La désillusion est cause de souffrance. Sentir que se dégrade progressivement la profonde estime que l’on portait à un individu ou à une institution peut vous ébranler.
Mais, lorsque cela nous arrive — comme cela se produit à un moment ou à un autre dans l’existence de presque tout le monde — ce qui est important, c’est notre manière de réagir. Nous pouvons nous laisser sombrer dans un état dépressif et indifférent, ou bien surmonter le choc, tirer les leçons que comporte toute expérience de cette nature, et en devenir plus fort. En nous incitant à concentrer notre pensée sur ce qui est bon et digne d’intérêt, la Science Chrétienne nous donne le pouvoir d’adopter la seconde attitude.
Mrs. Eddy écrit: « Sachez donc que vous possédez le pouvoir souverain de penser et d’agir comme il convient, et que rien ne peut vous déposséder de cet héritage ou enfreindre les décrets de l’Amour. Si vous maintenez cette position, quelle personne ou quelle chose peut vous faire pécher ou souffrir ? » Pulpit and Press, p. 3;
La Science Chrétienne enseigne que la seule force qui gouverne l’univers y compris l’homme, c’est Dieu, le Principe divin — et rien d’autre que Lui. Il n’y a jamais un instant où Sa loi de Vie omnipotente n’opère pas, jamais un instant où nous puissions être privés de son pouvoir. L’homme la reflète continuellement. Lorsque nous comprenons mieux cela, nous donnons moins de pouvoir aux choses laides et sans valeur que nous voyons parfois dans les affaires humaines.
Un jour, j’ai failli renoncer à faire partie de mon église. C’était il y a quelques années; j’avais été choquée par les agissements d’un certain nombre de Scientistes Chrétiens. Ma première réaction fut la stupéfaction. Et puis la désillusion s’installa. Il m’était assez pénible d’éprouver de tels sentiments, mais en fait, je découvris que ma foi dans la Science Chrétienne était ébranlée. Je ne le compris pas alors, mais l’idée que je me faisais de la Science Chrétienne s’était d’une manière ou d’une autre trop centrée sur ce que ses adeptes faisaient ou ne faisaient pas en tant qu’individus.
Je n’ai pas modifié mon point de vue du jour au lendemain mais, avec l’aide d’un Scientiste Chrétien dévoué — et en y travaillant assidûment — je parvins finalement à sortir des fonds mouvants de la confiance en la simple personnalité. La Bible pose la question suivante: « Vous couriez bien: qui vous a arrêtés, pour vous empêcher d’obéir à la vérité ? » Gal. 5:7; Vraiment, qu’est-ce qui m’avait empêché d’atteindre un discernement spirituel plus clair, sinon le fait de me préoccuper de la personnalité humaine ?
En partant d’une meilleure compréhension, je commençai à m’appuyer moins sur les gens et davantage sur le Principe divin. Cette désillusion — bien que dévastatrice lorsqu’elle survint — se transforma une fois inversée, en un rocher, le solide fondement d’une édification spirituelle ultérieure. La leçon a été durable jusqu’à ce jour. Ce genre de désillusion n’a pas reparu.
A la fin du Sermon sur la Montagne, Christ Jésus nous met en garde contre le fait de bâtir sur le sable. Mais c’est ce que nous faisons lorsque nous mettons quelqu’un sur un piédestal — si exemplaire qu’il puisse être.
Il est vital de ne pas mesurer l’efficacité de la Science Chrétienne uniquement d’après les hommes ou les femmes qui essaient de la vivre. Peu parmi nous demeurent toujours attachés à leurs idéaux les plus élevés. Nous ne devons permettre à personne — quelque infidèle que sa vie puisse être à l’égard de ses idéaux — de refroidir notre enthousiasme pour la Science divine ou notre foi en elle. Pas plus que nous ne devrions permettre au pharisaïsme de susciter en nous des réactions excessives; car en agissant de la sorte, il se peut que nous soyons infidèles à nos propres idéaux, risquant ainsi de décevoir quelqu’un d’autre.
Nous n’avons pas davantage à nous laisser prendre à cette logique boiteuse: « Untel ne met pas en pratique ce qu’il dit. Pourquoi me tourmenterais-je à ce sujet ? » Les erreurs d’autrui ne nous autorisent pas à renoncer. Nous sommes comptables devant Dieu de ce que nous faisons.
Paul souligne un point dont nous devrions rester fermement conscients: « Mais je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d’être moi-même rejeté, après avoir prêché aux autres. » I Cor. 9:27; Voudrions-nous que notre exemple ébranle le ressort et l’enthousiasme de quelqu’un d’autre ?
La Science Chrétienne offre un moyen de faire disparaître complètement l’amertume, de la guérir — en séparant les actes décevants ou injustes de la personne qui, selon nous, a été la cause de notre désappointement. Cela s’applique aussi à la déception à l’égard de soi-même. Car, si mal que nous nous soyons comportés, ou que les autres se soient comportés, le fait demeure que, dans notre être réel, nous sommes toujours l’homme créé par Dieu. Comme le dit Mrs. Eddy dans Science et Santé: « L’homme est le reflet de Dieu, et l’a toujours été. » Science et Santé, p. 471;
Celui qui s’est égaré peut être aidé et relevé par notre claire vision de sa nature réelle, spirituelle — et par notre compassion sans réserve, nos encouragements et notre pardon. La Bible recommande: « Suivez avec vos pieds des voies droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse. » Hébr. 12:13;
Rien ne peut mieux nous soutenir sur les sables mouvants de l’aventure humaine que la Bible et Science et Santé. En fait, si nous avons constamment recours à ces chefs-d’œuvre pour être guidés et pour trouver l’inspiration et la force, nous verrons que notre vie ne reposera plus sur le sable mais, de plus en plus et fermement, sur le roc. Les gens peuvent nous décevoir; mais la vérité contenue dans ces deux livres — jamais !
Presque tout le monde est d’accord sur le fait que les individus et les institutions humaines ont besoin d’être améliorés. Beaucoup peuvent en avoir terriblement besoin. Et c’est précisément la raison pour laquelle nous ne pouvons permettre à la désillusion de s’emparer de ce qu’il y a de meilleur en nous — la raison pour laquelle ceux qui ont une vision constructive et utile de ce que le monde devrait et peut être ne peuvent renoncer.
Le Nouveau Testament nous promet: « Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé. » Matth. 10:22. Et, pouvons-nous ajouter, il sera capable d’en sauver d’autres. Pourrions-nous avoir de meilleures raisons pour ne pas renoncer ?