Ayant été élevée dans une famille religieuse pratiquante et sincère, j’avais une assez bonne connaissance des Écritures, mais dans un sens littéral et matériel. Les questions que je me posais au sujet de Dieu et de ma relation à Lui restaient pour la plupart sans réponse. J’en éprouvais du ressentiment, car il me semblait que certains au moins des ministres du culte auraient dû être capables d’y répondre. (Ces réponses, et la compréhension de Dieu, notre Père plein d’amour et de sollicitude, vinrent plus tard, grâce à mon étude de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce).)
Pendant les années qui furent pour moi une traversée du désert, à une époque où je ne voulais même pas avoir une Bible à la maison, j’étais devenue une femme d’affaires en pleine réussite et j’avais épousé un homme d’affaires qui lui aussi avait réussi. Mais nous nous adonnions tous les deux à la boisson d’une façon invétérée. Nous participions aux activités d’un groupe qui aide les alcooliques à se libérer par eux-mêmes. Cependant, tout en appréciant beaucoup les efforts du groupe pour nous aider, nous n’avions toujours pas trouvé la paix et la liberté qui nous faisaient tellement défaut.
Tous les jours, j’aimais aller jouer au golf, d’abord parce que cela me permettait de sortir de chez moi, et aussi parce que cela m’aidait à atténuer l’obsession de la boisson. (Peu après mon mariage, j’avais cessé de travailler.) Mais il arriva un jour où la tentation de boire devint si obsédante que, pendant quarante-huit heures, il me fut impossible de dormir. Le matin du troisième jour, j’étais si épuisée et si lasse de lutter pour ne pas boire qu’à un certain moment, il me vint cette idée: « Avant la fin de la journée, ou je serai morte ou je serai ivre. »
La pensée du suicide se présenta alors avec une telle acuité que je vérifiai le revolver de mon mari pour voir si je savais m’en servir. Je suppliai Dieu (je ne connaissais aucune autre manière de prier) de me donner le courage de me suicider ou bien de me montrer ce qu’Il attendait de moi, et surtout de vouloir bien rendre la réponse si évidente que je ne puisse m’y tromper. J’étais même prête à accepter de quitter mon mari. (Ma première éducation religieuse m’avait conduite à me sentir coupable de mon remariage, après un divorce. Ce profond sentiment de culpabilité avait contribué à mon problème d’alcoolisme, et je le ressentais comme un grand fardeau.) A ce moment-là, le revolver à la main et avec une obéissance totale, je priai: « Que ta volonté soit faite » (Matth. 6:10) — ces mots m’étaient restés de mon premier contact avec la Bible.
Je me tenais agenouillée près d’une table où se trouvait le téléphone. Soudain, il sonna à côté de mon coude. Une jeune femme avec laquelle je jouais souvent au golf m’appelait pour savoir si je voulais venir jouer avec elle. (Elle était au courant de mon problème d’alcoolisme.) Elle me pressa de sortir et de venir au club, ajoutant que si je ne voulais pas jouer, nous pourrions marcher toutes les deux le long du parcours. Tout d’abord je refusai, mais l’impulsion mesmérique de tirer avait été brisée et je finis par accepter d’y aller.
Au premier trou, je demandai à mon amie de m’expliquer sa conception de Dieu. Elle m’avait toujours parue si équilibrée, si aimante, si gracieuse et si paisible, et j’aurais tellement voulu avoir une attitude comme la sienne ! Et tout en circulant, pendant les six trous suivants, je déversai sur elle ma détresse, mes remords et mon désir d’être libérée de la servitude de l’alcool. Alors que nous nous préparions à commencer le septième trou, je l’avertis que j’avais l’intention de retourner à la maison du club aussitôt après l’avoir fini, pour y prendre un verre.
