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Patience (et diplomatie): est-ce bien utile ?

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’août 1981


Êtes-vous tenté de répondre: « Cela dépend » ou: « Dans certains cas... » ?

La tentation de se montrer impatient ou peu diplomate s'évanouit lorsque la patience et la diplomatie sont spirituellement comprises — reconnues et vécues comme étant davantage, bien davantage qu'une façon de se comporter plaisante ou polie. L'existence spirituelle, parfaitement harmonieuse, non combative, sans esprit de compétition, que la Science Chrétienne révèle comme l'unique état réel de l'être, est reflétée dans la véritable patience. Cette qualité sereine, émanant de Dieu peut s'exprimer de bien des manières, y compris par ce qu'on appelle la diplomatie.

Lorsqu'elle est fondée sur la compréhension de Dieu, la patience exprime le Christ, c'est-à-dire qu'elle illustre la relation inchangée, incontestée, de l'homme à Dieu, un lien spirituel sans coupures d'espace ou de temps. Parce qu'elle émane de Dieu, la patience est naturelle. Les querelles, les rivalités de groupes, les conflits de personnes, peuvent tous être atténués, apaisés ou éliminés, lorsque nous acceptons ce lien spirituel et y conformons notre vie. La patience agit parce que, en fin de compte, elle vient de Dieu en qui est tout pouvoir, tout bien, toute influence.

Se référant à un passage des Écritures, Mrs. Eddy écrit dans le livre d'étude de la Science Chrétienne, Science et Santé: « Il faut que la patience “accomplisse parfaitement son œuvre”. » Science et Santé, p. 454. Tant au niveau individuel qu'international et universel, la patience, lorsqu'elle est fondée spirituellement, est beaucoup plus efficace que les rapports de force, les tensions et les discussions houleuses.

Une disposition d'esprit qui prédomine de nos jours se traduit par ce slogan: « le numéro un d'abord (c'est-à-dire moi). » Nous pouvons nous rappeler que Christ Jésus, le chrétien par excellence, le berger qui s'occupa de bien des brebis indociles pendant ses trois années de ministère, enjoignit à ses disciples d'aimer Dieu et de s'aimer eux-mêmes. Il dit: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Matth. 22:39. Aime-toi !

Mais trop souvent, s'occuper du « numéro un d'abord » se traduit par l'égoïsme, l'avidité, la méfiance injustifiée à l'égard des mobiles d'autrui, ou par un opportunisme non déguisé. Et (ainsi le déclare la société actuelle) si je ne m'occupe pas de moi-même, qui le fera ? Dieu le fera. Dieu le fait. Et personne, ni un groupe de personnes ni toute la population de la terre ne peuvent contrarier ou interrompre cette sollicitude divine.

Le parfait, l'impartial Père-Mère prend soin de chaque homme, de chaque femme et de chaque enfant, partout. Avec une confiance mutuelle — non pas une confiance superficielle, naïve, mais une confiance fondée sur la certitude que la sollicitude de Dieu fait qu'on « s'occupe de chacun de nous » — nous pouvons éviter bien des ennuis. Il est important pour nous-même, pour ceux avec qui nous sommes en contact et pour le monde, que nous nous mettions à prouver cela. Nous pouvons effacer les vaines motivations des disputes personnelles, des injustices entre races et nations, et de la guerre. Pas à pas, nous pourrons ainsi contribuer à l'acceptation et à la pratique de la justice humaine universelle.

Entendons-nous bien: une conduite patiente, diplomatique, n'est pas naïveté. Elle ne résulte pas non plus d'une vue faussement embellie de la réalité ni d'un optimisme aveugle, mais d'une vue claire. Voir l'homme à la ressemblance de Dieu, l'Amour universel et impartial, apporte des guérisons. Voir que l'homme n'est pas déchu et ne dévie pas de la sereine perfection de la création de Dieu transforme l'apparente discorde en harmonie évidente. Ce que nous changeons ainsi en réalité, c'est la façon de voir (essentiellement notre façon de voir), et non ce qui est vu. La vision exacte est la base de l'efficacité de la patience et de la diplomatie.

Jésus nous l'a montré: lorsqu'on lui demanda, par exemple, s'il était juste de payer le tribut à César, Jésus perçut le piège. Ayant fait remarquer que la pièce de monnaie portait l'effigie de César, il donna cette réponse: « Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Matthieu rapporte que ceux qui prétendaient accuser Jésus, « étonnés... s'en allèrent ». V. 21, 22. Par sa seule réponse, le Maître avait résolu la question. Et dans ses réponses à ceux qui l'interrogèrent dans le temple peu de jours avant sa crucifixion, Jésus évita d'entrer dans la querelle sur les questions de doctrine théologiques qui s'écartaient, en réalité, de la vérité qu'il enseignait.

