Après que Néhémie eut fini de rebâtir la muraille de Jérusalem et qu'il fut prêt à dresser les portes, ses ennemis cherchèrent à l'effrayer pour qu'il s'enfuie et se mette à l'abri. Mais Néhémie refusa de se laisser intimider. « Un homme comme moi prendre la fuite ! » Néh. 6:11; C'était son énergique réponse à leur mauvaise suggestion.
Aujourd'hui, par la télévision, la radio, le cinéma, aussi bien que par la parole imprimée, nous sommes bombardés par les suggestions du mal sur un front étendu. La violence, la haine et l'immoralité sont dépeintes de tous côtés, propageant le pessimisme et la désillusion. L'astrologie et d'autres formes d'occultisme sont présentées au public comme exerçant un pouvoir, alors que la crainte est constamment entretenue par des réclames contenant des descriptions de maladies. Et comme résultat il se peut qu'on se trouve entretenant des pensées destructives et nocives.
Mais qu'a dit Néhémie quand ses ennemis l'ont d'abord menacé ? Il s'adressa directement à eux: « Le Dieu des cieux nous donnera le succès. Nous, ses serviteurs, nous nous lèverons et nous bâtirons; mais vous, vous n'avez ni part, ni droit, ni souvenir dans Jérusalem. » 2:20;
« Le mal n'est pas une chose à craindre et devant laquelle il faut s'enfuir, ou qui devient plus réelle lorsqu'on s'y attaque », écrit Mrs. Eddy. Et elle poursuit: « Le mal laissé en paix devient plus réel, plus agressif et augmente ses prétentions; mais combattu avec la Science, il peut être et sera maîtrisé par la Science. » Miscellaneous Writings, p. 284;
Un homme comme vous et moi devrait-il prendre la fuite, capituler devant les suggestions discordantes du mal alors que l'humanité avance vers un sens plus spirituel d'existence ? Ou devrions-nous nous « lever et bâtir », utiliser le pouvoir du Christ, la Vérité, qui guérit — comme le fit Jésus, notre Guide — pour maîtriser ces suggestions ?
De toute façon, quelle sorte d'homme sommes-nous exactement, vous et moi ? Ne sommes-nous pas plus que de petites personnalités physiques luttant contre des forces terribles ? Ne sommes-nous pas apparentés à Dieu d'une certaine manière scientifique qui peut nous être d'une aide pratique une fois comprise ? La Science Chrétienne répond « oui » à ces questions.
Dieu est l'intelligence suprême et divine, le Père infini, l'Entendement qui nous soutient et nous protège — la Mère universelle, l'Amour, qui tendrement nous réconforte et prend soin de nous. Dans la réalité divine nous sommes les idées spirituelles de l'Entendement, le moyen que Dieu a de S'exprimer. Voilà comment nous sommes un avec Lui.
Du fait que le mal est inconnu à cet Entendement impeccable, il n'a aucune authenticité ou réalité dans la métaphysique divine. Il n'est jamais autre chose qu'une suggestion mesmérique, un concept erroné appartenant au système entier des croyances mortelles finies que nous voyons en tant qu'univers matériel.
Le sens matériel nous incite à nous référer continuellement au faux concept qu'il entretient de nous comme étant des mortels accablés de fardeaux. Même pendant que nous prions avec ferveur il peut nous suggérer des erreurs. Mais nous pouvons savoir, avec comme résultat la guérison, que puisque le mal, vu à la lumière de la Science, n'est véritablement que néant, il n'a absolument aucun moyen de se caractériser dans notre conscience en tant que personnalité, situation ou maladie quelconque.
Supposons que nous sentions avoir été blessés si souvent qu'il vaut mieux nous tenir à l'écart des autres et simplement nous cacher — prendre la fuite ! Cela c'est du mesmérisme. Le Christ nous libère de l'égocentrisme et de ses craintes entravantes. Et tôt ou tard il nous amène à la sainte prise de conscience qu'il n'y a dans la vie aucun but ou plaisir valable en dehors de l'amour détaché de soi-même qui sans crainte s'efforce d'atteindre le genre humain pour le servir.
Nous ressentons une paix profonde quand nous apprenons que tout comme les caractéristiques des rayons du soleil sont déterminées par le soleil, de même tout ce que nous sommes ou possédons ou tout ce dont nous avons besoin vient de Dieu et Lui appartient. Toute réalité est à Lui, toute conscience ! Il est véritablement le seul « Je » qui existe, l'unique et infini Ego que nous reflétions.
Admettre qu'il y a, ou qu'il y ait jamais eu, quelque autre « Je », quelque conscience ou ego fini pouvant être mesmérisé ou manquer de compréhension, c'est croire qu'à un moment quelconque Dieu n'a pas été Tout, qu'Il a cessé d'être la source de toute conscience véritable, et cela est en soi du mesmérisme. « La compréhension divine règne, elle est tout, déclare Mrs. Eddy, et il n'y a aucune autre conscience. » Science et Santé, p. 536;
Comme le tableau est différent quand nous contemplons un univers d'idées de Dieu à partir d'une cause spirituelle au lieu de la base du sens matériel qui voit ses propres faux phénomènes !