Et je continuai à lui décrire tous mes remords; très doucement, elle me signala que ces troubles n’appartenaient pas à mon identité véritable. Je pensais qu’elle me disait cela parce que j’étais son amie et qu’elle ne voulait pas croire de telles choses à mon sujet. Lorsque je lui répétai que j’allais rentrer prendre un verre, elle me demanda: « Désires-tu vraiment être ivre ? » La question était très directe, et je rétorquai: « Non, tout ce que je désire, c’est oublier. » Elle ajouta immédiatement que ce que je désirais réellement, c’était la paix de l’esprit, et qu’elle pouvait m’expliquer le moyen d’y parvenir et de me libérer du désir de boire. Elle m’affirma qu’il n’était pas nécessaire que je vive dans le remords le reste de ma vie. Cela me parut incroyable et je lui demandai comment faire.
Elle proposa que nous allions nous asseoir sur un banc, et commença à m’expliquer qu’elle était Scientiste Chrétienne. Je reculai tout de suite, aussi bien mentalement que physiquement, car je pensais qu’elle allait me faire un sermon. Très gentiment, elle me demanda de l’écouter jusqu’au bout, ajoutant qu’elle ne me parlerait plus jamais de Science Chrétienne par la suite, à moins que je ne le lui demande la première. Me souvenant de la prière que j’avais faite un peu plus tôt, « Que ta volonté soit faite », je consentis à l’écouter.
Elle me cita le premier chapitre de la Genèse, qui expose le récit spirituel de la création, et m’assura que j’étais moi aussi l’image de Dieu. Elle m’expliqua que puisque « Dieu vit tout ce qu’il avait fait et voici, cela était très bon » (Gen. 1:31), ce que Dieu n’avait pas créé ne pouvait avoir aucun pouvoir.
Tandis qu’elle soulignait l’importance spirituelle des Écritures, je commençai à entrevoir une lueur d’espérance. Je ne savais plus depuis combien de temps nous étions là à parler, mais un sentiment de paix descendait sur moi et le désir de l’alcool me quitta, tout comme mon profond sentiment de remords et de culpabilité. Un peu plus tard, nous avons terminé notre parcours de golf. Le sentiment de paix persista en moi, et je dormis parfaitement cette nuit-là.
Je me procurai très vite une Bible, et un exemplaire de Science et Santé avec la Clef des Écritures de Mary Baker Eddy, afin de commencer à chercher comment ma guérison de l’alcoolisme avait pu se produire.
Tout au début de mon étude de la Science Chrétienne, je fus guérie d’un désordre fonctionnel pour lequel j’avais dû prendre des médicaments toute ma vie, et aussi d’une sérieuse infection des sinus qui m’avait tourmentée durant des années. Une difficulté au pied, qui avait été diagnostiquée arthrite déformante (deux médecins m’avaient annoncé qu’il me faudrait une opération, mais que je resterais en semi-invalidité toute ma vie) fut aussi guérie par la simple lecture de Science et Santé. Bien des années plus tard, je m’aperçus que j’avais aussi été guérie d’un trouble de la vésicule biliaire qui reparaissait une ou deux fois par an et qui était supposé être héréditaire. Aucune de ces difficultés n’a reparu depuis le début de mon étude de la Science Chrétienne, il y a de cela vingt-huit ans. Et j’ai eu bien d’autres guérisons dues à la prière seule.
Mon mari fut guéri à son tour de l’alcoolisme, peu après moi, et à partir de ce moment, notre foyer fut libéré de cet esclavage. Entre autres guérisons par la prière en Science Chrétienne, mon mari fut débarrassé de la grippe et d’hémorroïdes.
Je remercie Dieu pour Son Fils, Christ Jésus, qui démontra cette Science du Christ, en étant le Guide. Et je suis reconnaissante pour la pensée pure et réceptive de Mary Baker Eddy et pour la générosité dont elle a fait preuve en partageant la Science Chrétienne avec toute l’humanité.
Ce mode de vie spirituellement scientifique m’a apporté des bénédictions trop nombreuses pour qu’elles puissent toutes se raconter. J’ai beaucoup apprécié de servir l’église, à divers postes, et je me sens poussée à partager ma guérison de l’alcoolisme à une période où ce problème semble prendre de si grandes proportions. Je sais que la Science Chrétienne détient la solution.
Arlington Texas), U.S.A.