Jeune adolescente, je cessai d'aller à l'École du Dimanche de la Science Chrétienne, car je ne pensais pas que je pouvais l'appliquer dans ma vie. Lorsque mon mariage se désagrégea, une dizaine d'années plus tard, je commençai à rechercher désespérément un indice quelconque me prouvant qu'il existait quelque chose, dans cette vie, dont je pouvais dépendre. Je passai mes nuits à lire la Bible, ainsi que des livres sur l'occultisme et la psychologie. Puis, très vite après ma séparation d'avec mon mari, je commençai à boire beaucoup pour m'abstenir de penser. Par la suite, deux amies, qui n'étaient pas Scientistes Chrétiennes et qui ne se connaissaient pas, me demandèrent, au cours de la même semaine, pourquoi je ne m'étais pas tournée vers la religion dans laquelle j'avais été élevée.
Comme mon exemplaire du livre d'étude, Science et Santé de Mary Baker Eddy, se trouvait dans un sous-sol à près de cinq mille kilomètres de là, j'allai dans une Salle de Lecture de la Science Chrétienne, plutôt à contrecœur, je dois l'admettre, et en achetai un exemplaire. Alors que je lisais les quelques premières pages du livre, je fus étonnée de voir combien j'étais d'accord avec ce que j'étais en train de lire. Je pensai qu'il devait y avoir dans ce livre bien plus que ce que j'en avais compris lorsque j'étais enfant, et ce que j'en voyais actuellement; je passai donc des heures à le lire et à l'étudier. Au bout de quelque temps, Science et Santé et la Bible étaient les deux seuls livres auxquels je revenais nuit après nuit. Je lisais jusqu'aux premières heures du matin, parvenant à me lever et à travailler pendant la journée en me souvenant des paroles de Mary Baker Eddy (Science et Santé, p. 519): « Même d'un point de vue humain, le repos le meilleur et le plus doux réside dans un saint travail.
Je bus moins au cours des mois qui suivirent et je reconnus avec plus de confiance que Dieu est une réalité et un pouvoir présents. Néanmoins, malgré tous les changements majeurs que je pouvais déjà observer dans mon caractère et dans mes relations avec les autres, je désirais ardemment avoir plus de compréhension.
Six mois plus tard, une manière totalement nouvelle de concevoir la Science et moi-même s'ouvrit soudain à moi. A cette époque, j'étais complètement guérie de l'alcoolisme. Tout ce bien se manifesta à la suite d'un incident qui survint un soir alors que je marchais dans la rue avec une amie. Plusieurs garçons apparurent soudain, se détachant d'une foule de gens au-devant de nous. L'un d'eux me fit tomber par terre en me tirant par le bras et me traîna ainsi dans la rue. Cela survint si rapidement que malgré la foule qui nous entourait, nul ne put m'aider. Je me cramponnai à mon sac de toutes mes forces jusqu'à ce que la douleur devienne insupportable, m'obligeant à le lâcher.
Mon bras semblait être démis et l'état de l'une de mes jambes me donnait des inquiétudes. Immédiatement, cependant, j'affirmai la toute présence de Dieu. Une foule s'assembla et je commençai à perdre conscience. Puis j'entendis quelqu'un dire qu'une ambulance était en route. Après avoir passé tant d'heures à étudier la Science Chrétienne, je ne pouvais concevoir rien de possible ni de certain quant à mon bien-être, excepté par Dieu. Je luttai pour reprendre conscience et finalement, je fus capable de me mettre debout avec de l'aide, et je pus rentrer à la maison.
Plus tard ce soir-là, après avoir demandé par téléphone à un praticien de la Science Chrétienne de prier pour moi, et après le départ de mon amie, je m'allongeai sur le sofa et me mis à réfléchir. Ma famille étant à des kilomètres et n'ayant aucun ami Scientiste Chrétien pour m'aider, je savais que ma confiance en Dieu devrait être plus grande que jamais auparavant. Chacune de mes pensées me confirmait que c'était ainsi que cela serait; je ferais confiance à Dieu seul. Je me souviens m'être sentie réconfortée par cette décision. Alors, l'un de mes genoux commença à guérir sous mes yeux. Ce qui, aux yeux de certains, semblait devoir prendre des semaines, guérit en quelques secondes et une nouvelle peau se forma. La guérison de mon bras ne s'effectua pas à ce moment-là, mais ce signe et la promesse qui l'accompagnait furent suffisants pour m'encourager pendant les deux ou trois jours de douloureux examen de conscience qui suivirent.
