Le royaume humain est un royaume mental. Nous devons non seulement affronter nos propres pensées mais parfois aussi celles des autres.
Si nous sommes malades, par exemple, ce n'est pas nécessairement à cause de pensées que nous aurions entretenues consciemment. Il se peut que la maladie soit due à l'influence de la pensée mondiale. Une fois découverte, l'influence que nous avons peut-être admise inconsciemment peut être éliminée grâce à notre discernement de la vérité spirituelle qui corrige la croyance. Ce discernement spirituel exerce sur notre pensée la seule influence véritable et saine qui soit: celle du Christ, la Vérité.
Chacun a le droit moral de prendre ses propres décisions. Nous pouvons choisir d'accepter des pensées de maladie ou de les rejeter sur la base de la vérité spirituelle que révèle la Science Chrétienne. Notre Leader, Mary Baker Eddy, nous donne ce conseil dans Science et Santé: « Dans un monde de péché et de sensualité marchant rapidement vers un plus grand développement de pouvoir, il est sage de considérer sérieusement si c'est l'entendement humain ou l'Entendement divin qui nous influence. » Science et Santé, p. 82.
Le péché et la sensualité, comme la maladie, relèvent de la croyance à la mortalité. Ils existent par conséquent dans la pensée de l'humanité, non pas en tant que force réelle, mais en tant qu'illusion, que le Christ, l'idée véritable émanant de l'Esprit, dissipe.
La sensualité a pour effet d'accorder étroitement notre pensée à la croyance matérielle, tout en nous aveuglant à la présence du bien spirituel. Songez, par exemple, aux démonstrations incontestables du pouvoir spirituel que fit Jésus. Et pourtant voyez la réaction du monde autour de lui ! Science et Santé dit: « Son pouvoir de guérir provoquait le reniement, l'ingratitude et la trahison, provenant de la sensualité. Sur les dix lépreux que Jésus guérit, un seul revint pour rendre grâce à Dieu, c'est-à-dire pour reconnaître le Principe divin qui l'avait guéri. » Ibid., p. 94.
J'ai recherché le mot « sensuel » dans le dictionnaire Webster, et j'ai trouvé certaines définitions intéressantes: « propre aux sens, émanant des sens, affectant les sens »; « percevant par les sens »; « animé par la volonté personnelle »; « non spirituel; irréligieux; aimant le monde »; « matérialiste ». Dans le même ordre d'idées, on peut lire dans la Seconde épître à Timothée ce passage intéressant: « Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains... irréligieux, insensibles... calomniateurs... ennemis des gens de bien... aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. Éloigne-toi de ces hommes-là. » II Tim. 3:1–5.
Peut-être n'estimons-nous pas devoir figurer sur cette liste; mais sommes-nous vraiment tout à l'abri de ces influences ? Nous avons indéniablement la possibilité d'être libres et de le rester. Pour ce faire, il importe que nous soyons vigilants. La volonté personnelle agressive, l'absence de piété, l'amour du monde, la haine de la Vérité et de ceux qui s'efforcent de la démontrer, l'habitude de centrer la pensée sur les sens physiques, tout cela abonde dans l'atmosphère mentale supposée que l'on dénomme entendement mortel. Ces dispositions soutiennent et réaffirment l'aveuglement profond de la sensualité, et leur influence peut chercher à atteindre parfois ceux qui s'efforcent d'avancer dans une autre direction: vers l'Esprit.
Cette influence mensongère peut s'exprimer par des doutes: doute de ne pouvoir s'appuyer en confiance sur Dieu et sur la guérison purement spirituelle, doute quant à la légitimité de la voie par laquelle la Vérité est apparue à notre ère. Elle peut aussi se manifester par un découragement continu, même par de la dépression, par de l'angoisse face aux difficultés du mariage, un désir de fuir les problèmes du foyer plutôt que de les résoudre par la prière et la confiance en Dieu. Elle peut encore se manifester par un sentiment d'impuissance: « Je ne peux pas » — je ne peux pas prier, je ne peux pas guérir ou être guéri, ou mener à bien les engagements indispensables à mon progrès spirituel.
Le mesmérisme semble toujours être notre propre pensée. « Ce sont mes propres doutes », voilà la suggestion, même si ces doutes contredisent notre sens le plus haut de ce qui est vrai et bien. De tel sentiments ne sont pas notre propre pensée. Ce sont des mensonges qui nous sont imposés.
Que la source de cette influence semble personnelle ou impersonnelle, ignorante ou maligne, cette imposture est elle-même toujours celle de la croyance impersonnelle. Nous combattons la croyance au seul endroit où nous puissions le faire: dans notre propre pensée. Comment ? En nous rapprochant de la vérité.
La vérité sur laquelle repose la Science Chrétienne démontrable est que Dieu est tout. Si Dieu n'était pas tout, la Science ne pourrait être prouvée, parce que l'existence inclurait un opposé de Dieu, un opposé de la liberté. Mais en réalité pareille opposition n'existe pas. Dieu est le seul Entendement. L'infinitude de l'Entendement n'inclut ni orée ni confins et il n'existe pas de limites à la puissance de l'Entendement.
