Il y a des moments où certaines gens aspirent ardemment à trouver un lieu où elles puissent échapper à tous les tracas. Les pressions dues aux rapports humains, aux problèmes d'affaires, aux contrariétés familiales leur sont un lourd fardeau, et une existence retirée leur paraît offrir un répit bienvenu. Mais au fond d'eux-mêmes, ces prétendus « exclus » de la société savent généralement qu'en l'espace de quelques jours, ils brûleront vraisemblablement de retrouver la compagnie des humains.
John Donne a dit avec vérité dans une de ses Devotions: « Aucun homme n'est une île complète par elle-même. » Les sentiments et les actes humains semblent le confirmer. Dès leur plus tendre enfance, les humains semblent éprouver le besoin profond de l'intimité d'une compagnie. Ils ont le vif désir de trouver quelqu'un dont ils se sentent particulièrement proches à la fois mentalement et matériellement — quelqu'un dont la présence soit un réconfort et qui, en retour, puisse trouver en eux une satisfaction et un sens de plénitude analogues. C'est, sans nul doute, cette vive aspiration du cœur humain à la chaleur d'une existence partagée avec d'autres personnes qui pousse les gens à rechercher le mariage ou à se grouper en communautés ou dans des maisons de retraite. Le style de vie collective paraît offrir hors de la solitude un espoir d'amitié et de sécurité qui séduit pareillement jeunes et vieux.
Cependant, dans ces associations humaines, on trouve trop souvent la faiblesse au lieu de la force, la solitude au lieu de la compagnie, l'esclavage et non la liberté, la frustration et non la satisfaction. En réalité, ce n'est que dans l'unité avec l'universel Père-Mère Dieu, l'Esprit divin, que l'on peut connaître effectivement l'intégralité de l'être. On n'atteint au bonheur permanent et à la plénitude que par l'acceptation de l'assurance réconfortante donnée par le père de l'enfant prodigue à son fils aîné dans la parabole de Christ Jésus: « Mon enfant... tu es toujours avec moi, et tout ce que j'ai est à toi. » Luc 15:31; On ne peut trouver plénitude de joie qu'en Dieu, l'Esprit, l'Amour divin.
Toute la bonté et tout l'amour qui constituent l'être de Dieu sont représentés dans l'être de l'homme. L'homme est le reflet de Dieu, Son idée ou Sa manifestation. Il est complet et aucune bonne chose ne lui fait défaut. S'il semble aux mortels qu'ils soient privés de quoi que ce soit, il leur suffit de rechercher l'intégralité de leur être dans la source divine de tout être réel. Alors ils constateront que Dieu ouvre en vérité Sa main pour répondre au besoin humain d'un compagnon idéal ou d'une compagne idéale au foyer, si l'un de ceux-ci paraît y manquer. Comme le dit la Bible: « Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout ce qui a vie. » Ps. 145:16;
Le miracle de la compagnie idéale est à la portée de quiconque a recours à Dieu pour la trouver. Ce n'est pas en recherchant sur toute la terre qu'apparaîtra un tel bienfait, mais en reconnaissant la présence, ici même et maintenant, des dons de Dieu qui satisfont. Citant Christ Jésus, Mrs. Eddy écrit: « Notre grand Maître a dit: “Voici que le royaume de Dieu est au-dedans de vous” — dans la compréhension spirituelle par l'homme de tous les modes et moyens divins, de toute forme, expression et manifestation divines de bonté et de bonheur. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 267;
Les dons de Dieu sont des idées spirituelles et non des êtres humains, mais dans la mesure où nous reconnaissons et percevons ces dons, les revendiquant avec gratitude comme étant dès maintenant dans la conscience spirituelle véritable, nous constatons que nos ardents désirs humains sont satisfaits d'une manière tangible et excellente. Les tendres qualités de l'Amour, la vitalité de la Vie, l'intelligence et la sagesse de l'Entendement, la profonde compréhension et la consolation de l'Ame, l'Esprit, combinées avec la loyauté de la Vérité et la stabilité et l'intégrité du Principe divin, apparaissent dans la conscience humaine individuelle sous les formes les plus appropriées à la satisfaction de nos besoins courants et à la progression de notre développement spirituel.
La disposition à toujours faire confiance à Dieu, au lieu de délimiter nos préférences personnelles au sujet de la forme et de l'expression humaines de la compagnie que nous croyons désirer, aura pour résultat la meilleure manifestation possible de bonheur et de bonté que nous puissions avoir au point particulier où nous sommes parvenus dans notre compréhension de l'Amour divin. Et si, dans notre démonstration progressive de la vraie joie, ce que nous possédons semble nous être enlevé, nous pouvons cependant être assurés que, lorsque la leçon sera apprise et que notre pensée sera purifiée et spiritualisée, une tendre amitié apparaîtra sous une forme encore plus satisfaisante. Mrs. Eddy déclare dans Science et Santé: « Le désir, c'est la prière; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu'ils soient façonnés et élevés avant de prendre forme en paroles et en actions. » Science et Santé, p. 1;
Puisque chaque individu est en vérité complet dans l'Esprit, reflétant la nature divine dans toutes ses qualités, il n'est pas isolé et solitaire. Son identité n'est pas en dehors de toutes les autres, séparée et éloignée. Mrs. Eddy nous dit: « L'homme n'est pas absorbé en la Divinité, et l'homme ne peut perdre son individualité, car il reflète la Vie éternelle; il n'est pas non plus une idée isolée et solitaire, car il représente l'Entendement infini, la totalité de toute substance. » ibid., p. 259.
La coexistence de l'homme spirituel avec Dieu garantit son unité avec l'univers entier créé par Dieu. Toutes les identités ont part au rayonnement de la Vie et de l'Amour infinis. Ensemble elles représentent la nature intégrale de la Divinité, et ensemble elles se réjouissent de voir se dérouler la perspective de la beauté et de la bonté divines. Il est donc normal, dans le monde actuel de l'existence humaine, d'avoir des compagnes et des compagnons qui soient en harmonie avec nous. Nous pouvons nous attendre à avoir des amis affectueux dont les aspirations et les intérêts rejoignent les nôtres, et avec lesquels nous puissions progresser dans la compréhension de la Vérité éternelle, y prenant part et nous en réjouissant.