Quelques jours après l'incident, au cours de la nuit, je songeai à retourner travailler, bien que mon bras fût encore inutilisable. Une fois cette décision prise, la douleur, qui avait persisté, cessa. Il me fallut près de deux heures pour m'habiller, ce premier matin avant d'aller travailler, mais je pus y aller et faire mon travail. Quand je rentrai chez moi ce soir-là, j'étais remplie d'une conscience toute nouvelle de ce que j'étais réellement, et de tout ce qu'était la Science Chrétienne. La Science Chrétienne n'était pas quelque chose à appliquer à une situation matérielle comme si cette situation était réelle et avait mal tourné. La Science Chrétienne présente les faits concernant l'homme — il est spirituel et parfait dès maintenant. Je vis que j'étais réellement spirituelle, déjà spirituelle, que j'étais déjà ce que je serais toujours. Cette réalisation était étayée par un verset de l'Ecclésiaste qui me vint plusieurs fois à l'esprit pendant les jours qui suivirent (3:14): « J'ai reconnu que tout ce que Dieu fait durera toujours, qu'il n'y a rien à y ajouter et rien à en retrancher. »
Cette semaine-là, je devais me rendre dans une partie de la ville qui était réduite en cendres. Normalement, j'aurais eu peur d'y aller, mais je me sentais si libre et j'avais si bien compris que l'homme est foncièrement bon que j'y allai en toute tranquillité. La conscience de ma véritable et invulnérable spiritualité, et de la bonté de l'homme issue de Dieu était maintenant la seule chose qui importait, et la difficulté relative à mon bras n'avait plus d'importance pour moi.
La guérison du bras intervint six jours après l'incident. J'ouvris Science et Santé au passage suivant (p. 259): « La compréhension, semblable à celle de Christ, de l'être scientifique et de la guérison divine renferme un Principe parfait et une idée parfaite — Dieu parfait et homme parfait — comme base de la pensée et de la démonstration. » Les pensées troublantes concernant mon mariage disparurent et la pièce semblait remplie de lumière. A ce moment, un ajustement se produisit, et quelque chose se remit en place dans mon bras. C'est un événement auquel je peux toujours faire appel, quand je recherche l'inspiration et la guérison: il me rappelle que le bien n'est jamais vraiment perdu.
Dans les mois qui suivirent, je ressentis davantage la bonté de Dieu. Je n'étais plus tourmentée par les souvenirs douloureux de mon mariage. Et encore aujourd'hui, lorsque je me trouve en présence de situations potentiellement dangereuses, je parviens en général à maintenir un sentiment de paix et de bien-être, en me rappelant que tout pouvoir appartient à Dieu, et que l'homme reflète Sa bonté et Sa pureté absolues.
Au cours des années, depuis cette époque, j'ai réalisé plus complètement, grâce à l'étude continuelle de la Bible et des écrits de Mary Baker Eddy, ma totalité actuelle et mon unité avec Dieu. Il y a eu des moments, au début, où, en tant que femme seule, j'ai dû lutter contre la croyance que le fait d'avoir un homme avec soi est essentiel au bonheur et à la sécurité. Quand je repris mes études et que je changeai de carrière, j'acceptai un emploi qui m'accaparait beaucoup et représentait une grosse diminution de salaire. J'étais employée par une université et pouvais suivre des cours tôt le matin. Mais je devais travailler de midi jusqu'à neuf ou dix heures, aux périodes de pointe, sans la moindre pause. J'étais debout la plupart du temps, travaillant avec des foules de gens. Le soir, je revenais à la maison et bais littéralement sur mon lit en pleurant d'épuisement, souvent sans dîner.
Au bout de quelques mois de ce régime, je demandai à un praticien de la Science Chrétienne de prier pour moi. Rien ne fut dit dont je puisse me souvenir, mais je sais que je devins presque immédiatement consciente d'un merveilleux sens du foyer, chose que j'avais plus ou moins écartée sans vouloir y faire face depuis la séparation d'avec mon mari. Mon foyer avait été à peine plus qu'un endroit où mettre mes affaires et dormir le soir. Soudain tout se remit en place. Le foyer, je me rappelle avoir pensé, est un état de sanctuaire et de totalité. Je ressentis la paix et l'amour que le foyer m'avait fournis pendant mes jeunes années.
Le lendemain, avec le même travail et dans les mêmes conditions, je ressentis l'amour et la sollicitude qui sont nôtres lorsqu'on reconnaît la nature du foyer. Et je me sentis fraîche à la fin d'une journée qui auparavant aurait été épuisante. J'avais appris que nous incluons tout ce que Dieu donne — et que chacun de nous en réalité exprime un équilibre harmonieux entre, d'une part, la vitalité, la sagesse et la sécurité que beaucoup de gens associent à la masculinité; et d'autre part, l'affection pleine d'attention, la spiritualité et la créativité que beaucoup appellent féminité.
Je suis particulièrement reconnaissante pour cette expérience dans sa totalité, et pour la nouvelle raison d'être que m'a apportée mon retour à la Science Chrétienne. Je suis particulièrement reconnaissante à mes parents, qui m'ont permis de trouver mon propre chemin. J'ai ressenti très fortement que chaque pas de ma croissance spirituelle s'est opéré tout à fait naturellement et inévitablement grâce à l'aide affectueuse de praticiens et d'amis, ainsi que grâce au cours de Science Chrétienne.
New York (New York), U.S.A.