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L'histoire qui guérit

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de janvier 1985


« C'était le meilleur et le pire des temps... » Pour beaucoup, l'ambivalence de cette phrase par laquelle commence le roman de Dickens, Un conte de deux villes, décrit tout à fait le dernier quart de notre siècle. Pour certains, toutefois, à notre époque de danger nucléaire, il n'y a de lumière nulle part. Pour eux, la fin du monde est proche: notre destinée personnelle et historique est déterminée par des forces irrésistibles, plongeant les nations et les hommes dans des conflits insolubles mettant en vedette l'arrogance, l'idiotie morale, le désespoir aboutissant à l'autodestruction.

Cependant il y a un troisième point de vue, par certains aspects, le plus extraordinaire: le point de vue qu'il existe une sorte d'histoire qui guérit.

Question: Rechercherions-nous aujourd'hui des solutions spirituelles dans l'histoire économique ou politique ? Certainement pas. Pourtant, la compréhension de l'histoire spirituelle offre sûrement des solutions aux problèmes économiques et politiques.

Il s'agit là d'un récit historique, qui fait davantage que de décrire l'existence humaine comme une suite chronologique de violence, d'erreurs et de duperies, ou comme une simple liste d'événements. Ne s'intéressant pas exclusivement à la succession des événements se déroulant dans un cadre temporel, l'histoire spirituelle peut être définie comme le processus traduisant la croyance matérielle au passé et à l'avenir en concept spirituel de présence.

Or, on pourrait au mieux définir cette présence en tant que lumière, la lumière émanant de l'immédiateté de la Vérité même. Nous pouvons en venir à penser que l'histoire inclut l'activité incessante des idées spirituelles, dont les effets concomitants illuminent la conscience humaine.

La lumière de ces idées, atteignant la conscience des penseurs, apporte à l'humanité de nouvelles dimensions de liberté et de progrès. La présence de cette lumière Christ apporte la cohérence et la raison d'être là même où le bouleversement moral et les catastrophes occupent la pensée mondiale.

Dans le sens absolu, Dieu seul produit l'histoire. Dans le premier chapitre de la Genèse, ce document originel, cosmologique et historiographique, l'histoire est définie en ces termes: « Dieu vit tout ce qu'il avait fait et voici, cela était très bon. » Gen. 1:31. La réalité et la continuité de l'homme même, ressemblance chérie de Dieu, ne sont donc pas quantité négligeable.

Ce qui est vrai historiquement est vrai biographiquement. Chacun de nous, en tant qu'idée spirituelle, figure dans les annales historiques de Dieu. Vous et moi avons l'occasion de voir cette histoire s'inscrire réellement jour après jour dans notre propre vie. Cette histoire n'est pas une chronologie; elle est écrite directement par Dieu et s'exprime dans notre épanouissement spirituel.

Christ Jésus donna à ses disciples l'assurance que leurs noms — leur nature — étaient « écrits dans les cieux » Luc 10:20.. L'indélébilité de notre nature spirituelle prouve que l'amour de Dieu pour l'homme est inaltérable, évidence de l'immuabilité et de la grandeur de l'identité véritable de l'homme. Toutefois, cette identité, ou parfaite image de Dieu, est continuellement exprimée de façon individuelle. L'histoire spirituelle de l'homme se déroule donc sans interruption. Et à mesure que le témoignage de ces annales s'inscrit plus clairement dans notre existence, vous et moi devenons partie intégrante de la mission lumineuse de L'Église Mère.

Les réalités spirituelles sont des qualités, des idées ou des lois spécifiques de l'Entendement. A mesure qu'on les discerne dans le monde qui nous entoure, qu'on les sonde, les chérit et les démontre chaque jour, toute ambivalence commence à disparaître de l'histoire humaine. Dans notre mémoire ou notre anticipation, l'holocauste s'efface devant l'harmonie et ici même et maintenant, jour après jour, s'inscrit une sorte d'histoire qui guérit.