Dans l'économie divine il n'y a pas de heurts de volontés personnelles, de tempéraments ou de lignes de conduite. Aucune catastrophe ne peut la menacer. Dieu, l'Entendement, le Principe infini qui est notre Père-Mère commun y gouverne, ayant la maîtrise parfaite de toute action, de toute relation et de toute expression. Cette économie a des ressources inépuisables. Tout est en ordre, immaculé, beau. Les bras de Dieu nous entourent tous, et Sa bonté déborde, protégeant, rassasiant, faisant prospérer chacun de Ses enfants ! En cette économie, rien ne peut jamais être un sujet de discorde, ne peut manquer, être perdu ou détruit.
L'homme en tant que citoyen de cette économie divine, complet dans sa représentation de l'Entendement, se voit satisfait, riche, merveilleusement entouré et pourvu. Il est maintenu en sûreté dans le plan progressif que l'Amour a pour lui. Cela étant la vérité concernant l'homme, comment pouvons-nous nous permettre d'être pris au piège consistant à entretenir à notre sujet ou au sujet de n'importe qui des vues restrictives ou blessantes ? Nous ne le pouvons. Jamais les idées de Dieu ne peuvent faire moins qu'exprimer Sa perfection.
Cela n'est pas simplement de l'optimisme rêveur. C'est du réalisme spirituel, et l'affirmation de cette vérité est la prière qui guérit scientifiquement. Aujourd'hui, à l'aide de cette prière nous pouvons aider à exterminer les catastrophes, la famine, les combats, et la misère du monde. « Les jours approchent, nous dit la Bible, et toutes les visions s'accompliront. » Ézéch. 12:23;
Nous pouvons prouver que la crainte est impossible à l'homme, l'idée de Dieu. Dans l'omniprésence de l'Amour il n'y a absolument rien à propos de quoi on puisse être déprimé, se tourmenter, vouloir fuir. Vivre, ressentir, affirmer de tell es vérités avec constance nous permet d'empêcher les désordres émotifs qui pourraient couver profondément en nous et apparaître sous la forme d'une quelconque anomalie.
Tout ce que nous entendons dire au sujet du corps physique — ses faiblesses supposées et sa vulnérabilité à la maladie — ne peut nous troubler quand nous pensons à l'homme en fonction de l'infini. La substance dont Dieu nous a créés, notre véritable identité, n'est pas matérielle mais spirituelle, Le reflétant. Cette identité ne devient pas malade, ne vieillit pas, ni ne se détériore; elle est continuellement soutenue par l'Esprit.
Dieu, le Principe, l'Amour, lui donne sa structure, son activité, la règle en une harmonie parfaite. Il est la source de notre vitalité et de notre existence, et cette source n'a rien d'erroné, elle est toute-puissante, omniactive, infaillible. En méditant de telles pensées, nous corrigeons le sens mesmérique d'un moi matériel maladif.
C'est la Vérité, plutôt que les médicaments mis en avant par la croyance mortelle, dont nous avons besoin. La Vérité nous donne l'inspiration spirituelle à chacun de nos mouvements, à chacun de nos pas, chaque fois que nous respirons. La libre circulation des idées de la Vérité à travers notre conscience agit comme un puissant ruisseau limpide. Il élimine nos croyances au malheur, aux obstacles, aux impuretés accumulées et les empêche d'entrer. La Vérité calme l'irritation. Elle dissipe la congestion mentale, faisant fondre la dureté et la douleur.
On nous dit interminablement ce que nous devrions et ne devrions pas manger. Mais centrer notre pensée sur la digestion spirituelle des leçons qui s'offrent à nous, assimiler les bons éléments mentaux et éliminer les mauvais fera bien plus pour notre santé. N'est-ce pas un sentiment d'être établi et en paix dont nous avons besoin par-dessus tout — une conviction d'être établis sur la bonne voie et dans les mains de l'Amour divin ?
L'homme est l'expression des facultés parfaites de l'Ame. C'est ainsi que Dieu nous a façonnés dans l'Esprit. C'est pourquoi nous entendons et nous voyons. Notre compréhension et notre discernement de la perfection divine que Dieu nous donne restent non obscurcis, intacts, jamais sous le régime des diagnostics et des théories mortels. Rien ne peut nous cacher la bonté de la création de Dieu ou nous rendre aveugles à Ses bienfaits !
Ce n'est pas trop de revendiquer qu'en vérité nous sommes nous-mêmes tout aussi libres de problèmes que l'est Dieu, que nous reflétons. Donc tout est certainement bien pour nous et il n'y a pas de force ou d'influence contraire pour nous faire croire autrement. Un homme comme nous ne prend pas la fuite devant les suggestions mesmériques du mal. Nous avons confiance en notre Père-Mère et nous nous tournons vers Lui pour assurer notre intégralité et notre liberté.
Mrs. Eddy est citée comme ayant écrit à un élève: « N'oubliez pas d'être ferme dans la claire conscience que vous êtes capable de guérir et qu'aucun entendement contraire ne peut pendant un seul moment vous affaiblir par la crainte ou par un manque de confiance dans votre pouvoir ou plutôt dans votre compréhension. Rappelez-vous que Dieu, la Vérité, est Celui qui guérit, le baume de Galaad, et notre seul Médecin, et que jamais Il ne peut manquer de suffire en toutes choses. » Clifford P. Smith, Historical Sketches [Esquisses historiques] (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1941), p. 229.