Lorsque Jésus envoya ses disciples prêcher dans le monde, il leur donna pour instruction de prêcher d'abord, comme il l'avait fait, l'immanence du royaume céleste de Dieu — que ce royaume était venu, qu'il était proche: « Allez, prêchez, et dites: Le royaume des cieux est proche. Guérissez les malades. » Matth. 10:7, 8;
Nous voyons apparaître ici le modèle de ministère du Christ, tel qu'il est indiqué dans la Prière du Seigneur. Les bienfaits secondaires que représentent notre pain quotidien, le pardon des offenses et notre libération de la tentation et du mal, découlent de notre reconnaissance première du règne ou royaume spirituel de Dieu, et de la perception du fait que Son règne, Son royaume, est venu, qu'il est à notre portée, au-dedans de nous.
Le fait que ce royaume est au-dedans de nous est valable pour tous les hommes, indépendamment de tout ce qui peut sembler prouver le contraire. C'est à ces pharisiens mêmes qui s'opposaient à ses enseignements, entravaient sa mission, et finalement le crucifièrent à cause d'elle, que Jésus a dit: « Le royaume de Dieu est au dedans de vous. » Luc 17:21 (version synodale);
L'homme étant, comme le révèle la Science Chrétienne, l'image et la ressemblance de Dieu, se trouve déjà dans le saint royaume, et ce royaume est déjà en lui. Une conférence sur la Science Chrétienne, prolongeant le ton donné par le ministère de notre Maître, ne se propose donc pas d'introduire l'homme dans ce royaume céleste. Ce n'est pas autre chose qu'une reconnaissance publique de ce fait, sa mise en évidence dans l'existence humaine.
Alors comment pourrait-on justifier la croyance que des membres de notre collectivité locale sont privés de ce royaume ou qu'ils se trouvent en dehors, alors que dans la réalité spirituelle ils sont enfants de Dieu ? Bien que nous puissions voir ceux-ci, Ses enfants, sous les traits de mortels pécheurs, dépourvus de spiritualité et hors du royaume de Dieu, il n'en est pour autant pas ainsi. Comment pouvons-nous les stigmatiser en ne les estimant pas prêts pour la résurrection spirituelle que nos conférences sont divinement destinées à apporter à la collectivité ? Dans notre travail de préparation à une conférence, il nous faut reconnaître que chacun des membres de la collectivité éprouve une aspiration naissante pour le bien céleste du royaume, bien que, sur le moment, il puisse ne pas s'en rendre compte. « L'aspiration vers le bien céleste, nous dit Mrs. Eddy, vient avant même que nous ayons découvert ce qui est du domaine de la sagesse et de l'Amour. » Science et Santé, p. 265; Ces paroles de notre Leader ne se rapportent-elles pas à nos concitoyens autant qu'à nous-mêmes ? Sachant qu'ils possèdent déjà cette aspiration, nous pouvons les aider à en découvrir l'origine, la substance, et satisfaire cette aspiration par les conférences.
Les dispositions prises en vue de la conférence tendront à produire les résultats que nous autres, les membres de l'église, avons déjà acceptés en pensée. Sachant cela, nous n'entretiendrons pas même provisoirement en nous en tant que probabilités raisonnables les pensées suggérant l'indifférence ou la résistance de la collectivité, l'inclémence du temps, les difficultés de transport, les obligations contradictoires — pensées qui entraînent l'absence de public. Il faut résister avec vigueur à de telles suggestions et en prendre le contrepied si nous ne voulons pas compromettre la venue d'auditeurs à notre conférence et le succès de son message. Nous ne pouvons nous permettre d'abandonner au penser sans défense du grand public la responsabilité du succès de notre conférence. C'est à nous seuls qu'incombe cette responsabilité. On ne peut l'ignorer, l'éluder ou l'annuler.
