Lorsqu'il sort de sa coquille, l'oisillon semble bien frêle. Mais en réalité, une force naturelle est à l'œuvre et fournit l'énergie et la persistance nécessaires à la naissance.
Il nous semble parfois que nous sommes enfermés dans une coquille dont les limites sont la chance et l'argent, une santé médiocre, la solitude ou quelque autre circonstance. Et nous pouvons croire que nous ne sommes pas assez forts pour percer ces limitations. Mais la Science Chrétienne révèle que Dieu, la Vérité divine, est toujours proche, qu'Il nous donne le pouvoir et qu'Il suscite en nous l'effort efficace. A mesure que la coquille emprisonnante du penser matérialiste commence à craquer, nous entrevoyons notre véritable existence spirituelle avec sa liberté et ses bénédictions infinies.
Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « Les mortels doivent émerger de cette notion de la vie matérielle comme étant tout en tout. Ils doivent briser leurs coquilles à l'aide de la Science Chrétienne, et avoir des vues plus étendues et plus élevées. » Science et Santé, p. 552.
Ayant des vues « plus étendues et plus élevées », nous apprenons à remplacer le sens matériel des choses par la compréhension spirituelle. Nous commençons à saisir que Dieu est loin d'être un vague quelque chose, éloigné et inconnaissable. Nous commençons à voir qu'Il est le vivant Je suis, ou Principe créateur de tout être véritable, l'Entendement, la Vérité, l'Esprit, parfaits et infinis, l'Amour à jamais présent, qui embrasse tout et ne manque jamais de bénir !
A mesure que notre compréhension se développe, le fait spirituel devient plus clair, savoir que la discordance et le mal que les sens matériels dépeignent sont des erreurs mesmériques, des illusions matérielles, un ensemble de croyances erronées qui ne font pas partie de l'homme spirituel et parfait de la Vérité divine — notre véritable identité — ou de l'univers de la Vérité.
Nous ne sommes pas en réalité des personnalités mortelles enfermées dans des corps matériels. Nous sommes réellement les fils et les filles mêmes de Dieu, les idées de l'Esprit infini, dans lequel « nous avons la vie, le mouvement, et l'être » Actes 17:28.. Notre substance authentique éternelle est la conscience spirituelle, émanant de l'Entendement divin, d'où notre capacité de comprendre le divin. En réalité, nous sommes la création de l'Esprit, incluse dans le système divin ordonné de cause et effet. Nous sommes absolument et irrévocablement un dans l'être avec le Principe divin, ses idées spirituelles.
Dans la mesure où nous acceptons ce concept magnifique de Dieu et de l'homme, notre pensée se trouve élevée vers Dieu, la Vérité, loin des situations inharmonieuses. En d'autres termes, nous mettons consciemment les difficultés qui se présentent à nous sous l'empire de la Vérité et de l'Amour divins, où les discordances sont inconnues et où l'harmonie est la réalité immuable de l'être. Une telle élévation de la pensée vers Dieu s'appelle « prière » ou « traitement » en Science Chrétienne. Elle représente l'activité dans la conscience humaine du pouvoir guérisseur du Christ, dont Jésus nous a donné une superbe démonstration.
Devant une telle prière, les concepts restrictifs que nous avions peut-être de nous-mêmes et des autres commencent à s'effondrer. Les images du passé (avec toute leur peine et leur nostalgie), les pensées concernant le présent (avec toutes leurs tensions et pressions), les pensées se rapportant à l'avenir (avec toutes leurs anxiétés et rêveries) sont graduellement triées, les seules bonnes étant retenues comme spirituellement bien fondées. Un sentiment nouveau de force et de maîtrise commence à surgir en nous. Nous nous voyons de plus en plus tels que Dieu nous connaît: homme parfait, animé par l'Entendement divin, motivé et inspiré par l'Amour qui triomphe de tout, demeurant dans la paix de l'Amour qui ne peut être troublée. Nous voilà prêts, comme l'oiselet, à chanter et à prendre notre essor !
Les troubles émotionnels et les faiblesses de tempérament n'ont pas le pouvoir de miner notre santé. La pensée mortelle peut bien se lamenter et dire: « Mais vous ne savez pas avec quelle injustice j'ai été traitée, comme c'est terrible pour moi ! » Le ressentiment, la susceptibilité, l'apitoiement sur soi, par exemple, peuvent sembler nous emprisonner comme une coquille. La douleur peut bien crier. Mais lorsque nous reconnaissons que Dieu seul est la substance et la conscience que nous reflétons véritablement, alors la compassion entre à flots: patience et pardon devant lesquels la dureté fond, et qui nous libèrent mentalement et physiquement. De cette façon, nous trouvons non seulement notre propre paix, mais nous atteignons aussi d'autres cœurs par le toucher du Christ qui réconforte.
