétienne explique: « Son travail est fait, et nous n’avons qu’à nous servir de la règle de Dieu pour recevoir Sa bénédiction qui nous met à même de travailler à notre propre salut. » Science et Santé, p. 2. Cette règle de Dieu n’est-elle pas énoncée clairement dans le premier chapitre de la Genèse et développée tout au long de la Bible ? Ce chapitre de la Genèse dit essentiellement que Dieu a créé les cieux et la terre, qu’Il a fait l’homme à Sa ressemblance et qu’Il a donné à l’homme de dominer sur toute la terre. Il nous dit que tout ce qu’Il a fait « était très bon ». Lorsqu’il est médité profondément et sincèrement en prière, cet ordre impératif de Dieu élève la pensée humaine, lui faisant quitter la sécheresse stérile des concepts mortels concernant l’homme et Dieu, et la menant aux faits spirituels de l’existence.
En priant au sujet de cette situation, je commençai par un facteur majeur de la faim dans le monde: les problèmes liés au sol. Qu’est-ce que le sol ? Est-ce un milieu matériel qui peut être bon ou mauvais selon les composants chimiques ou nutritifs qu’il renferme ? Une des définitions que donne un dictionnaire pour le mot sol est « un lieu ou une condition favorable à la croissance ». Lorsque j’abandonnai le concept mortel du sol, je commençai à concevoir le sol d’un point de vue plus spirituel. Mary Baker Eddy écrit: « L’agriculteur réfléchit sur l’histoire d’une graine et croit que ses récoltes viennent du semis et du terreau, alors que l’Écriture déclare qu’Il fit “toute plante des champs avant qu’elle fût dans la terre”. » Écrits divers, p. 26. Ailleurs, elle fait remarquer au sujet de ce même passage de l’Écriture: « Telle est la déclaration formelle que Dieu crée tout par l’Entendement, non par la matière — que la plante croît, non grâce à la semence ou au sol, mais parce que croître est le commandement éternel de l’Entendement. » Science et Santé, p. 520.
Comment croissance — celle qui est « le commandement éternel de l’Entendement » — se manifeste-t-elle dans l’existence humaine ? Comment pouvons-nous nourrir des milliers de gens affamés, alors que le sol semble trop ingrat pour produire quoi que ce soit ? En nous servant de la domination que l’homme, l’image et la ressemblance de Dieu, a reçue. C’est ainsi que la compréhension de Christ Jésus que Dieu a des ressources infinies pour tous Ses enfants était démontrée dans sa vie quotidienne. Il ne prêchait pas de vagues hypothèses sur la nature de la matière. Il guérissait ces faux concepts. Le neuvième chapitre de Luc raconte comment le Maître donna à manger à cinq mille personnes avec cinq miches de pain et deux poissons. Science et Santé déclare: « La vie de Christ Jésus n’était pas miraculeuse, mais elle relevait de sa spiritualité — la bonne terre où la semence de la Vérité germe et donne beaucoup de fruits. » Ibid., p. 270.
Reprenons notre définition du mot sol dans le dictionnaire: « Un lieu ou une condition favorable à la croissance. » La spiritualité de Christ Jésus était « la bonne terre ». Voilà qui suggère une réponse inspirée aux problèmes mondiaux de famine, de sécheresse et de stérilité du sol: il faut une spiritualisation de la pensée. Notre tâche individuelle, pour aider à résoudre la faim dans le monde, est la spiritualisation de notre propre pensée.
Bien que nos inquiétudes, notre détresse même, face à la souffrance dans le monde, puissent être sincères, notre désir de contribuer à une solution doit en fin de compte prendre la forme d'une guérison, doit être le résultat d'une spiritualisation de pensée. Christ Jésus nous montre le chemin. Sa parabole du semeur, rapportée par Luc, au chapitre 8, décrit ce qu'il advient des graines lancées par le semeur. Certaines tombent dans des endroits qui ne se prêtent pas à la croissance — sur un rocher, au milieu des épines. Certaines sont mangées par les oiseaux. Et certaines tombent dans la bonne terre. Jésus expliqua à ses disciples que « la semence, c'est la parole de Dieu ». La bonne terre où tombe la semence représente « ceux qui, ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance ». Luc 8:11, 15. Ce fruit est la guérison tant des problèmes individuels que des problèmes mondiaux.
Les cœurs honnêtes et bons qui portent du fruit peuvent nourrir un monde affamé. La pensée spiritualisée ne voit plus la terre comme « un lieu désert » Voir Luc 9:12., mais comme la création de Dieu, richement et abondamment bénie, sur laquelle l'homme domine.
Vous pouvez commencer dès aujourd'hui à spiritualiser votre concept de la création de Dieu. Commencez par vous-même. Avez-vous un concept de vous-même quelque peu limité ? Avez-vous le sentiment d'avoir des zones non développées, improductives ? Votre concept de vous-même, d'un ou d'une amie, d'un pays et de ses habitants, est-il sec ou stérile ? Retournez ces concepts secs et endurcis. Arrosez la pensée et plantez-y la vérité fructueuse et productive de Dieu et de l'homme fait à Sa ressemblance. Vous verrez germer et se manifester concrètement dans votre existence de nouvelles et précieuses qualités de pensée.
Continuez cette spiritualisation de la pensée en renversant les concepts durs et arides que vous pouvez avoir d'autrui. Posez-vous ces questions: « Que valent les pensées que j'entretiens au sujet des habitants d'autres parties du globe ? Est-ce que je vois dans le monde la crainte, l'ignorance, la superstition — une mentalité aride ? » Retournez ces pensées. Voyez l'homme de la création de Dieu, l'homme qui reflète Dieu en richesse, en fertilité, en productivité, en perfection. Chaque fois que nous affirmons et comprenons le vrai concept de la création de Dieu dans notre pensée, nous contribuons à la solution de la faim dans le monde.
Mary Baker Eddy cite dans ses Écrits divers le poème d’Horatius Bonar intitulé « Être sincère » (p. 338):
Pense selon la vérité, et tes pensées
Nourriront un monde en détresse ;
Parle selon la vérité, et tes paroles
Seront une semence féconde ;
Vie selon la vérité, et ta vie
Sera un grand et noble credo.
