C’est un spectacle superbe que celui d’un arc-en-ciel se déployant sur de sombres nuages qui s’éloignent après être passés sur nos têtes par une chaude journée d’été et avoir rafraîchi champs, animaux et gens. D’abord l’orage, et puis, traversant le ciel, l’arc immense aux riches couleurs. Quelle impression de grandeur ! J’aime les arcs-en-ciel pour leur beauté et parce qu’ils me rappellent l’histoire biblique de Noé et de sa victoire sur l’adversité.
La plupart d’entre nous n’ont pas à traverser une épreuve aussi pénible que celle de Noé, mais nous aspirons ardemment à la sécurité. C’est le cas d’un de mes amis. Au prix de beaucoup de temps et d’argent, il se construit une nouvelle maison. Comme la première, construite à son retour de la seconde guerre mondiale, où il avait été fait prisonnier, elle comprend un abri anti-atomique. Mon ami est convaincu que, soit au cours de son existence soit pendant celle de ses enfants, il y aura un holocauste atomique, et il désire être prêt. D’autres personnes, qui appréhendent une épreuve financière, émotionnelle ou physique ou d’autres dangers encore, se protègent de diverses façons. Mais trouvent-elles toujours la sécurité qu’elles recherchent avec tant d’ardeur ?
Nous apprenons en Science Chrétienne qu’on ne trouve pas la véritable sécurité en s’appuyant sur la matière ou sur des structures matérielles, ou bien en se fiant à des considérations basées sur la matière. Même l’arche que Noé construisit n’était pas en elle-même un moyen de sécurité. Noé a dû sûrement comprendre dans une certaine mesure que Dieu est tout-puissant et bon, et que lui, Noé, pouvait s’attendre à voir le bien se manifester dans sa propre existence.
La Science Chrétienne nous montre que nous devrions nous aussi nous attendre à voir le bien. Mary Baker Eddy, disciple moderne fidèle de Christ Jésus, écrit: « Les Écritures donnent la note tonique de la Science Chrétienne de la Genèse à l’Apocalypse, et ce qui suit en est le son prolongé: “L’Éternel est Dieu, il n’y en a point d’autre.” Et parce qu’Il est Tout-en-tout, Il n’est en rien qui Lui soit dissemblable; et rien de ce qui se livre à l’abomination et au mensonge n’est en Lui, ou ne peut être la conscience divine. » Écrits divers, p. 366.
La définition que Mary Baker Eddy donne du mot « arche » dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé, indique où trouver la véritable sécurité: « Sécurité; l’idée, le reflet, de la Vérité, prouvée aussi immortelle que son Principe; la compréhension de l’Esprit, détruisant la croyance en la matière.
« Dieu et l’homme coexistants et éternels; la Science montrant que les réalités spirituelles de toutes choses sont créées par Lui et existent à jamais. L’arche représente la tentation surmontée et suivie d’élévation spirituelle. » Science et Santé, p. 581.
La Science Chrétienne montre avec une certitude mathématique que le bien se manifeste dans notre vie dans la mesure où, dans un esprit de prière, nous comprenons les faits concernant Dieu et notre véritable individualité spirituelle, c’est-à-dire Sa création, l’homme, et que nous ne nous en éloignons pas.
En examinant l’orientation de vos pensées quotidiennes, vous pourriez être surpris, comme je le fus, de découvrir la proportion anormale de temps et d’attention que nous consacrons souvent à considérer ce qui est éphémère, mortel ou matériel au lieu de consacrer ces moments à l’étude de ce qui est réel, éternel et spirituel. Le choc causé par cette prise de conscience pourrait être justement ce qu’il nous fallait pour nous mettre à « peser » nos pensées différemment, jusqu’à ce que finalement disparaissent les croyances du sens matériel ainsi que leur apparente aptitude à produire la maladie, le péché ou le danger.
Une des élèves de Mary Baker Eddy décrivit la réaction de cette dernière quand on lui demanda pourquoi les résultats de la prière étaient parfois inégaux: « Mary Baker Eddy avait à la main un crayon; elle le mit en équilibre sur l’un de ses doigts, et puis, le faisant basculer d’un côté, elle dit, ainsi que je me le rappelle: C’est parce que nous mettons trop de poids du côté de la matière; faisant basculer ensuite le crayon dans la direction opposée, elle ajouta qu’un jour, nous placerons plus de poids du côté de l’Esprit; alors, nous guérirons toujours les malades. » We knew Mary Baker Eddy (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1979), p. 143.
