(Cet article est le second de deux éditoriaux qui se proposent de faire le point sur les défis fondamentaux qui se posent à l’humanité dans une société à haute technicité. Le premier article, qui a paru le mois dernier, était intitulé « Pas d’homme mécanisé ».)
On considère généralement que la structure économique d’un pays industrialisé repose sur un constant renouvellement des biens et des marchandises. Toutefois, le fait que l’on ait abusé de ce processus a conduit bien des gens à accepter la notion d’ « usure programmée » des choses comme une norme établie. De la voiture au grille-pain, nombreux sont les produits autour de nous dont on semble avoir, à dessein, programmé l’écroulement.
Ce concept général va beaucoup plus loin que les pannes des machines ou des appareils qui assurent notre confort. Un chroniqueur écrit, en parlant du xxe siècle: « L’idée qui hante le plus la population active est peut-être celle-ci: l’usure programmée des hommes et des femmes va de pair avec l’usure programmée de ce qu’ils produisent. » Studs Terkel: Working (New York: Avon, 1975), p. xxii.
Et pourtant il n’est personne qui soit dépourvu de valeur ou de sens. La vraie identité de l’homme ne peut devenir désuète. Pourquoi ? Parce que Dieu, l’Entendement, est la cause éternelle, et que Son effet, Son reflet, l’homme, est aussi éternel. La vie réelle de l'homme, ses capacités et son but, sont permanents, illimités. L’homme est l’idée parfaite de l’Entendement divin. Dieu maintient Ses idées et chacune est nécessaire et importante. Car sans la continuité de l’être et de l’expression spirituelle, la création de l’Entendement ne serait qu’imparfaitement conçue, donc chaotique et incomplète. Un telle chose n'est pas possible dans le royaume de l’Entendement parfait et omnipotent. En tant qu’enfant de Dieu, chacun de nous est important pour le Père-Mère.
Christ Jésus démontra que l’être véritable de l’homme est destiné à l’immortalité et non au vieillissement ou à la disparition. Bien des siècles après l'époque du partiarche Abraham, Jésus proclama: « Avant qu'Abraham fût, je suis. » Jean 8:58.
Lorsque ceux qui étaient atteints de maladies chroniques ou « incurables », c’est-à-dire menacés d’usure physique dans le contexte de leur société, s’adressaient à Jésus, il les guérissait. Il arracha même certains d’entre eux à la mort, cette prétention ultime que l’être dépérit. Et il ressuscita lui-même pour finalement s’élever vers son Père. Il prouva pleinement la valeur immédiate de l’homme et sa gloire éternelle en tant qu’héritier de Dieu.
Il peut sembler que celui qui se trouve à ce qu'on appelle un âge avancé de l’existence humaine ait à faire face plus directement encore aux impositions et aux mensonges courants du vieillissement. On pense parfois qu’une personne n’a plus grand-chose à donner à cause de son âge. Mais nous pouvons prouver, grâce à la Vérité, qu’il n'y a pas de raison que quelqu’un ait des idées dépassées ou qui ne vaillent pas la peine d’être prises en considération. Les capacités et les aptitudes de l’homme ne sont pas limitées et défaillantes, mais elles sont infinies, parfaites et en progrès constant. Les duperies d’un entendement mortel fini, qui est lui-même un mensonge, peuvent être niées et rejetées dans la mesure où nous comprenons et démontrons scientifiquement, par la rédemption et la croissance spirituelle, la vérité de l’être irrépressible et immortel de l’homme.
Notre prière peut nous révéler à la fois les occasions et les moyens de prouver que l’homme reflète Dieu, l’Entendement infini. Les sens spirituels de l’homme et ses capacités divines sont illimités, sans bornes ni âge. Dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, une section du chapitre « Les pas de la Vérité » explique tout spécialement sur quelle base chrétiennement scientifique se fonde la réfutation de suggestions erronées de vieillissement. Les pages 246 à 249 contiennent un certain nombre de références se rapportant à l’immortalité, à la continuité, à la nature éternelle de Dieu et de Sa manifestation. On trouve aussi dans ces pages des directives indiquant de façon spécifique ce qui est exigé de nous pour démontrer ces vérités dans notre existence. Science et Santé déclare (p. 246): « S’il ne commettait pas l’erreur de mesurer ou de limiter tout ce qui est bon et beau, l’homme vivrait plus de soixante-dix ans tout en conservant sa vigueur, sa fraîcheur et sa promesse. L’homme, gouverné par l’Entendement immortel, est toujours beau et sublime. » Trois pages plus loin, le livre d’étude affirme (p. 249): « Comme le Christ, la Vie est la “même hier, aujourd’hui et éternellement”. »
Dans la Science divine, nous apprenons finalement que tout ce qui exprime la véritable bonté se maintient sans défaillance. La Science Chrétienne montre que la réalité est ce qui est spirituel, éternel, bon — ce que Dieu crée. Donc, seul ce qui est erroné, matériel, temporel, mauvais est désuet. Rien de ce qui prétendrait s’opposer à la totalité de Dieu n’a réellement de pouvoir pour le soutenir; et la conscience humaine qui connaît le Christ rédempteur en arrive aussi à connaître le néant total de l’erreur. Les mensonges de l’entendement mortel — le mal, l’erreur, la matérialité — n’ont pas de substance, de place ni de but dans le royaume de Dieu.
Un profond amour pour Dieu et un désir ardent et constant d’accomplir Sa volonté vivifie et fortifie notre existence. Nous pouvons ressentir l’incessante sollicitude de notre Père et connaître le caractère toujours nouveau de l’existence spirituelle.
En dépit des définitions « mécanistes » de la vie avancées par notre ère technologique, l’homme n’est pas une machine biologique, programmée psychologiquement, limitée et promise au vieillissement. L’homme est idée spirituelle. L’expression aimée de l’Entendement divin ne peut jamais être dépassée, inutile, usée. Vous ne pouvez jamais être « usé ». Le Nouveau Testament nous fait cette promesse: « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles. » II Cor. 5:17.