L'immortalité ne se trouvera pas seulement dans des lendemains — pas même dans des siècles de lendemains. Nous la trouvons aujourd'hui. L'être immortel n'est pas quelque chose qui ne se réalisera que plus tard. Il se réalise maintenant. Et nous pouvons, dès maintenant, commencer la démonstration de ce fait.
Nous sommes habitués à des horizons limités. On estime que l'être fini constitue la norme — en fait, la réalité. On pense que l'être infini appartient au domaine de la théorie. Mais il fait entièrement partie du domaine de la pratique.
Imaginons que nous lancions une balle, le plus haut et le plus loin possible. A partir du moment où nous la lâchons, la balle se déplace en direction de l'extrémité de la trajectoire suivie. Ceci nous permet de symboliser, en quelque sorte, ce que nous appelons la vie mortelle. Certains espèrent, peut-être, qu'après la mort, Dieu attrapera cette petite balle qui représente notre existence pour la lancer à nouveau, mais cette fois, sur une trajectoire infinie. On se plaît alors à penser que ce second coup d'envoi constitue l'immortalité. Mais cette définition de l'existence est tout à fait inadéquate.
Considérons cet autre exemple qu'est la terre. Sa révolution autour du soleil symbolise d'un peu plus près notre être véritable, notre relation à Dieu. Tout comme la terre tourne sans arrêt autour du soleil, l'homme est maintenu continuellement dans une unité naturelle avec son Créateur et il ne connaît pas d'interruption.
Si nous concevons la vie comme une balle sur sa trajectoire, nous serons toujours soumis aux rebonds d'un voyage qui s'achemine vers une fin. Mais si nous appliquons davantage l'idée de constance à la façon dont nous percevons notre existence, nous comprendrons que l'être immortel n'est pas quelque chose qui se réalise sur une période démesurée; c'est l'être impérissable, la conscience ininterrompue; cela se réalise maintenant. Nous commençons la démonstration de l'immortalité en reconnaissant que la substance réelle de l'homme est la conscience spirituelle; ce véritable état mental jamais ne s'affaiblit, jamais ne se termine.
Le sens matériel perçoit l'homme comme un mortel qui, mû par une poussée irrésistible, irait de la naissance vers une mort inévitable. Le sens spirituel discerne que Dieu est notre Père, l'Entendement divin infini. L'homme est engendré par Dieu; il est Son image, Son expression, et il est maintenu dans l'orbite du bien que Dieu détermine. L'homme est idée, la manifestation ininterrompue de la conscience parfaite. Cet homme, le seul homme réel, n'a jamais commencé à être homme. Il l'est toujours. Il ne connaît pas de fin parce qu'il représente Dieu.
Bien sûr, ce n'est pas de cette façon-là qu'on a l'habitude de décrire l'existence. Il faut de l'humilité pour admettre que l'homme ne connaît pas de fin. Dans son arrogance, le sens matériel exige une conclusion. Il affirme qu'il y a toujours une fin au parcours: la fin d'un jour heureux ou d'un moment de bonheur; peut-être la fin d'une amitié, ou d'une saison, ou même de la vie. L'être et toute action qui en découle sont définis en termes finis. La mortalité n'offre pas un destin très prometteur.
La Science Chrétienne révèle que l'être de l'homme est l'expression du bien constant, c'est-à-dire, immortel. Par sa vie, Christ Jésus illustra l'homme idéal, l'homme dont le moi véritable ne connaît jamais de fin. Il « a détruit la mort et a mis en évidence la vie et l'immortalité » II Tim. 1:10., nous assure la Bible.
Oui, Jésus démontra vraiment l'immortalité, non pas en montrant que l'existence matérielle se poursuit indéfiniment, mais en mettant fin à la croyance que l'existence de l'homme est mortelle. Pour lui, l'immortalité était la démonstration du fait que la relation parfaite de l'homme à Dieu est plus qu'une éventualité; elle est intacte, maintenant. Jésus comprenait que l'homme, ressemblance pure de Dieu, ne meurt jamais. Et il était conscient du fait que cet être véritable n'a jamais commencé dans la mortalité.
C'est parce qu'il reconnaissait sans cesse que Dieu est parfait et que l'homme est l'expression permanente de Dieu, qu'il fut à même de prouver sa nature immortelle. Il donna l'exemple à chacun de nous. Il s'attendait à ce que nous le suivions. Sa compréhension du fait que l'homme ne peut pas mourir le rendit capable de guérir la peur et le manque, la maladie et le péché. Si nous comprenons cela, nous pouvons, aujourd'hui, guérir sur la même base.
La guérison est un aspect de notre résurrection; elle établit la preuve de l'immortalité individuelle. Au fur et à mesure que nous purifions notre pensée, que nous considérons que la vie est spirituelle — et que nos actes s'accordent de plus en plus avec l'être véritable — la mortalité recule. La « résurrection », nous explique Mrs. Eddy, est la « spiritualisation de la pensée; une idée nouvelle et plus élevée de l'immortalité, ou existence spirituelle; croyance matérielle cédant à la compréhension spirituelle » Science et Santé, p. 593..
Nous ne devrions pas penser que c'est plus tard que nous serons immortels. Si tant est que nous soyons immortels, c'est maintenant que nous le sommes. A l'instant, nous sommes maintenus dans la totalité de Dieu. Nous exprimons, maintenant, Sa permanence. L'homme est impérissable. Il ne s'achemine pas vers une fin. Si nous acceptons l'idée que la vie et l'être sont mortels, nous nous apercevons que le bien est toujours soumis à une fin. Si nous admettons que l'existence est immortelle, notre vie s'ouvre sans cesse à des idées neuves, à des points de vue nouveaux sur la réalité — nous faisons, à un certain degré, l'expérience de la résurrection. Admettre, à l'instant même, que vous êtes immortel, c'est nier que la conscience divine puisse connaître une interruption.
Un corps matériel limité est l'image, l'objet d'un état mental matériel limité. Un mortel est donc l'image d'une mentalité qui s'avance vers le trépas. A mesure que la conscience se transforme, à mesure que nous comprenons que la substance de la pensée est divine, éternelle, nous ne perdons pas notre identité, mais nous saisissons l'être immortel et comprenons que la conscience est perpétuelle, en dehors du temps. Le bien n'est pas discontinu. L'être ne vacille pas entre le bien et le mal, la santé et la maladie, la joie et le désespoir. Les faits de l'être éternel ne deviennent jamais mortels. « Il n'y a pas de mortalité, insiste Mrs. Eddy, et à vrai dire il n'y a pas d'êtres mortels, car l'être est immortel, comme la Divinité — ou plutôt l'être et la Divinité sont inséparables. » Ibid., p. 554.
L'immortalité est la conscience ininterrompue du bien. Nous entrevoyons et démontrons en partie l'être immortel, chaque fois que nous lançons en fait un défi à la croyance que le bien cesse de se manifester. Si nous partons du point de vue que l'immortalité n'est qu'un état futur, nous serons toujours en train d'attendre qu'elle se réalise plus tard. Mais c'est maintenant qu'elle se réalise.