Il est intéressant de rechercher des mots tels que weight (poids), balance (équilibre), scale (balance), ratio (rapport), et proportion (proportion) dans les écrits de Mary Baker Eddy. Il est réconfortant de savoir que, par la prière, on peut travailler pas à pas à augmenter le poids que l’on donne à l’Esprit, Dieu !
La manifestation de qualités morales telles que l’humilité, le désintéressement, l’intégrité — qualités dérivées de Dieu — joue une part importante dans notre abandon du mode de pensée fondé sur la matière, et dans la démonstration de notre spiritualité innée.
Noé exprimait de nombreuses qualités morales. La Bible nous dit que « Noé était un homme juste et intègre, dans son temps », et qu’il « exécuta tout ce que l’Éternel lui avait ordonné » Gen. 6:9, 22..
Ce qui me frappe le plus dans l’histoire de Noé, c’est sa loyauté absolue. Déjà dans la construction de l’arche, il avait exécuté les ordres de Dieu avec fidélité. Mais il alla plus loin, et obéit à tous les ordres de Dieu. Nous lisons dans la Bible: « L’Éternel dit à Noé: Entre dans l’arche, toi et toute ta maison. » Gen. 7:1. Et c’est ce qu’il fit. Il misait tout sur l’obéissance totale aux directives de Dieu, dans la mesure où il la comprenait. Sa compréhension des faits spirituels fondamentaux de l’être a pu être faible ou développée, mais le facteur vital, sa protection, fut qu’il se consacrait totalement à ce qu’il savait de Dieu.
La Bible relate l’histoire de bien d’autres personnages qui trouvèrent la sécurité grâce à leur compréhension: Élie, Jonas, David, Esther, Ruth et Paul, pour n’en citer que quelques-uns. Et la carrière de notre grand Maître, Christ Jésus, fut la démonstration la plus éclatante. Celui-ci demeura ferme dans la compréhension de sa filialité avec Dieu. Cela lui permit de prouver, non seulement pour lui-même mais pour les autres, que la sollicitude du Père entoure tous Ses enfants. Jésus calma le vent et les vagues, il échappa indemne des mains d’une foule en colère, il nourrit des multitudes affamées, il guérit les malades et les pécheurs et ressuscita les morts, et il couronna le tout par la gloire de la résurrection et de l’ascension. L’œuvre de sa vie fut si bien accomplie qu’elle embrasse toute l’humanité, maintenant et à jamais. De nos jours, les Scientistes Chrétiens démontrent que le Christ, la Vérité, exprimé par le Maître, est ici pour guérir et sauver.
Il y a plusieurs années, en me rendant à un stage de scénographie qui faisait partie du programme obligatoire pour mon diplôme universitaire, je repensais à une expérience qu’avait eue ma sœur quelque temps auparavant. Elle était avec sa famille en voiture sur une route de montagne sinueuse, tard une nuit; elle avait son enfant sur les genoux et elle s’était endormie. Soudain, sans raison explicable, le petit et elle s’éveillèrent et éprouvèrent le besoin de changer de place. A peine avaient-ils opéré ce changement qu’un camion surgit et prit l’auto en écharpe, détruisant la partie qu’elle et l’enfant avaient occupée.
J’étais remplie de gratitude pour la protection dont ils avaient été l’objet, mais au moment d’assister à mon cours, je me sentis poussée à dégager complètement ma pensée de la croyance erronée qu’il s’était jamais produit un accident ou que quelqu’un l’avait échappé belle et à savoir fermement que l’homme ne peut jamais être qu’en sécurité, entouré de la sollicitude de Dieu.
Pendant le cours, l’un des décorateurs me demanda d’aller tirer sur un fil pour abaisser un décor. Me méprenant sur ce qu’il avait dit, je tirai brusquement le mauvais fil et toute une série de lourds contrepoids de métal dégringola. Quand cela se produisit, la pensée me vint très clairement de ne pas bouger et de rester calme. Ce que je fis. Bien que l’un des poids tombât tout près de moi dans un pot de peinture qui rejaillit sur ma jambe, personne ne fut atteint.
Où que nous soyons et quoi que nous fassions, il est important que progresse notre compréhension de Dieu et de la relation de l’homme à Dieu, et que nous mettions le poids de notre pensée de plus en plus du côté de l’Esprit. Nous constaterons alors chaque jour davantage que nous sommes en sécurité dans l’« arche ». Mary Baker Eddy nous exhorte ainsi: « Fixe tes regards sur la lumière, et l’iris de la foi, plus beau que l’arc-en-ciel aperçu de ma fenêtre à la fin d’une journée d’automne embaumée, embrassera les cieux de ta pensée. » Écrits divers, p. 355.