Le souci de Vérité qui anime l'historien de cette sorte d'histoire, loin d'être une préoccupation au sujet de ce qui n'allait pas dans les affaires humaines, est une recherche, dans le caractère national et individuel, des symptômes de la véritable harmonie ou unité spirituelle. L'analyse des solutions, non celle des problèmes, le préoccupe au premier chef. Les symptômes qu'il découvre sont des qualités morales et spirituelles dont la lumière demeure toujours vive, se frayant un chemin à travers le tissu de l'histoire humaine.

L'humilité, l'intégrité, l'honneur, la vigilance, la compassion, la loyauté, la clémence et la philanthropie aident à remédier à l'argumentation agressive du monde en faveur de la méfiance, du désespoir et de la désobéissance. Les qualités spirituelles, manifestées dans l'existence des hommes d'État et des simples citoyens, élèvent leurs doux propos qui dominent toute catastrophe et toute vicissitude.

Quelles que soient les manchettes de la presse, l'histoire qui guérit attire aujourd'hui notre attention sur les bonnes nouvelles proclamant le Principe qui est à l'origine des progrès de l'humanité. Le passage suivant illustre comment l'histoire et la prophétie se rencontrent: « J'en ferai une ruine, une ruine, une ruine. Mais cela n'aura lieu qu'à la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. » Ézéch. 21:32.

Pouvons-nous nous considérer comme les rédacteurs de notre histoire humaine ? Parfaitement. Comprenant ce qu'est l'homme en Science, expurgeons tout ce qui est étranger au dessein divin de notre existence et entreprenons de conformer notre vie au récit spirituellement historique présenté dans le premier chapitre de la Genèse. Ainsi rapportée, la véritable leçon de l'histoire n'est ni une répétition du passé ni un commentaire point par point. Nous choisissons parmi nos expériences au lieu de simplement répéter ces dernières.

Ces dernières années nous ont valu une nette tendance du récit biographique ou historique à réexaminer l'histoire par le dénigrement — c'est-à-dire à faire impression sur le lecteur qui a une préférence pour la divulgation, pour le texte qui élucide ou plutôt suggère les supercheries, les fautes dans la vie des chefs et des penseurs célèbres.

Toutefois, on peut considérer que le Scientiste Chrétien vigilant fait partie d'un nouvel ordre d'historiens révisionnistes. Dans sa vie quotidienne, il révise en effet l'histoire par le mérite, dénonçant le caractère frauduleux du récit matériel et proclamant la nature spirituelle véritable de l'homme de Dieu. Voilà qui va certainement de pair avec ce que dit Mary Baker Eddy: « L'histoire humaine a besoin d'être révisée, et le souvenir matériel effacé. » Rétrospection et Introspection, p. 22. Et dans son livre Science et Santé, elle écrit: « La vraie théorie de l'univers, y compris l'homme, n'est pas dans l'histoire matérielle, mais dans le développement spirituel. » Science et Santé, p. 547.

Dans notre vie quotidienne, en réprouvant consciencieusement toute erreur, nous révisons pour le mieux l'histoire et nous effaçons effectivement la chronique matérielle. Chaque fois que nous nous rendons compte que la crainte n'est qu'une simple opinion et qu'au contraire, l'Amour enveloppe l'homme, chaque fois que nous discernons la vraie substance constamment disponible, nous révisons l'histoire pour le mieux, vers la lumière, vers un éveil total à la création spirituelle.

Cette sorte de révision révèle l'histoire en tant que progrès moral et spirituel. L'action de l'histoire se présente à nos yeux comme un journalisme supérieur devenant en fait thérapeutique dans la pensée de la localité. En tout cela, The Christian Science Monitor constitue un agent historique vital qui nous permet de discerner dans la société humaine l'action du Christ qui rectifie, dirige et, là même protège notre mission individuelle.

