Que pouvons-nous faire pour aider à vaincre le mal dans le monde ? Peut-être devrions-nous d'abord poser la question: Qu'est-ce que le mal ? Pour y répondre, nous devons remonter à l'origine de toutes choses, car la nature de la Cause Première, ou Dieu, détermine obligatoirement la nature de sa création. Puisque Dieu est entièrement bon, il doit s'ensuivre que seul le bien est réel au plan divin. Dans son article « Une seule cause et un seul effet », Mary Baker Eddy écrit: « Selon la raison et la révélation, le mal et la matière sont négation: car le mal signifie l'absence du bien, Dieu, alors que Dieu est toujours présent; et la matière prétend qu'il existe quelque chose en dehors de Dieu, alors que Dieu est réellement Tout. » Écrits divers, p. 27.
La criminalité, une des pires formes du mal, n'a certainement aucune place dans la totalité du bien. Malgré ce qu'on dit de l'importance de la criminalité aujourd'hui, elle n'est et ne peut être qu'une négation. Le terme « criminel » est une négation de l'homme créé par Dieu et que chacun de nous est en réalité. Le criminel, en attaquant d'autres personnes, devient lui-même victime d'un mensonge à propos de l'homme. Tout ce que Dieu crée reflète Sa majesté, Sa force et Sa pureté; et Son reflet complet — Son « image », comme l'appelle la Bible — est l'homme.
Quelle tragédie lorsque quelqu'un agit comme un criminel ! Mary Baker Eddy nous donne cette description du pécheur: « Il fait partie d'une conspiration dirigée contre lui-même — contre son propre réveil à la terrible irréalité par laquelle il a été trompé. » Science et Santé, p. 339. Quelle compassion curative devrions-nous avoir pour la personne qui est trompée par une telle incompréhension de sa vraie identité ! Et sommes-nous tout à fait innocents si nous croyons aussi à ce faux concept au lieu de faire le maximum pour le dissiper ? Nous pouvons inverser l'erreur, corriger et renforcer notre concept de l'homme, en commençant par nous-mêmes.
Cette mauvaise conception a son origine dans une vue matérielle de l'homme: selon elle, l'homme serait un mortel avec un entendement dans lequel cohabiteraient le bien et le mal. Et l'entendement humain serait un mélange de bien et de mal. Aucun de nous, dans notre condition actuelle, n'a atteint la pleine démonstration du bien; car seul, l'homme spirituel, notre identité en tant que pure expression de l'Entendement divin, possède une telle perfection. Cette perfection est quelque chose que nous devons démontrer progressivement. Même Paul avoue dans son épître aux Romains: « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas. » Rom. 7:19. Et de nombreux siècles plus tard, Goethe, le grand poète allemand, exprimait la même idée: « Deux âmes, hélas ! sont en mon sein. » Johann Wolfgang von Goethe, Faust, Première partie, sc. II.
Nous devons tous lutter contre ces sentiments partagés. Aussi devons-nous commencer à éclaircir notre vision des choses, et ce faisant, nous nous aiderons nous-mêmes en même temps que nous aiderons le monde. Cet effort doit inclure un refus de soutenir la croyance générale que le mal est puissant et inévitable. Au lieu de donner à ce dernier un caractère théâtral et de « peindre » le mal de couleurs vives, lui donnant ainsi du pouvoir, nous devrions magnifier le Christ, « la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme » Jean 1:9.. Nous faisons cela en nous souvenant du statut de l'homme: enfant de Dieu; et ainsi, nous contribuons à la régénération du criminel, lequel est en fait la victime d'une fausse croyance.
Christ Jésus ne se laissait pas abuser par les illusions de la matérialité. Il demeurait fidèle à sa connaissance que Dieu est le Père de l'homme parfait. Il ne condamnait pas les victimes de la prétention du mal à la réalité, car il comprenait sa mission: révéler la vérité de l'homme de Dieu au pécheur comme au malade. Quand les pharisiens et les scribes remarquèrent avec mépris: « Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange avec eux » Luc 15:2., ils avaient raison, car Jésus était l'ami des pécheurs bien qu'ennemi du péché ! Il dit clairement: « Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. » Marc 2:17. Il voyait distinctement qu'un créateur totalement bon ne pouvait pas créer le péché et la maladie. Il était profondément convaincu que le péché et la maladie sont des négations de la vérité et doivent être rejetés.
Voilà ce que nous devrions nous aussi être en train de faire si nous voulons aider le monde à se débarrasser de la criminalité. Notre attitude face à la délinquence devrait tenir davantage du Christ et nous devrions toujours nous rappeler que les concepts « crime » et « criminel » sont négatifs. Ces concepts tendraient à nier que Dieu ait créé l'univers et l'ait déclaré « bon » et que le mal ne soit qu'une imposture illégitime. La compréhension de ce fait spirituel encourage la réforme et la spiritualisation de la pensée de l'individu. Sur cette base, nous pouvons remplacer notre indignation vertueuse par le désir compatissant de mettre en lumière l'homme créé par Dieu. Mais pour faire cela avec efficacité, nous devons être sûrs que notre concept de l'homme est juste. L'étude de la Bible ainsi que du livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, affinera notre discernement spirituel et nous aidera à garder pure notre vision de l'homme, quelle que soit la distorsion que les sens matériels nous présentent.
Et ce qu'il y a de formidable dans tout cela, c'est que, renforçant et purifiant notre compréhension de l'homme de Dieu, aidant au travail de régénération nécessaire de nos semblables, nous nous aidons aussi nous-mêmes dans notre quête de notre vraie nature. Comme le déclare Science et Santé: « Les riches en esprit aident les pauvres, formant une grande fraternité, ayant tous le même Principe, ou Père; et béni est celui qui voit le besoin de son frère et y pourvoit, trouvant son propre bien en cherchant celui d'autrui. » Science et Santé, p. 518.
