Bien des opinions circulent au sujet des affaires: les personnes qui sont dans les affaires diffèrent de celles qui travaillent dans d'autres domaines d'activité; l'éthique, les normes et les buts en affaires sont parfois équivoques; ou (s'il se trouve que cette opinion soit émise par quelqu'un qui est dans les affaires) toute façon de faire qui n'est pas « conforme aux habitudes adoptées dans les affaires » est de valeur discutable ! Le fait de concevoir d'une façon erronée — quelque forme que cela prenne — résulte essentiellement de la conception fondamentale erronée que la vie est mortelle et matérielle ou que beaucoup d'entendements s'affrontent et se font concurrence pour leurs intérêts, la part d'avantages qui leur revient et leur place au soleil. L'erreur débute par la pluralité et la croyance que l'expression de la vie est séparée de son Principe, Dieu, qui est la Vie.
Quel réconfort, donc, pour ceux qui sont dans les affaires, d'apprendre en Science Chrétienne que tous les défis qui viennent non seulement des affaires elles-mêmes, mais également des relations avec autrui peuvent être relevés en s'appuyant sur la relation fondamentale qui unit l'homme à Dieu !
L'opération du Principe divin est l'unique loi et l'unique activité, et elle s'exprime en tant que bien indivisible. L'homme est l'expression individuelle de cette loi et de cette activité.
Mrs. Eddy indique, dans le passage suivant, qu'il est important de rester conscient de l'indivisibilité du bien: « C'est seulement en admettant que le mal est une réalité et en nous laissant aller à de mauvaises pensées que nous pouvons, en croyance, séparer les intérêts d'un homme de ceux de la famille humaine tout entière, ou tenter ainsi de séparer la Vie de Dieu. » Écrits divers, p. 18;
Bien que l'activité des affaires touche bon nombre de groupes de la famille humaine, on ne devrait pas envisager que ses intérêts puissent être séparés des intérêts de la famille humaine considérée comme un tout. Cela d'ailleurs ne se produira pas si l'on donne la première place à la relation unissant l'homme à Dieu et si l'on accepte ce qui est l'activité réelle de l'homme. Notre Leader, Mrs. Eddy, nous donne une ligne de conduite en ces termes: « En tant que partie active d'un tout unique et prodigieux, la bonté identifie l'homme au bien universel. Puisse ainsi chaque membre de cette église s'élever plus haut que la question maintes fois répétée: Que suis-je ? jusqu'à la réponse scientifique: Je suis capable de communiquer la vérité, la santé et le bonheur, et cela est mon rocher de salut et ma raison d'être. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 165; Cette « réponse scientifique » s'applique à tous; cette « raison d'être » ne peut être moins qu'universelle.
Aujourd'hui, les hommes d'affaires admettent en général que quatre responsabilités fondamentales leur incombent, savoir: envers les actionnaires, les clients, les employés et la collectivité. Il faut que ceux qui dirigent des entreprises prennent en considération les relations de leur société avec chacun de ces groupes. Par conséquent, il peut être utile d'examiner spécifiquement ces groupes et de voir, à la lumière de la Science Chrétienne, sur quelles bases peuvent s'établir ces relations.
La croyance que, à long terme, on sert les intérêts des actionnaires en faisant des bénéfices aussi importants que possible, sans égard pour ceux que, ce faisant, on foule aux pieds, date bien entendu d'un autre âge. Les hommes d'affaires reconnaissent de plus en plus que le profit seul ne constitue pas une raison d'être suffisante et qu'à moins que leur affaire ne réponde à un besoin réel ou ne remplisse un service, l'utilité et par conséquent la viabilité des transactions industrielles ou commerciales ne sont pas assurées.
Le profit est un moyen d'évaluation, mais intrinsèquement il est inerte. Ce que l'on fait avec le profit a de l'importance, mais le profit à long terme est uniquement fonction de la prise en considération des intérêts de tous ceux qui ont une participation dans l'entreprise. La meilleure façon de réaliser cet équilibre, c'est de comprendre le Principe sur lequel l'action peut prendre appui. Jésus demanda fort justement: « Que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme ? » Marc 8:36; Si le sens spirituel est perdu, il ne peut y avoir d'action profitable durable et le sens spirituel reconnaît l'indivisibilité de l'être.
Dans les relations avec la clientèle, la seule norme digne est celle de la Vérité et de l'Amour. Cela se manifestera par une honnêteté scrupuleuse et la forme de service la plus élevée. L'apparition de ces qualités venant de Dieu est inévitable dans la mesure où nous discernons que la Vie ne peut être séparée de Dieu. La Vie est Dieu.
