Trouver ce qui représente nos idéaux, les décrire et tenter de les définir est un passe-temps très répandu. Ce qui, pour une personne, semble être l’idéal en ce qui concerne le travail, l’école, le compagnon, les vacances, la maison, peut paraître bien loin d’être l’idéal pour une autre personne. Et lorsqu’une personne est aux prises avec la maladie ou la souffrance, elle peut être tentée d’adopter n’importe quel moyen lui apportant une réponse facile, un soulagement rapide et lui permettant de retourner promptement à ses occupations habituelles.
Mais qu’est-ce qu’une guérison vraiment scientifique ? Comment la définirons-nous ? Supposons que quelqu’un dise: « J’étais tellement malade que l’on n’espérait pas pouvoir me sauver, et maintenant je vais bien. » Une autre personne pourrait dire: « J’étais aveugle et maintenant je vois. » S’agit-il là de guérisons scientifiques ? Nous ne le savons pas à moins que nous n’apprenions comment cela s’est fait. Un patient peut avoir pris certains médicaments, l’autre peut avoir fait appel à la chirurgie.
Puisque le corps n’est que la pensée mortelle objectivée, tout ce qui apparaît sur le corps est l’effet de quelque chose se trouvant dans la conscience humaine. Avant même de pouvoir répondre à la question de savoir si la guérison s’est effectuée, nous devons savoir ce qui s’est passé dans la conscience de la personne.
Si l’état corporel a été transformé à l’aide de quelque moyen matériel, alors, du point de vue de la connaissance spirituellement scientifique — la vérité de l’être — le changement qui s’est opéré dans l’état physique fut le résultat d’une croyance à la matière et de la foi dans les moyens matériels. Puisque tout est mental au lieu d’être matériel, et que la cause de tout malaise ou de toute maladie est mentale — étant fondée sur la croyance à la matière, la croyance que l’homme est mortel, la croyance à une existence matérielle temporaire séparée de Dieu — le fait d’avoir recours à des méthodes matérielles de guérison ne fait que perpétuer l’illusion que la vie est dans la matière. Envisagée du point de vue de la Science divine, la vie dans la matière est elle-même une illusion.
En réalité, toute discordance matérielle — abstraction faite de ce qu’elle semble être — est un problème de théologie — une question de savoir ce que nous acceptons comme vrai concernant Dieu et l’homme. Quelle est la difficulté fondamentale ? La croyance que l’homme commence dans la matière, matériellement au lieu de spirituellement; la croyance qu’il est créé par la matière et à partir d’elle et qu’en ce qui concerne sa santé, il dépend de la substance matérielle, au lieu d’être le reflet éternel de l’unique Dieu. Cette fausse théologie — la fausse croyance au sujet de Dieu et de la relation qui unit l’homme à Dieu — est à la base de toute pratique matérielle.
Quel est le remède ? La vraie théologie, la théologie enseignée par Christ Jésus, qui a prouvé que l’Esprit seul est la cause, le créateur et la substance — que tout est spirituel, non matériel. Tant que les erreurs de la fausse théologie n’ont pas été rectifiées par la vraie théologie, il n’y a pas eu de guérison, quelque forte que soit la foi que l’on puisse avoir dans tout autre prétendu système curatif ou quelle que soit l’amélioration qui paraisse avoir été produite sur le corps.
Mrs. Eddy a voulu que ce point soit absolument sans équivoque, qu’il soit très clair et bien défini afin de nous guider dans la voie de la Vérité et de la guérison spirituellement scientifique. Dans Science et Santé, elle nous dit: « A moins qu’un mal ne soit combattu scientifiquement, et complètement surmonté par la Vérité, ce mal n’est jamais vaincu. Si Dieu ne détruit pas le péché, la maladie et la mort, ils ne sont pas détruits dans l’entendement des mortels, mais paraissent immortels à ce soi-disant entendement. » Science et Santé, p. 231;
Qu’est-ce donc que la véritable guérison ? Ne s’accomplit-elle pas par des moyens entièrement spirituels ? C’est la guérison qui s’effectue lorsque nous devenons conscients de notre nature et de notre moi spirituels et éternels, pour toujours un avec Dieu. Dans cet état de pensée spirituel élevé, chacun de nous voit et accepte son intégralité et sa perfection spirituelle. Aucun de nous ne croit plus désormais être un mortel ayant quelque chose à guérir, mais chacun accepte son statut d’enfant parfait de Dieu. Une conséquence de la guérison véritable est que le péché, la maladie et la mort nous deviennent de plus en plus irréels et que nous sommes progressivement libérés de toute maladie ou infirmité.
Cet état mental de discernement et d’acceptation, et ce que nous faisons en ce qui le concerne — c’est ce qui constitue notre démonstration. La crainte et la cause supposé de la maladie ou du malais ont été détruites. Par conséquent, le patient est guéri scientifiquement et de façon permanente. L’errur de croyance a été rectifiée par la vérité de l’existence spirituelle — la Vie en Dieu, non dans la matière. La guérison est l’effet — l’effet de la pensée et de l’action en harmonie avec la conviction spirituelle.
