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LA CONTINUITÉ DE LA BIBLE — PAUL, L'APOTRE MISSIONNAIRE

[Série d’articles destinés à montrer comment le Christ, la Vérité, fut progressivement révélé dans la Bible.]

La deuxième épître aux Corinthiens et l’émeute d’Éphèse

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mars 1977


Les écrits de Paul destinés aux chrétiens de Corinthe ne représentent que deux épîtres dans la Bible. Cependant certains érudits pensent qu’on peut y retrouver la trace de quatre lettres.

I Cor. 5:9 fait très probablement référence à une lettre antérieure, le premier des messages que Paul envoya à l’église de Corinthe pour l’adjurer de se détacher de l’immoralité. De toute évidence, ce message ne fut pas très efficace, sinon la première épître aux Corinthiens (la seconde lettre de Paul), qui traite exactement du même sujet, n’aurait pas été nécessaire. Cependant, comme la première, cette seconde lettre ne rencontra qu’inactivité nonchalante et elle suscita même une opposition active. Alors que les Corinthiens reconnaissaient la force et le poids des lettres de Paul, certains d’entre eux avaient tendance à se moquer de son aspect physique peu imposant et à mépriser ses paroles (ce fait est mentionné dans le message ultérieur de II Cor. 10–13). La seconde lettre n’avait pas mieux réussi que la première à corriger le relâchement moral.

A ce point-là, il se peut que Paul se soit alors rendu à Corinthe avec l’espoir de redresser la situation. A l’époque où il avait écrit I Corinthiens, il n’était allé à Corinthe qu’une seule fois (pour fonder l’église) tandis que II Cor. 13:1 nous parle de son désir de s’y rendre une « troisième fois ». Il y eut donc probablement une seconde visite entre le moment où il écrivit I Corinthiens et II Cor. 10–13.

Cette visite elle-même s’avéra être un pénible événement qui eut lieu « dans la tristesse » (comme il est dit dans II Cor. 2:1). Paul retourna à Éphèse l’esprit peut-être encore lourdement chargé de ce souvenir, et là, il élabora les sévères remarques que l’on trouve dans II Cor. 10–13:10.

Une étude attentive de II Corinthiens conduit à penser que la sévérité et la sérieuse inquiétude des chapitres 10–13 au sujet des contestations à Corinthe ne s’accordent pas avec le thème de la joie et de la gratitude provoquées par la fidélité des Corinthiens, chapitres 1–9. Aussi la plupart des érudits pensent-ils qu’il s’agit là de deux lettres différentes. Ce que l’on nomme « la lettre sévère » (II Cor. 10–13), reflète, semble-t-il, les difficultés qui ont accompagné la seconde visite de Paul à Corinthe, et elle fut probablement écrite avant les chapitres 1–9, qui semblent exprimer la joie qu’éprouva Paul par la suite au sujet de la compréhension qui finit par se faire jour au sein de l’église de Corinthe.

Dans II Cor. 10–13, Paul rejette l’accusation qui lui était faite de marcher « selon la chair » (10:2); il s’attaque à la rivalité des factions et des faux apôtres de Corinthe, ces conditions tendant à saper l’église qu’il avait fondée (voir v. 8–14; 11: 13–15); et il défend la pureté de l’évangile qu’il prêche (voir 11:3). Il revendique la pleine autorité pour son propre apostolat, joignant la liste fameuse des épreuves et des afflictions qu’il avait subies au cours de son ministère: emprisonnement et flagellation, naufrage et lapidation, travail et peine, froid et faim (voir v. 5, 23–33).

Paul fait aussi allusion à l’événement remarquable dont il aurait pu à juste titre être tenté de s’enorgueillir — révélation trop sacrée pour qu’on puisse l’exprimer (voir 12:1–4). Cependant il ajoute que, pour qu’il ne soit pas « enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations », il lui a été mis « une écharde dans la chair » (v. 7). Quelle qu’ait pu être son affliction, Paul acceptait l’assurance divine (v. 9): « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » Le grand travail missionnaire de l’apôtre — les merveilles et les signes — confirment cette dispensation de la grâce (voir v. 12).

Paul espérait rendre visite une troisième fois aux Corinthiens, mais avant de quitter Éphèse, il dut affrontrer de dures épreuves (voir Actes 19:21–41). Pour comprendre la situation qu’il rencontra là-bas, il est utile de rappeler ce qui faisait la principale « gloire » de cette métropole: son temple d’Artémis, ou Diane, finement ouvragé et dont la taille et la construction spectaculaire en firent l’une des sept merveilles du monde antique. Le récit de Luc dans les Actes laisse entendre que les orfèvres d’Éphèse fabriquaient des répliques du temple et qu’ils les vendaient aux adorateurs.