C'est dans les Dix Commandements que se trouvent édictées les normes de moralité valables pour toute l'humanité, et l'éthique pratiquée dans les affaires ne peut se permettre de s'en écarter. Faire ce qui est bien est le propre d'une affaire saine, car toute action qui n'est pas dans la ligne de la Vérité n'est pas non plus dans la ligne du Principe et, de ce fait, n'a pas de base sur laquelle fonder sa pérennité. Croire qu'il existe des normes de moralité différentes, cela revient à séparer l'effet de la cause et ainsi, en croyance, à « séparer la Vie de Dieu ». Cette déclaration de Mrs. Eddy ayant trait à un problème qui s'était à l'époque manifesté dans l'église, « ... laissez à la volonté divine et à la noblesse de l'humilité humaine le soin de gouverner cette transaction, obéissant ainsi à la loi de l'Amour et aux lois de notre pays » Écrits divers, p. 141;, est une saine ligne de conduite dans les affaires.
Les relations entre la direction et le personnel paraissent offrir un vaste champ aux malentendus. Cela découle de la croyance générale que les intérêts des deux groupes doivent nécessairement s'opposer; ce qui, à son tour, implique qu'on admet l'existence d'un grand nombre d'entendements. C'est là une croyance dépourvue de fondement et cela peut être prouvé lorsque l'on comprend que le Principe — et non une personne — gouverne et que, comme le centenier dont Jésus guérit le serviteur, tous doivent reconnaître une autorité supérieure. L'être n'est pas divisé en maîtres et en serviteurs; l'Entendement est un. Nous souillons notre propre sens de l'être si, d'un côté l'envie et le ressentiment ou de l'autre l'arrogance et le manque de considération caractérisent notre attitude les uns à l'égard des autres. Avoir un seul Entendement signifie que nous aimons notre prochain.
On discute beaucoup aujourd'hui des rapports entre milieux d'affaires et collectivité, et il semblerait parfois qu'il existe là des conflits d'intérêts. Voilà qui est indéfendable, tant d'un point de vue humain que métaphysique. Humainement, nous vivons dans une société dont les éléments sont étroitement liés et où les intérêts d'une affaire ne peuvent être séparés de la société dont l'affaire fait partie. La société a une structure diversifiée mais unique et il incombe à tous de la maintenir.
D'un point de vue métaphysique, l'unicité de l'être rend impossible le dualisme et les conflits sous quelque forme que ce soit. La compassion n'est pas en conflit avec l'abondance; l'honnêteté n'est pas en conflit avec la nécessité. L'unicité n'est pas en conflit avec elle-même. Dans l'histoire de la Genèse, ce fut uniquement lorsque le peuple se mit en devoir de refaire sur une base matérielle le travail que Dieu avait déjà fait et discerné comme étant spirituellement complet, que l'unicité de l'être fut voilée par la confusion et la multiplicité des langues de Babel (voir Gen. 11:1, 6, 7).
Les hommes d'affaires ont des collègues et des concurrents, ce qui les conduit parfois à intriguer pour s'assurer l'avantage. L'homme ne se livre pas à la concurrence. Paul pose cette question: « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix ? » I Cor. 9:24; Ainsi que nous le montre la Science Chrétienne, le prix est à la portée de chacun, car le « seul » qui remporte le prix, c'est la véritable nature de l'individu, et tous peuvent la démontrer; et ce prix est la totalité du bien, présente maintenant même. Comprendre que l'unique dessein de l'homme est d'exprimer Dieu amènera, dans les transactions d'affaires, les dispositions sages qui permettront de pourvoir à tout ce qui est nécessaire à l'humanité, et dans lesquelles chacun aura une place. En faisant cesser la croyance que plusieurs entendements se sont rencontrés en premier lieu, la compréhension qu'il n'existe qu'un seul Entendement se manifestera dans les affaires humaines par toute la coopération qui nous est nécessaire.
L'homme exprime l'activité du bien, par conséquent, nous ne sommes pas dans une carrière, mais nous incluons dans notre propre être le sens juste de l'activité. Peut-être nous semble-t-il que nous appliquons des lois spirituelles à des situations d'affaires, mais en fait, l'homme défini par la loi de Dieu ne connaît que la seule vraie situation — son statut d'enfant de Dieu — qui est hors d'atteinte des conceptions humaines erronées. L'activité du Principe divin ne peut nuire à personne, car le Principe ne se nuit pas à lui-même. En définitive, personne ne peut y faire obstacle, car le Principe ne fait pas obstacle à lui-même.
Christ Jésus n'avait qu'une norme d'affaires. Il dit: « Ne saviez-vous pas qu'il faut que je m'occupe des affaires de mon Père ? » Luc 2:49. Tout en manifestant sa relation à Dieu, il remplit, au lieu de les ignorer, les obligations les plus hautes qu'exigeaient ses relations avec autrui. Il accomplit son devoir vis-à-vis des autorités du temple en acquittant l'impôt qui leur était dû, bien que l'argent nécessaire à ce paiement dût être trouvé dans la bouche d'un poisson; les multitudes furent enseignées, réconfortées, nourries, rachetées et guéries; et ses disciples furent instruits et chéris. Il prouva que le bien n'est jamais limité et n'est pas divisible et que la Vie est Dieu, l'unique Entendement au sein duquel n'existe aucune concurrence. Il soutint qu'il existait une seule norme — la norme de la perfection.
Ces lignes de conduite ne sont-elles pas toujours applicables aux exigences d'aujourd'hui ?