Vous est-il jamais arrivé de désirer vous rappeler le contenu intégral d'un cours, sans avoir à vous reporter à vos notes, ou de faire un exposé en gardant bien le contact avec votre auditoire, au lieu de donner sans cesse des coups d'œil à votre plan ? Les notes constituent un outil commode, mais la crainte de les oublier peut nous en rendre esclaves; cette peur est susceptible, en effet, de nous empêcher d'écouter attentivement et d'arriver à un degré supérieur d'efficacité. Plus nous écoutons nos professeurs et nous nous écoutons entre étudiants, et plus nous apprenons et donnons de bonnes réponses.
Or il existe un type d'attention plus élevée qui éveille notre discernement inné, et c'est d'une telle écoute dont Jésus faisait preuve. Il déclara aux Juifs: « Je ne puis rien faire de moi-même: selon que j'entends, je juge; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. » Jean 5:30; Il dit encore à une autre occasion: « Il est écrit dans les prophètes: Ils seront tous enseignés de Dieu. » 6:45; La faculté qu'avait Jésus d'écouter la voix de Dieu lui permettait d'enseigner dans les synagogues. Nous lisons à ce propos dans l'Évangile de Jean: « Les Juifs s'étonnaient, disant: Comment connaît-il les Écritures, lui qui n'a point étudié ? » 7:15;
Combien plus pouvons-nous apprendre et comprendre au cours de nos études, si nous prenons nous aussi conscience de ce que nous sommes « tous enseignés de Dieu » !
Mrs. Eddy a écrit: « Les examens scolaires sont incomplets; ce n'est pas tant l'instruction académique que l'éducation morale et spirituelle qui élève l'homme. » Science et Santé, p. 235; Et dans une partie de Science et Santé intitulée « Traduction scientifique de l'entendement mortel », elle indique les qualités morales transitoires nécessaires pour éduquer l'entendement mortel et le faire sortir de lui-même jusqu'à atteindre la compréhension spirituelle: « Moral: Humanité, honnêteté, affection, compassion, espérance, foi, humilité, tempérance. » ibid., p. 115;
Lorsque nous cultivons ces qualités, nous sommes plus à même d'écouter et de comprendre. Si, par exemple, nous sommes honnêtes, nous augmenterons notre capacité à recevoir directement des pensées pleines d'originalité, au lieu de les emprunter à d'autres et de perdre par là notre inspiration. Si nous développons notre « affection » à l'égard de nos études, ces dernières se mettront à donner de nouveaux résultats, plus satisfaisants. Lorsque nous aurons compassion de notre prochain, nous prêterons attention à ce qu'il dit et essaierons de lui être utile. Notre humilité et notre foi nous donnent la volonté d'être attentifs à de nouvelles idées et nous permettent de savoir qu'elles répondront à des besoins. La modération nous maintient éveillés et nous rend réceptifs aux bonnes inspirations et aux possibilités nouvelles, nous laisse capables de les mettre à profit, tandis que les drogues, y compris tabac et alcool, obscurcissent nos sens et tout particulièrement notre sens spirituel. Lorsque nous cultivons les qualités morales, nous devenons de plus en plus cultivés sur le plan spirituel.
L'acquisition de la compréhension constitue le dernier degré de la « Traduction scientifique de l'entendement mortel ». Mrs. Eddy établit la liste des éléments qui la composent: « Spirituel: Sagesse, pureté, compréhension spirituelle, pouvoir spirituel, amour, santé, sainteté. » ibid., p. 116.
A mesure que nous nous attachons à rendre intègres notre pensée et notre action, nous pénétrons dans une sphère de pensée plus élevée, une de celles où peuvent s'épanouir l'invention, la maîtrise d'un art, l'éloquence de l'expression et l'esprit d'analyse; et chose plus importante encore, nous approchons de la compréhension spirituelle de la nature véritable de tout être. N'est-ce pas là d'ailleurs le but de toute vraie éducation ?
Un Scientiste Chrétien de ma connaissance qui est très entraîné à parler en public, excellent débatteur, avocat et enseignant, s'est aperçu qu'il pouvait s'élever au-dessus du fondement bien ancré de sa formation universitaire, devenue pour lui une seconde nature. Avant de prendre la parole en public, il effectue les recherches appropriées, mais il n'enrichit réellement sa perception qu'en étant à l'écoute de l'Entendement divin. Puis il concentre son attention sur les principaux points qu'il veut souligner, et il parle ensuite sans notes tout en écoutant sans cesse ce que lui révèle l'Entendement à ce moment précis et pour ce public en particulier. Il prend plaisir à cette façon de faire, car il reçoit toujours une nouvelle vision et son auditoire entend un discours à l'inspiration renouvelée.
Je connaissais un autre Scientiste Chrétien, un ingénieur en aéronautique, qui avait pris l'habitude quotidienne de prier à sa table à dessiner. Il commençait en remerciant Dieu de Sa sollicitude et de Sa bonté, et en reconnaissant qu'il était lui-même le reflet de l'intelligence divine. Il restait ensuite tranquillement à l'écoute des idées spirituelles qui, bien au-delà des calculs, affluaient à sa pensée. A maintes reprises, il a été à même de résoudre des problèmes techniques extrêmement complexes grâce à cette forme supérieure d'éducation.
Lors de mes propres études universitaires, il m'est arrivé de me tourner vers l'Entendement divin de tout mon cœur pour écouter Ses instructions, après avoir effectué consciencieusement mes recherches. J'atteignais alors cette altitude de pensée où les idées sur lesquelles je travaillais s'ordonnaient de façon intelligente. Rien n'est comparable à la satisfaction que j'ai ressentie lorsqu'un de mes professeurs s'est exclamé à l'une de ces occasions: « Maintenant vous avez compris ! Vous êtes devenue un vrai critique littéraire. »
A la suite de ma première année d'université, je décidai de placer mon éducation spirituelle au premier plan. A la sortie de l'École du Dimanche, je devins membre actif d'une filiale de l'Église du Christ, Scientiste, et d'une Organisation de la Science Chrétienne dans une grande université. Mes études universitaires s'améliorèrent, y compris ma faculté de raisonner, mon esprit de synthèse et mes capacités de mémorisation. Ma bourse d'études fut par conséquent renouvelée chaque année et je pus finir mes études de premier cycle sans avoir de dettes. Revenue à l'université quelques années plus tard, j'obtins une licence d'enseignement et, par la suite, l'occasion se présenta de faire une thèse de troisième cycle. On m'offrit ensuite un poste d'enseignant dans une université. Chaque étape de ma progression découla de ma soif d'entendre les directives de l'Entendement divin et d'y obéir, et des efforts pour exprimer davantage d'intelligence, d'humilité, de désintéressement et de fidélité. Tandis que je continuais à écouter les instructions de l'Entendement divin, de nouvelles occasions s'offrirent à moi d'aider les gens, sur un plan spirituel. Mon travail m'a permis de connaître des étudiants qui écoutent eux aussi de façon spirituelle et dont la vie est remplie d'expériences qui sont une source d'épanouissement: succès universitaires, emploi satisfaisant, amitiés heureuses.
Je suis convaincue que les personnes cultivées le deviennent en écoutant, non pas seulement pour comprendre ce que pensent les autres, mais aussi pour saisir ce que révèle l'Entendement divin. Elles acquièrent ainsi la compréhension spirituelle, ce qui représente la forme la plus élevée d'éducation.