Le succès de la conférence n'est jamais la récompense de la passivité ou de l'égoïsme. Nous ne l'obtenons que par notre diligence. Nous n'y atteignons pas simplement en annihilant les suggestions d'échec de l'entendement mortel. Nous leur substituons quelque chose de plus spirituellement vital, de plus conforme au Christ. Le contenu spirituel de notre travail doit porter en lui cette force vivifiante qui émane du Christ et qui attirait les foules aux prédications de Jésus, de ses disciples et de Paul. C'est seulement ainsi que nous éveillerons les pensées les plus sophistiquées de notre temps, que nous susciterons leur intérêt et les attirerons à nos conférences. En réalité, la satisfaction des aspirations de notre prochain vers tout bien — céleste et même terrestre — ne vient pas par le moyen des sophistications humaines, mais par la spiritualisation conforme au Christ.
C'est seulement dans la mesure où se forme d'abord dans notre propre pensée la conviction chrétienne que notre prochain est déjà satisfait dans l'ordre de Dieu que nous pouvons l'aider à acquérir cette ressemblance intime avec le Christ et la reconnaissance concomitante que toutes ses aspirations peuvent être satisfaites. Grâce à cette conviction, notre travail de préparation abandonne le sens relatif d'existence avec ses doutes et ses craintes. En Science Chrétienne, nous avons affaire uniquement à des faits scientifiques et spirituels, jamais à de vagues probabilités expérimentales. Par conséquent, quand bien même nous travaillons avec l'espoir ce n'est pas sans la certitude d'atteindre la possibilité future du royaume des cieux. Dans l'application correcte et scientifique de la loi métaphysique, nous déduisons du royaume de l'absolu, la vision spirituelle des choses qui est aussi celle qui mène au succès. Ainsi nous démontrons que le royaume au-dedans de nous est la caractéristique actuelle et constante de tous les hommes.
Sachant cela, on nous verra prêchant ce royaume avec compréhension, d'abord plus complètement à nous-mêmes et pour nous-mêmes, puis à notre famille, aux membres de l'église, à nos semblables proches ou éloignés. Comme les vaguelettes d'un étang, notre prédication, notre prière et notre connaissance se répandront, dans la mesure de leur universalité, en cercles toujours plus larges embrassant toute la pensée collective, religieuse, médicale, académique, sociale et commerciale. Pareille connaissance sélective et scientifique rend impuissante l'opposition qui pourrait se manifester dans n'importe quel groupe particulier.
L'élan irrésistible de la puissance céleste inhérente à la prière ainsi faite se fait sentir en quelque mesure dans la collectivité tout entière. Elle touche la pensée réceptive, diminuant son obscurité spirituelle, la régénérant et l'élevant progressivement. Nous satisfaisons ainsi à cette exigence de l'Écriture: « Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. » Jean 12:32;
La sincérité de notre prière, de notre connaissance, déterminera la profondeur de notre désir compatissant de faire participer « tous les hommes » aux bienfaits de ce royaume céleste. Ce désir trouvera son inévitable réalisation lorsque nous sacrifierons le moi pour travailler activement à présenter les bienfaits de l'idée-Christ à l'acceptation de tous les membres de la collectivité locale. La pleine acceptation de nos conférences par la collectivité sera assurée lorsque nous comprendrons que le pouvoir de notre prière, de notre prédication, de notre connaissance, de notre travail, ne vient pas de nous. Chacun de nous donne la preuve de cette alliance individuelle avec le pouvoir de Dieu, alliance au sujet de laquelle Mrs. Eddy écrit dans Unité du Bien: « Je dis, Alliez-vous au pouvoir déifique, et tout ce qui est bon facilitera votre voyage, comme les étoiles, de leurs orbites, ont combattu contre Sisera. (Juges v. 20.) D'heure en heure, en Science Chrétienne, l'homme s'unit ainsi à Dieu, ou plutôt il ratifie une union prédestinée de toute éternité. » Un., p. 17;
Ainsi alliées à ce pouvoir déifique, les pensées et les prières des membres de l'église deviennent une force dynamique, traduisant le pouvoir de cette union prédestinée dans une élaboration plus fructueuse des détails nécessaires relatifs aux dates, aux locaux, à la publicité, etc. Nous assurons de cette façon l'excellente utilisation d'une publicité efficace pour la conférence, le bon ordre des mesures prises par le comité, la recherche attentive du confort des auditeurs et la présence d'une nombreuse assistance. L'utilité pratique du vibrant appel à l'action lancé par Paul, « le royaume de Dieu ne consiste pas en paroles, mais en puissance », I Cor. 4:20; trouve en nous sa joyeuse expression. Ce faisant, il n'y aura dans notre pensée, au sujet de notre conférence, ni affinité, ni consentement, ni écho en faveur des pesanteurs terrestres d'ignorance et d'opposition de l'entendement mortel. Celles-ci tomberont, dépourvues du pouvoir d'empêcher la collectivité de répondre à notre prière silencieuse et d'une grande portée.
