La question n'est pas de savoir si le toxicomane peut être guéri. Il le peut certainement. Souvent, la question est de connaître l'étendue de notre amour pour le Christ. Nul toxicomane, alcoolique ou autre, n'est hors de l'atteinte de la grâce de Dieu, du pouvoir rédempteur du Christ, la Vérité.
Toute forme d'intoxication repose sur la prémisse que le matérialisme exerce un pouvoir irrésistible. Mais le fait est qu'aucune forme de matérialisme n'a jamais eu la capacité intrinsèque de dominer un individu. La matière est impuissante. C'est l'entendement mortel, la croyance en un entendement séparé de Dieu, qui est le coupable. Il alimente le matérialisme, lui donnant le seul attrait qu'il paraît avoir. Seul le Christ est pouvoir. En attirant l'individu à la perfection irrésistible de l'Esprit, il fait dépérir la croyance matérielle.
Nous pouvons aider les autres grâce à la façon dont nous réagissons au Christ. Nous pouvons reconnaître sa suprématie et ainsi guérir l'esclave de mauvais penchants. Jésus guérissait le péché aussi efficacement qu'il guérissait la maladie. Il comprenait que c'est le Christ — le message de l'Amour à la conscience humaine — qui est irrésistible, non la matérialité sous quelque forme que ce soit. La réalité n'est pas constituée de bien et de mal, l'un et l'autre réclamant à grands cris notre soumission. La matière et toutes ses prétentions doivent se soumettre à l'Esprit et à ses exigences de perfection infinies et sans obstacle. Mrs. Eddy écrit: « Il n'y a qu'une attraction réelle, celle de l'Esprit. » Science et Santé avec la Clef des Écritures, p. 102;
Dieu est notre véritable Père-Mère. L'homme est le rejeton spirituel de son Père éternel. Il n'y a rien en Dieu, l'Ame ou l'Esprit, qui puisse transmettre à l'homme des tendances mauvaises. Il est le dépositaire de la bonté et de la pureté qui viennent de Dieu.
Les intoxications de ce siècle peuvent prendre une apparence nouvelle — une drogue nouvelle, un nouveau jeu de hasard, une forme nouvelle et « irrésistible » d'attirance — mais leur nature fondamentale demeure inchangée. Bien que Paul n'ait jamais entendu parler de poudre de cocaïne (la drogue appelée aux U.S.A. PCP) ou de l'effet stupéfiant qu'exerce la télévision sur certaines personnes, il pouvait écrire avec une exactitude curative: « Aucune tentation ne vous est survenue qui n'ait été humaine, et Dieu, qui est fidèle... préparera aussi le moyen d'en sortir. » I Cor. 10:13;
La Science Chrétienne révèle les vérités spirituelles qui nous permettent « d'en sortir ». Le Christ, la Vérité, vient à l'individu et le libère des asservissements, même les plus tenaces. Mrs. Eddy a prouvé de manière décisive la puissance de ce qu'elle enseignait. Ainsi, elle guérit en trois jours un homme, toxicomane depuis vingt ans (voir Écrits divers, p. 242). Le fait que ses enseignements relatifs au pouvoir irrésistible du Christ peuvent être appliqués efficacement par d'autres est encore plus significatif. Parlant d'un ancien pharmacien qui fut l'un de ses élèves, Mrs. Eddy écrit: « ... Avant la fin du cours il accepta de traiter une patiente entièrement adonnée à l'usage de l'opium — si elle s'en passait pendant vingt-quatre heures elle délirait — et... en quarante-huit heures il la guérit complètement de cette habitude, sans aucune suite fâcheuse, sa santé étant au contraire nettement meilleure. » Écrits divers, p. 242.
Quiconque désire guérir de façon significative la pensée humaine dans sa totalité peut le faire en appliquant les enseignements de Mrs. Eddy, qui montrent clairement que le Christ est toujours accessible. La Science Chrétienne apporte à la lutte contre la toxicomanie une stratégie totalement différente. La Science du Christ va droit à la racine du problème. Au lieu d'essayer de sauver l'individu de la chose qu'il croit aimer, ou dont il est esclave, le Christ le sauve de la croyance elle-même. Au lieu de lutter contre le symptôme, le Christ élimine la cause: la croyance au plaisir dans la matière. Celui qui s'adonne aux stupéfiants a besoin d'un changement de conscience complet. Les efforts humains persuasifs ou les succédanés libèrent temporairement la pensée de sa fausse dépendance. Mais seul le Christ régénère vraiment. Le Christ transforme littéralement la pensée. Il arrache le toxicomane à la croyance ignorante temporaire que la matérialité est irrésistible.
La prière qui accepte le Christ, la vraie idée de Dieu, éveille en nous un sens de satisfaction spirituelle. Dans une certaine mesure, elle affranchit la pensée humaine de ses conceptions erronées. Si certains ne cherchent pas à sortir de leur prison, d'autres le font.
Un jeune homme se mit à boire alors qu'il était encore fort jeune. Quand il eut achevé son service militaire au Vietnam, il était alcoolique. Une suite d'événements malheureux, parmi lesquels un ménage brisé et des infractions à la loi, aboutit à une condamnation à cinq ans de prison. Il consentit alors à se faire traiter régulièrement en Science Chrétienne. Le psychologue de la prison fut stupéfait de voir les progrès qu'il faisait. En moins de dix mois, la commission des mises en liberté sur parole pensa que sa réhabilitation était si évidente qu'il fut relaxé. Il avait appris à connaître le pouvoir irrésistible du Christ. Il était attiré par le Christ — son moi pur, originel — plutôt que par un mensonge à son sujet. Plus importante que sa remise en liberté fut sa libération de l'esclavage à l'alcool. Aujourd'hui, il mène une vie normale et féconde.
La croyance qu'il n'existe pas de véritable cure permanente et complète pour quelqu'un qui s'adonne à la drogue ou à la boisson est réfutée par la puissance du Christ. Cette présence curative met en lumière dans la conscience le fait primordial que l'homme n'a jamais été séparé de Dieu — jamais attiré loin de l'Esprit. La découverte spirituelle de cette vérité éternelle rompt les chaînes de la croyance et libère celui qui s'adonne à la drogue ou à la boisson.