La diplomatie effective, fondée sur la connaissance de notre identité et de notre dignité véritables, et aussi de notre vraie valeur spirituellement infinie, évite non seulement de provoquer l'hostilité, mais elle apporte la guérison ! Le bien est communiqué; les leçons sont apprises; les cœurs sont transformés.

Un élément essentiel dans tout cela est évidemment l'amour. De plus, l'Amour divin est la source et le fondement de toute communication. En dernière analyse, l'Amour divin est le pouvoir qui sous-tend l'efficacité de la patience et de la diplomatie véritables. Mrs. Eddy nous recommande: « Attendez patiemment que l'Amour divin se meuve sur la surface des eaux de l'entendement mortel et qu'il forme le concept parfait. » Science et Santé, p. 454.

Le concept de l'amour qu'avait Mary Baker Eddy renfermait la patience, le pardon et la guérison. Les épreuves infligées par ses persécuteurs et ses provocateurs auraient mis à l'épreuve l'endurance des martyrs les plus fermes de l'histoire. Cependant elle pouvait dire: « Le mensonge, l'ingratitude, le jugement erroné et la dureté avec laquelle on a rendu le mal pour le bien — voire les réelles injustices (si tant est qu'une injustice puisse être réelle) que j'ai longtemps endurées de la part des autres — ont très heureusement développé pour moi la loi d'aimer mes ennemis. » Écrits divers, p. 13.

Nous nous trouvons tous parfois en présence de situations où il est clair (pour nous) que nous avons raison. Supposons que nous ayons bien raison. Devons-nous alors patiemment supporter ceux qui ne sont pas encore participants de notre sagesse ?

Travaillant étroitement avec des personnes venant de pays développés ou en voie de développement, de démocraties occidentales et de pays de l'est, j'ai constaté que reconnaître sincèrement l'état et la nature véritables de tous les individus aide à la compréhension et à la productivité de nos tâches communes. Je découvre que le fait d'éliminer le concept de personne pour le remplacer par la compréhension de l'homme — avec la ferme conviction que toutes les idées au sein d'un seul Entendement coexistent harmonieusement — cela engendre efficacité et respect mutuel.

La patience et la diplomatie ne suppriment pas le besoin occasionnel d'une sévère réprimande. Apparemment, Jésus n'hésita pas à chasser vigoureusement du temple les changeurs de monnaie. Il fustigeait l'hypocrisie avec une grande virulence. Mais il accueillait tous ceux qui venaient à lui pour être guéris, quelle que fût leur origine. En fait, il pardonna même à ses bourreaux. A ses disciples, il prodigua compassion et patience, même en face de leur incrédulité ou de leur déloyauté. Ils l'abandonnèrent, et pourtant il les aima et leur pardonna. Et finalement le Maître doux et patient fut le vainqueur.

Il est facile de juger les autres. Cela ne requiert que des modèles abstraits, appliqués impersonnellement à l'abîme existant entre ce que l'on espère idéalement et ce qui apparaît pratiquement. Face à quatre mille personnes affamées, Jésus eut de la compassion pour elles et leur donna à manger, disant: « Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin. » Matth. 15:32. La patience à l'égard des besoins d'autrui et la compassion expriment la véritable nature du Christ.

La patience est ce qui convient en toute circonstance, à condition que l'on ne soit pas patient avec l'erreur ! Dans la réalité spirituelle, l'erreur ne peut pas se développer. Seul le bien peut se manifester. Et le bien est ici éternellement; nous n'avons pas à être impatients. Nous n'avons pas besoin de nous précipiter vers les démonstrations que nous souhaitons. Être patients avec nous-même et avec le monde, parce que nous connaissons et voyons la vérité, quel que soit le témoignage du sens matériel, voilà qui est efficace. Cette vision est l'évidence de l'Amour à l'œuvre.

La guérison peut être instantanée. En fait, si la patience est un indice de l'Amour s'exprimant dans l'amour, alors la patience est une condition requise pour la guérison instantanée ! La patience et son corollaire humain, la diplomatie, sont efficaces parce qu'elles sont un moyen d'exprimer la grâce. Mrs. Eddy nous dit dès le début du livre d'étude: « Ce dont nous avons le plus besoin, c'est de la prière du désir fervent de croître en grâce, prière exprimée par la patience, l'humilité, l'amour et les bonnes œuvres. » Science et Santé, p. 4.

C'est certainement là la meilleure façon de s'occuper du numéro un !

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