C'est seulement dans la mesure où nous apprendrons à aimer et à pardonner à la façon de Jésus que nous serons libérés du sens mortel et fini et de ses luttes personnelles, et que nous trouverons une joie durable. Il nous faut savoir avec certitude que les fausses suggestions mortelles de conflit ne peuvent cacher ou déformer la majesté et la réalité de notre être ou nous y faire renoncer. Les idées spirituelles de Dieu évoluent toutes ensembles en un tout harmonieux. Telle est la réalité divine.
Si nous croyons que nous sommes des mortels dotés de leurs petites réserves de caractère personnel, nous ne nous trouverons pas du tout à la hauteur lorsque de rudes difficultés se présenteront. La pensée rivée à un sens personnel d'individualité nourrit toutes sortes de doutes et d'anxiété. En un mot, la pensée centrée sur le moi incite à la crainte, la pensée centrée sur Dieu la détruit. Dans la mesure où nous percevons que nous sommes spirituels, constitués par Dieu, la croyance erronée ne peut plus prétendre limiter nos capacités. « Je puis tout par celui qui me fortifie » Phil. 4:13., dit l'apôtre Paul. Si nous nous consacrons de tout notre cœur à servir Dieu, ne donnant créance qu'à ce qui dérive de Lui, nous ne ressentirons pas l'incompétence, la tension ou la crainte, mais la présence de Dieu et de Son Christ — présence qui soutient — la douce chaleur de l'Amour divin infini qui nous entoure. Nous commencerons à apprécier combien nous sommes tous grands et bons en réalité, car nous sommes les enfants spirituels et immortels du Père et reflétons l'infinité.
Ce que nous appelons un corps matériel n'est qu'un concept mortel de notre pure identité infinie à l'image de l'Esprit. A vrai dire, la conscience de la réalité divine constitue notre véritable individualité ou identité, et dans cette conscience, tout est bien. L'identité véritable n'inclut ni souffrance, ni cause ni souvenir de souffrance, ni aucune attente ou crainte de souffrance. Dans la mesure où nous nous établirons sur de telles vérités, la pensée mortelle ne pourra plus nous hypnotiser par des suggestions de désordre physique. Toutes les formations de l'Entendement divin sont maintenues à jamais intactes, parfaites en structure, en action et en condition.
Je me suis dit plus d'une fois: « Laisse la vérité pénétrer directement la coquille du sens matériel et des images mesmériques et restrictives que ce faux sens présente. Laisse-la confirmer la perfection éternellement présente et l'infinitude de l'Esprit qui est le fait divin, là même où les erreurs finies prétendent exister. Sois assez humble pour prendre conscience que la connaissance de Dieu est tout ce qui constitue ton identité réelle en tant que Son reflet ! » Et les paroles de Mary Baker Eddy: « Pour Dieu, connaître c'est être... » Non et Oui, p. 15. ont retenti comme un refrain dans ma pensée.
Lorsque j'ai maintenu cette attitude, les problèmes se sont résolus. La santé a été rétablie et les ressources se sont reconstituées, les amitiés ont été renforcées et ma vie s'est trouvée embellie.
Dieu est si bon et la Vie si vaste ! Elle est même infinie ! Partout il y a bonté, beauté et intérêt. Il nous faut simplement rechercher le bien et le vivre. Nous pouvons comprendre que l'Entendement illimité est toujours conscient de sa propre totalité et exclut toute croyance erronée prétendant s'opposer à la totalité de Dieu. Les suggestions d'inharmonie ne peuvent envahir le ciel de notre conscience, le lieu secret de la connaissance divine où l'on comprend que Dieu est le tout de l'être de l'homme.
Tout comme la mère oiseau prend soin de ses petits, ainsi l'Amour divin nous entoure-t-il, vous et moi, de sa sollicitude. Dieu nous nourrit, nous instruit et nous montre comment atteindre les plus hautes altitudes, où la lumière, le repos et la joie abondent. Dieu, notre Père-Mère, nous dira tout ce que nous avons besoin de savoir, nous montrera tout ce qu'il faut faire, et Il nous mettra en mesure de démontrer progressivement notre être véritable illimité, la liberté infinie de notre vraie individualité.
C'est pour la liberté que Christ nous a affranchis.
Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau
sous le joug de la servitude.
Galates 5:1
