Tout au long de l’année, mais plus particulièrement au moment de Noël, il est utile de méditer la déclaration suivante faite par Mary Baker Eddy, le Découvreur et Fondateur de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce): « La spiritualité assiège ouvertement le matérialisme. De quel côté combattons-nous ? » Science et Santé, p. 216.
Pendant de nombreuses années, la période de Noël a été pour moi l’opposé même de la joie et de la bonne humeur. Les obligations, les tensions et les emplois du temps du mois précédant Noël semblaient former un contraste radical avec la paix et le pouvoir de domination reflétés dans la naissance de Christ Jésus à Bethléhem. Dans un monde qui paraissait plus réceptif aux publicités de la radio qu’aux messages des anges, dans lequel les devoirs à remplir semblaient plus importants que les manifestations d’amour, et où les longues files d’attente n’encourageaient certainement pas la « paix sur la terre parmi les hommes qu’il agrée... » Luc 2:14., je commençai à redouter l’approche du mois de Noël.
Je finis par surmonter cet état de choses lorsque je compris que mon désir obsédant de repousser le commercialisme associé aux fêtes de Noël m’empêchait de chérir les qualités chrétiennes spirituelles sur lesquelles Noël est en réalité basé. Il est important d’affirmer en prière les vérités glorieuses de la création spirituelle parfaite de Dieu, proclamée par la nativité de Christ Jésus. Il est juste également de priver de réalité toute suggestion d’imperfection dans l’homme de Dieu ou dans Son univers. Mais insister de façon obsessive sur la négation de l’erreur ou du mal nous prive de l’inspiration qui est nécessaire à la guérison. Je vis qu’au lieu d’être une occasion de condamner les autres, la période des fêtes était le signal d’un don véritable désintéressé, d’un dévouement accru, d’une expression plus profonde de la joie. C’était le moment de célébrer l’abondance du bien spirituel.
La Bible est un soutien solide pour qui cherche à se détourner des quêtes matérialistes du monde et à se diriger vers le but plus satisfaisant que constitue la recherche du royaume des cieux déjà à notre portée. La Première épître à Timothée nous encourage à fuir « l’amour de l’argent » et « tous les maux » qui l’accompagnent, et à rechercher au contraire « la justice, la piété, la foi, la charité, la patience, la douceur » I Tim. 6:10, 11.. Le livre des Proverbes nous pose cette question: « Veux-tu poursuivre du regard ce qui va disparaître ? Car la richesse se fait des ailes, et comme l’aigle, elle prend le vol vers les cieux. » Prov. 23:5. Christ Jésus exprima plusieurs fois la même idée au cours de son ministère. Dans sa recommandation à l’homme riche désireux d’hériter la vie éternelle Voir Marc 10:17–22., dans son éloge à Zachée pour avoir promis de donner la moitié de ses biens aux pauvres et de rendre au quadruple ce qu’il avait pris injustement Voir Luc 19:1–10., et aussi dans sa parabole de l’homme riche qui prévoyait futilement de bâtir de plus grands greniers pour y amasser ses biens, Jésus exposait le message vital selon lequel « la vie d’un homme ne dépend pas de ses biens, fût-il dans l’abondance » Voir Luc 12:15–21.. Au contraire, la richesse permanente, indestructible d’un homme est la provision sans limites de qualités et d’idées spirituelles satisfaisantes, qui sont toujours là, prêtes à être revendiquées et exprimées par chacun d’entre nous.
A ce sujet, Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Les choses spirituelles et éternelles sont substantielles. Les choses matérielles et temporelles sont insubstantielles. » Science et Santé, p. 335. Contrairement aux cadeaux disposés sous l’arbre de Noël, les qualités telles que la paix, la joie, la compréhension spirituelle et l’amour ne sont pas appelées à finir à la poubelle ni à recueillir la poussière au coin d’une étagère. Le bien que Dieu confère nous appartient non seulement pendant les fêtes de Noël, mais tout au long de l’année — en fait, pour l’éternité. Être réceptif au Christ, la vraie idée de Dieu que Jésus démontrait, nous apporte un Noël plus riche et une célébration continue et abondante de la présence du Christ.
La question peut se poser: « Si les cadeaux matériels sont “insubstantiels”, qu’est-ce que nous devrions offrir ? Ne doit-on jamais faire de cadeaux ? » Seule la prière peut nous dire quand faire des cadeaux et si le cadeau découle de motifs justes. Mais les dons réellement substantiels sont spirituels. C’est le don qui vient du cœur, le don qui exprime l’esprit du Christ, qui satisfait. La « chose » à partager peut être une pensée inspirée ou un coup de main, ou un livre précieux ou un outil utile. Mais c’est la qualité spirituelle dans la pensée et dans l’acte qui satisfait.
Assurément, la vie de Mary Baker Eddy était caractérisée par la générosité humaine. Mais cela restait subordonné à sa recherche fidèle d’une compréhension toujours plus grande de Dieu et à son désir de donner la révélation de la Science Chrétienne à l’humanité. « J’aime célébrer Noël, nous dit-elle, dans la quiétude, l’humilité, la bienveillance, la charité, laissant la bonne volonté envers les hommes, le silence éloquent, la prière et la louange exprimer ma conception de l’apparition de la Vérité. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 262.
Nos semaines précédant Noël peuvent être pleines de joie, d’élévation spirituelle, très productives. Elles peuvent constituer l’occasion spéciale d’en apprendre plus sur la mission singulière de Christ Jésus. Au lieu d’accroître les exigences de notre emploi du temps, ces semaines peuvent nous fournir des occasions de travailler et de prier tranquillement pour spiritualiser la pensée. De cette manière, nous contribuons à surmonter le matérialisme d’un concept commercialisé de Noël. Nous pouvons toucher à la fois nos amis et des inconnus par notre chaleur et notre amour, en chérissant leur vraie nature spirituelle. Abordés de cette façon, les jours qui précèdent Noël peuvent nous rappeler la vraie joie qu’il y a à donner: un don qui découle de l’esprit-Christ que nous entretenons.