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N'apprenez pas à être oisifs

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de février 1981


Produire et être actifs nous sont naturels. « Elles apprennent à être oisives » I Tim. 5:13 (d'après la version King James);, cette phrase de la Première Épître de Timothée souligne peut-être le simple fait que l'oisiveté est contre nature. L'oisiveté est une contrainte imposée par la pensée matérielle limitée. Parfois nous nous l'imposons à nous-mêmes, parfois c'est la société qui l'engendre.

Partout où il y a contrainte, il existe des vérités spirituelles susceptibles d'être découvertes et démontrées pour rejeter cette contrainte. En Science Chrétienne, le fait spirituel est que l'être même de l'homme exprime l'activité. Il inclut des idées productives. Il est utile.

Il n'est pas surprenant donc que se contenter de recevoir une part du produit du travail d'un autre — qu'il s'agisse d'aumônes ou d'allocations par exemple — nous laisse insatisfaits. Certes une allocation peut préserver du dénuement total, elle ne peut toutefois satisfaire le besoin essentiel de se sentir utile.

Nous rendre compte que l'oisiveté n'est pas le remède qu'elle promet souvent d'être à la surcharge de travail et à la fatique, cela peut être le premier pas vers une productivité individuelle accrue. Ne pas savoir quoi faire de son temps, voilà l'un des fardeaux les plus pénibles qui pèsent sur l'humanité. C'est aussi à ceux qui ploient sous le fardeau de l'inaction que s'adresse l'appel lancé par Christ Jésus: « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger. » Matth. 11:28-30;

Prendre le joug, c'est se consacrer au travail et se rendre utile; cela revient à dire: « Je veux tirer ma propre charge. » Dans la mesure où nous choisissons de nous consacrer au Christ et dans la mesure où nous prenons ce joug, nous trouvons l'humilité nécessaire pour accepter l'ampleur de nos compétences. Grâce au Christ, nous apprenons que l'homme inclut déjà toute idée juste, c'est-à-dire toute idée purement spirituelle. Nous découvrons que nous n'avons à aucun moment à nous soumettre au faux concept qu'il pourrait y avoir une productivité stérile.

La déclaration de I Timothée citée plus haut: « Elles apprennent à être oisives » concerne un groupe de gens dont le dévouement spirituel fléchissait. Mais portant le joug du Christ, nous découvrons notre propre utilité et notre totale plénitude.

Quiconque a lutté pour parvenir à se libérer d'une trop grande dépendance à l'égard des efforts d'autrui ou a essayé d'aider quelqu'un à briser une telle limitation, sait que cette dépendance peut être une habitude tenace. Pour certains, il se peut que l'allocation-chômage soit devenue un asservissement semblable. Il faut une compassion immense pour aider à briser une telle servitude. Mais la peur et le manque de confiance en nos capacités, même renforcés par l'habitude prise durant des années de compter sur cette allocation-chômage, peuvent céder à la prière. D'autres qui, peut-être, se trouvaient sous une dépendance moins évidente ont trouvé une liberté nouvelle lorsqu'ils ont reconnu que leur manque de productivité était une limitation inutile.

La prière efficace affirme l'unité de Dieu et de l'homme et insiste sur le fait que l'individualité spirituelle reflète l'activité de l'Entendement. Une telle prière nous conduit à reconnaître et à apprécier l'utilité de l'homme et à revendiquer avec persévérance la présence de l'activité divine même si elle semble absente pour le sens mortel. Grâce à la prière, l'emploi adéquat de la bienfaisance, de la charité et des autres formes d'aide humaines temporaires sera guidé par la sagesse. Mais si nous substituons à un programme fondé sur la prière un plan faisant confiance aux projets humains, nous ne résolvons pas le problème fondamental.

Quelque secours que nous acceptions, il devrait renforcer notre confiance que l'action divine nous viendra en aide. Ce secours devrait contribuer au respect de soi-même. Il devrait aider à briser la croyance à la partialité: la croyance que la productivité de certaines personnes est bonne alors qu'il n'en va pas de même pour d'autres.

La productivité de quelqu'un peut s'exprimer dans un emploi utile, mais elle n'est pas confinée aux limites exiguës de l'activité commerciale. Les idées de Dieu sont productives et lorsque nous savons cela, nous n'avons pas à redouter d'être inutiles ou à nous adonner à l'oisiveté. Il n'est pas obligatoire que vienne le temps où nous serions privés d'une activité joyeuse au jaillissement toujours renouvelé.

Dans un article plein de lyrisme intitulé: « Les voix du printemps », Mrs. Eddy écrit: « Tout le reste languit, mais le printemps est gai: ses petits pieds trottent légèrement, il fait éclore les pâquerettes, barbote dans les ruisseaux remplis de cresson, balance le berceau du loriot, incite les ombres immobiles à se mouvoir et les cours d'eau à courir vers la mer. » Écrits divers, p. 329. Que d'allusions charmantes dans ce passage ! Tout ce qui pourrait conduire certains d'entre nous à s'estimer contents — sans toutefois être satisfaits entièrement — et à s'asseoir sans rien faire parce qu'ils ont accompli leur part dans la vie est subitement remis en question par le jaillissement de la pensée vivifiée. Les pensées abattues par la situation du marché du travail ou par la crainte d'une quelconque inaptitude peuvent être revivifiées. « Les ombres immobiles » peuvent être remises en activité. Nous pouvons commencer à produire des choses qui en valent la peine.

Il se peut que le « produit » soit simplement une pièce rangée là où régnait le désordre, ou une pensée tout imprégnée de la bonté et de la totalité de Dieu là où il y avait de la tristesse. Quelque insignifiante que puisse paraître notre productivité, elle a une valeur plus grande que le simple fait de rendre notre environnement un peu plus agréable et nous-mêmes un peu plus gais.

La compréhension spirituelle bannit l'asservissement de l'oisiveté, mentale ou physique, que la mortalité entendrait étendre sur l'humanité. Défier « les ombres immobiles » de l'oisiveté nous offre la possibilité d'être libres — libérés des limitations imposées par la pensée matérialiste.

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