L'homme est inclus dans la puissance de Dieu. Chaque pensée de l'homme est gouvernée et dirigée exclusivement par l'Entendement divin. Les pensées que Dieu communique à l'homme expriment Sa nature: elles sont bonnes, vraies et ne peuvent que bénir. Puisque la totalité de Dieu est sans réserve, l'entendement mortel n'a aucune possibilité d'exercer une influence ni même d'exister. Il est incapable en réalité de nous suggérer quoi que ce soit. Nous ne possédons en fait nul Entendement sinon Dieu. En vérité, nous n'entendons et n'obéissons à aucun autre.
Il devient évident sur cette base que les influences despotiques ne sont pas nécessaires: nous n'avons pas à les supporter. Le doute, la dépression et des sentiments qui nous amènent à dire: « Je ne peux pas » n'émanent pas de Dieu, le bien; ils ne font donc jamais partie de notre être véritable. Puisqu'ils n'existent pas dans l'Entendement, ils ne se trouvent pas non plus dans le reflet de l'Entendement, l'homme. Ce qui n'est pas dans l'original ne saurait exister dans l'image de l'original.
La pensée humaine dépourvue d'inspiration résiste instinctivement à l'apparition de l'Entendement divin et de sa totalité en pleine lumière. L'entendement mortel, dans la mesure où il semble imiter l'intelligence, ne connaît que sa propre illusion. D'où la lutte qui se déroule en nous parfois, lutte pour abandonner l'illusion et reconnaître notre inséparabilité d'avec Dieu. Pourtant la totalité de Dieu est discernable. Nous pouvons la voir aussi totalement qu'il nous est nécessaire pour faire face au défi du matérialisme.
La prière — le traitement en Science Chrétienne — est une arme capitale pour vaincre les influences matérielles. Prier, c'est plus qu'étudier. Pour prier, nous affirmons silencieusement ce qui est spirituellement vrai: la totalité de Dieu et Son gouvernement total de l'homme; et nous réfutons ce qui n'est pas vrai: la suggestion spécifique que l'erreur exerce une influence quelconque. Priant ainsi, nous luttons contre notre tendance erronée à accepter le mal comme réel et nous la corrigeons. Et nous nous efforçons de discerner l'omnipotence de Dieu.
La régénération est une autre arme nécessaire. Souvent, les luttes contre les suggestions du magnétisme animal sont dues, au moins partiellement, à une affinité avec l'erreur, que nous n'avons pas encore surmontée. La volonté personnelle, l'égoïsme, la sensualité, l'intellectualisme ou la crainte nous disposent à recevoir volontiers les suggestions erronées. Mais rien ne nous oblige à laisser l'erreur entrer en nous. Et elle ne le fera pas si nous remplaçons les péchés du matérialisme par la pureté du Christ.
Le succès de cette réfutation totale de l'erreur, menée sur deux fronts, la prière scientifique et la régénération, est certain si la prière et la purification sont convenablement faites. A mesure que nous abandonnons notre croyance au mal — notre crainte du mal et notre affinité avec le mal — le doute et l'inquiétude disparaissent. Nous ressentons réellement la liberté dont Dieu a doué l'homme. Dans un passage merveilleusement encourageant, Science et Santé déclare: « Les mauvaises pensées et les mauvais desseins ne vont pas plus loin et ne font pas plus de mal que ne le permet notre propre croyance. Les mauvaises pensées, les convoitises et les intentions malveillantes ne peuvent aller, comme le pollen errant, d'un entendement humain à un autre et y trouver une demeure insoupçonnée, si la vertu et la vérité construisent de solides ouvrages de défense. » Science et Santé, p. 234.
Christ Jésus a dit à ses disciples: « Le monde ne peut recevoir [le Consolateur], parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous. » Jean 14:17. Nulle influence extérieure ne peut nous séparer du bonheur, de la santé et du salut déversés sur l'humanité par le Consolateur. La Science divine est ici pour toujours. Nous ne pouvons pas en réalité en être séparés; en fait, la Science nous entoure tendrement, parce qu'elle est la loi de Dieu qui gouverne l'homme. Et cette loi soutient chaque effort que nous faisons pour résister à l'erreur.
En dépit de ce que le monde pense, et de ce que nous semblons penser et ressentir, le choix nous appartient, à nous seuls. Et nous pouvons incontestablement choisir ce que nous pensons. Sommes-nous convaincus de la vérité de la Science Chrétienne ? Alors débarrassons-nous des impostures de la haine et du matérialisme. Prions scientifiquement pour nous-mêmes. La Science révèle la totalité de Dieu: un unique Entendement omniprésent qui gouverne l'homme. Lorsque nous reconnaissons la totalité de l'Entendement, l'influence illusoire du mal est détruite, nous assurant la liberté de penser et d'agir en accord avec notre plus haut sens de la vérité et du bien.
Que personne ne vous séduise par de vains discours...
Autrefois vous étiez ténèbres,
et maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur.
Marchez comme des enfants de lumière !
Et ne prenez point part aux œuvres infructueuses des ténèbres,
mais plutôt condamnez-les.
Éphésiens 5:6, 8, 11