Un jour, il y a de cela plusieurs années, je tombai d'un petit perron; un des os de ma cheville s'est démis, c'était douloureux. Je me suis tourné vers Dieu pour être guéri. Au bout de plusieurs jours de prière, il y a eu un instant de révélation spirituelle dont le résultat a été une guérison immédiate.
En quoi consiste une guérison telle que celle-ci ? Il s'agit de comprendre la vraie nature de l'homme en tant qu'idée de Dieu; de comprendre la nature mentale et mortelle du corps physique; de laisser les vérités concernant Dieu et l'homme spiritualiser la pensée humaine, guérissant ainsi le corps.
Examinons chacun de ces points. D'abord, comprendre la nature véritable de l'homme en tant qu'idée de Dieu est essentiel à la guérison. Christ Jésus a enseigné la vraie nature de Dieu, expliquant: « Dieu est esprit. » Jean 4:24. La Science Chrétienne explique que Dieu, l'Esprit, S'exprime par Sa création, l'homme. L'homme est donc réellement issu de l'Esprit, non de la matière.
N'est-ce pas là un éveil à cette nature véritable de l'homme que décrit l'apôtre Paul lorsqu'il écrit: « Il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel », et un peu plus loin: « De même que nous avons porté l'image du terrestre, nous porterons aussi l'image du céleste » ? Puis il ajoute: « La chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu. » I Cor. 15:44, 49, 50.
L'homme, en réalité, exprime les qualités de Dieu — l'amour, la vérité, la sagesse, la pureté, la sainteté de Dieu, etc. Le nombre et la variété des qualités sont illimités, aussi infinis que Dieu. Étant fait des qualités de Dieu, l'homme est en réalité inséparable de Dieu. Il coexiste avec Dieu.
Les qualités divines manifestées par l'homme caractérisent la seule vraie nature ou identité de l'homme. L'identité de l'homme prouve l'existence et la présence de Dieu. C'est Dieu qui est responsable du maintien, de la continuité, de la protection et du contrôle de Ses qualités au sein de Son expression, l'homme.
Dieu est la Vie; donc Ses qualités sont éternellement actives. Cette activité constitue les fonctions véritables de l'homme, qui demeurent harmonieuses à tout jamais.
Dieu ne S'exprime pas au moyen de la matière. Il ne demeure pas dans la matière, et ne dépend pas de la matière. Aucune des Ses qualités ne peut jamais être discordante ni s'user. La manifestation des attributs parfaits de Dieu est, à tout jamais, en état d'harmonie et de santé.
Comprendre la nature mentale du corps physique est le deuxième auxiliaire de la guérison. Le corps physique est l'objectivation ou l'extériorisation de la pensée humaine. Dans Science et Santé, Mary Baker Eddy explique: « Un corps matériel n'exprime qu'un entendement matériel et mortel. Un mortel possède ce corps et le rend harmonieux ou discordant selon les images de pensée qu'il y imprime. » Science et Santé, p. 208.
Dans son ministère de guérison, Jésus interrogeait parfois un individu — non sur son état physique, mais sur sa foi. Il donnait quelquefois des instructions, mais elles ne concernaient pas l'entretien physique du corps; leur but était de détourner l'individu du péché, de la peur ou de l'ignorance. Parfois il exigeait que la personne fasse quelque chose, non pour modifier la matière, mais pour fournir l'évidence d'une mentalité réformée.
Ce sont là de bonnes nouvelles pour nous tous. Si le corps semble, d'une manière ou d'une autre, ne pas être harmonieux, nous savons comment corriger cet état. Nous n'avons certainement nul besoin d'examiner le corps physique, ou d'y penser sans cesse ou d'avoir un diagnostic. Par contre, c'est notre pensée qu'il faut examiner, pour la rectifier et la spiritualiser. Si le péché, la peur, l'ignorance, ou n'importe quelle croyance mortelle, circonviennent la pensée, il se peut que notre corps manifeste un trouble ou un désordre physique.
Les erreurs de croyance opèrent parfois très subtilement. Croyant être mortels, nous craignons peut-être inconsciemment la maladie, en raison de la nature fragile et imparfaite de la matière. Il se peut que nous ignorions, dans une certaine mesure, comment le pouvoir et la totalité de Dieu nous exemptent de la maladie ou des limitations de la matière. Nous sommes peut-être impliqués sans le savoir dans le péché, occupés à rechercher le bien dans la matière plutôt qu'en Dieu.
