Aujourd'hui il est presque impossible de lire un journal ou d'écouter les informations sans apprendre un nouveau cas de soulèvement, d'agitation ou de violence provenant d'un préjugé racial. Ce problème n'est pas limité à certains secteurs géographiques ou à certains pays. C'est un problème pratiquement universel, détruisant la fraternité mondiale.
Le racisme a été un fléau pour l'humanité à travers les siècles — de l'esclavage des Israélites en Égypte aux injustices et aux iniquités de notre époque dans différentes parties du monde. N'y a-t-il pas de solution durable et équitable à ce problème, qui pourrait bien être décrit en tant « qu'inhumanité de l'homme envers l'homme » ?
Certes, il y en a une. Elle se trouve, ainsi que l'explique la Science Chrétienne, dans une compréhension claire de la totalité de Dieu, le bien, et de la relation indestructible de l'homme à Dieu en tant que Son rejeton spirituel. La base du racisme, de même que des autres problèmes qui se présentent à l'humanité, est une idée fausse de l'origine de l'homme, la croyance que la vie provient de la matière, donc que les hommes sont mortels et divisés en races et en classes. « La base de la discorde mortelle est un faux sens concernant l'origine de l'homme » Science et Santé, p, 262;, écrit Mrs. Eddy.
La fausse prémisse que l'homme est mortel et matériel et qu'il est réparti en races a conduit certains à accepter cette erreur de base et à conclure qu'il y a des différences inhérentes aux races, qui font que, par nature, certains individus sont plus intelligents, plus honnêtes, plus attrayants et davantage voués au succès.
Mais ni cette prémisse ni cette conclusion ne peuvent se concilier avec le Dieu juste, aimant, infini que la Bible révèle. Pierre doit avoir entrevu cet amour impartial dont Dieu embrasse chacun de Ses enfants, lorsqu'il dit: « Dieu ne fait point acception de personnes. » Actes 10:34; Et comme il est significatif que, lorsque Christ Jésus enseigna à ses disciples la prière que nous connaissons sous le nom de Prière du Seigneur, il commença par les mots: « Notre Père » ! Matth. 6:9;
Le premier chapitre de la Genèse déclare clairement que Dieu créa l'homme à Sa ressemblance et que tout ce qu'Il fit était bien. Si nous acceptons cet exposé de la création, nous pouvons difficilement accepter la notion d'un homme inférieur et d'un homme supérieur. Cet exposé ne mentionne pas deux créations, l'une bonne et l'autre moins bonne. Dans le royaume des cieux, il n'y a pas de citoyens de deuxième ordre, pas de minorités, d'étrangers, de réfugiés, d'indésirables, pas de grands « moi » et de petits « vous » ! Paul le dit en ces termes: « Il n'y a ici ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre; mais Christ est tout et en tous. » Col. 3:11;
La Science Chrétienne ignore-t-elle les prétentions de l'injustice, de l'iniquité, de la tyrannie, de la pauvreté et de la haine ? Non. En qualité de Consolateur promis par Christ Jésus, la Science du christianisme est venue aider l'humanité à se libérer des croyances qui semblent lui dérober la santé, l'harmonie et les ressources.
La Science Chrétienne n'enseigne pas seulement qu'il n'y a qu'une sorte d'homme, l'homme de la création de Dieu, et que ce qui paraît être l'homme mortel n'est qu'un faux concept de la création; elle explique aussi que lorsque ces faits sont clairement compris, nous abandonnons le faux concept de l'homme pour la vision correcte, qui aide à guérir et à transformer la scène humaine. La haine cède à l'amour, la domination s'incline devant la coopération, la justice supplante l'injustice, l'équité remplace l'iniquité, l'abondance remplace la pauvreté. Le but de l'homme de proclamer ou d'exprimer Dieu, le bien, est mis en lumière.
La compréhension de la dignité et de la valeur inhérentes à l'homme en tant qu'enfant bien-aimé de Dieu doit remplacer le faux sens qui dépeint l'homme comme l'agent ou la victime du mal, ou erreur. La véritable éducation, l'acquisition et l'assimilation de la connaissance de Dieu et de l'homme, est nécessaire pour exposer et guérir les nombreux aspects de ce mensonge. La prétendue victime du racisme ou de la discrimination doit se voir non seulement elle-même comme l'enfant bien-aimé de Dieu mais voir également aussi quiconque semble être l'instrument du mal.