Ce concept est clairement démontré dans la vie des personnages de la Bible, tels Abraham, Jacob, Joseph et Moïse. Au cours de leur carrière, chacun de ces grands hommes avait entrevu le dessein de Dieu. Chacun entrevit le rapport entre l'histoire et la prophétie; chacun l'entrevit dans son sens le plus haut: dans l'embrasement de la destinée spirituelle inaltérable.

Pour eux, la puissance causale sans fin du Principe supplantait la croyance que l'histoire matérielle se détermine et évolue d'elle-même, et se gouverne elle-même. Ils ressentaient au contraire dans leur vie le dessein de Dieu qui les dirigeait: révéler, à travers les siècles, le Christ à la conscience humaine. Et de même aujourd'hui, le développement spirituel peut remplacer la croyance que l'histoire de l'humanité se limite à l'histoire politique, économique, légale ou médicale.

Tout comme Jacob à Péniel, la lutte que chacun de nous doit livrer pour prouver le dessein de Dieu gouvernant notre vie est destinée à démontrer la vraie nature de l'homme. La signification de la croix et la crucifixion de Jésus résument ce combat de manière frappante. Le deuxième chapitre de Science et Santé de Mary Baker Eddy élucide on ne peut plus clairement le calvaire du Maître. Notre Leader put l'écrire en raison de ses prières et de sa réceptivité et de tout ce qu'elle avait vécu. Ce chapitre révèle ce que chacun de nous doit jusqu'à un certain point affronter et pourquoi.

Le chrétien, à la lecture de ce chapitre, intitulé « L'expiation et l'Eucharistie », distingue nettement à la fois le Guide et le Chemin tracé. Historiquement et symboliquement, l'éthique de la croix ne prête à aucune erreur en Science Chrétienne. Elle nous explique que la divinité du Christ atteint directement l'humanité par le crucifiement du caractère humain, c'est-à-dire le sacrifice du moi mortel et la démonstration inébranlable, face à la persécution, de l'amour détaché de soi-même. Tout ce qui s'oppose au crucifiement s'oppose au sacrifice de soi, et l'amour-immolation est la lumière particulière de l'amour chrétien. Le secret de la vie éternelle réside dans le sacrifice suprême du Maître. Et de plus, l'exemple donné par Jésus sur la croix, sa résurrection et son ascension manifestèrent le jugement transformateur de Dieu et indiquèrent le point culminant de toute l'histoire humaine. Comme le dit l'un des prophètes de l'Ancien Testament: « J'établirai ma loi pour être la lumière des peuples. » Ésaïe 51:4.

L'histoire digne de ce nom — l'histoire spirituelle — capte la lumière divine se levant et s'épanouissant éternellement dans la conscience humaine et illuminant l'humanité grâce à la perspicacité des hommes, des femmes et des enfants qui prient. La citation précédente du prophète est traduite ainsi dans The New English Bible (La nouvelle Bible anglaise): « Je ferai éclater la lumière de mon jugement sur toutes les nations. »

Nous découvrirons qu'une idée plus haute de l'histoire embrasse toujours l'avenir aussi bien que le passé, permettant à la vie de chacun de devenir plus visiblement un vrai témoignage de développement spirituel. La véritable histoire, qui correspond à la prophétie (ainsi que la Bible l'exemplifie à maintes reprises) constitue une sorte de pèlerinage vers une compréhension encore plus élevée de l'omniprésence de Dieu. Ce que nous appelons l'avenir est à proprement parler un développement nouveau du bien éternellement présent.

Posez-vous la question: Suis-je un rêveur ou un visionnaire ? Les rêves propulsent la pensée soit vers le passé soit vers l'avenir — ils ne nous éveillent jamais à la présence de la réalité spirituelle en nous rendant conscients du dessein et de la joie de l'Ame. Cette présence est à la fois historique et prophétique.

