La qualité de notre quartier
Notre église devrait-elle se transporter ailleurs, ou peut-on faire quelque chose pour remédier à la détérioration qui se manifeste dans le quartier ? Y a-t-il des quartiers où les églises, les Écoles du Dimanche et les Salles de Lecture ont ou n'ont pas leur place ?
Ni les questions ni les réponses concernant ce sujet ne sont nouvelles ou automatiques. Mais pour les Scientistes Chrétiens qui ont à prendre des décisions quant à l'édifice de l'église, à son emplacement et à la configuration du quartier, des réponses sont pour le moins suggérées par les paroles et les actes de Christ Jésus.
Luc, par exemple, relate qu'après que Jésus eut choisi les douze apôtres, « une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon... étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies ». Puis il est dit: « Alors Jésus, levant les yeux sur ses disciples, dit: Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ! » Luc 6:17, 20.
La prière pour nos églises — notre compréhension de ce qu'est réellement l'Église — doit être profonde, elle doit aller jusqu'à l'affirmation que chaque individu a le droit spirituel d'accéder au royaume de Dieu. Alors les bras ouverts dans un sentiment de fraternité consciente, nous recevrons ceux qui ont soif. Nous serons enclins à prier plutôt qu'à nous lamenter en voyant des immeubles abandonnés ou des changements dans la population du quartier. Et nous n'aurons point de cesse que nous ne nous attendions à la réalité spirituelle et l'acceptions, remplaçant la crainte, la pauvreté et le découragement par la joie, l'amour et les relations de bon voisinage.
Nous pouvons réagir contre l'image de l'homme coupé de la société, qu'il s'agisse de nous-mêmes ou des autres, en niant la supposition que Dieu, le bien, puisse être éloigné de quiconque. Nous pouvons discerner le fait que chaque homme, chaque femme, est véritablement la ressemblance de l'Esprit et a donc la capacité spécifique de découvrir ses talents et d'atteindre la plénitude. La vérité absolue concernant Dieu et l'homme, maintenue fermement dans la pensée, influera sur l'harmonie de la vie humaine.
Si le changement du quartier devient un sujet de préoccupation spécifique dans notre église filiale, nous pouvons méditer la vision d'Ésaïe: « En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre; et, délivrés de l'obscurité et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. Les malheureux se réjouiront de plus en plus en l'Éternel, et les pauvres feront du Saint d'Israël le sujet de leur allégresse. » Ésaïe 29:18, 19. Cette promesse est valable pour tous les hommes, quel que soit leur niveau social.
Un des buts des églises filiales est de bénir l'humanité, d'apporter la guérison d'une façon si évidente que cette guérison soit ressentie par ceux qui sont réceptifs. Mrs. Eddy écrit: « Si tous ceux qui ont jamais pris part au sacrement avaient réellement commémoré les souffrances de Jésus et bu de sa coupe, ils auraient transformé le monde. Si tous ceux qui cherchent à le commémorer par des symboles matériels veulent se charger de la croix, guérir les malades, chasser les maux, et prêcher le Christ, ou la Vérité, aux pauvres — la pensée réceptive — ils amèneront le millénium. » Science et Santé, p. 34.
Une attitude chrétienne inclut nécessairement le quartier
« Mais n'est-il pas nécessaire qu'une personne sache lire avant que nous puissions lui communiquer les vérités relatives à Dieu et à l'homme ? » C'est là une question que l'on pose souvent et à laquelle il fut répondu en termes pratiques par une Scientiste Chrétienne habitant un quartier pauvre d'une capitale d'Amérique latine. Elle décida d'ouvrir sa maison à ses voisins, de lire la Leçon-Sermon D'après le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. à haute voix pour ceux qui ne savaient pas lire, leur expliquant qui était Christ Jésus et le pouvoir de ses enseignements, et guérissant ceux qui demandaient de l'aide. Petit à petit, une compréhension de la « structure de la Vérité et de l'Amour » prit une forme visible et organisée. Les gens commencèrent à apprendre à lire, et plus tard, ces « voisins » furent qualifiés pour former une Société de la Science Chrétienne. Un endroit convenable fut trouvé pour y tenir les services, et les activités de l'organisation apportèrent lumière, guérison et beaucoup de bénédictions à un nombre croissant de personnes.