Le ministère de Paul produisit un effet néfaste sur ce commerce, car il détourna les gens des pratiques magiques et des superstitions. C’était évident pour Démétrius, dont les discours incitèrent la foule à s’emparer de deux disciples, Gaïus et Aristarque au cri de « grande est la Diane des Éphésiens ». Paul, qui désirait vivement aller les défendre, en fut dissuadé par des amis. Après environ deux heures, le secrétaire de la ville apaisa la foule en déclarant que de telles questions publiques doivent se régler devant les tribunaux. Dans II Cor. 1:8–10, Paul rappelle la gravité des tribulations qui lui sont survenues en Asie; cependant, il lui fallait remercier Dieu d’avoir été délivré « d’une telle mort ».

A la suite de cet incident, l’apôtre partit pour la Macédoine, prenant avec lui Gaïus et Aristarque ainsi que Timothée. Il passa par Troas où il prêcha l’Évangile et où il espérait aussi rencontrer Tite pour recevoir des nouvelles de Corinthe. Mais Tite n’était pas à Troas lorsqu’il arriva (voir II Cor. 2:12, 13). Poursuivant jusqu’en Macédoine, Paul dut faire face à une vive opposition et même à des doutes parmi ses amis, mais il y trouva aussi une générosité dont il se montra reconnaissant (voir II Cor. 7:5; 8:1–4).

Pour le plus grand réconfort de Paul, Tite revint finalement (probablement dans la seconde moitié de l’année 55 de notre ère) porteur de nouvelles encourageantes. Les chrétiens de Corinthe, reconnaissant leurs fautes, étaient pris de remords et cherchaient à faire amende honorable. C’était une église soumise et repentante à laquelle l’apôtre écrirait désormais sa joie et sa gratitude renouvelées — très probablement le genre de lettre que nous trouvons dans II Cor. 1–9 et à la la fin, dans II Cor. 13: 11–14. C’était le quatrième message de Paul à Corinthe, composé (selon la tradition) à Philippes.

La lettre de Paul est pleine de réconfort pour les Corinthiens, assurant de nouveau ceux qui participent aux épreuves qui accompagnent l’Évangile qu’ils auront part aussi à ses consolations. Il leur en donne pour preuve les grands dangers (comme ceux d’Éphèse) auxquels il a pu échapper grâce à la délivrance divine. Bien que sa lettre précédente pût sembler sévère, il affirme qu’elle a été écrite avec amour non avec colère, ajoutant que « c’est dans une grande affliction, le cœur angoissé, et avec beaucoup de larmes » (2:4) qu’il leur a écrit. Dans leur repentir, les Corinthiens avaient dû prendre la décision de punir le principal coupable de leur église. Mais Paul souhaitait qu’ils lui accordent le pardon et même qu’ils le réconfortent « de peur qu’il ne soit accablé par une tristesse excessive » (v. 7).

C’est ensuite, au chapitre 3, la grande exposition du ministère auquel Paul avait été appelé. C’était un ministère de l’esprit, non de la lettre; une nouvelle alliance, non écrite sur la pierre (comme la loi hébraïque), mais dans le cœur des chrétiens. Il est vrai que le visage de Moïse resplendissait de gloire lorsqu’il reçut la Loi au Mont Horeb; mais ce rayonnement n’était que temporaire. La lumière de l’évangile devait être encore plus glorieuse, autant que permanente. Cette réflexion de la gloire de l’Éternel devait transformer le chrétien en cette même image, l’élevant de gloire en gloire.

En vérité, l’incertitude, la persécution et même le fait d’être (comme l’était Paul), face à face avec la mort n’étaient rien en comparaison de la récompense à venir. Ce qui attendait le chrétien, c’était la promesse de la vie éternelle, où la mortalité serait « engloutie par la vie » (5:4).

Il semble y avoir une rupture dans la lettre entre II Cor. 6:14 et 7:1 (passage que beaucoup d’érudits considèrent comme faisant partie du message original de Paul aux Corinthiens). Cependant, 7:2 semble reprendre l’argument de 6:13, et Paul continue à traiter de la profonde gratitude qu’il éprouve parce que sa lettre n’a pas seulement apporté à l’église la tristesse et le repentir mais aussi la réforme.

En conclusion, Paul adresse aux Corinthiens les paroles de grâce de II Cor. 13:11: « Perfectionnez-vous, consolez-vous, ayez un même sentiment, vivez en paix; et le Dieu d’amour et de paix sera avec vous. »

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