Arriver à ce résultat nous paraît-il, à certains moments, trop difficile, ou hors de notre portée, ou bien est-ce trop exiger de nous ? Cela peut impliquer une épreuve — peut-être même une longue et effrayante épreuve. Mais cela, c’est la façon scientifique. « Supposez que j’aie travaillé longtemps pour obtenir une guérison », pourrait dire quelqu’un. « Des Scientistes Chrétiens expérimentés m’ont beaucoup aidé, mais je ne suis pas guéri. Le seul choix qui semble s’offrir à moi est de trépasser ou de recourir à la médecine pour guérir. » Ou peut-être l’argument est-il celui d’une douleur intense avec la promesse d’un soulagement obtenu par des moyens matériels. Peut-être des amis ou des membres de notre famille insistent-ils pour faire appel à des méthodes matérielles de guérison. Que faire dans chacune de ces situations ?
Personne ne peut dire à quelqu’un ce qu’il faut faire et il doit être clair que personne ne peut être condamné pour avoir choisi une autre voie que celle qui consiste à s’appuyer totalement, radicalement sur la Vérité. La direction que chacun adopte est en harmonie avec son propre degré de compréhension du moment. S’il découvre qu’il a fait une erreur, l’expérience ainsi acquise peut entraîner un éveil spirituel nécessaire. Et il est toujours libre de recourir à nouveau à la Science pour résoudre le problème. Rien ne change le fait éternel que l’homme est toujours au point de la perfection spirituelle.
Mais examinons quelques-unes des raisons mentionnées pour faire appel aux moyens matériels. Qu’en est-il de la question de nous en tenir à la Science Chrétienne même s’il nous semble que nous allons probablement mourir ? N’est-ce pas là une question que l’on doit débattre non pas véritablement entre la Science Chrétienne et soi-même, mais plutôt entre Dieu et soi-même ?
Dans le Deutéronome, nous lisons: « Je te prescris aujourd’hui d’aimer l’Éternel, ton Dieu, de marcher dans ses voies, et d’observer ses commandements, ses lois et ses ordonnances, afin que tu vives et que tu multiplies... Mais si ton cœur se détourne, si tu n’obéis point, et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d’autres dieux et à les servir, je vous déclare aujourd’hui que vous périrez, que vous ne prolongerez point vos jours dans le pays. » Ce passage se termine ainsi: « Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, pour aimer l’Éternel, ton Dieu, pour obéir à sa voix, et pour t’attacher à lui: car de cela dépendent ta vie et la prolongation de tes jours. » Deut. 30:16–20;
« Choisis la vie. » Lorsque nous choisissons de demeurer fidèles à ce que nous comprenons de la Science Chrétienne, la loi spirituelle, quand bien même douterions-nous que notre compréhension soit suffisante pour résoudre le problème, nous choisissons la Vie, Dieu. Et, d’après la Bible, Dieu promet la vie à ceux qui observent Ses lois et Ses statuts.
Que promettent les moyens matériels ? Au mieux seulement un soulagement temporaire et un confort éphémère dans la matière. « Nous allons vous retaper, nous vous maintiendrons aussi longtemps que nous le pourrons » disent les remèdes matériels. « Mais, en fin de compte, bien entendu, vous devez mourir, car finalement, tous les mortels meurent. » La mort est finalement tout ce que les moyens matériels peuvent offrir, car les moyens matériels représentent toujours l’erreur. Et, bien entendu, le destin ultime de l’erreur, c’est d’être détruite par la Vérité.
Seul Dieu, la Vérité, l’Esprit, — la Vie elle-même — offre, par le Christ et le Consolateur — la Science divine — la promesse de la vie éternelle. Seule, parmi toutes les méthodes curatives qui ont jamais été offertes à l’humanité souffrante, cette Science dit: « Non, vous n’allez pas mourir; vous ne pouvez absolument pas mourir, car il n’existe pas de chose telle que la mort. Votre fin dernière est la vie éternelle, que vous le sachiez ou non, que vous le vouliez ou non. “Choisis la vie !” »
Idéalement parlant, en Science Chrétienne, nous recherchons tous des guérisons rapides et nous nous y attendons. Mais que faisons-nous lorsque la guérison semble tarder ? Il y en a qui ont travaillé durant des mois — des années même — sans résoudre une difficulté. Mais, si une telle personne croît en compréhension spirituelle, elle chérit le sens spirituel de l’être dont elle prend conscience et cela surpasse le témoignage de discordance et de souffrance du sens matériel. Elle conserve sa joie dans l’évidence spirituelle de l’être.
Il y a des années, je me suis trouvée, par deux fois, face à une situation dans laquelle, d’après le verdict médical, une intervention chirurgicale était nécessaire, soit pour rectifier quelque chose à l’intérieur de mon corps, soit pour y faire l’ablation de quelque chose — verdict selon lequel je ne pouvais survivre sans une opération. La guérison ne fut rapide ni la première ni la seconde fois. L’une demanda dix ans, l’autre trois ou quatre. Il y eut des moments où mes amis et ma famille doutèrent que je pusse vivre; je dus résister aux pressions de ma famille qui me poussait à faire quelque chose matériellement.