Il ne nous faut donc pas de rêve pour y vivre, mais une vision. Non pas une vision mortelle du passé, ce serait rêver. Non pas une vision de l'avenir, ce serait aussi rêver. Même pas une vision d'un présent matériel, qui est, tout compte fait, un concept temporel. Il nous faut une vision spirituelle, une vision de ce qu'est la présence, la présence de la réalité spirituelle qui annule le temps.

Imaginez que vous soyez dans un train express: vous tournez le dos à la locomotive. Par la fenêtre, tout fuit à reculons. Et vous vous demandez: « La vie est-elle ainsi, le présent disparaissant dans le passé ? L'avenir, inconnu jusqu'à ce qu'il devienne le présent, et s'éloignant trop vite pour que nous puissions en saisir vraiment le sens ? »

Vous décidez de vous asseoir dans le sens de la marche. Par la fenêtre, tout fonce sur vous à toute vitesse — comme l'avenir se précipitant dans le présent. Le présent, c'est l'avenir qui fond droit sur vous !

En est-il vraiment ainsi ? En vous penchant par la fenêtre, vous pourriez vous retourner sur ce qui se précipitait sur vous moins d'une seconde auparavant.

Est-ce là une vue accélérée de ce que représente la vie en tant que continuum du temps ? Et si l'analogie est exacte, où donc est le présent ? Réduit à un millième de seconde entre le présent et l'avenir ?

Être dans ce train-là, c'est être dans le rêve; c'est ne pas être vraiment engagé dans la vie, n'y prendre aucune part véritable. Toutefois, être un visionnaire n'implique pas d'être sédentaire. Vous et moi devons descendre de ce train. Dans l'existence du véritable visionnaire, la vigueur et la sérénité de l'Esprit dissolvent la mythologie des rêves.

Grâce au Christ de Dieu qui vivifie, nous en arrivons à voir le passé, le présent et l'avenir en tant qu'immédiateté de l'infinitude et du déroulement de la présence de Dieu. Une telle immédiateté est sans obstruction, aberration ou retard. Notre vision est établie sur la prise de conscience du fait que l'homme immortel ne naît ni ne meurt. Le premier chapitre de la Genèse inclut tant notre préexistence spirituelle que notre développement spirituel, et tous deux sont infinis. Dans notre expérience céleste actuelle comme dans notre expérience terrestre ici, l'omniprésence de Dieu ne connaît ni commencement ni fin. En fait, le Christ, la Vérité, bannit ce que nous apprenons de l'erreur en éliminant même l'illusion d'un second récit, ou récit erroné, de la création.

Ne pouvons-nous pas considérer le premier chapitre de la Genèse, non pas tant comme une biographie de la création que comme une autobiographie du créateur ? Nous avons sous les yeux le récit que le créateur fait de Sa propre existence sous forme de Sa création. L'homme est l'idée même, spontanément saine, et évoluant constamment, de l'Entendement, inséparable de son créateur. Comme le déclare Science et Santé: « L'Entendement immortel fait son propre récit, mais l'entendement mortel, le sommeil, les rêves, le péché, la maladie et la mort ne sont pas mentionnés dans le premier chapitre de la Genèse. » Science et Santé, p. 505.

La variété et l'étendue des guérisons individuelles garantissent l'authenticité du mouvement de la Science Chrétienne. Le livre d'étude de la Science Chrétienne s'achève par un chapitre où sont à jamais consignés des témoignages de guérison qui ont fait date dans des vies individuelles. « Les fruits de la Science Chrétienne » (qui commence à la page 600 de Science et Santé) est une chronique d'existences transformées simplement par la lecture du livre d'étude. C'est une chronique de la Vérité s'affirmant dans l'existence humaine.

L'histoire qui guérit provient donc de l'autobiographie de l'Entendement divin, Dieu. Dieu produit l'histoire qu'Il écrit. La perpétuation de l'Entendement par lui-même purifie et rachète l'humanité. Et qui plus est, l'histoire de Dieu se répète glorieusement: la présence éternelle et vivifiante du Christ rayonne à jamais dans votre vie et la mienne.

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