N'étant plus les prières du sens matériel, nos prières s'élèvent sans entraves jusqu'à l'altitude de l'Ame. Elles rehaussent l'heure et le lieu de la conférence d'une ambiance optimum de spiritualité, de réceptivité et de guérison. Soutenu par le fait que nous prêchons d'abord le royaume scientifiquement, le conférencier, avec la clarté convaincante que donne l'inspiration spirituelle, se trouvera libre de cristaliser, comme à la lumière de la Pentecôte, la gloire du royaume céleste. L'Esprit s'exprimant par lui, son message s'adressera à tous les cœurs.
Tout individu, à un point donné de sa croissance spirituelle, peut entendre le Christ lui murmurer à l'oreille son invitation immémoriale: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde. » Matth. 25:34; Chacun peut sentir son cœur brûler au-dedans de lui en entendant les paroles du conférencier, faisant ainsi route avec le Christ tout au long de son voyage spirituellement mental vers son propre Emmaüs moderne.
Qu'est-ce qui peut empêcher ce voyage spirituel de se poursuivre ? L'influence de notre conférence sur la collectivité devrait gagner en profondeur et s'élargir jusqu'à amener une plus grande assistance à des services et réunions plus riches d'inspiration, à des séances d'École du Dimanche plus dynamiques. Il n'est pas nécessaire qu'il y ait un hiatus entre nos saisons de conférences. Dans la mesure où nous, qui offrons la conférence, continuons de maintenir l'influence sur la collectivité du message apporté par l'actuel conférencier, chacune des conférences suivantes agira comme une plus puissante force de ralliement sur une collectivité spirituellement éveillée qui constate que ses aspirations les plus profondes sont de plus en plus complètement satisfaites par chaque conférence nouvelle.
Le message vital de chaque conférence sera alors pour chacun de nos semblables dans la cité un stimulant constant de leurs motivations, de leurs ambitions et de leurs réalisations. Nos conférences accompliront le puissant travail de rédemption dont elles sont capables. Elles seront pour notre collectivité locale le signe de guérison au sujet duquel notre Leader écrit dans la Préface de Science et Santé: « Elles sont le signe d'Emmanuel, ou “Dieu avec nous,” — une influence divine toujours présente dans la conscience humaine et qui se renouvelle, venant maintenant selon l'antique promesse:
Pour publier la liberté aux captifs [des sens],
Et le recouvrement de la vue aux aveugles,
Pour renvoyer libres ceux qui sont dans
l'oppression. » Science et Santé, p. xi.
L'esprit du Seigneur, l'Éternel, est sur moi,
car l'Éternel m'a oint
pour porter de bonnes nouvelles aux malheureux ;
il m'a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé,
pour proclamer aux captifs la liberté,
et aux prisonniers la délivrance.
Ésaïe 61:1