Tout ce que nous chérissons consciemment en pensée se répercute sur le corps. Science et Santé nous donne ce conseil: « Votre corps est inclus dans votre pensée, et vous devriez dessiner sur ce corps des pensées de santé, non de maladie. » Ibid. La guérison, toutefois, ne se trouve pas dans la pensée humaine. On la trouve en Dieu, l'Entendement divin, qui est la source de toutes les idées justes et les gouverne.
Et voici un troisième point concernant la guérison: à mesure que les vérités concernant Dieu et l'homme spiritualisent la pensée humaine, le corps physique est guéri. Quand le corps physique manque d'harmonie dans un de ses aspects, la santé est restaurée en reconnaissant que l'homme est en réalité semblable à Dieu, reflétant des qualités divinement parfaites. Cette vérité déloge de la pensée l'erreur qui, en croyance, cause le problème. Quand la fausse croyance est remplacée par la vérité de l'être, la guérison se produit naturellement.
La guérison peut demander une étude spécifique dans la Bible ou dans les écrits de Mary Baker Eddy. Cette étude corrige et élève la pensée. Tandis que les vérités spécifiques pénètrent la pensée, les croyances matérielles à la maladie, à la mortalité, à la peur et au péché sont éliminées. La conscience purifiée se manifeste alors dans des fonctions corporelles plus normales.
Devenir conscient de la vérité concernant Dieu et l'homme constitue la prière scientifique. Nous conférons vitalité, énergie et vie à cette prière en œuvrant activement pour laisser les qualités de Dieu pénétrer notre pensée et dicter nos paroles et nos actes.
Parfois, il se peut que, même après avoir prié avec ferveur, nous ne constations encore aucune guérison. Nous pouvons nous demander alors ce que nous pourrions bien encore faire de plus. Nous pouvons nous consacrer à nouveau à exprimer activement l'amour, la sagesse, la pureté, l'honnêteté et ainsi de suite, de façon plus suivie, d'heure en heure, minute après minute. De cette manière, nous exprimons davantage notre nature véritable et la substance de l'être réel.
Quand je me suis blessé à la cheville en tombant du perron, j'ai prié. Je me suis détourné de l'évidence matérielle que présentaient un os démis et une cheville douloureuse. J'ai vu que le problème ne résidait pas en réalité dans la matière. Puisque le corps est le reflet de la pensée, la guérison devait résulter de la spiritualisation de ma pensée et de rien d'autre. Au moyen d'une Concordance, j'ai fait des recherches dans les écrits de Mary Baker Eddy sur les mots bones (os) et dislocation. J'ai examiné la substance de ma pensée, et alors la cause du problème a été mise en lumière. J'étais à ce moment-là dans une situation où je faisais preuve d'entêtement et d'égoïsme. C'étaient les qualités d'humilité et de douceur qui n'étaient pas à leur place.
Il me fallait, après avoir identifié la cause apparente du problème, reconnaître la réalité. Je me détournai complètement tant de l'apparence matérielle des choses que du raisonnement humain. Je me tournai vers Dieu, l'Entendement divin, et je pris conscience que l'homme n'est jamais déplacé. De même, aucune facette de l'être véritable de l'homme n'est jamais déplacée, parce qu'aucune qualité de Dieu n'est jamais hors de sa place. Chaque qualité de Dieu est toujours présente et maintenue parfaitement en place par l'Entendement divin.
Tandis que j'entrevoyais la vraie nature de Dieu et de l'homme, le faux concept de l'homme en tant que mortel, égoïste et entêté se dissipa. Je résolus d'accepter dans ma conscience les vraies qualités de Dieu, et de les laisser me gouverner. Au moment où je pris cette résolution mentalement (après plusieurs jours d'invalidité et de gêne), l'os se remit en place. La douleur cessa. L'activité normale reprit. La vérité de l'être avait délogé, dans une certaine mesure, la croyance matérielle à un homme mortel pourvu d'une volonté mortelle et d'un moi mortel. Cette réforme s'est exprimée par un corps normal.
Dans la guérison, une compréhension de la nature de Dieu et de l'homme, ainsi que de leur unité indestructible, est essentielle. Puisque le corps physique exprime une mentalité matérielle, le corps est guéri quand nous rejetons l'évidence de la matière, ou maladie, et que nous ne connaissons que la vérité concernant Dieu et l'homme. Quand la pensée est transformée par la Vérité, le corps est guéri.