Lorsque ma famille et moi-même avons déménagé pour nous installer dans une autre ville, les préjugés et la discrimination furent très évidents. Nous avions prié un certain temps pour prendre conscience de la totalité de Dieu, le bien, et de l'irréalité de l'injustice, de la malhonnêteté, de l'animosité et de la crainte. Le tournant décisif se produisit lorsque nos arrhes furent acceptées pour l'acquisition d'une maison, gardées pendant plus d'une semaine et ensuite renvoyées. Nous fûmes informés que le propriétaire ne souhaitait plus louer ou vendre la maison, qui fut louée peu de temps après à une famille de blancs. Tout cela semblait tellement injuste — que la maison nous ait été refusée à cause de la couleur de notre peau.
Je priai pour comprendre plus clairement les lois bienfaisantes qui gouvernent l'univers de Dieu et pour prendre conscience que j'étais l'homme spirituel de Dieu et que Lui seul pouvait déterminer mon existence. Comme je priais, je vis qu'il m'était impossible en tant qu'enfant de Dieu de souffrir de l'injustice et de la malhonnêteté, qu'elles étaient irréelles, un mensonge, et qu'elles ne pouvaient se manifester par aucun intermédiaire ni affliger aucune victime. Le mal n'a aucune marionnette à manœuvrer ! Le seul homme qui soit est celui que Dieu a créé qui est absolument incapable d'exprimer la méchanceté ou d'en être victime.
Au bout de quelques jours, une jolie maison qui répondait à tous nos besoins se trouva mise à notre disposition d'une façon inattendue. Nous eûmes la possibilité d'y emménager rapidement.
La Vérité éveille et élève la conscience humaine, poussant à la reconnaissance de la valeur innée et suscitant le désir et la demande d'égalité. Les gens prennent de plus en plus conscience que, pour arriver à une solution permanente et satisfaisante du problème raciste, les concepts et les attitudes de base, qui ont été maintenus pendant des siècles, doivent être changés. L'éducation pour sortir de la croyance à la supériorité aussi bien que l'éducation pour sortir de la croyance à l'infériorité semblent nécessaires.
Chaque démarche pour assurer les droits humains fondamentaux, chaque statut injuste aboli aide à transformer la pensée, à préparer la conscience humaine à accepter un concept plus élevé et plus pur de l'individualité. La croyance au mal est universellement répandue; le mal prétend s'attacher à toutes les races et à toutes les classes, pas simplement à quelques-unes en dépit des clichés couramment acceptés.
Mais le christianisme exige que nous regardions au-delà non seulement des clichés mais de tout le faux sens matériel de l'être et que nous voyions l'homme réel. Il exige que nous reconnaissions aux autres les mêmes capacités, le même caractère et la même dignité donnés par Dieu que nous revendiquons pour nous-mêmes. Le maître Chrétien, Christ Jésus, nous enseigna à aimer notre prochain comme nous-mêmes. Cela ne signifie pas que nous devions aimer les qualités qui sont dissemblables à Dieu, mais cela signifie que nous devons apprendre à séparer le mal, ou l'erreur, de l'identité, nier sa réalité et prier pour voir le moi spirituel impeccable de l'homme.
Tant que nous croyons que nous sommes des mortels, noirs ou blancs, rouges ou jaunes, et que nous sommes divisés en races et en classes, nous sommes induits en erreur par le magnétisme animal, le nom pour tout mal, et nous continuerons à avoir un problème racial. Ce n'est que dans la mesure où nous refusons de nous identifier et d'identifier les autres comme mortels que nous connaîtrons l'harmonie.
Fondamentalement, la croyance à la mortalité et aux races est la négation de la totalité de Dieu, l'Esprit. Lorsque nous entrevoyons ce fait, résoudre le problème du racisme cesse d'être uniquement une question de veiller à ce que les droits des autres soient reconnus en ce monde. Cela devient une question de travailler à notre propre salut et de refuser d'admettre une présence et un pouvoir distincts de Dieu. Mrs. Eddy écrit: « Renoncer de soi-même à tout ce qui constitue un soi-disant homme matériel, et reconnaître son identité spirituelle en tant qu'enfant de Dieu et y atteindre, c'est la Science qui ouvre les écluses mêmes du ciel, d'où le bien afflue dans toutes les voies de l'être, purifiant les mortels de toute souillure, détruisant toute souffrance et démontrant l'image et la ressemblance véritables. » Et elle ajoute: « Il n'existe sous le ciel aucun autre moyen par lequel nous puissions être sauvés, et par lequel l'homme puisse être revêtu de puissance, de majesté et d'immortalité. » Écrits divers, p. 185.