En considérant le besoin réel d'apprécier tous les milieux possibles, nous pouvons demander: « Qu'y aurait-il d'avantageux pour nous à changer de quartier ? » Les sociologues rapportent que dans bien des pays, les gens émigrent vers les villes pour trouver de meilleurs emplois afin de procurer à leur famille un plus haut niveau de vie et une meilleure éducation pour leurs enfants. Des aspirations similaires pourraient communiquer de la vigueur à une église filiale.
Allons-nous nous priver d'une personne qui recherche Dieu, parce que sa situation ou sa culture sont différentes des nôtres ? Si un nouveau venu à notre église a saisi quelque aspect de compréhension spirituelle, il commencera sûrement à discerner également tout ce qui est nécessaire à sa régénération, qui s'effectuera naturellement. Ceux qui se sentent favorisés par leurs antécédents humains auront la merveilleuse occasion d'aider le nouveau venu, de même que celui-ci encouragera et inspirera les autres par son exemple de confiance et d'énergie spirituelle. Nous pouvons progresser ensemble et, comme le dit Ésaïe, nous réjouir en l'Éternel.
La prière attire de nouveaux élèves
Ce fut le cas d'une Société de la Science Chrétienne située dans une région rurale d'Australie, et qui n'eut pas d'École du Dimanche pendant quelque temps. Les membres décidèrent qu'ils désiraient assumer toutes les fonctions d'une église, aussi chacun commença à inclure le concept de l'École du Dimanche dans ses prières quotidiennes. Les membres commencèrent à prendre conscience que la Vérité détermine, gouverne et révèle tout ce qui est nécessaire pour atteindre à la plénitude. Ils commencèrent à voir que l'École du Dimanche, maintenue et incluse par Mrs. Eddy dans le Manuel de L'Église Mère, faisant partie de l'Église, « ennoblit la race, réveille des croyances matérielles la compréhension endormie en l'amenant jusqu'à la perception des idées spirituelles... »
Un mercredi soir, alors que la Lectrice se préparait pour la réunion de témoignage, de jeunes indigènes demandèrent si elles pouvaient voir ce qui se passait dans l'église. Avec plaisir, la Lectrice la leur fit visiter, pensant en elle-même que c'était juste le bon moment et que ces jeunes seraient parties lorsque l'heure du service arriverait !
Tout à coup, il lui apparut que ces enfants pouvaient très bien être la réponse à la prière. Elle leur demanda si elles aimeraient venir à l'École du Dimanche. Et le dimanche suivant, ayant obtenu la permission de leurs parents, les jeunes filles étaient là. Au début, la fréquentation fut irrégulière, mais graduellement, elle se normalisa, et bientôt il y eut 12 à 14 élèves assidus qui arrivaient de bonne heure et regrettaient de devoir partir à la fin de l'heure.
Personne n'est marginal pour Dieu. Si nous détectons cette fausse supposition dans notre pensée, la première chose à faire est de corriger la pensée erronée qu'une des idées de Dieu puisse être éloignée de Dieu. En fait, personne n'est extérieur à l'Amour divin. Notre consciente réflexion de la présence de l'Amour peut dissiper les pressions de la pauvreté, du péché, de la maladie. Le bien omniprésent est la propriété de chacun, avantagé ou désavantagé, indigent ou rentier. Des points de vue différents — économiques, culturels, éducatifs — peuvent être revigorants et aider à maintenir la pensée à l'écart d'attitudes sévères ou stéréotypées.
Devrions-nous ignorer la capacité de l'Entendement divin de résoudre les problèmes ? Dieu nous fournit les moyens d'être Ses témoins dans nos villes, dans nos villages, dans nos postes d'observation en montagne et dans nos camps de réfugiés. Notre mission de chrétiens, très simplement, est d'aider les autres à comprendre la vérité sur laquelle nous avons appris à nous reposer pour avoir une réponse à tous nos besoins.
Ce n'est certainement pas seulement le pauvre qui peut être appauvri; les orgueilleux peuvent être enchaînés par leur orgueil. La libération spirituelle n'est pas réservée à certains quartiers ou niveaux sociaux, mais elle est orientée vers le but élevé de la fraternité des hommes. Grâce à notre compréhension de l'Église et à nos activités dans l'église, nous avons les moyens d'actualiser et d'illustrer les possibilités d' « ennoblir la race ».
[Extraits de la rubrique « Church in Action » paraissant dans The Christian Science Journal.]