Mais j’avais perdu la foi dans l’aide que pourrait m’apporter la matière, aussi ne pouvais-je faire confiance qu’à Dieu seul. Il ne m’a jamais semblé que je dusse me servir de l’insistance d’autrui comme d’une excuse pour m’écarter du chemin de la Vérité et de l’Amour. J’étais convaincue que personne ne pouvait me forcer à faire quelque chose que je n’aurais pas tout d’abord chéri dans ma propre conscience, et je crûs en vigueur spirituelle du fait que je dus vaincre la crainte et la croyance à la souffrance. Il ne pouvait y avoir de guérison, je le savais, que si je prenais conscience de la vérité de l’être spirituel. Si cela n’apportait pas la guérison, alors même je devrais garder — quoi qu’il arrive — ma totale confiance dans mon sens spirituel d’unité avec Dieu. Je n’accepterais pas d’entraver les progrès spirituels et la guérison spirituelle finale, en cessant de m’appuyer radicalement sur la Science Chrétienne.
Il va sans dire que j’ai été complètement guérie et de façon permanente. Un problème, quelle qu’en soit la nature, indique toujours que nous avons besoin d’une spiritualité accrue. La Science Chrétienne me montra comment remplir ce besoin et l’épreuve que j’avais vécue me conduisit à la préparation qui m’était indispensable pour aider ultérieurement les autres en Science Chrétienne.
Certains Scientistes Chrétiens de longue date et expérimentés ont des problèmes qu’ils ne résolvent pas avant de trépasser. Cela signifie-t-il qu’ils aient échoué — ou que la Science Chrétienne ait échoué ? Pas du tout. Tant qu’ils restent fidèles à la Science, leurs progrès doivent continuer sans interruption.
Cette façon de s’appuyer sans défaillance sur Dieu paraît-elle trop radicale, trop intransigeante ou semble-t-elle manquer de compassion ? Qu’a dit Christ Jésus ? Qu’a dit Mrs. Eddy ? Ni l’un ni l’autre n’a laissé la moindre place au compromis ou à l’équivoque. Parlant de lui-même comme étant « la porte », Christ Jésus dit: « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans la bergerie, mais qui y monte par ailleurs, est un voleur et un brigand. » Et employant la même analogie, il poursuivit en expliquant les bonnes choses promises à ceux qui entrent par « la porte » et les problèmes que rencontreront ceux qui tenteront de trouver un autre chemin pour entrer dans « la bergerie ». voir Jean 10:1–16;
Dans ses références sur les moyens et les méthodes de guérison, Mrs. Eddy affirme qu’une confiance inconditionnelle est indispensable. Par exemple: « Non seulement la Science révèle l’origine de toute maladie comme étant mentale, écrit-elle, mais elle déclare aussi que toute maladie est guérie par l’Entendement divin. Il ne peut s’effectuer de guérison que par cet Entendement, quelle que soit la confiance que nous mettions en un médicament ou en tout autre moyen vers lequel la foi ou les efforts humains sont dirigés. C’est l’entendement mortel, non la matière, qui procure aux malades tout le bien qu’ils semblent recevoir de la matérialité. Mais les malades ne sont jamais réellement guéris que par l’intermédiaire de la puissance divine. Seule l’action de la Vérité, de la Vie et de l’Amour peut donner l’harmonie. » Science et Santé, p. 169.
La détermination inflexible de demeurer fidèles à ce que nous savons être spirituellement vrai, quelles qu’en puissent être apparemment les conséquences, ne signifie pas que nous soyons spartiates ou que nous fassions preuve d’une indifférence stoïque pour la douleur — qu’il s’agisse de notre propre douleur ou de celle de membres de notre famille et de personnes que nous aimons. Cela n’a rien à voir avec le brutal: « Endurcissezvous et cela passera. » Ce n’est ni braver ni défier le destin. Ce n’est même pas faire un choix entre plusieurs méthodes de guérison possibles. C’est plutôt s’abandonner complètement à l’unique pouvoir — le seul pouvoir — vraiment capable de guérir, la toute-puissance de l’Amour divin.
Lorsque nous traçons notre route avec décision, déterminés à n’être influencés que par l’Amour divin et lui seul, nous nous préparons à recevoir la guérison parfaite — la guérison obtenue par les seuls moyens spirituels. La guérison véritable apporte d’abord la croissance spirituelle, qui est suivie par ce que nous manifestons extérieurement comme étant la guérison physique. D’une telle guérison ne découle pas seulement le sens d’harmonie et de liberté auquel nous avons ardemment aspiré, mais une joie profonde et permanente, un sens de paix et de bien-être bien au-delà de tout ce que nous avons jamais ressenti auparavant — une conscience de notre individualité et de notre unité spirituelles véritables avec Dieu.